La peinture en France au XIXº siècle

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Source
L’art et les musées de Paris Art and Museums of Paris.
Transcription de la présentation:

La peinture en France au XIXº siècle

Le XIXº siècle en France est un siècle marqué par de nombreux changements politiques et socio-économiques: La chute de l’Empire La Restauration La Révolution de 1830 La Révolution de 1848 La Guerre Franco-Prusse de 1870 La Commune de Paris en 1971 La Révolution industrielle La Révolution en Peinture

L’art n’échappe pas à ces révolutions et aucun domaine artistique de la musique au théâtre en passant par la littérature et la danse n’y échappe. Mais c’est à la peinture que nous consacrerons cette présentation. Ce siècle qui commence avec un art codifié, très élaboré, inspiré des maîtres classiques comme Raphaël va s’achever dans une explosion de couleurs, de mouvement et de spontanéité dans les tableaux des maîtres post-impressionnistes.

  Pour essayer de clarifier les choses, les historiens de l’art ont depuis longtemps tenté de classer les différentes production artistiques en écoles ou en mouvements.

Chaque école ou mouvement a ses propres caractéristiques Chaque école ou mouvement a ses propres caractéristiques. Les principaux mouvements en peinture en France au XIXº siècle sont :

Le Néo-classicisme Exemple: Jacques Louis David, Le Serment des Horaces (1784). Musée du Louvre.

Le Romantisme Exemple : Théodore Géricault, Le Radeau de la Méduse ( 1819). Musée du Louvre.

Le Style Troubadour Exemple : Pierre Revoil, Le Tournoi ( 1812). Musée de Lyon.

L’Orientalisme Exemple : Eugène Fromentin, La Chasse au Faucon ( 1857). Musée Condé.

L’Éclectisme Exemple : Thomas Couture, Les Romains de la Décadence ( 1847). Musée d’Orsay.

L’Ecole de Barbizon Exemple : Théodore Rousseau, Coucher de Soleil près d’Arbonne (1860-1865). Metropolitan Museum of Arts.

L’École de Lyon Exemple : Louis Janmot, Cauchemar dans le cycle le Poème de l’Âme (vers 1854). Musée des Beaux Arts de Lyon.

L’Académisme Exemple : Jean-Léon Gérôme, Le Réception des Ambassadeurs du Siam à Fontainebleau (vers 1864). Musée du Château de Versailles.

Le Réalisme Exemple : Rosa Bonheur, Le Labourage Nivernais : Le Sombrage (s.a). Collection Privée

L’Impressionnisme Exemple : Claude Monet, Impression, soleil levant (1872). Musée Marmottan, Paris.

Le Japonisme Exemple : Henri de Toulouse-Lautrec, La danse au Moulin-Rouge (1890). Philadelphia Museum of Art.

Le Naturalisme Exemple : Jules Bastien-Lepage, La récolte des pommes-de-terre (1878). National Gallery of Victoria, Melbourne, Australia.

Les Naïfs Exemple : Henri Rousseau, dit le Douanier Rousseau, Le gitan endormi (1897). The Museum of Modern Art, New York.

Le Néo-impressionnisme Exemple : Georges Seurat, Un dimanche après-midi à l’île de la Grande-Jatte (1884-86). Art Institute of Chicago.

Le Symbolisme Exemple : Pierre Puvis de Chavannes, Jeunes filles au bord de mer (1879). Musée d’Orsay.

L’École de Pont-Aven Exemple : Paul Gauguin, La vision après le sermon (1888). National Gallery of Scotland, Édimbourg.

Les Nabis d'un nom hébreu, Nebiim, qui signifie "prophète". Exemple : Paul Sérusier, L’Incantation ou le Bois Sacré (vers 1891). Musée des Beaux Arts de Quimper.

Peintres et styles Rappelons-nous que les exemples donnés ici ne veulent en rien dire que les peintres cités ont peint uniquement dans ce style. Ingres, par exemple, un des élèves de David, est classé parmi les néo-classiques, ce qui est vrai. Mais il a une véritable passion comme bien d’autres peintres de l’époque pour l’Orient. Il peint aussi dans le style troubadour.

Jean Auguste Dominique Ingres  (1780-1867) Pauline Éléonore de Galard de Brassac de Bearn, Princesse de Broglie (1853) et Jupiter et Thetis (1811)  

Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867) Le Bain Turc (1862) et l’Odalisque avec une esclave (1840)

Jean Auguste Dominique Ingres Grande Odalisque, 1814

Jean Auguste Dominique Ingres La mort de Léonard de Vinci, 1818

Eugène Delacroix (1798-1867) Il est le grand rival d’Ingres. Ce dernier le détestait. Il est « le grand génie du romantisme » en peinture. La vivacité de son trait, son choix brillant de couleurs, choix non-traditionnel pour l’époque, aura une influence déterminante sur tous les peintres de sa génération et des générations après lui.

Eugène Delacroix (1798-1867) Il est fasciné lui aussi par les sujets orientaux, surtout après son voyage en Afrique du Nord.

Eugène Delacroix (1798-1867) Son tableau, les « Femmes d’Alger dans leur appartement » a une influence considérable et inspirera, bien plus tard, Pablo Picasso.

Pablo Picasso (1881-1973) Les demoiselles d’Avignon (1907)

Eugène Delacroix (1798-1867) Autoportrait

Le Romantisme L’artiste manifeste son opinion personnelle sur des évènements de son temps.* En plus de sujets historiques traditionnels, les artistes s’intéressent des faits-divers, au quotidien.* Les tableaux sont pleins d’expression de sentiments : la douleur, l’amour, l’angoisse.* « Le paysage se charge d’émotions humaines, de mystère et de poésie. »*

Le Romantisme « Le dessin traduit l’émotion et la ligne renforce la planéité du tableau. »* « Le cheval devient un motif romantique par l’expression de sa fougue. »* « Coloristes pour la plupart, les artistes peignent d’un seul jet, travaillant par masses. »* « De larges tâches colorées […] accrochent l’œil du spectateur. »*

Le Romantisme « L’impulsion authentique remplace le procédé rationnel. »* Les tableaux ont souvent un aspect inachevé mais cette conception d’achèvement ne dépend pas de sa finition, mais de sa cohérence interne.*   * Source et citations extraites de: Les mouvements dans la peinture, page 47-48.

Eugène Delacroix (1798-1867) La mort de Sardanapale (1827)

Eugène Delacroix (1798-1867) La barque de Dante (1822)

Eugène Delacroix (1798-1867) La Liberté guidant le peuple (1830)

Théodore Géricault 1791-1824 Le Radeau de la Méduse 1819

Eugène Delacroix (1798-1867) Le massacre à Chios (1824)

Eugène Delacroix (1798-1867) La Grèce expirant sur les ruines de Missolonghi (vers 1826)

Eugène Delacroix (1798-1867) Chevaux arabes se battant à l’étable (1860) et Escarmouches arabes dans les montagnes (1863)

Eugène Delacroix (1798-1867) Chasse au lion (1860-61)

Eugène Delacroix (1798-1867) Cavalier arabe attaqué par un lion (1849-50)

Eugène Delacroix (1798-1867) La chasse au lion (1854)

Édouard Manet (1832-1883) Certains peintres sont, quant à eux, inclassables. Parmi eux figurent Édouard Manet, provocateur extraordinaire, qui va révolutionner l’établissement artistique officiel au milieu du XIXº siècle avec une série de tableaux aussi provocateurs les uns que les autres.

Édouard Manet (1832-1883) L’événement le plus important de l’année artistique en France, au XIXº siècle était le Salon. Le Salon permettait aux artistes d’exposer et donc de se faire connaître et de vendre leurs œuvres.

Édouard Manet (1832-1883) « En 1863, un plus grand nombre d’œuvres que les années précédentes, avaient été refusées par le Jury du Salon : 2783 sur les 5000 présentées. […] Napoléon III […] demanda qu’on ouvrît une exposition à côté du Salon officiel, qui montrerait les œuvres rejetées pour rendre le public juge : ce sera le fameux « Salon des Refusés » qui attira plus de 7000 personnes le premier jour. »* *Catalogue de l’exposition Manet à Paris en 1983, page 165.

Édouard Manet (1832-1883) Parmi les tableaux exposés au Salon des Refusés on trouve le célèbre Déjeuner sur l’herbe de Manet (intitulé à l’époque Le Bain).. Le tableau fit grand scandale. Il choquait aussi bien par la technique, que par le sujet choisi.

Le Déjeuner sur l’herbe (1863)

Le Déjeuner sur l’herbe (1863) Le tableau s’inspire directement d’un sujet classique et en particulier d’un tableau du Titien – autrefois attribué à Giorgione.

Le Déjeuner sur l’herbe (1863)  On peut trouver un parallèle également dans une gravure de Marcantonio Raimondi, d’après un original de Raphaël aujourd’hui disparu.

Mais même pour les plus enclins à le soutenir, comme Théophile Thoré, un ami de Baudelaire, lui-même ami de Manet : « Le Bain est d’un goût bien risqué. La personne nue n’est pas de belle forme malheureusement […] et on n’imaginerait rien de plus laid que le monsieur étendu près d’elle […] Je ne devine pas ce qui a pu faire choisir à un artiste intelligent et distingué une composition si absurde. Mais il y a des qualités de couleur et de lumière dans le paysage, et même des morceaux très réels de modelé dans le torse de la femme. »* *Catalogue de l’exposition Manet à Paris en 1983, page 166.

Le Déjeuner sur l’herbe (1863) Le tableau aura cependant une influence durable sur les artistes des générations suivantes comme Monet qui donne sa propre interprétation d’un déjeuner sur l’herbe…..

Le Déjeuner sur l’herbe (1863) ….ou Picasso qui donne une version très moderne de l’oeuvre

Le Déjeuner sur l’herbe (1863) Qu’y a-t-il de choquant dans ce tableau?

Le Déjeuner sur l’herbe (1863) Tout d’abord c’est le style et la technique du peintre qui choquent. On trouve le tableau mal proportionné, mal fini. Comparez-le au grand vainqueurs du Salon officiel cette année là : Alexandre Cabanel, La naissance de Vénus, acheté par l’Empereur lui-même, et Paul Baudry, La perle et la vague, aujourd’hui au Musée du Prado à Madrid.

Alexandre Cabanel (1823-1889) Naissance de Vénus

Paul Baudry (1828-1886) La perle et la vague

Le Déjeuner sur l’herbe (1863) Au-delà de la technique, ce qui choque bien évidemment ici, c’est le fait que Manet ne se cache plus derrière l’hypocrisie aussi bien de l’aristocratie de l’Ancien Régime, que de la bourgeoisie du XIXº siècle, qui englobait les nus dans un contexte mythico-historique qui rendait le sujet acceptable.

Le Déjeuner sur l’herbe (1863) C’est ce que l’on voit en particulier dans les deux tableaux de Cabanel et de Baudry. Dans le Déjeuner ce n’est plus une déesse, une personnification, une allégorie, mais une femme qui est dépeinte. Cette femme est connue, identifiable pour tous. Elle n’est pas un modèle utilisé par l’artiste, elle est là en tant qu’elle-même.

Le Déjeuner sur l’herbe (1863) La femme dans le tableau est le modèle préféré de Manet à cette époque : Victorine Meurent. En face d’elle, l’un des frères de Manet, soit Eugène, soit Gustave, ou plus probablement une synthèse des deux. Manet ayant fait poser ses deux frères en alternance. Le troisième personnage est « le jeune sculpteur hollandais Ferdinand Leenhoff, frère de Suzanne, compagne et bientôt épouse de Manet. La femme à l’arrière plan n’est pas identifiée. *Catalogue de l’exposition Manet à Paris en 1983, pages 169-170.

Le Déjeuner sur l’herbe (1863) Que fait donc cette femme nue entourée d’hommes habillés au milieu d’une clairière ? Mais que faisaient ces nymphes nues dans les versions « classiques » d’un déjeuner champêtre ?

Le Salon de 1865 Autre Nu, autre scandale ! Peinte en 1863, mais présentée au Salon de 1865, Olympia fait scandale. En dehors de La Joconde de Léonard de Vinci, aucune autre œuvre au monde n’a fait l’objet d’autant d’études depuis sa première présentation.

Olympia, 1863

Olympia, 1863 À première vue ce tableau n’a rien de choquant. Le nu a toujours fait partie du répertoire des artistes depuis au moins la Renaissance et, bien entendu, dans l’Antiquité. Ce nu s’inspire de modèles que l’on retrouve chez Le Titien par exemple ou Giorgone. Il n’est pas très différent des nus d’Ingres par exemple. Et pourtant il provoqua un grand scandale au Salon de 1865 où il était exposé.

Olympia, 1863 Il s’inspire directement de la Vénus d’Urbin du Titien que Manet avait pu copier à « Florence dans sa jeunesse, pour la composition ; et de la Maja desnuda de Goya pour son arrogance et sa nouveauté. »* *Catalogue de l’exposition Manet à Paris en 1983, page 178.

Le Titien, Goya

Olympia, 1863 Pouvez-vous deviner ce qui est choquant pour les critiques du tableau ?

C’est tout d’abord l’aspect visuel du tableau qui choque les critiques et puis la pose :  Un contraste trop grand entre la noirceur du décor et la blancheur du lit et du modèle Le soupçon, tout à fait légitime, que c’est une parodie des sujets classiques La crudité de la pose. La provocation du regard. Le petit noeud autour du cou. Le fait qu’elle a gardé ses escarpins. Sa maigreur Sa vénalité

Le Salon de 1866 Nouveau Salon et nouvel échec! Son tableau le Fifre est rejeté.

Le Fifre 1866

Le Fifre 1866 Pourquoi, selon-vous, ce tableau est-il rejeté ?

Le Fifre (1866) Il y a de nombreuses raisons qui peuvent se résumer en une seule phrase : le tableau est trop moderne pour son époque.

Les critiques, tous sauf Émile Zola, n’aiment pas : « le découpage et l’à-plat de la toile »* le fait que le sujet – un joueur de fifre de la Garde impériale de la caserne de La Pépinière – est peint hors de son contexte naturel Les grandes tâches de couleur rouge et bleue sont jugées trop contrastées L’absence de décor Les grosses lignes noires délimitant les jambes du pantalon En bref, c’est « une enseigne de costumier »**, pas une œuvre d’art * Catalogue de l’exposition Manet à Paris en 1983, page 244. ** Catalogue de l’exposition Manet à Paris en 1983, page 246.

Le Balcon 1868-69 “C'est à Boulogne-sur-Mer, en 1868, que semble avoir germé dans l'esprit de Manet l'idée d'une toile représentant des personnages sur un balcon, vus de l'extérieur. Derrière cette pensée se dissimulait certainement le souvenir de l'œuvre alors attribuée à Goya (qui est sans doute de son fils Javier), et qui appartenait à la collection Salamanca, intitulée Las Majas en el Balcon (Les filles au balcon).

Las Majas en el Balcon 1805? Collection privée

Las Majas en el Balcon Vers 1810-1815 Las Majas en el Balcon Vers 1810-1815? Metropolitan Museum of Art, New York Deuxième version du tableau.

Le Balcon 1868-69 De retour à Paris, l'idée prit forme grâce aux amis qui acceptèrent, non sans difficultés, de se plier aux nombreuses séances de pose qu'exigeait Manet.

Le Balcon 1868-69 Berthe Morisot - dont c'est le premier d'une longue série de portraits par Manet - est représentée assise à gauche, sur un tabouret; debout près d'elle se trouve la violoniste Fanny Claus; derrière elles, le peintre de paysages Antoine Guillemet se détache sur la pénombre d'une pièce où l'on peut encore apercevoir le fils de madame Manet, Léon Koella-Leenhoff, portant un plateau.”* * http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/ma/ma_1402_p0.html

Le Balcon 1868-69

Le Balcon 1868-69 “Cet énigmatique tableau [qui] n'a pu être peint qu'en atelier, à partir des esquisses des différents protagonistes, fut accepté au Salon de 1869. Sans soulever d'aussi virulentes critiques que l'Olympia, exposée en 1865, il se vit néanmoins décocher un grand nombre de remarques acerbes. La critique insista sur l'isolement des personnages et leur profonde tristesse dans cette rencontre purement artificielle;

Le Balcon 1868-69 Elle se déchaîna en parlant de la présence du vert cru du balcon et des volets latéraux, ainsi que du bleu de la cravate masculine, impardonnable rapprochement qui ne pouvait que choquer les tenants des principes académiques. Manet conserva ce tableau dans son atelier jusqu'à sa mort. En 1884, lors de la vente après décès, il fut acheté par Caillebotte, et fut un des plus prestigieux fleurons de son legs en 1894.” * http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/ma/ma_1402_p0.html   Édouard Manet : Olympia

Portrait d’Émile Zola (1868)

Portrait d’Émile Zola (1868) C’est un portrait posé qui met en scène de nombreux éléments liés directement à la vie de Manet bien plus encore qu’à celle de Zola. Sur la table par exemple une série de livres tout à fait propre à identifier la personne dans le portrait comme un écrivain mais »on a mis en évidence la plaquette bleu-ciel que Zola venait de publier pour sa défense et qui porte le nom de Manet en guise de signature. »* * Catalogue de l’exposition Manet à Paris en 1983, page 282.

Portrait d’Émile Zola (1868) Zola tient un livre ouvert qui est L’Histoire des peintres de Charles Blanc, un des ouvrages les plus prisés de Manet. A l’arrière-plan, sur le mur, une série d’estampes dont une d’Olympia « qui évoque la longue et vigoureuse défense de ce qu’il [Zola] appelle le chef d’œuvre de Manet. »* Observez le visage et le regard d’Olympia : il est tourné vers Zola et « semble le remercier de tout ce qu’il a fait pour elle et son créateur. »* * Catalogue de l’exposition Manet à Paris en 1983, page 282.

Degas, l’amateur d’estampes (1866) L’idée des estampes à l’arrière-plan a été utilisée par Degas dans un tableau de 1866 aujourd’hui au Metropolitan Museum of Art à New York.

Portrait d’Émile Zola (1868)   L’estampe japonaise est un portrait d’un lutteur de Sumo par Kuniaki II, contemporain de Manet.* Au-dessus d’Olympia une gravure d’après Los borrachos de Vélasquez.* Le paravent japonais à gauche faisait partie du décor japonais du studio de Manet et ne semble pas avoir de rapport avec Zola.* * Catalogue de l’exposition Manet à Paris en 1983, page 282.

Bibliographie Patricia Fride R. Carrassat, Isabelle Marcadé, Les mouvements dans la peinture, Larousse, 1999. Manet, Catalogue de l’Exposition au Grand Palais, Paris, 1983.   Photos : La plupart des photos proviennent du WebMuseum : http://www.ibiblio.org/wm/paint/auth/