Dans les pays développés, de plus en plus de jeunes souffrent de troubles de l'audition. Les coupables sont connus : la musique et le bruit, de plus en plus présents dans notre société, peuvent provoquer une altération définitive de l'oreille interne. Toutefois, de nombreuses personnes, peu sensibilisées aux problèmes que pose une perte auditive, s'exposent sans précaution à de forts environnements sonores. Ecoutée à plus de 85 décibels, la musique devient dangereuse et peut être à l'origine d'acouphènes et de surdités précoces. Concerts, boîtes de nuit sont donc à éviter sans protections auditives (bouchons d'oreilles ou autres). S'il est gênant à niveau faible ou modéré, le bruit, quant à lui, devient nocif lorsqu'il est élevé. Il peut alors entraîner des troubles psychologiques ou physiques (agressivité, perte du sommeil, acouphènes, surdité, etc.). Principale nuisance ressentie en ville et quatrième cause des maladies professionnelles, le bruit fait l'objet de dispositions particulières dans le Code du travail (articles R.232-8 et suivants) et dans les législations française et européenne.
Déficience auditive selon l’âge et le degré de sévérité Déficience auditive selon le sexe
Le SON HAUTEUR OU FREQUENCE NIVEAU OU AMPLITUDE TIMBRE
L'oreille, quant à elle, prend en compte deux paramètres de l'onde : sa fréquence et son amplitude. La fréquence ou le nombre d'ondes par seconde (exprimée en Hertz) définit le type de son : certains seront graves, d'autres seront aigus. Si le nombre de vibrations est élevé et que l'intervalle entre chacune est court, le son sera aigu. A l'inverse, si le nombre d'ondes est réduit et que l'intervalle entre chaque vibration est prolongé, le son sera grave. L'amplitude (mesurée en décibel) correspond à l'intensité du son, c'est grâce elle que l'on saura si un son est fort, moyen ou faible. Des sons de même intensité et de même fréquence ne sonnent pas toujours de façon identique. L'explication est simple : leur timbre est différent. En effet, à la vibration principale du son (la fréquence fondamentale) viennent parfois s'ajouter d'autres vibrations, les harmoniques. De leur intensité dépendra le timbre du son entendu.
ANATOMIE DE L’OREILLE
Anatomie de l’oreille L’oreille externe Elle est réceptrice des sons : Elle transmet et fait vibrer le son. Le pavillon localise le son. Le conduit auditif amplifie le son. Le tympan est un vibrateur, il transmet le son à l’oreille moyenne.
Anatomie de l’oreille L’oreille moyenne Entre le tympan et l’oreille interne, elle transforme le signal sonore avant de le transmettre à l’oreille interne. Ce travail de transmission est le travail du tympan et de la chaîne des osselets (le marteau , L’enclume , L’étrier). La chaîne des osselets transmet , via l’enclume et l’étrier , cette vibration à l’entrée de l’oreille interne : la fenêtre ovale.
Anatomie de l’oreille Oreille moyenne La chaîne des osselets et le tympan réalisent une triple adaptation des sons : Une concentration Un filtrage séquentiel : Le tympan est susceptible d’être « accordé » sur différentes hauteurs de sons (grace à de petits muscles agissant sur l’étrier ou le marteau, le tympan peut être plus ou moins tendu) Une adaptation d’impédance : les osselets réalisent un système de leviers qui modifie les caractéristiques d’amplitude, de force, de vitesse des vibrations transmises à la fenêtre ovale. Les vibrations sont ainsi transformées et mieux adaptées aux caractéristiques (impédance)de réception de l’oreille interne . (Lors d’une stimulation sonore supérieure à 70db, il y aune contraction du muscle de l’étrier , cette contraction entraîne une modification de l’impédance adaptée à l’oreille interne ou réflexe stapédien).
Anatomie de l’oreille Oreille moyenne A partir de 80/90 db (aboiement d’un chien) l’oreille moyenne installe le réflexe stapédien. A 100db le réflexe stapédien résiste 15 minutes en moyenne A 109 db il résiste 1 minute et 52 secondes (discothèque 105db ) A 120 db il lâche prise après 7 secondes, l’oreille interne n’est plus protégée L’oreille moyenne communique avec le pharynx par la trompe d’eustache, ce qui permet l’égalisation de la pression qui règne dans l’oreille moyenne. C’est le test de l’avion par exemple.
la cochlée, organe de l’audition. Anatomie de l’oreille L’oreille interne Elle est située dans un creux osseux rempli d’un liquide le périlymphe dans lequel baigne la cochlée, organe de l’audition.
Anatomie de l’oreille L’oreille interne est remplie de périlymphe qui se met en mouvement lors de la perception des vibrations transmises par l’oreille moyenne. La cochlée est un tube d’environ 35 mm de long enroulé autour d’un axe creux qui contient le nerf auditif. Elle comprend 2 rampes séparées par le canal cochléaire : La rampe vestibulaire et la rampe tympanique. Le canal cochléaire ou cochlée membraneuse est constituée d’un cylindre dont les parois souples et en spirales rempli d’un liquide ,l’endolymphe.Situé à l’intérieur de la cochlée membraneuse se trouve l’organe de corti.
L’organe de corti est l’élément sensible de l’ouïe. L’organe de corti comprend environ 14000 cellules sensorielles ciliées au contact desquelles prennent naissance les fibres du nerf auditif. . Comment ça marche ? Les sons qui arrivent par l’intermédiaire du pavillon de l’oreille sont à l’origine de vibrations du tympan qui sont transmises de proche en proche par l’intermédiaire des osselets de l’oreille moyenne vers la périlymphe , puis vers la paroi de la cochlée membraneuse et enfin à l’endolymphe. A leur tour , les organes de corti détectent les mouvements du liquide et permettent la transformation de ces vibrations en phénomène électrique donnant des stimuli (excitations nerveuses) qui sont transmis à l’encéphale par l’intermédiaire du nerf auditif. Ces stimuli sont alors perçus comme des sons par les neurones du cerveau.
Le nerf auditif contient un ensemble de 35000 fibres (10 par cellule ciliée interne) qui transmettent au cerveau des informations identiques entre elles. Les neurones relaient le message auditif au cerveau. Il faut moins de 20 millisecondes pour que les ondes sonores soient transmises au cerveau. Le traitement simultané de l’information sensoriel par le cortex auditif permet de garder au message sa globalité et son intelligibilité.
Ces cellules représentent notre capital auditif non renouvelable. Cellules ciliées normales Cellules ciliées endommagées
Les DANGERS du BRUIT Le danger représenté par une exposition au bruit dépend de deux facteurs : le niveau sonore (réglementé à 105db) la durée d’exposition (pas de durée imposée)
Les PROTECTIONS CONTRE LE BRUIT « Ça me casse les oreilles!!! » LES BOUCHONS Les bouchons sont les moyens de protection contre le bruit les plus utilisés en raison de leur coût peu élevé. Ils peuvent être achetés en format standard ou être réalisés sur mesure. LE CASQUE Il est l'accessoire indispensable pour les métiers à très haut niveau sonore. C'est un moyen de protection très efficace.
Les PROTECTIONS CONTRE LE BRUIT LES BOUCHONS Les bouchons sont les moyens de protection contre le bruit les plus utilisés en raison de leur coût peu élevé. Ils peuvent être achetés en format standard ou être réalisés sur mesure. LE CASQUE Il est l'accessoire indispensable pour les métiers à très haut niveau sonore. C'est un moyen de protection très efficace.
TESTER VOTRE AUDITION Faites-vous souvent répéter ce que l'on vous dit ? Avez-vous des difficultés à tenir une conversation en groupe, en réunion et à la suivre ? Vous fait-on remarquer que le son de la radio ou de la télévision est trop fort ? Augmentez-vous le son régulièrement ? Est-ce qu'il vous est difficile de comprendre une personne qui n'est pas face à vous ? Lors de vos sorties, cinéma, théâtre, concert, préférez-vous être proche de la scène ? Vous semble-t-il difficile de comprendre votre interlocuteur au téléphone ? Vous a-t-on déjà dit : "tu as des problèmes d'audition?"
Témoignage de Nicko / 35 ans Je souffre des acouphènes, j'ai 35 ans, je suis un homme. J'en ai un à l'oreille droite depuis 1995. Je vais vous raconter mon histoire juste dans l'espoir qu'une personne qui ne souffre pas de ce mal puisse prendre les précautions nécessaires et ne pas gâcher sa vie. mon acouphène est apparu en février 1995. A l'époque je jouais de la guitare dans un groupe de rock. Après chaque répétition j'avais les oreilles qui sifflaient, mais le lendemain tout avait disparu. Je ne connaissais pas les effets dévastateurs du bruit sur l'oreille. Je pensais simplement qu'avec le temps on devenait sourd. Un soir de février nous avons essayé un nouveau batteur. Il était bon mais il tapait fort. Après la répétition avec ce nouveau batteur mes oreilles sifflaient (les 2). Jusque là, rien d'alarmant. Au réveil, le lendemain, mon oreille droite siffle toujours, " bah ça va passer, c'est vrai que hier nous avons joué fort " me disais-je. Sur ce, je passais ma journée normalement sans trop y prêter attention, demain ça ira mieux. Le lendemain ça n'allait pas mieux, mon oreille droite sifflait toujours, une légère inquiétude m'envahissait, alors j'ai pris un rendez-vous chez mon médecin généraliste. C'est pas grand chose, ça va passer me dit-il. " Ouf ! ça devenait vraiment agaçant ". Je prends donc son traitement pendant la durée indiquée. Aucune amélioration au bout de 10 jours. Un grand spécialiste me reçoit dans son bureau, il regarde les résultats des tests et me dit, " vous êtes musicien ? ". Je réponds que oui. Il enchaîne ben vous voyez un disque de musique en vinyle (je voyais pas le rapport) ? " Oui docteur ! ", " Ben quand il est rayé, c'es comme ça, on ne peut pas le réparer, votre oreille c'est pareil. Vous devez apprendre à vivre avec. Il me dit qu'on ne peut plus rien faire. Le verdict vient de tomber froidement, ça ne se guérit pas. Je vais donc devoir apprendre à vivre avec. J'avais le moral dans les chaussettes, j'étais désespéré et surtout je devais faire face à l'incompréhension de mon entourage. Ils découvraient avec moi l'existence de ce mal. Si je pouvais remonter le temps et éviter le soir de ce fameux traumatisme sonore je le ferais, ma vie a complètement été bouleversée depuis ce jour et elle ne sera plus jamais comme avant. Quand on est acouphènique, le silence n'existe plus, le repos non plus.
Témoignage de Pascal / 23 ans J'ai subit un traumatisme acoustique le 14 octobre 2006, lors de l'un de mes concerts (j'étais chanteur dans un des groupes qui jouaient ce soir là) dans une salle plutôt mal conçue, au réglage sonore sans limitation de décibels (Palais Bar à Paris). Aujourd'hui, après plusieurs mois de repos, je ne perçois qu'un acouphène supportable. Cependant, mon hyperacousie est devenue si invalidante et insupportable suite à ce second traumatisme, qu'il m'est quasiment impossible de sortir de chez moi sous peine d'aggravation. Ma vie est donc devenue infernale et très limitée : Je ne peux plus sortir comme avant (soirées, bars, cinéma etc.) voire ne plus sortir du tout (Exemple : les bruits de la circulation me fatiguent énormément et me font mal, je ne peux plus emprunter les transports en commun), . J'ai du arrêter la musique en groupe, . J'ai des douleurs régulières aux cervicales et à la nuque, . J'ai des symptômes divers (céphalées, nausées, vertiges, insomnies), . Je suis en dépression permanente (je suis actuellement sous anti-dépresseurs), . J'ai des difficultés de concentrations, je ne peux plus exercer mon métier en tant que vendeur de produits ludiques (bruits ambiants fatigants et musique dans les magasins) et ma vie sociale commence vraiment à être affectée (même si j'ai ma conjointe, mes parents et des amis proches pour me soutenir). Bref, je ne vis plus... J'ai quasiment tout perdu : mon bien être moral et physique, ma plus grosse passion qui est la musique et surtout, je n'arrive pas à envisager mon avenir professionnel. Ainsi, étant jeune et ne pouvant plus exercer mon métier, je n'aurai bientôt plus de ressources financières (je suis en situation précaire actuellement). Ma conjointe et ma mère (divorcée) supportent financièrement mon handicap. Il est d'ailleurs difficile de subvenir aux frais des prescriptions de soulagement non remboursés sans avoir d'emploi. Aujourd'hui, je m'occupe la plupart du temps au calme, chez moi, en attendant d'être déclaré invalide.
Sensation de coton dans les oreilles constituent des signes d’alarme. Hyperacousie, Acouphènes, Sensation de coton dans les oreilles constituent des signes d’alarme. Dès leur apparition, cessez immédiatement toute exposition sonore dangereuse Si ces symptômes persistent quelques heures après l’exposition ou après une nuit de sommeil, Consultez un médecin ORL ou les urgences hospitalières. Dans certains cas, un traitement rapide peut éviter des troubles.
Les bons réflexes pour dire « ouïe » à la musique Ecouter de la musique est avant tout un plaisir. Mais, l’écouter sans discernement peut également constituer un danger. L’augmentation des volumes sonores, de la durée d’écoute, des sources d’exposition: tout cela concourt à augmenter les risques d’endommager notre audition. Toutefois, ces risques ne constituent pas une fatalité: il suffit d’adopter quelques bons réflexes pour préserver son capital auditif.
En concert, en free party, en discothèque… Eloignez-vous des sources sonores. Essayez de vous accorder des temps de pause en vous isolant du son. Si vous ne pouvez pas ou ne voulez pas sortir du son, vous pouvez utiliser des protections auditives (bouchons) qui permettent de réduire le son. Tenez compte de votre état de fatigue. Si vous êtes fatigué vos oreilles sont fragilisées. Prenez en considération la dose de son accumulée dans la semaine. Enfin, prenez garde à l’alcool, à la drogue et aux médicaments… En plus de déformer votre perception auditive, ils atténuent la sensation de douleur et vous rendent moins vigilant.
Ecouter moins fort pour écouter plus longtemps! Avec un baladeur: Ecouter moins fort pour écouter plus longtemps! Pensez à contrôler le volume. Limitez le temps d’écoute. Au-delà d’une heure par jour à 95dB, il y a un risque d’endommager votre audition. Evitez de monter le son pour couvrir une ambiance trop bruyante. (dans les transports en commun par exemple)
Musicien, DJ, sonorisateur Vous êtes particulièrement exposé Prenez conscience des volumes sonores auxquels vous êtes exposé lors de vos répétitions ou sur scène et essayez de les gérer. Mesurez le niveau sonore à l’aide d’un sonomètre. Amortissez la réverbération sonore de votre local de travail. Essayez de gérer individuellement et collectivement à la baisse votre niveau sonore en recherchant systématiquement cet objectif lors de véritables balances. Habituez-vous à gérer vos temps de répétition et de travail en faisant des pauses. Utilisez des protections auditives. Un audioprothésiste pourra vous proposer des bouchons d’oreilles moulés aux dimensions précises de vos conduits auditifs qui laissent intacte la qualité du son tout en réduisant le volume sonore. Faites régulièrement contrôler votre audition.
DOSE LE SON 2010