lundi 26 septembre 2016 Texte : D. RICHARD ( Prêtre ) Musique : Stabat Mater Aujourd’hui : Montage automatique : P.R Prions ensemble Prions ensemble Quand les évènements nous invitent à la prière…
Nous ne pouvons pas vivre la célébration eucharistique en faisant comme si rien ne s’était passé dernièrement dans notre pays à Nice…et encore à St Etienne du Rouvray. A moins d’être complètement blasé ou sans cœur, comment ne pas nous sentir en communion avec tous ceux et celles qui ont vécu ces drames ?
Pour nous aider dans cette prière, nous avons ce que nous appelions autrefois le bréviaire ; aujourd’hui on dit plutôt : « Prière du temps présent » Vous le savez, nous, prêtres, religieux et religieuses, nous sommes tenus de prier aux différents moments de la journée. Nous prions à partir des psaumes, des passages de la Parole de Dieu, et puis à partir de sortes de poèmes, qu’on appelle des « hymnes ».
Puisqu’il est avec nous tant que dure cet âge, n’attendons pas la fin des jours pour le trouver… ouvrons les yeux, cherchons sa trace et son visage, découvrons-le qui est caché au cœur du monde comme un feu ! Vendredi matin, il nous était proposé cette hymne intitulée: « Puisqu’il est avec nous…»
En priant cette hymne, voici ce qui a fait alors ma méditation. « N’attendons pas la fin des jours pour le trouver… ouvrons les yeux, cherchons sa trace et son visage…» C’est le rappel que ce Dieu, dans lequel nous croyons et qui a pris chair en Jésus de Nazareth, ce Dieu-là n’est pas dans les nuages, impassible dans son ciel éternel. Il est là au cœur de ce monde.
Il est celui qui a dit à Moïse dans l’épisode du buisson ardent : « J’ai vu la misère de mon peuple, j’ai entendu ses cris. » Il est aussi celui, par Jésus, qui nous rappelle inlassablement : « Ce que vous faîtes au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites. » Il est cet homme blessé, près duquel parfois nous passons à côté en détournant notre regard. Oui, Seigneur, ouvre nos yeux ! Aide-nous à chercher ta trace et ton visage dans notre vie de tous les jours…
Puisqu’il est avec nous pour ce temps de violence, ne rêvons pas qu’il est partout sauf où l’on meurt… Pressons le pas, tournons vers lui notre patience, allons à l’homme des douleurs qui nous fait signe sur la croix !
« Ne rêvons pas qu’il est partout sauf où l’on meurt… » Oui comment comprendre ces mots que « Dieu est partout sauf où l’on meurt », sinon que Dieu a voulu s’incarner dans notre monde jusqu’à être victime, lui-même, de la violence des hommes et passer par la mort infâme de la croix ?
Seigneur, donne-nous de ne jamais oublier que la croix de ton Fils n’est pas un porte-bonheur, mais le rappel incessant de son amour pour nous jusqu’à l’extrême. Ces mots malheureusement d’actualité, comment les comprendre ? On ne peut tout de même pas se voiler la face et ne pas s’indigner devant une telle violence aveugle, qui tue des innocents ?
Puisqu’il est avec nous dans nos jours de faiblesse, n’espérons pas tenir debout sans l’appeler… Tendons la main, crions vers lui notre détresse ; reconnaissons sur le chemin celui qui brûle nos péchés !
Chacun le sait bien : tenir debout c’est parfois difficile quand l’épreuve nous atteint profondément. « N’espérons pas tenir debout sans l’appeler… » Tenir debout envers et contre tout ! Oui l’appeler, mais non pas pour qu’il nous préserve des maux de ce monde et nous en tenir à l’écart… Pour tenir debout, nous n’avons pas d’autre solution que d’appeler ce Dieu qui est Père et de lui crier notre détresse d’enfant perdu…
Seigneur, avec tous ceux et celles qui sont profondément meurtris, nous tendons la main vers toi pour que tu viennes nous tirer de notre misère et de nos péchés personnels et collectifs. L’appeler pour qu’il nous donne la force de son Esprit non seulement pour que nous ne succombions pas nous-mêmes à la haine et à la violence, mais surtout pour que nous ne baissions jamais les bras pour combattre la violence et la haine ».
Puisqu’il est avec nous comme à l’aube de Pâques, ne manquons pas le rendez-vous du sang versé… Prenons le pain, buvons la coupe du passage : accueillons-le qui s’est donné en nous aimant jusqu’à la fin !
« Ne manquons pas le rendez-vous du sang versé…Prenons le pain, buvons la coupe du passage » C’est ce qui nous est proposé en chacune de nos Eucharisties lorsque nous revivons ce passage où Jésus par amour infini nous donne sa vie en nourriture… Accueillons-le qui s’est donné en nous aimant jusqu’à la fin
Paix aux hommes de bonne volonté ! Quittez quand vous voudrez