La dynamique de l'espace géographique des Maillys (Côte-d'Or). Recherches autour d'un corridor paysager. Mélanie Foucault - Mémoire de DEA, Paris 1, 2003 Licence 3 – 2006
1. Un delta intérieur Le bassin versant de la Saône et la basse vallée des Tilles et de l'Ouche
La Noue de Lépinge et Bois Saphia aujourd'hui Un paysage ouvert, plat et dédié aux cultures
Carte topographique au 1/25 000e La Noue de Lépinge forme une bande entre deux chemins d'exploitation
Le secteur des Maillys en 1997 (photo IGN) Lecture d'un palo-chenal grâce à l'hydromorphie des sols
Relevé du paléochenal d'après photo-interprétation (mission IGN de 1983)
Schéma d'interprétation de la carte géologique Interprétation des zones alluvionnaires
Carte de Cassini – Schéma d'interprétation Existence d'un ruisseau actif au XVIIIe siècle
Schéma d'interprétation de la carte géologique Interprétation des zones alluvionnaires
Le corridor boisé en 1940
Lecture des indices géomorphologiques dans le paysage
Restitution du réseau hydrographique du sud du territoire des Maillys
Carte de Cassini – Schéma d'interprétation Existence d'un ruisseau actif au XVIIIe siècle
Existence d'un corridor boisé en 1887 Carte d'Etat-Major Existence d'un corridor boisé en 1887
2. Une chaîne de villages et de champs protohistoriques Relevé par photo-interprétation d'un paléo-chenal et de très nombreux vestiges archéologiques
Le parcellaire indigène des Maillys dans l'Antiquité Source : Chouquer 1996
Essai de modélisation des formes parcellaires des Maillys
Carte générale du parcellaire de la région de Genlis, au N-O des Maillys Source : Chouquer 1996
Relevé par photo-interprétation d'un paléochenal et de très nombreux vestiges archéologiques
Carte de Cassini – Schéma d'interprétation 3. Une mobilité paysagère importante à l'époque moderne Carte de Cassini – Schéma d'interprétation Vaste zone de bois et marais traversés par des chenaux du delta intérieur des Tilles et de l’Ouche
Existence d'un corridor boisé en 1887 Carte d'Etat-Major Existence d'un corridor boisé en 1887
Le corridor boisé en 1940
Concordance des limites boisées en 1940 et des vestiges archéologiques
4. L'interprétation archéogéographique 4.1. Les approches traditionnelles : Géologie : paléochenal Archéologie : villages-rues protohistoriques Histoire moderne : le Marais des Tilles Géographie : corridor boisé puis champs ouverts Ecologie du paysage : corridor boisé support de flux Aménagement et agronomie : grandes parcelles de champs ouverts 4.2. La complexité des hybridations :
Réseaux de corridors boisés du sud de la plaine des Tilles entre les Bois des Maillys et la forêt de Longchamps
4. L'interprétation archéogéographique 4.1. Les approches traditionnelles : Géologie : paléochenal Archéologie : villages-rues protohistoriques Histoire moderne : le Marais des Tilles Géographie : corridor boisé puis champs ouverts Ecologie du paysage : corridor boisé support de flux Aménagement et agronomie : grandes parcelles de champs ouverts 4.2. La complexité des hybridations : 4.3. C'est le lieu qui fait le lien :
Le secteur des Maillys en 1997 (photo IGN) Un paysage très remembré et ouvert qui efface la forme du corridor
Réapparition du paléochenal en période d'inondation
CONCLUSIONS L’archéologie n’est pas dans l’objet mais dans la méthode : - Il faut intégrer l’information archéologique à un ensemble de recherches qui traitent de la dynamique de l’espace. l’archéologie n’est pas un objet mais c’est regarder un paysage de façon archéologique et étudier sa dynamique (= son évolution non linéaire, complexe et liée à d’autres éléments). - Mais pour ça il faut affronter un problème scientifique : comment lier des informations spatiales et temporelles qui sont traitées par des disciplines différentes, aux protocoles différents et aux objets différents ? Le pont intellectuel est ici celui de la forme en corridor : - C’est la notion de corridor qui permet ici faire le lien entre toutes les informations grâce à sa forme et au lieu. Les changements d’aspect du corridor n’entraînent en effet pas un changement de lieu = prendre en compte la « logique du lieu ». - On assiste à la modification non linéaire de cet objet complexe dans le temps sous différentes natures. Paléovallée pour le géologue, gisement d’habitat de l’Age du Fer pour l’archéologue, bois puis champs pour l’agronome et le géographe : à travers des visages aussi divers, on étudie une dynamique grâce à la permanence du corridor. = Exemple convaincant de réunification d’un objet complexe en forme de corridor. - Mais cet objet est traité en hybride (mélange social-naturel) pas de retour à un déterminisme physique. L’interdisciplinarité permet de définir un objet géographique nouveau, profondément hybridé : - dans l’espace : rencontre de phénomènes à des échelles variées ; - dans le temps : les états passés enrichissent, en se combinant, la nature plurielle de l’état du présent ; - dans la forme : mélange du physique minéral, végétal et hydro créant des formes originales avec le social. Nécessité de reconstruire le récit scientifique : L’information historique est intrinsèquement discontinue. Il faut donc reconstruire une autre histoire : celle de la dynamique d’une forme dont nous percevons certaines étapes et certaines bifurcations.