Chapitre 5: La croissance économique et ses effets
Introduction La croissance économique est appréhendée par le biais d’une hausse de la production potentielle de l’économie Elle se traduit donc par un déplacement de la frontière de production de l’économie vers « l’extérieur » Elle peut être provoquée soit par une accumulation de facteurs de production (travail et/ou capital) soit par un progrès technique
Introduction Une augmentation de la quantité de facteurs de production disponible peut être due à une immigration de travailleurs, à une augmentation de la population active domestique ou à des investissements nets dans de nouveaux équipements (hausse du capital) Un progrès technique permet d’accroître la production potentielle pour une même quantité de facteurs de production
Introduction Un effet identique peut être provoqué par une amélioration de la qualification de la main-d’œuvre qui se traduit par une augmentation de la productivité du travail Nous allons examiner les effets structurels de la croissance économique en supposant tout d’abord que le rapport des prix des biens reste constant
5.1. Les effets de la croissance Y Px/Py A Y1 E Y1 X X1 X2
5.1. Les effets de la croissance Dans ce cas, la production des biens X et Y a augmenté, à l’équilibre et pour un rapport des prix constant, de manière strictement proportionnelle La croissance est neutre sous l’angle de la production Cela signifie en d’autres termes que : X1/Y1 = X2/Y2 = X/Y
5.1. Les effets de la croissance CY2 Y D Px/Py C CY1 A E CX1 CX2 X
5.1. Les effets de la croissance Dans ce cas, la croissance est neutre également sous l’angle de la consommation A l’équilibre, la quantité importée et exportée augmente de manière proportionnelle ce qui se traduira, toutes choses égales par ailleurs, par une détérioration des termes de l’échange du pays considéré L’ampleur de cette détérioration dépend de la courbe d’offre à l’échange du reste du monde
5.1. Les effets de la croissance Y Termes de l’échange (T0) COEI COEII COE’I Termes de l’échange (T1) X
5.1. Les effets de la croissance Sur la base de cette analyse, on peut construire une typologie de la croissance Elle est neutre si le taux de croissance de la quantité produite de chaque bien est identique et égale au taux de croissance de la quantité consommée de chaque bien Dans ce cas, les termes de l’échange du pays considéré se détériorent sauf s’il s’agit d’un pays suffisamment petit pour ne pas pouvoir influencer les prix sur le marché mondial
5.1. Les effets de la croissance Pour les grands pays, la croissance économique est susceptible d’améliorer leurs termes de l’échange à condition que leurs dispositions au commerce diminuent, toutes choses égales par ailleurs Il faut donc que la croissance de la production soit biaisée en faveur du bien importé et/ou que la croissance de la consommation soit biaisée en faveur du bien exporté
5.1. Les effets de la croissance UPT Y PT AT C UAT UAT AT PT P UPT X
5.2. La croissance appauvrissante Ce paradoxe a été mis en évidence par un Bhagwati (1958) Il a démontré que dans des conditions bien précises, une croissance économique, liée à une hausse de la dotation factorielle ou à un progrès technique, est susceptible de conduire à une perte en bien-être pour la collectivité Ce paradoxe est lié au fait que la croissance économique se traduit par une détérioration des termes de l’échange
5.1. Les effets de la croissance Y C0 C1 P1 P0 X
5.2. La croissance appauvrissante Les conditions pour qu’un tel paradoxe apparaisse sont les suivantes: Croissance fortement biaisée à l’exportation Forte Détérioration des termes de l’échange Offre mondiale relativement inélastique au prix du bien importé par le pays considéré Demande mondiale relativement inélastique au prix du bien exporté
5.3. La croissance par accumulation factorielle Plusieurs cas sont possibles de survenir: Hausse proportionnelle de L et K Pour un rapport des prix des biens donné, le pays enregistre une croissance proportionnelle des différents biens produits Le rapport des prix des facteurs reste constant
5.3. La croissance par accumulation factorielle Hausse unilatérale de L Pour un rapport des prix des biens donné, le pays enregistre une croissance du bien intensif en travail (X) et une diminution de la production de l’autre bien qui utilise des techniques intensives en capital
5.3. La croissance par accumulation factorielle Hausse du L et du K dans les mêmes proportions que la technique de production du bien X Pour un rapport des prix des biens donné, le pays enregistre une croissance du bien « X » alors que la production de l’autre bien demeure inchangée Dans ce cas, le taux de croissance de Y est nul; dans le cas 2, il était négatif
5.4. La croissance par le biais du progrès technique Un peut également établir une typologie des différentes formes de progrès technique et de leurs effets sur la production Si le progrès technique enregistré dans les deux industries est neutre, elles vont continuer à utiliser les mêmes techniques de production mais en produisant plus que précédemment
5.4. La croissance par le biais du progrès technique Progrès technique neutre enregistré dans une seule industrie (Y intensif en capital) La production du bien X diminue au profit de la production du bien Y Le prix du capital va s’accroître en raison de la croissance de la production du bien intensif en K qui suscite un excès de demande de capital Les deux secteurs sont incités à utiliser des techniques moins intensives en capital
5.4. La croissance par le biais du progrès technique Progrès technique « labour saving » dans l’industrie intensive en travail Progrès technique enregistré dans un seul secteur Il conduit le secteur en question à utiliser des techniques plus intensives en capital, quel que soit le rapport des prix des facteurs Le prix du capital va augmenter et le prix du travail va diminuer
5.4. La croissance par le biais du progrès technique Un progrès technique de type « labour saving » enregistré dans la production du bien intensif en travail se traduit par une évolution ultra-biaisée en faveur du bien intensif en travail au détriment de la production intensive en capital