Il y a des moments où les jours de notre enfance nous reviennent dans le souvenir et, surtout, dans nos âmes. Parmi tant d’images fugaces, se détache la figure d’un jeune acteur aux yeux beaux, d’une voix tendre, que nous voyions sur le grand écran (le petit n’était pas encore arrivé chez nous). Il était la pureté, l’amour, l’audace, le charme, la fascination? En un mot, il était notre jeunesse et notre premier amour. Il était Gérard Philipe...
Né le 5 décembre 1922 à Cannes, sous le soleil de Provence
Le fils de l’avocat Marcel Philip et de Marie Villette
Il sera attiré par la scène et les premiers succès arrivent en 1942, dans le rôle de l’ange de “Sodome et Gomorrhe” de Giraudoux et trois ans plus tard, dans “Caligula” de Camus Sodome et Gomorhe Caligula
Mais le cinéma l’attire aussi (avec Jean Marais et Orson Wells : ils joueront ensemble en 1953 dans le film de Sacha Guitry, Si Versailles m’était conté)
Sa mère le fait connaître à Marc Allegret qui met en scène le film Les petites du quai aux fleurs et Gérard Philipe y joue son premier rôle en 1944
Le premier grand succès:L’Idiot -1946 (de Georges Lampin, avec Edwige Feuillère)
Le Diable au corps – 1946 (de Claude Autant Lara, avec Micheline Presle)
La Chartreuse de Parme – 1947 (de Christiane Jaque)
Avec Maria Casarés
La Beauté du Diable – 1949 (de René Clair, avec Michel Simon)
La Ronde – 1950 (de Max Ophuls, avec Simone Signoret)
Juliette ou la clé des songes – 1950 (de Marcel Carné, avec Suzanne Cloutier)
Fanfan la Tulipe -1951 (de Christian Jaque, avec Gina Lollobrigida)
Un film adoré par les jeunes de tous les pays, qui a imposé un héros plein de charme et de pureté
Les belles de nuit - 1952 (de René Clair, avec Martine Carol et Gina Lollobrigida)
Les amants de la Villa Borghese – 1953 (de Gianni Francioloni, avec Vittorio de Sica)
Monsieur Ripois - 1953 (de René Clément, avec Gérmaine Montero)
Les orgueilleux – 1953 (de Yves Allégret, avec Michelle Morgan)
Le Rouge et le Noir – 1954 (de Claude Autant – Lara, avec Danielle Darrieux et Antonella Lualdi)
Gérard Philipe est Julien comme nul ne put jamais l’être Gérard Philipe est Julien comme nul ne put jamais l’être. Un peu plus âgé que son rôle, il lui a apporté la maturité d’’un héros génial et persécuté. (Henri Martineau, spécialiste de Stendhal )
Les grandes manoeuvres – 1955 (de René Clair, avec Michelle Morgan, Brigitte Bardot)
Toujours plein de charme, ici à côté de la très jeune Brigitte Bardot…
Oui,dans tout le monde, un Gérard Philipe représente l’image de la France, dans les Grandes manoeuvres et dans le Cid, également. (Louis Aragon)
Si Paris nous était raconté -1955 (de Sacha Guitry, avec Jean Marais, Françoise Arnoul, Danielle Darrieux)
Les aventures de Till l’espiègle – 1956 (de Gérard Philipe et Joris Evens)
Montparnasse 19 – 1956 (de Jacques Becker, avec Anouk Aimée)
Le joueur – 1956 (de Claude Autant – Lara, avec Liselotte Pulver)
Pot Bouille – 1957 (de Julien Duvivier, avec Danielle Darrieux et Dany Carrel)
Les liaisons dangereuses – 1959 (de Roger Vadim, avec Jeanne Moreau)
Le dernier film: La fièvre monte à El Pao - 1959 (de Louis Bunuel, avec Maria Felix))
Je n’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi profondément et totalement investi par l’amour de son métier. Il était calme, précis, toujours flottant entre une ironie très personnelle et la passion de ce qu’il faisait, de son rôle, des autres films, de son théâtre, de son métier en un mot. Roger Vadim
Le plus séduisant des séducteurs…
Il a réalisé de grands rôles sur la scène Lorenzaccio Caligula
Plein de charme sur la scène…
L’éternel amoureux
Dans Le Prince de Hombourg, de Heinrich von Kleist, avec Jeanne Moreau
Ruy Blas et Richard II
Jean Vilar lui propose de jouer le rôle du Cid, dans la pièce de Corneille
Moi. Jouer Rodrigue. Y pensez-vous vraiment Moi? Jouer Rodrigue? Y pensez-vous vraiment? Je ne saurais jamais, je ne suis fait pour la tragédie...
...et il joua Le Cid avec un immense succès
Que je meure au combat, ou meure de tristesse Je rendrai mon sang pur comme je l'ai reçu
Le grand prince de l’écran nous a transmis la voix du Petit Prince
Voici mon secret. Il est très simple: on ne voit bien qu'avec le cœur Voici mon secret. Il est très simple: on ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.
Et il a réussi à nous apprivoiser tous...
Il aimait les livres, il y cherchait des réponses à tant de questions…
Il n’aimait pas la vie mondaine…
En 1951, Gérard Philipe épouse Nicole Fourcade, qu'il rebaptisera Anne.
Ils ont deux enfants et ils partagent les mêmes idées politiques
Avec ses enfants, Anne Marie et Olivier
Les qualités qu’il réclamait d’une femme: tendresse, générosité, lucidité, je n’en vois pas d’autres... Les a trouvées à côté d’Anne
“Je me taisais, je restais immobile à tes pieds ( “Je me taisais, je restais immobile à tes pieds (...) : l’idée de la mort collée à toi jusqu’à la fin, et pour moi, l’atroce détente de pleurer dans tes bras, de parler de notre bonheur” (Anne Philipe - “Le temps d’un soupir”). La dernière photo, novembre 1959... Il est mort en lisant Eschyle
Les siens l'ont emporté dans le ciel des dernières vacances, à Ramatuelle, près de la mer, pour qu'il soit à jamais le songe du sable et du soleil, hors des brouillards, et qu'il demeure éternellement la preuve de la jeunesse du monde. Louis Aragon
Il est parti sur son étoile drapé dans le costume du Cid qu’il avait 199 fois revêtu sur la scène
Je cherche le silence et la nuit pour pleurer (Chimène, Le Cid) Anne Philipe devant le tombeau de son époux à Ramatuelle
Pour nous tous, il est resté à jamais Rodrigue, Julien Sorel, Fanfan, Till , notre éternel Petit Prince et notre jeunesse
L’Association d’amitié France – Roumanie L’Association d’amitié France – Roumanie FRADEV, de la ville Deva (Roumanie) exprime toute sa gratitude pour madame Nadine Carmona qui, avec amabilité, promptitude et compétence, nous a offert des images afin que nous puissions rendre ce modeste hommage à ce grand artiste qui a été Gérard Philipe.