Vieillissement et raisonnement
Sommaire Introduction Raisonnement inclusif Raisonnement déductif Raisonnement inductif Conclusion
Introduction Raisonnement inductif: permet d’extraire des règles générales à partir d’exemples particuliers, il est mis en œuvre dans des tâches où le sujet doit découvrir et tester une hypothèse. Raisonnement déductif: procédé de pensée par lequel on conclut à partir de propositions prises pour prémisses, à une proposition qui en résulte, en vertu des règles de la logique. Raisonnement inclusif: comparaison des extensions relatives d’une classe à la classe qui l’emboite.
Raisonnement inclusif Valérie Pennequin, Fabienne Lauverjat, & Roger Fontaine (2007) Hypothèse: Les différences dans les performances d’inclusion de classes chez les jeunes et les âgés sont en partie expliquées par les capacités d’inhibition.
Valérie Pennequin, Fabienne Lauverjat, & Roger Fontaine (2007) Raisonnement logique nécessite 2 processus liés à l’attention sélective: Processus d’inhibition cognitive Processus d’activation Houdé (1995): Certaines erreurs de raisonnement ne seraient pas dues à un défaut de logique mais à un défaut d’inhibition.
Valérie Pennequin, Fabienne Lauverjat, & Roger Fontaine (2007) Pour V. Pennequin & al., l’étude du développement de l’inhibition nécessite de s’intéresser à un ensemble de processus liés: Flexibilité Résistance à l’interférence
Valérie Pennequin, Fabienne Lauverjat, & Roger Fontaine (2007) Epreuve d’inclusion des classes: Dessins de classes familières aux sujets: (Vêtements; Animaux)
Valérie Pennequin, Fabienne Lauverjat, & Roger Fontaine (2007) 3 questions: Classique: Y a-t-il plus d’animaux ou de chevaux? Modification: Peut-on modifier la situation pour qu’il y ait plus de chevaux que d’animaux? Ecran: Je cache les dessins avec un écran, j’enlève quelques animaux. Sous l’écran, y a-t-il plus d’animaux que de chevaux?
Valérie Pennequin, Fabienne Lauverjat, & Roger Fontaine (2007) Mesure de la flexibilité: Epreuve du Trail Making Test. Mesure de la capacité de résister à l’interférence: Test de Stroop version papier.
Valérie Pennequin, Fabienne Lauverjat, & Roger Fontaine (2007) Résultats de l’épreuve d’inclusion des classes: scores 40-60 ans 60-75 ans 75-95 ans
Valérie Pennequin, Fabienne Lauverjat, & Roger Fontaine (2007) Performances au Trail Making Test: diminution dès 60 ans. Performances au Stroop: diminution après 75 ans. Moyennes et écart-types (entre parenthèses) des scores d’inclusion et d’inhibition en fonction de l’âge
Valérie Pennequin, Fabienne Lauverjat, & Roger Fontaine (2007) Analyse de régression hiérarchique: 36,83% de la variance des scores d’inclusion liée à la flexibilité. (Trail Making Test)
Valérie Pennequin, Fabienne Lauverjat, & Roger Fontaine (2007) La résolution des épreuves d’inclusion semble nécessiter majoritairement une capacité à déplacer son attention d’un item pertinent à l’autre: Activer le schème pertinent et inhiber le schème dangereux. Décline avec l’âge
Valérie Pennequin, Fabienne Lauverjat, & Roger Fontaine (2007) La flexibilité permet d’envisager plusieurs solutions possibles OU plusieurs stratégies possibles. Le déclin avec l’âge des performances d’inclusion de classes pourrait ainsi s’expliquer par une perturbation chez les âgés au niveau de la distribution stratégique. La diminution de la résistance à l’interférence pourrait renvoyer à une difficulté dans la sélection stratégique.
Raisonnement déductif Light, Zelinski et Moore (1982) Salthouse, Mitchell, Skovroneck, & Badcock (1989)
Raisonnement déductif Light, Zelinski et Moore (1982) « The boys measured their heights: David was taller than Bob Bob was taller than James James was taller than Ron »
Light, Zelinski et Moore (1982) Deux types de questions: Question mémoire: Bob est-il plus grand que James ? Question inférence: James est-il plus grand que David?
Light, Zelinski et Moore (1982)
Raisonnement déductif Salthouse, Mitchell, Skovroneck, & Badcock (1989) Présentation au sujet de 4 blocs de 40 problèmes de raisonnement verbal: Chaque problème = 3 prémisses + 1 question
Salthouse, Mitchell, Skovroneck, & Badcock (1989) G et H varient en sens opposé E et F varient dans le même sens F et G varient en sens opposé
Salthouse, Mitchell, Skovroneck, & Badcock (1989) 3 Types de questions faisant varier la difficulté: Si G diminue, que se passe-t-il pour H ? Si F augmente, que se passe-t-il pour H ? Si E diminue, que se passe-t-il pour H ?
Salthouse, Mitchell, Skovroneck, & Badcock (1989)
Light & al; Salthouse & al. Conclusion: Les résultats suggèrent une interaction entre âge et complexité. Pour ces auteurs, les difficultés rencontrées par les âgés seraient dues aux ressources limitées de la MdT. Pose le problème de l’exécution stratégique.
Raisonnement inductif F. Lauverjat, V. Pennequin & R. Fontaine (2005) A. Jeantin & V. Pennequin (2006) T. Nettelbeck & N.R Burns (2010) Jane S. Saczynski, Sherry L. Willis, & K. Warner Schaie (2002)
F. Lauverjat, V. Pennequin & R. Fontaine (2005) Objectif de l’expérience: Comprendre les déterminants cognitifs et non cognitifs des effets du vieillissement sur une tâche de raisonnement inductif.
F. Lauverjat, V. Pennequin & R. Fontaine (2005) Evaluation: Mémoire de travail (recodage de lettres) Inhibition (génération aléatoire de chiffres) Vitesse de traitement (barrage de figures) Raisonnement (identification de concepts) Facteurs environnementaux (fréquence activité, niveau de bien être, etc.)
F. Lauverjat, V. Pennequin & R. Fontaine (2005) Objectif: Identifier un concept en extrayant le/les points communs qu’entretiennent les différentes formes qui diffèrent selon plusieurs caractéristiques. Plusieurs niveaux de complexité.
F. Lauverjat, V. Pennequin & R. Fontaine (2005) Résultats: Les facteurs « environnement » et « vitesse/MDT » sont de meilleurs indicateurs que ne l’est le facteur « inhibition » pour mesurer les effets de l’âge sur les capacités de raisonnement. Corrélation significative entre activité intellectuelle et capacité de raisonnement.
A. Jeantin & V. Pennequin (2006) Objectif: Montrer que le déclin des 3 fonctions exécutives (flexibilité, remise à jour et inhibition) et la vitesse de traitement pourraient expliquer l’effet de l’âge sur le raisonnement inductif.
A. Jeantin & V. Pennequin (2006) Les fonctions exécutives: Flexibilité mentale: Plus-Minus Remise à jour: N-Back Lettres Inhibition: Stroop Vitesse de traitement: Code Tâche de raisonnement inductif: Tâche identification des concepts
A. Jeantin & V. Pennequin (2006) Résultats: Remise à jour, flexibilité et vitesse de traitement semblent expliquer le mieux la variance sur le raisonnement inductif. On peut ainsi se demander si il n’y aurait pas un lien avec l’exécution stratégique. Pour aller plus loin…
A. Jeantin & V. Pennequin (2006) Théorie du modèle de Johnson-Laird et Byrne (1991). Les individus construisent des modèles internes des prémisses : Compréhension Proposition de conclusion Réfutation Contre exemple
A. Jeantin & V. Pennequin (2006) Chez les personnes âgées: étape de réfutation qui semble être la plus altérée. Liée aux capacités limitées de la MdT. Remise à jour en MdT: fonction exécutive qui contribue le plus à la variance des performances de raisonnement. Maintien et manipulation des hypothèses pertinentes.
T. Nettelbeck & N.R Burns (2010) Theorical developmental cascade 2 hypothèses : Modèle en cascade : Lien causale entre âge et vitesse de traitement, vitesse de traitement et MdT, MdT et capacité de raisonnement. Le même modèle en cascade décrit la détérioration des capacités de raisonnement.
T. Nettelbeck & N.R Burns (2010) Matériel : Vitesse de traitement : 4 tests ( Digit symbol WAIS…) Mémoire de Travail : 3 tests ( Digit Span WAIS…) Capacité de Raisonnement : Cattell Culture Fair Test (séries, classification, matrice, condition)
T. Nettelbeck & N.R Burns (2010) Cattell Culture Fair Test
T. Nettelbeck & N.R Burns (2010) Résultats : Confirmation de l’hypothèse en cascade chez l’enfant. Chez les âgés, lien direct entre diminution des performances en raisonnement et MdT. Les changements liés à l’âge sont indépendants de la vitesse de traitement. -
Raisonnement inductif Jane S. Saczynski, Sherry L. Willis, & K. Warner Schaie (2002)
Jane S. Saczynski, Sherry L. Willis, & K. Warner Schaie (2002) Hypothèses: Kausler (1994): Les âgés sont capables d’utiliser des stratégies mais souvent et spontanément ils ne produisent pas ou n’utilisent pas les stratégies efficaces. Charness; Guttentag (1985): Certaines stratégies optimales peuvent être très exigeantes pour les personnes âgées et elles sont donc peut être inefficaces dans l’utilisation de ces stratégies.
Jane S. Saczynski, Sherry L. Willis, & K. Warner Schaie (2002) 2 épreuves: Orientation spatiale Raisonnement inductif 2 groupes de participants: Gp1: Entrainé à l’orientation spatiale (contrôle) Gp2: Entrainé au raisonnement inductif Méthode: Pré-test Entrainement Post-test
Jane S. Saczynski, Sherry L. Willis, & K. Warner Schaie (2002) Entrainement sur 4 types de problèmes: Répétition de lettres: AABBCC… Saut de lettres: ACEGI… Suite ordonnée: ABCD… Suite ordre inverse: ZYXWV… 4 stratégies enseignées: Dire à voix haute la série Souligner les répétitions Faire des « / » pour séparer les répétitions Faire des apostrophes pour indiquer les sauts
Jane S. Saczynski, Sherry L. Willis, & K. Warner Schaie (2002) Mesures: Test de séries de lettres (ADEPT) Test de séries de mots Test raisonnement PMA Thurstone Test de séries de nombres
Jane S. Saczynski, Sherry L. Willis, & K. Warner Schaie (2002) Résultats: Augmentation significative de l’utilisation de stratégie sur les mesures au raisonnement inductif quand entrainement au raisonnement inductif. Suggère l’utilisation de stratégies comme un mécanisme de gain d’entrainement. Augmentation qui est associée à des gains plus importants sur le facteur d’habileté en raisonnement. Suggère que l’acquisition de connaissances est un facteur significatif dans la production de gain d’entrainement.
Jane S. Saczynski, Sherry L. Willis, & K. Warner Schaie (2002) Conclusion: Cette étude montre qu’il est possible d’entrainer les âgés à des stratégies pour augmenter leur performance. D’autre part: Les participants à haut niveau d’éducation montrent un gain important dans l’utilisation de stratégies quelques soit l’entrainement.
Jane S. Saczynski, Sherry L. Willis, & K. Warner Schaie (2002) Limite: L’utilisation limitée de stratégies au pré-test est-elle due à une réticence à utiliser certaines stratégies ou à une incapacité? Soulève la question de savoir si le problème viendrait de la distribution stratégique ou du répertoire stratégique.
Conclusion Le facteur environnement joue un rôle important dans le maintien des capacités de raisonnement avec l’âge. Le déclin des fonctions exécutives et le ralentissement de la vitesse de traitement semblent expliquer en partie la diminution des capacités de raisonnement. Les personnes âgés sont capables de développer des stratégies quand elles-y sont entrainées et d’augmenter leur performance en raisonnement. L’étude, dans les tâches de raisonnement, des différentes dimensions stratégiques, permettrait de mieux comprendre les effets délétères de l’âge.