Raoul Follereau naît à Nevers le 17 août 1903, deuxième enfant d’une fratrie de trois ; son père est tué à la guerre, il quitte l’école pour aider dans l’atelier familial. Après une licence de droit et de philosophie à la Sorbonne, Raoul Follereau renonce à une carrière d'avocat pour finalement devenir journaliste. En 1936, il consacre un reportage à l'oeuvre du Père Charles de Foucaud au Niger et décide de poursuivre le travail de ce dernier auprès des lépreux. Il meurt à Paris, le 6 décembre 1977 et est enterré au cimetière d’Auteuil.
Raoul Follereau, ce grand combattant contre la lèpre, se battit souvent contre les moulins à vents. Il écrivit, à l'époque au gouvernement américain et soviétique, pour que chacun d'eux consente à abandonner le prix d'un avion de chasse. Et avec le prix de ces deux avions, il assurait de pouvoir soigner tous les lépreux. Il ne reçut jamais de réponse.
Bouleversé, scandalisé par le sort des lépreux – certains sont parqués derrière barbelés et miradors - Raoul Follereau crée en 1954 la Journée Mondiale des Lépreux.
Son but : « Obtenir que les malades de la lèpre soient soignés comme tous les autres malades, et guérir les bien-portants de la peur absurde et parfois criminelle qu’ils ont de cette maladie et de ceux qui en sont atteints ».
« En 1954 quand je lançai mon premier appel, pour la première fois, on vit, ce jour-là, spectacle unique et merveilleux : à partir des villes et des villages proches des centres, des cortèges se former. Des enfants, bras chargés de fleurs et de gâteaux, venir « chez les lépreux », pousser la porte (la porte qu’on ne ferme plus !), entrer sans crainte, remettre aux malades bouleversés de joie leurs petits présents. Et puis danser pour eux, chanter pour eux, leur réciter de jolies fables… Et sourire à ceux à qui on n’avait jamais souri… ».
A cette époque il faut bien le dire, la lèpre passait depuis le début de l'humanité,pour une maladie inguérissable et pour une maladie très contagieuse.
Il fera trente fois le tour du monde en compagnie de sa compagne de cœur et de « combat », pour dénicher les exclus de la lèpre partout où ils se trouvent et fera près de 1.200 conférences pour collecter des fonds et sensibiliser l'opinion mondiale en faveur des lépreux.
Et lorsque, rentrant dans nos pays heureux j'ai déclaré qu'il y a au moins 10 millions de lépreux, personne ne m'a crû. On avait raison car maintenant nous savons qu'il y a au moins 15 millions de lépreux, 15 millions de lépreux, ça fait 1 lépreux pour 200 habitants. C'est tout de même un problème social considérable.
Ainsi, pendant que la recherche médicale tente d'enrayer le fléau millénaire, Raoul Follereau cherche à « guérir les bien-portants de la peur absurde et parfois criminelle qu'ils ont de cette maladie et de ceux qui en sont atteints ». Il obtient des Nations Unies un statut pour les lépreux et organise une Journée Mondiale en leur faveur. Dès lors, les médias se mobilisent et des milliers de lépreux sortent de l'oubli.
A quoi cela sert-il je vous le demande de guérir un homme s'il demeure un lépreux. A quoi cela sert-il de l'arracher de la lèpre si dans notre coeur à nous il demeure un lépreux. Si cet homme guéri, non contagieux, ne peut pas retrouver sa case dans son village, ne peut pas se marier, ne peut pas fonder un foyer, ne peut pas trouver un emploi.
Allant là où l’on ne va jamais, il révèle des drames ignorés, des vérités crues, réclamant de nouveaux équilibres économiques et sociaux. Raoul Follereau devient l’avocat de « la minorité la plus oubliée du monde »
15 ans ont passé, la dernière journée mondiale des lépreux il y a eu 1200 manifestations dans 117 pays. 32 chefs d'état se sont rendus, en personne, visiter les lépreux, leur dire bonne fête et leur tendre les mains.
Les lépreux, qu’est-ce que cela peut leur faire qu’on leur donne quelque chose, si on ne leur donne pas la main ! Celui qui a raison, celui qui aura toujours raison, celui auquel demain appartient, celui qui sera le dernier vainqueur, c’est celui qui est le plus capable d’amour.
Du point de vue médical, les médecins ont fait un merveilleux travail Du point de vue médical, les médecins ont fait un merveilleux travail. Il y a à l'heure actuelle plusieurs millions de lépreux qui sont guéris et qui non seulement sont guéris, c'est très important, mais qui ont retrouvé du travail. Qui ont retrouvé leur place dans la société.
Réalisation:Jb leuba Mars 2008 Video intégrale de l’interview de R.Follereau: http://mediaplayer.archives.tsr.ch/personnalite-follereau/3.wmv