Utilisation des tables fédérales Cours théorique Niveau 2 et 3 – 7 Mars 2015 Subaquacool Nicolas Chesné
Plan du cours Rappel –Les états de saturation en plongée Gérer la décompression –Un peu d’histoire –Les outils et procédures Les tables MN90 –Conditions d’utilisation –Les paramètres de plongée –Le profil de plongée –La courbe de sécurité –Plongée simple –Le cas de la remontée lente –Plongées successives –Procédures exceptionnelles Adapter les tables –Plongée en altitude –Le Nitrox Ordinateur ou tables ?
Les états de saturation en plongée
Un peu d’histoire Le mal des caissons, une maladie qui touchent les ouvriers de construction et les pieds lourds –Ex : Construction du pont de Brooklyn en 1869 Paul Bert met en évidence le rôle de la décompression –A l’époque, remontée très lente des ouvriers pour limiter les accidents 1908 : Les premières tables de décompression d’Haldane –Missionné par la Royal Navy pour des plongée à l’air à 65m –Premier modèle proposé, basé sur des « compartiments » –Les modèles Haldaniens sont encore utilisés, y compris dans certains ordinateurs : Les tables des différentes armées –En France, dernière révision des tables en 90 (MN90) Les études ne sont qu’empiriques !
Outils et procédures Différents outils –Tables –Ordinateurs Mais des points communs : chaque outil ou procédure renseigne : –Une vitesse de remontée à respecter –Des paliers à réaliser –Un cadre d’utilisation (profil de plongée, nombre de plongée etc…) Il est utile de connaitre les tables MN90 : –Pour les situations que les ordinateurs ne savent pas gérer –En cas de panne de l’ordinateur –Les tables sont moins onéreuses que les ordinateurs
Les tables MN 90 Les tables officielles de la FFESSM Conditions d’utilisation : –2 plongées par jour (24h) –Profondeur limitée à 60m –Vitesse de remontée mètres / minutes –Plongée et palier à l’air –Plongée au niveau de la mer –Pas de travail en immersion Profil du plongeur : –Militaire ! -> Homme, jeune, entrainé, sportif
Les paramètres de plongée Vocabulaire P : La profondeur = la profondeur maximale atteinte T : La durée de la plongée = temps entre l’immersion et le début de la remontée DTR : Durée totale de remontée, la durée entre le début de la remontée, et l’arrivée en surface (paliers compris) GPS : Groupe de plongée successive (cf « plongée successive »)
Le profil de plongée
Les tables MN90 considèrent que toutes les plongées sont « carrées » L’ordinateur lui échantillonne la profondeur à intervalle régulier : il a une vision plus proche de la plongée qui se déroule, L’ordinateur découpe la plongée en plusieurs petites plongée à des profondeurs différentes : il est moins pénalisant que les tables
La courbe de sécurité C’est l’ensemble des paramètres en dessous desquelles il n’y a pas d’obligation de faire un palier Différent du palier « de sécurité » : palier de 3 minutes « en plus », à réaliser lorsque toutes les conditions le permettent
Utiliser les tables de plongée
La plongée simple « La plongée du matin » –la dernière plongée remonte à 12h ou plus –Pas d’azote résiduel Comment calculer : –P : La profondeur maximum atteinte –T : La durée de la plongée avant le début de la remontée On lit le résultat sur les tables On majore les paramètres -> Sécurité ! Exercice : –Immersion à 11h –Profondeur max : 21m –Fin de plongée à 10h38 –Paliers ?
Le cas de la remontée lente Remontée lente = vitesse < 15m/min Par exemple : fin de la ballade en remontant le long d’un tombant Dans ce cas, on considère que la remontée fait partie de la plongée –Profil plus pénalisant aux tables qu’à l’ordinateur ! Exercice : –Ballade de 26 minutes sur un fond de 25m –Remontée lente le long d’un tombant pendant 12 minutes –Retour surface à 12h –Palier ? Heure de mise à l’eau ?
Les plongées simples Et l’ordinateur ? –Les plongées simples sont parfaitement gérées par les ordinateurs. –En analysant plus finement la plongée, ils sont souvent moins « pénalisant » que les tables MN90 –Ceci est particulièrement vrai en cas de remontée lente,
La plongée successive « La plongée de l’après-midi » –La dernière plongée date de moins de 12h mais de plus de 15 minutes –Le corps est encore chargé en azote –Il faut pénaliser les paramètres de la plongée pour tenir compte de l’azote résiduel Comment calculer : –P : la profondeur maximum atteinte dans la 2ieme plongée –T : La durée de la plongée + une majoration
La plongée successive Calcul de la majoration Avant la deuxième plongée, il faut calculer l’azote résiduel, grâce : –Au GPS de la première plongée –A l’intervalle entre les deux plongées On obtient une valeur d’azote résiduel A l’aide de la valeur d’azote résiduel et des paramètres prévus pour la deuxième plongée, on calcule la majoration en minute Si la profondeur prévue n’est pas atteinte ou est dépassée, on garde la majoration calculée, et l’on prend la profondeur la plus élevée entre celle prévue et celle atteinte Exercice : –Retour surface d’une plongée 1 avec un GPS : G –Intervalle de surface : 2h45 –Azote Résiduel ? –Deuxième plongée prévue sur un fond de 31m
La plongée successive Si la profondeur prévue n’est pas atteinte ou est dépassée, on garde la majoration calculée, et l’on prend la profondeur la plus élevée entre celle prévue et celle atteinte
La plongée successive Exercice –Première plongée Départ 10h Profondeur de 34m Fin de plongée à 10h22 Paliers ? GPS ? HS ? –Deuxième plongée Départ 14h Profondeur prévue : 27m Profondeur atteinte : 24m Durée de plongée : 21min Majoration ? Palier ?
La plongée successive Et l’ordinateur ? –Les ordinateurs gardent en mémoire l’azote résiduel du plongeur et continue de calculer sa désaturation en surface –Il est impératif de plonger avec le même ordinateur le matin et l’après-midi –Le mode planification de l’ordinateur tient compte de l’azote résiduel –Souvent, l’ordinateur indique la durée à respecter avant de prendre l’avion
Procédures exceptionnelles plongées consécutives « La plongée à la con » –Une deuxième plongée effectuée dans les moins de 15 minutes -> Plongeur qui va chercher l’ancre, ordinateur tombé du bateau, plongeur qui perd sa palanquée Comment calculer : –P : profondeur maximum atteinte sur les deux plongées –T : Durée de la plongée 1 + durée de la plongée 2 (sans IS) C’est comme si l’on majorait de la durée de la première plongée Exercice : –Une palanquée effectue une plongée de 30 minutes à 24 mètres. –Arrivé en surface, un plongeur perd son ordinateur. La palanquée retourne le chercher et le trouve sur un fond de 12m au bout de 6 minutes. –Palier de la première plongée ? De la deuxième plongée ?
Procédures exceptionnelles Remontée rapide Non respect de la vitesse de remontée –Panne d’air, remontée panique, exercice raté Procédure : –Si pas de symptômes d’accident, retourner à mi profondeur en moins de 3 minutes et réaliser un palier de 5 minutes Comment calculer : –P : profondeur maximum atteinte sur les deux plongées –T : Durée de la plongée + IS + palier de 5 min Exercice : –Remontée rapide au bout de 44min à 19m –2min en surface –Procédure ? Paliers ?
Procédures exceptionnelles Non respect des paliers Non respect de profondeur ou de la durée du palier –Panne d’air, mauvais lestage Procédure : –Si pas de symptômes d’accident, à la profondeur du palier en moins de 3 minutes et le refaire intégralement Exercice : –Plongée de 18 minutes à 40m –Palier à 3 mètres interrompu au bout de 3min –Procédure ? Paliers ?
Procédures exceptionnelles Et l’ordinateur ? –L’ordinateur ne sait pas bien gérer les procédures exceptionnelles : ils ne sont pas fait pour ! –Certains ordinateurs iront même jusqu’à se bloquer lors de session d’exercices trop intense –C’est pour cette raison qu’il est nécessaire d’apprendre à se servir des tables MN90 –En cas de doute, il peut être nécessaire de croiser les paliers de l’ordinateur avec les paliers des tables
Adapter les tables Plongée en altitude –En altitude, la pression atmosphérique est inférieure à 1 bar : - 0,1 bar pour 1000m d’altitude –La pression atmosphérique réduite vient changer les variations de pressions en immersion Ex : un lac à 4000m d’altitude. P(atmo) = 0,6b P(10m) = 1,6 b, soit 2,666… fois plus important qu’en surface –C’est un écart de pression trop important qui entraine un dégazage anarchique -> paliers –Pour utiliser les tables en altitude, il faut donc corriger les paramètres de profondeur en conséquence
Adapter les tables Corriger la profondeur –Le principe consiste à calculer une profondeur « fictive » en fonction de la pression atmosphérique et dont on se servira pour lire les tables Produit en croix : P fictive = Préelle / P(atmo du site) Les paliers –Les paliers sont prévus à une certaines profondeurs pour laquelle l’écart de pression avec la surface est suffisamment élevé. –Il faut donc calculer la profondeur des paliers selon la même formule P palier = P palier en mer / P(atmo du site) Au niveau de la merEn altitude PréellePfictive P(atmo) = 1P(atmo du site)
Adapter les tables La vitesse de remontée –Les tables considèrent la remontée comme une phase de décompression lente et régulière. Cette décompression est prise en compte dans les tables –Cependant, si le plongeur utilise une valeur fictive pour lire ses paliers, il est en réalité à une profondeur moins profonde. –Il doit donc remonter moins vite pour respecter la DTR Vitesse altitude = 15m/min x P(atmo du site) Exercice: –Lac à 2000m d’altitude. Plongée à 30m pendant 37min –P(atmo du site) ? –P fictive ? –Vitesse de remontée ? –Durée et profondeur des paliers ?
Adapter les tables Plongée Nitrox –Pour calculer sa décompression lors d’une plongée Nitrox, on peut : Utiliser un ordinateur Nitrox Utiliser des tables Nitrox Corriger les tables MN90 Ou garder les tables MN90 -> augmentation de la marge de sécurité –Le principe : C’est l’azote qui pose problème lors de la décompression. Il faut donc calculer une profondeur fictive en fonction du pourcentage d’azote contenu dans le nitrox P fictive = P réelle x %N(Nitrox) %N2(air) Exercice –Plongée sur fond de 30m. Nitrox 40/60. –P fictive ?
Adapter les tables Et l’ordinateur ? –Certains ordinateurs prennent automatiquement la pression atmosphérique en surface, d’autre permettent de corriger l’altitude manuellement –La plupart des ordinateurs modernes possèdent un mode Nitrox –Il est toujours possible de plonger au Nitrox avec un ordinateur régler à l’air -> augmentation de la marge de sécurité !
L’ordinateur Aujourd’hui, les ordinateurs deviennent de plus en plus abordables Ils contiennent presque tous un mode Nitrox et la gestion de l’altitude Choisir un ordinateur –Le prix –Les fonctionnalités : Nitrox ? Palier à l’O2 Pur ? –Le changement de la pile –La taille de l’affichage –Console ou poignet –Gestion de l’air (sonde) Bien lire la notice AVANT le voyage ! Connaitre ses réglages (ex : mode bottom time) Surveiller l’état de la pile avant un voyage
L’ordinateur en plongée Avant : –Mode planification –Logbook –Bien allumer avant la plongée Pendant : –Profondeur actuelle –Profondeur max –Durée de plongée –Temperature –Durée de plongée –No dec time –DTR ou paliers Après : –Temps de désaturation complète / avant avion / avant apnée –Logbook / dernière plongée –Mode planification
Pour tout reprendre Exercice –Une palanquée s’immerge à 10h et plonge sur un fond de 48m. –Ils entament la remontée au bout de 14 minutes Paliers ? GPS ? HS ? –Nos plongeurs doivent remonter avec 50b sur le bateau. En ignorant les temps de remontée, peuvent-ils plonger avec un bloc de 10L et remonter avec 50b ? (conso = 15L/min en surface) –Un plongeur a un volume tout compris de 76L et un poids en début de plongée de 80kg. Quelle sera son poids apparent en début / en fin de plongée ? (Densité de l’eau = 1,03, poids de l’air = 1,3g/L) –L’après-midi, la palanquée repart à 14h pour une plongée sur un fond de 22m. Quelle durée maximum la palanquée devra respecter si elle ne souhaite pas faire de palier ?