On pourrait qualifier le Québec contemporain de période de remises en question : mondialisation de léconomie, référendums, débats constitutionnels, crise du syndicalisme, compressions budgétaires. Comme dans la plupart des pays occidentaux, les difficultés économiques saccumulent dans les années 80 et une grave récession touche le Québec en Son économie se transforme : Le chômage demeure élevé Les salaires stagnent et le pouvoir dachat diminue Les emplois sont précaires et mal payés Lentreprise privée reprend linitiative économique Léconomie se mondialise et accentue la concurrence entre les entreprises (ALENA)
Le Québec est donc forcé de remettre en question certaines dépenses. Le temps des réformes sociales cède le pas à celui des compressions et de laustérité. Il faut assainir les dépenses publiques. Le déficit 0 est à la mode et a des conséquences immédiates : Tentatives de restructuration économique Réduction des dépenses Assurance emploi Aide sociale Mise à la retraite Licenciement demployés à statut précaire Gel et récupération de salaires chez les employés de la fonction publique Privatisation de certaines entreprises détat Informatisation de plusieurs tâches dans les secteurs de services (banques, téléphonie). (lire pp )
Sur le plan politique, la volonté daffirmation du Québec continue de heurter le Canada anglais. Un 1er référendum en 1980, qui prônait un accord de souveraineté-association avec le Canada, échoue, mais cet échec déclenche la fièvre nationaliste. Le Bloc québécois sera créé en 1990 et deviendra parti officiel en 1991 ayant comme chef Lucien Bouchard. Pierre Elliott Trudeau, en 1982, rapatrie la constitution sans laccord du Québec qui réclamait un statut particulier. La constitution (AANB), loi du parlement de Londres depuis 1867, donnera sa place à une nouvelle constitution (Charte des droits et libertés) et le Canada, que Trudeau voulait une grande nation, est un pays plus déchiré que jamais à la fin du XXe siècle. Lucien Bouchard
Malgré les conférences constitutionnelles ayant pour but la réintégration du Québec dans la nouvelle constitution, rien ne sera réglé. Léchec de Meech, où Robert Bourassa réclamait pour le Québec : Un droit de veto sur des questions de juridiction La limitation du pouvoir fédéral de dépenser La reconnaissance du statut de société distincte La participation du Québec à la nomination des juges de la Cour suprême du Canada La reconnaissance du rôle du Québec en matière dimmigration, léchec de Charlottetown et les résultats du 2ième référendum sur la souveraineté du Québec en 1995 laissent toutes ces revendications en suspens. Le Québec entre donc dans le XXIe siècle avec les mêmes préoccupations constitutionnelles. (lire pp. 142 à 145)
Les débats sur la langue française sont nombreux. Selon la nouvelle constitution de 1982, Charte des droits et libertés, la langue est une affaire de choix personnel, mais le Québec veut protéger son caractère français et des lois linguistiques obligent les enfants allophones à fréquenter lécole française. La société québécoise présente un nouveau visage par sa diversité culturelle (immigrants dEurope, dAsie, dAfrique et dAmérique latine) et ces allophones contribuent de manière dynamique au développement du Québec. La création du Ministère des communautés culturelles et de limmigration, en 1981, a contribué à lévolution des mentalités. (lire p. 150) Les autochtones (1% de la population québécoise) revendiquent un statut particulier. À la suite de lentente de la Baie James avec les Cris et les Inuits, les Mohawks de Kanasetake remettent la question autochtone au centre de lactualité avec la Crise dOka où, par voie de force, ils réclament un plus grand contrôle de leurs ressources tout en protégeant leur mode de vie et leurs traditions. (lire p. 147)
Le mouvement féministe a gagné plusieurs batailles et il se fait plus modéré. En 1990, 50% des femmes travaillent à lextérieur du foyer et occupent des postes de responsabilité. Malgré ces progrès, léquité salariale nest pas acquise et la lutte se poursuivra jusquau XXIe siècle. (lire p. 151) Dans les années 80, le syndicalisme est lune des forces sociales qui a le plus changé. Laugmentation du nombre de travailleurs autonomes et à temps partiel rend les syndicats moins combatifs; ils passent dun mode offensif à un mode défensif. Les grandes organisations syndicales (CSN, FTQ, CEQ) voient de plus en plus proliférer des syndicats indépendants. (lire pp )
Vous avez navigué à travers lhistoire du Québec et du Canada, des Premières Nations à nos jours et vous avez vu évoluer la société québécoise. Comme membres de cette société québécoise, nous avons aussi des responsabilités face aux enjeux que nous présente le XXIe siècle.