MODULE 2 : Définir la violence basée sur le genre (VBG)

Concepts fondamentaux pour comprendre la VBG Sexe et genre Droits humains Pouvoir Violence Préjudice Consentement

Activité : qu'est-ce que le genre ? Divisez les participants en deux groupes. Dessinez ou écrivez les traits de personnalité, les attributs et les rôles associés aux : Groupe 1 : femmes Groupe 2 : hommes

Concept fondamental no 1 : GENRE Quelle est la différence entre le sexe et le genre ? Pourquoi cette distinction est importante lorsque l'on parle de violence basée sur le genre ?

Concept fondamental no 2 : DROITS HUMAINS Principaux instruments des droits humains : Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH, 1948) Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW, 1979) Convention internationale des Droits de l'Enfant (CIDE, 1989)

La VBG enfreint les droits à : La vie, la liberté et la sécurité d'une personne Atteindre le meilleur état de santé physique et mentale possible Ne pas subir de torture ni de traitement cruel, inhumain ou dégradant, ni de châtiment La liberté d'opinion et d'expression, à l'éducation, à la sécurité sociale et à l'épanouissement personnel

Concept fondamental no 3 : POUVOIR Le pouvoir peut être réel ou perçu. Quels sont les exemples de différents types de pouvoir ? • Physique • Économique • Politique • Social • Éducatif… Basé sur le genre Basé sur l'âge Basé sur la classe Origine ethnique Religion…

Qu'est-ce que le pouvoir ? Le pouvoir est la capacité de contrôler les ressources, les opportunités, les privilèges et les processus décisionnels, et d'y accéder.

Concept fondamental no 4 : VIOLENCE Quels sont les exemples de formes de violence ? Importance du concept de préjudice Comment différentes formes de violence peuvent revêtir une dimension de genre ? Physique, sexuelle, émotionnelle, psychologique, sociale, économique, privation de ressources ou d'opportunités…

Concept fondamental no 5 : CONSENTEMENT Le consentement signifie « oui » et signale l'accord. Le consentement éclairé signifie qu'une personne fait un choix éclairé de manière libre et volontaire, dans le cadre d'un rapport de pouvoir égalitaire. Les actes de VBG se déroulent en l'absence de consentement éclairé. Dire « oui » sous la contrainte ne s'assimile pas à un consentement véritable. Les enfants de moins de 18 ans ne sont pas en mesure de donner leur consentement éclairé pour des actes tels que la mutilation génitale féminine, le mariage, les relations sexuelles, etc.

« VBG = viol, n'est-ce pas ? » Oui, mais aussi : • Violence conjugale/familiale • Pratiques traditionnelles néfastes • Mariage forcé/précoce d'enfants • Privation de ressources ou d'opportunités • Harcèlement sexuel • Exploitation sexuelle • Avortement sélectif • Trafic des êtres humains • etc.

Définition de la VBG La VBG est un terme générique désignant un acte préjudiciable perpétré contre la volonté d'une personne et se fondant sur les différences sociales (c.-à-d. le genre) entre les hommes et les femmes. Sont ici concernés les actes impliquant des sévices d'ordre physique, sexuel ou mental, les menaces de perpétration de tels actes, la coercition et les autres formes de privation de liberté.

Pourquoi la VBG existe-t-elle ? En petits groupes, identifiez : Les causes profondes de la VBG Quels sont les facteurs de risque de VBG spécifiques à votre contexte ? - Quels facteurs augmentent la probabilité que la VBG survienne ? Quelles sont les conséquences des différentes formes de VBG ? - Physique, social, économique, psychologique ?

Causes profondes de la VBG Conséquences de la VBG Formes de VBG Facteurs contributifs Causes profondes de la VBG

Causes profondes et facteurs contributifs de la VBG : Facteurs contributifs / facteurs de risque Déséquilibre des pouvoirs Comportementaux : alcool, drogue, ennui, représailles Inégalité entre les genres Structurels : organisation du camp, accès aux services Mépris des droits humains Systèmes : impunité, représentation, participation

Conséquences de la VBG : Conséquences sur la santé physique Conséquences sur la santé psychologique Conséquences économiques et sociales Préjudices physiques Dépression Culpabilisation de la victime VIH/SIDA Peur Stigmatisation MST Auto-culpabilisation Rejet Grossesse non désirée Anxiété Isolement Avortement à risque Troubles mentaux Perte de capacité de gain/contribution Fistule Pensées/actes suicidaires Aggravation de la pauvreté Décès Risque de revictimisation

Exemples tirés de la République démocratique du Congo (RDC) Survivant(e)s : Problèmes socio-économiques Réintégration sociale difficile Problèmes liés à l'attachement à l'enfant ou à son rejet Avortement à risque Enfants des survivant(e)s : Retards de développement physique et émotionnel Perçus comme une « bombe à retardement » : enfants qui se tourneront contre leur famille Stigmatisation, négligence/maltraitance ou rejet Manque d'accès à l'alimentation, aux soins de santé ou à l'éducation

VBG et VCFF Déclaration des Nations Unies sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes (1993) : « La violence contre les femmes est une manifestation des rapports de pouvoir historiquement inégaux entre les hommes et les femmes, qui ont mené à une situation où l'homme domine la femme, adopte envers elle une attitude discriminatoire et l'empêche de s'épanouir pleinement. »

Les hommes et les garçons peuvent-ils être victime de VBG ? Les vulnérabilités liées au genre peuvent exposer QUICONQUE (hommes, femmes, garçons et filles) à un risque accru de violence. Les travailleurs humanitaires doivent veiller à ce que tous les survivant(s)s bénéficient de soins et d'assistance. Les contextes, causes et conséquences de la violence sont différents selon qu'elle est dirigée contre les femmes et les filles ou les hommes et les garçons. Les analyses des risques tenant compte du genre sont cruciales pour éclairer les programmes. Les Directives reconnaissent que la vulnérabilité des femmes, des filles et d'autres populations particulières est plus élevée face à la VBG et donnent des conseils ciblés pour atténuer ces vulnérabilités, y compris par des stratégies promouvant l'égalité entre les genres.

VBG, VCFF, VCHG Dans le cadre de votre travail, pouvez-vous donner des exemples d'activités visant spécifiquement la VBG contre les femmes et les filles ? Dans le cadre de votre travail, pouvez-vous donner des exemples d'activités visant spécifiquement la VBG contre les hommes et les garçons ?

VBG et VCFF, suite La violence est à la fois une cause et une conséquence du statut inférieur des femmes sur le plan politique, économique et social. Les hommes et les garçons peuvent également être exposés à la violence basée sur le genre mais, en raison du statut inférieur des femmes dans quasiment toutes les régions du monde, elles en sont la cible principale. En règle générale, les hommes exercent plus de pouvoir dans les sociétés du monde entier : physique, économique, juridique ; et : ils ont un meilleur accès aux ressources, sur lesquelles ils exercent un plus grand contrôle ils ont plus d'opportunités ils ont une plus grande liberté économique, y compris la liberté de s'éloigner de la violence

Les enfants et la VBG Selon qu'il s'agit d'un garçon ou d'une fille, un enfant est vulnérable à des formes particulières de violence. La violence est assimilée par les individus par le biais de la socialisation jusqu'à faire partie des normes et des attentes sociales relatives à la masculinité et à la féminité, au sexe et à la sexualité et au sentiment de supériorité des hommes.

Les garçons et la violence Ils sont plus susceptibles de subir des châtiments physiques sévères au sein de leur famille ou à l'école ; également de violence entre pairs, perpétrée par d'autres garçons. Ils sont plus exposés que les filles au risque d'être les auteurs de violences.

Les filles et la violence Elles sont plus exposées que les garçons aux risques d'infanticide, de violence sexuelle, de négligence éducative et nutritionnelle, de prostitution forcée et de MGF. Elles sont exposées à des risques car, au sein de leur famille et de leur communauté, leur pouvoir et leur statut sont les plus bas, de même que leur degré de contrôle sur leur propre corps et sur les ressources. Elles sont en situation d'impuissance relative vis-à-vis des adultes, mais également vis-à-vis des personnes de sexe masculin, notamment les garçons.

VBG et LGBTI La violence contre une personne LGBTI est assimilable à une VBG lorsqu'elle est « motivée par un désir de punir ceux qui sont perçus comme défiant les normes sexospécifiques » (OHCHR, 2011). Les hommes homosexuels et les femmes transgenre peuvent être particulièrement exposés à ce risque en raison des stéréotypes liés au genre. De plus, les victimes LGBTI souffrent souvent d'une capacité limitée à accéder à une assistance.

Synthèse de la VBG : Une violence basée sur les relations de genre, les rôles, les normes, les attentes, les limitations, etc. Elle implique un abus de pouvoir. Elle implique un certain type de force, y compris les menaces et la coercition, et se traduit par des préjudices. Elle est caractérisée par l'absence de consentement éclairé. Elle enfreint un certain nombre de droits humains universels protégés par des instruments et conventions internationaux.

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