PASSION
PASSION
PASSION
PASSION
DE NOTRE SEIGNEUR JESUS - CHRIST
SELON JEROME BOSCH
Présenté par Paul Belboom Salésien de Don Bosco
Ne regardons pas cette passion de l’extérieur, entrons dans la scène, pénétrons dans l’arène…
D’abord, au-dessus du tableau, à droite…
Cinq personnages, tous orientés vers un sixième
Ils sont comme enfouis dans l’ombre de l’anonymat Ils sont comme enfouis dans l’ombre de l’anonymat. Ces visages sont laids, déformés, défigurés. Ainsi les hommes, quand ils sont dévorés par leurs passions
Les traits sont crispés, les masques fermés
Ensuite, au centre de la scène…
Les regards, s’il s’agit encore de regards, sont fixes Les regards, s’il s’agit encore de regards, sont fixes. Ce sont ceux de la folie ordinaire, de la haine meurtrière…
Les bouches sont tordues en un rictus…
La violence contamine tout l’homme : ses regards, ses paroles, tous ses moyens de communication, toutes ses relations.
A l’extrême droite, la source de ces déformations hideuses.
Cet homme, tonsuré, en habit de moine. Il parle. Plutôt, il enseigne Cet homme, tonsuré, en habit de moine. Il parle. Plutôt, il enseigne. Voyez son index…
« Voilà ce qu’il faut penser, voilà ce qu’on doit dire, voilà ce qu’il faut faire… » C’est le langage de l’autorité.
Et tout cela transpire la haine et la violence…
Ainsi le haut du tableau nous redit que le monde où Jésus vit sa passion est celui de la haine et de la violence.
Un monde où le visage de l’homme est abîmé, où l’image de Dieu est profanée.
Soyons encore attentifs à ce visage, dans l’ombre, le moins trituré…
Yeux et bouche clos. Ce visage représente l’intériorité de chacun de nous. La violence n’est pas qu’extérieure. Elle fermente dans le cœur de chacun. En mon cœur.
Ne regardons pas cette passion de l’extérieur Ne regardons pas cette passion de l’extérieur. Nous sommes entrés dans le tableau. C’est la première étape. La seconde consiste à rentrer en nous-mêmes : Tout ce que je découvre dans le tableau se passe aussi en moi.
Descendons maintenant dans le coin inférieur droit du tableau
Quatre hommes en un colloque sordide.
Remarquons de nouveau ce visage intériorisé…
C’est au plus profond de moi-même qu’a lieu souvent ce colloque sordide.
Il ne s’agit plus seulement de violence Il ne s’agit plus seulement de violence.Les yeux exorbités , les bouches grimaçantes l’expriment clairement…
C’est l’orgueil,la démesure, le mensonge… de ceux qui se vantent de la violence qu’ils exercent, du pouvoir qu’ils ont, de leur puissance sans limites…
Entre le haut et le bas du côté droit du tableau, regardons ces deux visages qui relient entre elles ces deux scènes : celle de la violence et celle de la démesure.
Le manifestant hippie et le CRS
On les croirait tout droit sortis de notre actualité…
Ce tableau date de cinq cents ans cependant…
Mais c’est bien aujourd’hui que se joue la passion du Christ, la passion de Dieu, la passion de l’Homme
Passion du Christ
Le visage de Jésus est intériorisé
Tourné vers ses profondeurs
Enraciné dans le cœur de son Père
Ainsi, dans le tumulte haineux qui l’entoure, Jésus est Prince de la Paix
Et comme il nous a tout donné, et comme il se donne lui-même, il nous donne sa paix
Jésus donne sa paix à ceux et celles qui le suivent
À Simon de Cyrène, n’est-ce pas lui, dans le coin supérieur gauche de l’image, qui s’efforce de soutenir la croix de Jésus?
Au chrétien anonyme, visage des contrées lointaines ou visage de notre entourage… Chrétiens anonymes que nous sommes tous, à le suivre dans la mêlée…
Sa paix, Jésus la donne à Pierre, n’est-ce pas lui à gauche du Christ qui semble lui dire : « A qui irions-nous, Seigneur? », tout en lui demandant pardon de son reniement, de nos trahisons ?
Sa paix, Jésus la donne d’une manière toute spéciale
Aux femmes qui le suivent, et qui seront les premiers témoins de sa résurrection
Comment ne pas deviner, à gauche, en arrière plan, le visage de Marie, la Mère de Jésus
Et devant, portant la sainte image, le visage du Christ, Véronique…
Finalement, tout le tableau est un chemin vers ce visage, image de Dieu restituée à l’humanité tout entière
Discrètement présent dans cet ensemble de visages tourmentés, torturés…
Le regard du Christ s’ouvre sur un autre avenir pour l’Homme…
Un avenir autre que celui de la violence et de la démesure
Et ce regard du Christ passionné pour l’Homme nous dévisage maintenant et semble nous dire :
Venez à moi, je vous donnerai le repos et la paix Venez à moi, je vous donnerai le repos et la paix. Apprenez de moi la douceur et l’humilité.
La douceur qui n’est pas mollesse mais force La douceur qui n’est pas mollesse mais force. Force pour refuser la violence
L’humilité qui n’ajoute rien et ne retranche rien à ce que tu es L’humilité qui n’ajoute rien et ne retranche rien à ce que tu es. L’humilité qui est la juste mesure de ton humanité.
Oui, dit Jésus, je suis doux et humble de cœur.
Glisse ton cœur dans le mien…
Alors tu vivras avec moi la passion de Dieu pour l’Homme
FIN