Impressionnisme, les héritages… Du romantique coloriste Delacroix: la primauté de la couleur, car c’est par la couleur que les émotions passent, que le peintre s’exprime; or la couleur est un effet de lumière (Newton, le spectre visible). De la photographie: c’est la lumière qui nous rend l’image. Et aussi: quel est le nouveau rôle de la peinture, si la photographie rend cette image plus fidèlement? Du réaliste Courbet une stricte observation de ce qu’ils voient. Ce qui se donne à voir pourtant, pour ces jeunes peintres, est ce que l’œil perçoit (et non ce que la raison sait des formes et apparences des objets). Ils observent le changement de l’apparence des paysages et des objets avec la lumière qui change; De l’école de Barbizon et des paysagistes anglais: les paysages comme sujet digne d’intérêt: ils peignent ces paysages en plein air où les jeux de lumière sont les plus remarquables; De Manet: l’autonomie de la peinture, surface plane couverte de taches de couleurs, soumise à ses lois propres;

Impressionnisme La lumière changeante comme sujet: le paysage Le groupe Les lumières des grands boulevards...

Impressionnisme: la lumière comme sujet, séries de même motifs, le trait rapide, visible… Nous voyons donc les jeunes peintres parisiens de la fin du XIXème siècle, s’intéresser à la lumière, source de notre vision, et au changement de l’apparence des paysages et des objets avec la lumière qui change. Ils sortent en plein air car c’est en plein air que ces jeux de lumière sont les plus remarquables. Ils trouvent particulièrement intéressants les effets de lumière changeante sur les grandes surfaces d’eau, du ciel, des rues humides, sur la neige… Ainsi ils peignent en série un même sujet, le reprenant par la lumière changeante (le matin, à midi, le soir ou en différentes saisons). Pour saisir le moment, les peintures sont rapides rappelant les esquisses de leur collègues plus âgés, où les traits sont apparents et les couleurs pures, se mélangeant optiquement sur la toile.

Les impressionnistes sortent de l’atelier et peignent en plein-air (ceci est rendu possible par l’apparition de la peinture à l’huile en tubes…). Ils font des peintures rapides rappelant les esquisses de leurs ainés, où les traits sont apparents… Monet, 1870, La plage àTrouville Manet, 1873, La plage

Renoir, 1869, La Grenouillère Les bords de l’eau sont thèmes de prédilection. Monet et Renoir reprennent un même motif: le vrai sujet sont les effets de lumière changeante se reflétant sur les grandes surfaces d’eau. Monet, 1869, La Grenouillère Renoir, 1869, La Grenouillère

Monet, 1873, « Impression: Soleil levant » Les traits sont rapides, visibles, les toiles semblent inachevées, ressemblent à des esquisses. Les couleurs, souvent pures, sont appliquées directement sur la toile où s’effectue leur mélange optique. Monet, 1873, « Impression: Soleil levant »

C’est le nom de cette toile que Monet peint à Havres en 1873 « Impression: Soleil levant » qui va donner le nom au groupe. Un critique, qui la voit à l’exposition du groupe en 1874 est choqué par cet aspect inachevé, va en relever le titre par dérision (« en effet, je suis impressionné !»), pour appeler ces artistes « Impressionnistes ».

Le groupe des Impressionnistes, et Claude Monet, la personnification du mouvement Le nom d’ « Impressionnistes » est repris par les artistes du groupe, et notamment Claude Monet, Camille Pissaro, Alfred Sisley, Auguste Renoir, Berthe Morisot (ensuite l’américaine Mary Cassat). D’autres artistes sont associés au mouvement, mais s’en distancient chacun de sa façon: Édouard Manet, Edgar Degas, Paul Cézanne. Le mouvement dure « officiellement » 12 ans, de cette première exposition du groupe en 1874, jusqu’à la dernière, huitième, en 1886. C’est Claude Monet qui est la personnification même du mouvement, auquel sa toile a donné le nom et auquel il va rester fidèle toute sa vie. Nous retrouvons dans son style particulier et son évolution, toutes les caractéristiques type du mouvement impressionniste.

Tout d’abord, l’intérêt pour la lumière à travers les changements qu’elle opère sur le motif, et pour l’étudier, la sortie en plein air où ces effets sont les plus remarquables. Monet, Camille Monet et son fils Jean (Femme au Parasol), 1875 Monet, 1865, Le Déjeuner sur l’herbe

Thèmes de prédilection: paysages avec les grandes surfaces d’eau reflétant la lumière du ciel. Monet, Les coquelicots, 1873 Monet, Impression: soleil levant, 1873

Le travail en séries de peintures d’un même motif par lumière changeante: par heure, par saison – la série de peintures de la cathédrale de Rouen… 1894, La cathédrale de Rouen, plein soleil, (harmonie bleue et or) 1894, La cathédrale de Rouen, temps gris 1893, La cathédrale de Rouen, lumière du matin, (harmonie bleu)

Monet, 1903-1905, Houses of Parliament, London

Monet, 1900-1923, Les nénuphares du jardin à Giverny, aménagé par l’artiste

Dans la série des grands boulevards de Monet, apparait aussi l’enthousiasme de l’époque pour la vie moderne, urbaine, mondaine, d’un Paris renouvelé… Les rues humides, sous la neige ou ensoleillées, qui changent en différentes saisons. Monet, Boulevard des Capucines, 1873

Car si le paysage est le thème que nous associons tout d’abord aux impressionnistes… de nationalité britannique mais né et vivant à Paris, reste un impressionniste sa vie durant, Alfred Sisley, peignant surtout des paysages avec des plans d’eau où se reflètent le paysage et le ciel...

…les scènes de la vie mondaine et du monde du plaisir donnent aussi nombre de thèmes importants: les impressionnistes y retrouvaient les couleurs des toilettes et le scintillement des décors aptes à capter les jeux de lumière qui leur sont chers… Pierre-Auguste Renoir, 1874, La Loge Pierre-Auguste Renoir, 1876, Le Moulin de la Galette

Le tempérament heureux de Pierre-Auguste Renoir en donne une vision gaie et sensuelle…. 1881, The Boating Party Lunch

Alors que d’autres, comme Edgar Degas, y voient aussi les côtés sombres. Nous pensons au réalisme de Courbet… 1875-76, Les buveurs d’Absinthe 1879, Mademoiselle Lola au Cirque Fernando

Restant à part du groupe, Edgar Degas peint des scènes d’intérieur reprises en atelier. Il est connu du grand public par ses pastels de danseuses de ballet…

Dans l’œuvre ultime d’Édouard Manet, Le Bar aux Follies-Bergères, l’influence impressionniste est visible: le scintillement du décor, le jeu de reflets dans la glace, la touche rapide, l’impréssion du non-achevée… peinte en 1882 que Manet va exposer au Salon de 1886. Il va se voir decerner la légion d’honneur Manet, Le Bar aux Follies-Bergères, 1882

Alors que les deux femmes associées au mouvement, la française Berthe Morisot et l’américaine, vivant à Paris, Mary Cassat, vont se concentrer sur la vie privée, d’intérieur, qu’était celle des femmes…Ici Berthe Morisot…

Une fois Berthe mère, c’est l’américaine Mary Cassat qui va reprendre le flambeau…

Les Impressionnistes Le nom d’ « Impressionnistes » s’attache notamment à Claude Monet, Camille Pissaro, Alfred Sisley, Auguste Renoir, Berthe Morisot (ensuite l’américaine Mary Cassat). D’autres artistes sont associés au mouvement, mais s’en distancient chacun de sa façon: Édouard Manet, Edgar Degas, Paul Cézanne. Le mouvement, d’une portée cruciale, ne dura « officiellement » que 12 ans, de la première exposition du groupe en 1874, jusqu’à la dernière, huitième, en 1886. Cette même année, Manet exposait son « Bar aux Folies-Bergères » au Salon, et se vit décerner la Légion d’honneur. Le mouvement se disloque au moment même de son reconnaissance officielle. Le grand public resta toujours hostile ou, au mieux, indifférant. L’Impressionnisme a permis l’émergence de l’art du XXème siècle: nous verrons que tous les courants importants lui sont redevable. Mais dorénavant, une autre peinture va occuper le devant de la scène: l’impressionnisme laisse la place au post - impressionnisme.