Le Sahara occidental espagnol, une longue colonisation de plus de cinq siècles Le Sahara occidental, d'une superficie de 266 000 km² se situe au nord-ouest de l’Afrique et est limitrophe du Maroc, de l'Algérie et de la Mauritanie. Ce territoire, occupé par des tribus nomades, est colonisé par l'Espagne au début du XVe siècle lorsque celle-ci prend le contrôle des îles Canaries. Malgré les frontières mal définies les Espagnols établissent des comptoirs commerciaux et une forte présence militaire. Au XIXe, une véritable course à la colonisation s'engage entre les pays européennes : en 1885 à la conférence de Berlin, l'Espagne obtient ses droits sur le Sahara. La France et l'Espagne se partagent les territoires de l'Afrique occidentale mais les tribus sahraouies avec l'aide du Maroc développent une lutte violente contre l'occupation coloniale notamment contre la France car l'Espagne, malgré ses droits sur le territoire, occupe le littoral seul. L'aide marocaine ne dure pas et le sultan marocain est contraint de signer le traité de protectorat français en 1912 qui fixe définitivement les frontières. En 1921, plusieurs groupes locaux se lancent dans la résistance armée telle que la tribu berbère des beni-ouriaghel, qui lors de la bataille d’Anoual, anéantit l’armée du général espagnol Manuel Fernandez Silvestre. A la suite de cette victoire en février 1922 leur chef Abldelkrim al Khattabi proclame la république confédérée des tribus du Rif ; il devient une référence influençant des dirigeants révolutionnaires comme Che Guevara. Dès 1925, l’ONU pousse l’Espagne à décoloniser ce territoire dans le but d’engager des consultations avec le Maroc. Toutefois le Maroc rencontre des problèmes avec l’Algérie et la Mauritanie pour la revendication du Sahara occidental. interprétation Sahara occidental : une indépendance contrariée , Guillaume Balavoine, Atlas-historique.net, http://www.atlas-historique.net/accueil.html L’Espagne en profite et confirme sa domination. Les combats se poursuivent et une véritable guérilla se développe entre 1924 et 1932. Une défaite des tribus sahraouies s'en suit permettant à la France d’envisager une pacification de la région en pratiquant une répression brutale. Elle fait appel alors à l'Espagne pour l’aider dans sa quête. En 1934, l'Espagne s'installe finalement à l'intérieur des terres et poursuit le processus engagé par la France. Sous sa domination, le Sahara occidental ne connait pas le développement économique comparable à celui de la zone française mais joue un rôle décisif dans l’avenir de l’Espagne. Paradoxalement, le destin du Sahara occidental bascule lors du coup d’état du général Franco le 17 juillet 1936 marquant le début de la guerre civil espagnole. En 1975, a lieu le partage de la souveraineté du territoire avec le Maroc et la Mauritanie, suite aux accords de Madrid, et ce, jusqu'en 1979 où un traité de paix oblige la Mauritanie à donner sa part du territoire au Front Polisario (mouvement politique indépendantiste). L'ONU ne reconnaît pas l’indépendance territoriale du Sahara occidental: une confrontation politique se déroule, entre l'Algérie, qui soutient la RASD (République Arabe Sahraouie Démocratique) et le Maroc qui revendique sa souveraineté développant la notion de « Sahara marocain». Un cessez-le-feu est établi en 1991 par les Nations Unies qui demandent la tenue d’élections libres toujours refusées par le Maroc. La construction d’un mur de 2700 km, achevé en 1987, le prouve : il enserre le « désert utile » riche en ressources naturelles (phosphates). Manifestation pro-sahraoui organisée par le Front Polisario à Madrid, –jkb-, 11 novembre 2006. Le Front Polisario, de l'abréviation espagnole de « Frente Popular de Liberación de Saguía el Hamra y Río de Oro » est un mouvement politique et armé, créé en 1973 pour lutter contre l'occupation espagnole. Il est opposé depuis 1976 (création de la « République Arabe Sahraouie Démocratique ») au Maroc pour le contrôle du Sahara occidental par une lutte armée entamée au lendemain de « la Marche verte », jusqu'au cessez-le-feu de 1991. La RASD est reconnue par l’Union africaine mais pas par l’ONU ou la Ligue arabe.