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Sur la musique du silence Dansent dansent les flocons blancs Qui se balancent Et qui s'en vont Tisser une douce couverture Pour la terre qui s'endort Dansent dansent les flocons blancs.
Paysage Aux lueurs pâles de l'aube qui se dessinent, Les eaux brunes et verdâtres au reflet d'or Se pâment gracieuses, dormantes encor, Sous les derniers rayons de lune qui déclinent. Un vent léger caresse l'aurore timide, Fredonnant joyeux son air tendre du matin, Effleurant les prés verts d'un geste de parfum, Etincelés de rosée nacrée translucide. Et les roses nénuphars amoureusement S’étiolent, rêveurs sur les eaux somnolentes, De jolies libellules musardent riantes Aux mélodies des mésanges se ravissant. Elisa
L’hiver est parti… L’hiver est parti vers les pôles traînant sa froidure La neige, le verglas, le vent hurlant dans la toiture Selon le rythme immuable des saisons, il repart Car l’horloge qui fait tourner le globe réserve sa part. En attendant, bien douce est la brise du printemps Les petites violettes s’amoncellent depuis longtemps Les pissenlits donnent au paysage un jaune velouté Des pâquerettes ornent la verdure des prés. Sur les arbres gonflent les bourgeons de vie Là sur le grand chêne, toujours affairée, c’est la pie Le merle sur l’aubépine siffle ses trilles Pour attirer une compagne et fonder une famille. Au verger les arbres couverts de fleurs immaculées Promettent une récolte aux saveurs renouvelées. Cherchant son nid sous le toit, revient l’hirondelle. Elle annonce la venue de sa saison nouvelle. La rivière paresseuse coule dans ses profondeurs De son flot régulier venant de vers ailleurs. Les saules reverdis font la parure de son lit, Témoins des caprices d’un hiver qui s’enfuit. Et l’on pourra voir bientôt dans les chemins creux, Se plaisant à rêver, de jeunes couples amoureux. La saison nouvelle réveille les tempéraments Tout renaît sur terre quand revient le printemps. Gilbert Jacquet
La neige Aujourd’hui, tout est fantastique ; Les nuages pleurent des larmes d’argent ; La neige fait naitre les cœurs d’enfants… Comme c’est magnifique !... La plaine se recouvre de son beau manteau blanc ; Les petits flocons dansent et tourbillonnent ; Ils s’amusent à décorer les arbres, les maisons ; Quelle jolie musique silencieuse ! Chaque petit flocon danse d’un pas léger, Pour ensuite se déposer ici et là, On dirait que toute vie s’est endormie ; On entend quelques notes au loin ; C’est le souffle léger du vent… L’hiver s’est couché sur toute la plaine ; Les arbres dépouillés semblent avoir froid ; La blancheur de la neige est magique, Contempler la neige qui vagabonde c’est féérique Toute la nature se repose après l’abondance de ses dons ! C’est magnifique !
Ginette Talbot Le printemps ouvre soudain ses ailes La nature se réveille J’entends le doux murmure du printemps Sous les suaves rayons d’or éclatants Au fil des jours tout change de décor, L’ajonc montre des jolies fleurs d’or Quand sous le vent poussent les fleurs Le printemps ouvre tout grand son cœur Et soudain le merle siffle en solo ; Comme c’est doux d’entendre son écho ! Mars aujourd’hui sourit avec étonnement ; Le printemps ouvre ses ailes doucement… L’oiseau chante en douceur et en harmonie ; Le décor est joyeusement vêtu de broderie ; Tout est parfumé sous la fraîcheur du vent ; La nature est exhalée d’arômes du printemps… Quand le brouillard se dépose sur les rosiers, Chaque dentelure de feuille a sa goutte de rosée ; Le printemps ouvre ses ailes tout en douceur La nature s’habille de nouvelles couleurs. Avec l’aurore naissent les gouttes de rosée, Au bout des feuilles elles brillent en beauté, Elles se pointent et forment des gouttelettes jolies ; Un nouveau printemps ouvre ses ailes à la vie. Ginette Talbot
La nature est tout ce qu’on voit, Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime. Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit, Tout ce que l’on sent en soi-même. Elle est belle pour qui la voit, Elle est bonne à celui qui l’aime, Elle est juste quand on y croit Et qu’on la respecte en soi-même. Regarde le ciel, il te voit, Embrasse la terre, elle t’aime. La vérité c’est ce qu’on croit En la nature c’est toi-même. George Sand
Ecoute mon ami La nature qui parle Laisse-toi envahir Sans jamais la laisser mourir. Ecoute-la chanter Ecoute-la crier Elle clame la beauté Chaque jour que Dieu fait. Ecoute le vent Il murmure comme un soufle, Caresse le blé des champs En hommage à la moisson Ecoute l’eau couler Dans les ruisseaux Elle abreuve nos troupeaux Et fait chanter les oiseaux. Consacre ta vie En prenant soin d’elle Elle est notre avenir Tâche de t’en souvenir Angèle Bellier-Caci
Toutes les mers du monde Chantent leur mélodie Tous les voiliers du monde Dansent, comme des notes frêles Sur leur portée de vagues. Les oiseaux sont des croches Qui sautillent, solfège grêle De notre ciel. Toutes les mers du monde Cajolent notre Terre, La caressent et la bercent Par vagues de tendresse, Et les doigts des voiliers Frémissent Sur notre boule bleue. Toutes les mers du monde Remontent le temps A grands coups de marées. Les vagues lapent le temps, Longtemps. L'éternité nous guette. La Terre se tait sous sa caresse Et le monde s'endort, Oubliant sa détresse Jocelyne Corbel
Nouvel an Le soleil a plongé sous l’horizon flambant ! Dans l’âtre qui s’éteint, c’est l’année qui s’achève : Pour la valse du temps, aucun soupir, ni trêve ! Au cortège des jours, ce soir ferme le ban… Les nuées mordorées ont caché les haubans, Après la traversée d’un navire de rêve. Sous la ramée des jours, l’an neuf gonfle de sève L’inconnu palpitant d’une forêt d’instants. Et dans le tourbillon de la vie quotidienne, Voici le temps d’arrêt où mes pensées reviennent : Le souvenir ami sur la peine est vainqueur ! La nuit, sur le passé, a répandu ses voiles… L’aurore au pinceau d’or inaugure une toile : L’espoir guide les cœurs vers un monde nouveau ! Jean Sarramea
La glycine échevelée dispute Au chèvrefeuille hirsute L’été au jardin Il fait beau Il fait chaud La glycine échevelée dispute Au chèvrefeuille hirsute L’ombre des tonnelles Où rêvent les demoiselles… Les lézards étirent leurs écailles A l’affût des moindres rocailles. C’est la danse des abeilles A l’assaut des grappes de groseilles. L’air embaume les lauriers roses La matinée à peine éclose. La chaleur prend du galon Et fendille les melons. Il fait chaud. Geneviève Pasquier
François-René de Chateaubriand Nuit de printemps Le ciel est pur, la lune est sans nuage : Déjà la nuit au calice des fleurs Verse la perle et l’ambre de ses pleurs ; Aucun zéphyr n’agite le feuillage. Sous un berceau, tranquillement assis, Où le lilas flotte et pend sur ma tête, Je sens couler mes pensers rafraîchis Dans les parfums que la nature apprête. Des bois dont l’ombre, en ces prés blanchissants, Avec lenteur se dessine et repose, Deux rossignols, jaloux de leurs accents, Vont tout à tour réveiller le printemps Qui sommeillait sous ces touffes de rose. Mélodieux, solitaire Ségrais, Jusqu’à mon cœur vous portez votre paix ! Des prés aussi traversant le silence, J’entends au loin, vers ce riant séjour, La voix du chien qui gronde et veille autour De l’humble toit qu’habite l’innocence. Mais quoi ! Déjà, belle nuit, je te perds ! Parmi les cieux à l’aurore entrouverts, Phébé n’a plus que des clartés mourantes, Et le zéphyr, en rasant le verger, De l’orient, avec un bruit léger, Se vient poser sur ces tiges tremblantes. François-René de Chateaubriand
Nuit de neige La grande plaine est blanche, immobile et sans voix. Pas un bruit, pas un son : toutes vie est éteinte. Mais on entend parfois, comme une morne plainte, Quelque chier sans abri qui hurle au coin d’un bois. Plus de chansons dans l’air, sous nos pieds plus de chaumes. L’hiver s’est abattu sur toute floraison ; Des arbres dépouillés dressent à l’horizon Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes. La lune est large et pâle et semble se hâter. On dirait qu’elle a froid dans le grand ciel austère. De son morne regard elle parcourt la terre, Et, voyant tout désert, s’empresse à nous quitter. Et froids tombent sur nous les rayons qu’elle darde, Fantastiques lueurs qu’elle s’en va semant ; Et la neige s’éclaire au loin, sinistrement, Aux étranges reflets de la clarté blafarde. Oh ! La terrible nuit pour les petits oiseaux ! Un vent glacé frissonne et court par les allées ; Eux, n’ayant plus l’asile ombragé des berceaux, Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées. Dans les grands arbres nus que couvre le verglas Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ; De leur œil inquiet ils regardent la neige, Attendant jusqu’au jour la nuit qui ne vient pas. Guy de Maupassant
Printemps Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire ! Voici le printemps ! Mars, avril au doux sourire, Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis ! Les peupliers, au bord des fleuves endormis, Se courbent mollement comme de grandes palmes ; L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ; Il semble que tout rit, et que les arbres verts Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers. Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ; Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre, A travers l’ombre immense et sous le ciel béni, Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini. Victor Hugo
Au cœur de la forêt, le petit ruisseau prend sa source Le ruisseau Au cœur de la forêt, le petit ruisseau prend sa source Par cascades il descend des rochers et poursuit sa course Clip clop jusqu’à la clairière Où en passant il caresse les fleurs et les bruyères Avant de jeter dans la rivière. En sillonnant les plaines et les vallées La rivière permet aux poissons de s’ébattre et de se multiplier Aux oiseaux et aux papillons de s’abreuver. Cette eau vivante et pure*nous est offerte par la nature Essayons de la préserver Pour que nos enfants puissent aussi en profiter. Yvette Bronner
Hymne à la mer Et comme aux premiers jours, Le souffle de Dieu plane sur les eaux… Lumière en éclats sur la brisure des vagues, Immensité sauvage où le vent caracole Sans contraintes et sans bornes, Grandeur primitive sans hier ni demain, Splendeur inégalée, Tumulte harmonieux Que dominent les grands oiseaux de mer. Mouettes et goélands, Odeur forte et saline des marées éternelles. J’ouvre tout grand les bras, J’aspire avidement, Mon être tout entier se dilate et s’emplit… La joie des origines vient me gonfler le cœur… Libre… Indomptée… La mer ! Françoise Hatton
La Mer Toi mon rocher, Celui sur qui je viens me déferler Celui que jour après jour, j’ai modelé Dans cette sauvage immensité Par mes va et vient incessants Chaque jour de plus en plus caressant Je m’accroche à toi tel un amant Auquel je reviens inlassablement À l’abri des regards indiscrets Depuis l’aube des temps tu es mien Chaque soir avec la marée je reviens Faire ma couche entre tes reins Fusion de deux puissances Attirer l’une vers l’autre depuis la naissance Toi terre et moi mer, union parfaite des sens Accouchant de nos fruits comme d’une récompense À l’aube des temps, il y eu des amants Ces légendes de mer qui ont résisté à l’usure du temps Ces histoires enchantés que découvrent les enfants Pour qu’à leur tour, ils les transmettent inlassablement Auteur Inconnu
L’automne arrive à grands pas, Des orages éclatent encore ici et là. La forêt miroite ses belles feuilles colorées, Le vent se charge de les faire tomber, Elles tapissent le sol déjà mouillé. Certains oiseaux vont migrer, Eux connaissent bien le calendrier. Les fleurs d’automne se retirent doucement Pour un dernier regard c’est le moment. La nature va se reposer Jusqu’au jour venu où elle pourra se réveiller. La pénombre nous accompagnera souvent, Il faudra s’habiller chaudement, Car les enfants, qui c’est qui vient fort et fier ? Mais c’est l’hiver !! Yvette Bronner
Douceur O ! Douceur de l’automne Qui tombe sur les bois Ici le chêne est roi C’est la dernière bouffée De la chaleur de l’été. De sa branche qui se tord Tombe une feuille d’or Le vent en un instant L’emportera cependant. Et sur le tapis vert Le gland s’est ouvert Où nait le champignon Se cache le colimaçon. Dans un léger frisson Passera la saison En ces après-midi Je guette l’infini Dès les premiers frissons L’hiver sera là. Anna Nicolas
L’automne Je vais solitaire en ma promenade Respirant à fond le souffle vital, Mon esprit léger vers le bois s’évade En ce doux instant de rêve automnal. Au bord du chemin la fougère est rousse Une vigne rouge enlace un chalet Et le banc de bois se pare de mousse, L’odeur de l’humus m’offre son secret ! J’aime la campagne autour du village Lorsque la nature au seuil du repos Met des gammes d’or, de cuivre et de jade Sur les frondaisons et sur les coteaux. Sous mes pas je froisse une feuille morte Dont le bruissement, comme une chanson Pénètre en mon âme et lui fait escorte Jusqu’à ma demeure, au dernier buisson. Le vent sans pitié dépouille la terre Une rose blanche au jardin se meurt, Je me laisse prendre au charme éphémère De ce bel automne au rythme enchanteur. Jeanine Raveau-Piellard
Vénus Ciel ! Un fourmillement emplit l’espace noir, On entend l’invisible errer et se mouvoir ; Prés de l’homme endormi tout vit dans les ténèbres. Le crépuscule, plein de figures funèbres, Soupire ; au fond des bois le daim passe en rêvant ; A quelque être ignoré qui flotte dans le vent La pervenche murmure à voix basse : je t’aime ! La clochette bourdonne auprès du chrysanthème Et lui dit : paysan, qu’as-tu donc à dormir ? Toute la plaine semble adorer et frémir ; L’élégant peuplier vers le saule difforme S’incline ; le buisson caresse l’antre ; l’orme Au sarment frissonnant tend ses bras convulsifs ; Les nymphéas, pour plaire aux nénuphars pensifs, Dressent hors du flot noir leurs blanches silhouettes ; Et voici que partout, pêle-mêle, muettes, S’éveillent, au milieu des joncs et des roseaux, Regardant leur front pâle au bleu miroir des eaux, Courbant leur tige, ouvrant leurs yeux, penchant leurs urnes, Les roses des étangs, ces coquettes nocturnes ; Des fleurs déesses font des lueurs dans la nuit, Et, dans les prés, dans l’herbe où rampe un faible bruit, Dans l’eau, dans la ruine informe et décrépite, Tout un monde charmant et sinistre palpite. C’est que là-haut, au fond du ciel mystérieux, Dans le soir, vaguement splendide et glorieux, Vénus rayonne, pure, ineffable et sacrée, Et, vision, remplit d’amour l’ombre effarée. Victor Hugo
Rêverie… Un soir de nuit brune au premier rayon de lune, Aux étincelles d'étoiles qui s'illuminent, Le ciel s'assombrit, lentement le jour décline Et notre âme et cœur en Amour cherchent fortune. Les arbres frissonnent aux murmures des oiseaux Et dans l'ombre de la nuit les roseaux frémissent, L'étang s'endort et les mouchent d'or se ravissent, Dansant folâtres à la surfaces des eaux. Le vent effleure le rivage verdoyant, Froisse tendrement le pétale rose pâle Du nénuphar dormant dans la nuit qui s'étale, Caressant notre esprit amoureux divaguant. Notre pensée rime en beaux vers de poésie Aux fragrances délicieuses des fleurs blanches, Au tendre bleu violet des jolies pervenches, Plongeant nos cœurs dans une douce rêverie. Elisa
Le Ruisseau Il court court, sans s’arrêter, Traversant monts et vallées Passant par villes et contrées. … Les oiseaux de leurs gazouillis Allègent sa course dans les taillis, Tandis que courlis et colibris Viennent s’y désaltérer sans répit. Si par malheur un obstacle surgit, Il le surmonte sans cri Et continue sa course infinie Parmi les fleurs et les bêtes ravies Ne craignant ni le jour, ni la nuit.