Petites histoires de naissances : Vivre ce moment autour du monde et en France Institut de Formation Doulas de France Anne Jacob, Fabienne Stadler, Yanick Revel 18 décembre 2010

Petites histoires de naissances : Vivre ce moment autour du monde et en France

Kim Oanh, après la naissance au Vietnam Au Vietnam on ne mange pas acide pendant 6 mois, cela évite les problèmes d’incontinence. Il n’y pas besoin de médicament ni de rééducation périnéale, il faut faire attention à ne pas manger acide. Il faut toujours manger un peu salé. Ne pas boire d’eau. Mais Kim Oanh trouve que ce n’est pas vrai pour le salé et l’eau. En France pour sa deuxième elle avait besoin de boire beaucoup et de manger sucré. Au Vietnam, si on boit de l’eau il ne faut surtout pas qu’elle soit glacée, on peut boire un peu d’eau tiède pour tenir chaud au corps. On peut manger de la viande de porc, un peu de poisson. Il faut toujours que ce soit un peu salé et épicé, on utilise souvent le gingembre, juste ce qu’il faut. Kim Oanh trouve que ça fait du bien.

Kim Oanh, après la naissance au Vietnam Au Vietnam on met toujours un chauffage sous le lit où se repose la jeune maman. Kim Oanh dit à la fois que c’est bien mais aussi que souvent il fait trop chaud et comme on n’a pas le droit de prendre de douche pendant 1 mois ce n’est pas très agréable. Kim Oanh prenait quand même des douches rapides, avec des “médicaments” et des feuilles naturelles : du gingembre et une autre plante qu’on ne trouve qu’au Vietnam. Cette plante est bonne pour la peau et pour la circulation du sang. En ville on accepte quand même de se doucher parfois, mais dans les petits villages c’est plus respecté et on n’a pas le droit non plus de se brosser les dents. Le papa ne dort pas dans la même pièce que sa femme. Il dort soit dans une autre chambre de la maison, soit dans la maison de ses propres parents. La journée il peut voir sa femme et son enfant. Une tradition qui vient de Chine : pas de relation sexuelle pendant les 100 jours qui suivent la naissance (1 mois pour le Vietnam). Il faut éviter aussi les relations sexuelles pendant la grossesse car la future maman est fatiguée et pour protéger le bébé.

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Touba, après la naissance au Maroc et en France Après la naissance, la nouvelle maman reste allongée 40 jours, la grand-mère vient faire à manger, s’occuper de la maison, porter le bébé. Touba n’a pas voulu le faire “pourquoi les Françaises sont debout après trois jours et pas moi”. Sa maman lui disait de se reposer. “Tu es entre la vie et la mort pendant 40 jours”. Une vingtaine de jours après la naissance de sa deuxième fille elle s'est trouvée paralysée. Après coup elle s’est dit que ça avait un sens de prendre le temps de se reposer. “La femme c’est comme une reine”. Elle doit manger chaud, avec des épices, pour avoir du lait, pour reprendre des forces, pour récupérer.

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Touba, sa grand-mère accoucheuse Quand sa grand-mère accouchait les femmes, elle avait plusieurs “trucs”. Pour faire tourner un bébé elle massait le ventre tout doucement avec de l’huile d’olive en disant des paroles du Prophète. Ou encore elle mettait la femme au milieu d’un grand drap tenu par plusieurs personnes, en chantant une chanson et en la balançant tout doucement. Les femmes accouchaient assises. Sa grand-mère mettait un sachet de sel dans le dos de la femme pour que tout se passe bien au moment de l’expulsion, pour savoir où pousser.

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Lyra, les envies Les envies de femme enceinte doivent être absolument respectées pour que le bébé soit bien et pour l’humeur de la future maman. Lyra avait des envies de tarte aux fraises pour son fils. Pour sa fille c’était plutôt des dégoûts : de haricots verts et de voir un de ses cousins ! Sa maman avait des envies de brioches rondes chinoises fourrées à la viande, cuites à la vapeur, qu’elle regardait mais ne mangeait pas. Lyra dit que c’est peut- être à cause de ces brioches bien rondes qu’elle a elle- même de bonnes joues.

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Nicola, les rituels médicaux Aller à l’hôpital est un rituel “malgré soi”, faire les examens, “il faut que je prenne l’acide folique, il faut que j’aille faire pipi dans un pot, tel jour il faut faire ça, tel jour il faut faire ça...” est un point de repère. “Pas de rituel par mon histoire à moi mais plus par le côté très médicalisé de la grossesse en France” “Je suis une bonne future maman car je fais ce qu’on me dit de faire et donc les choses devraient bien se passer parce que le monde est juste”.

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Nicola, le babyshower Nicola raconte son babyshower surprise, (d’influence américaine, pas britannique, ça commence tout juste à se faire en Angleterre) : des jeux, des cadeaux, des surprises... “C’était une belle surprise, c’est un moment où on prend un temps pour soi, pour le bébé. C’est quelque chose de ludique qui démédicalise, qui dédramatise où on ne parle pas de l’accouchement, des douleurs... On joue à des jeux, on ouvre des cadeaux et on boit du Champagne... C’est assez sérieux une grossesse, il faut faire attention à soi, au bébé, il faut se préparer, il faut acheter des choses, il faut suivre les cours... et là c’était un moment de détente.”

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