SCULPTURE COMMEMORATIVE 1ère partie
Jochen Gerz Le Monument contre le fascisme de Hambourg : une colonne recouverte de plomb de 12 mètres de haut sur 1m x 1m qui disparaît dans le sol à mesure que le passant y appose sa signature. les habitants de la ville de Harbourg sont invités par un texte en sept langues à s’engager de manière publique par rapport au fascisme, en signant au moyen de crayons métalliques griffant le plomb de façon indélébile.
Chaque fois que la surface accessible de la colonne est recouverte de signatures, celle-ci est enfoncée dans le sol. Ainsi a-t’elle disparu au bout de sept ans, seul son sommet restant visible aujourd’hui encore comme partie du sol de la place, “…car à la longue, nul ne pourra s’élever à notre place contre l’injustice”.
2 146 pierres, Monument contre le racisme de Sarrebruck (1993) En 1990, Jochen Gerz entreprend clandestinement, avec l’aide de ses étudiants de l’école des Beaux-Arts, de desceller progressivement les pavés de la place devant le château de Sarrebrück, ancien quartier général de la Gestapo. Sur chaque pavé, il inscrit le nom d’un cimetière juif d’Allemagne et le remet en place.
En 1993, il crée un monument invisible, 2146 Pierres-Monument Contre Le Racisme, sur la place du Parlement de Sarrebruck. Les pavés en ont été clandestinement descellés pour y être replacés avec le nom gravé à leur base d’un cimetière juif d’Allemagne.
Monument à la Shoah à Berlin de l’architecte américain Peter Eisenman en 2005 Sur cet emplacement du Berlin historique, en bordure du Tiergarten et à quelques dizaines de mètres de la porte de Brandebourg, s'élevaient, jusqu'en 1945, des bâtiments dépendant de la chancellerie hitlérienne. Enfoui sous terre, se dissimulait le bunker de Joseph Goebbels, le ministre de la propagande d'Adolf Hitler, lui-même réfugié dans un bunker similaire, à 200 mètres de là…
Après la guerre, le terrain demeura nu, ce mémorial souleva des années de tempêtes et de polémiques. L'idée en naquit en 1989, avant même la chute du Mur.
Hommage à ARAGO de Jean DIBBETS, 1986. L'hommage à Arago est un monument parisien qui se présente sous la forme d'une série de médaillons disséminés dans Paris en hommage au scientifique et homme politique français François Arago, à l'occasion de la commémoration du bicentenaire de la naissance du savant.
134 de ces médaillons sont donc placés sur le tracé du méridien de Paris, du Nord au Sud de Paris, et sont incrustés dans le sol, tandis qu'un dernier médaillon est scellé à la verticale sur le socle de l'ancienne statue de François Arago. Située place de l'île de Sein, c'est-à-dire là où le méridien de Paris coupe le boulevard Arago, elle fut fondue pendant la Seconde Guerre mondiale. La ligne que matérialisent les médaillons de bronze se situe quasiment au centre de Paris et traverse du Nord au Sud les 18e, 9e, 2e, 1er, 6e et 14e arrondissements.
La ville détruite , Rotterdam,1953, Ossip Zadkine
Une des plus célèbres sculptures monumentales d'Ossip Zadkine, érigée à Rotterdam en 1953 sur un quai du port Leuvehaven pour commémorer les bombardements qui avaient détruit cette ville en 1940. la représentation de ce corps disloqué mais pouvant encore se révolter avec ses bras jetés vers le ciel témoigne avec toute sa charge symbolique de l'attachement profond de Zadkine aux valeurs humanistes. Il a été parmi les premiers sculpteurs à avoir réalisé au XXe siècle un monumentpublic porteur de valeurs collectives en lesquelles tous peuvent se reconnaître.
ARMAN, Espoir de paix, Beyrouth, 1995 1995, accumulation de chars et de canons dans du béton, Beyrouth Liban, 32 m, 6 000 tonnes. La plus grande sculpture faite par Arman à ce jour. Une des plus grandes sculptures contemporaines dans le monde.
Espoir de Paix Sa plus grande sculpture en volume a été réalisée en 1995 au Liban: une accumulation de chars et de canons dans du béton, atteignant une trentaine de mètres de hauteur et pesant 6.000 tonnes. Il s'agissait cette fois de symboliser les désastres d'une guerre qui ravagea ce pays quinze années durant.
L'Hommage à New York de Jean Tinguely, MOMA 1960
L'Hommage à New York de Jean Tinguely, MOMA 1960 Lorsque le Museum of Modern Art propose à Tinguely de réaliser sa machine autodestructrice dans le jardin de sculpture attenant au musée, l'artiste saisit la balle au bond. Ainsi commence une aventure qui devait culminer le 17 mars 1960 par la mise à feu au MOMA de l'Hommage à New York: un gigantesque monument de ferraille hétéroclite dans lequel sont incorporés les objets les plus divers, des roues de bicyclettes, des chariots, des postes de radio, un adressographe, deux métamatics et un piano. cette architecture temporaire couronnée d'un ballon météorologique et d'un nuage de fumée odorante fut vouée, en trente minutes d'animation, à la destruction télécommandée.
Jean Tinguely, Hommage à New-York, 17 mars 1960.
RESTER-RESISTER Dans l'ancien cimetière de Vassieux-en-Vercors aujourd’hui désafecté émergent du sol soixante treize stèles de verre nues, verticales, au regard et en vue du Mémorial, hommage aux victimes civiles du nazisme. Cette œuvre a été réalisée en 1994 par Emmanuel Saulnier.
Dans un mouvement ascendant, au plus haut de ce lieu, se tiennent les stèles les plus grandes. Elles sont au seuil maximal de leur hauteur; deux mètres chacune sur quatre vingt dix centimètres de large. Chacune se dresse formant un bouclier transparent. Elles abritent la vue et rendent visible le paysage. Puis, de façon progressive viennent les autres stèles, les plus nombreuses, très basses mais toutes se dégageant du sol.
Les Lames de verre sont porteuses ainsi de différents symboles: symbole de la fragilité de la vie, si vite brisée, si vite détruite, symbole de la pureté de l’âme des martyrs et de leur idéal, symbole de la transparence... à travers lesquelles s’ouvre l’image du plateau où les pierres et le vent racontent - si on sait les écouter – une terrible et glorieuse histoire.
Daniel Buren, Touroscope, 1998, Hollande Daniel Buren, Touroscope, 1998, Hollande. Nouveau cheminement autour d’une sculpture. Le spectateur est invité grâce à la nouvelle structure/sculpture à parcourir autrement l’œuvre et son environnement. L’œuvre initiale est une colonne rehaussée d’un ange surmontant une fontaine à plusieurs jets à Rotterdam.
Sculpture- contre sculpture, 1998, Daniel Buren En montant les escaliers on voit les noms inscrits sur la colonne à différents niveaux. La nouvelle sculpture est in situ, démontable et elle sera éphémère. Sur la montée d’escaliers les caractéristiques rayures de Buren déplacent la simple structure de type échafaudage vers l’expression d’une sculpture à part entière. Une sculpture colée sur une autre sculpture...