Les bases de la traductologie

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Transcription de la présentation:

Les bases de la traductologie Conférence V La traduction par équivalences

Questions à discuter: 1. La définition de l’équivalence. 2. La typologie de l’équivalence. 3. La synecdoque. Le génie des langues.

Sources bibliographiques: Lederer M. La traduction aujourd’hui. P., 1994. Steiner G. Après Babel. P., 1999. Bell R.T. Teoria si practica traducerii. Polirom, Bucuresti, 2000. Gonzalez Gladys. L'équivalence en traduction juridique: Analyse des traductions au sein de l'Accord de libre-échange Nord-Américain (ALENA) <http://www.theses.ulaval.ca/2003/21362/21362.html Reiss K. Type, Kind and Individuality of Text. Decision Making in Translation, 2000.

1. La définition de l’équivalence. Les théories mises de l’avant pendant les années 1970 ont ouvert la voie à de nouvelles façons d’aborder les problèmes de traduction. Les théories fonctionnalistes ont révolutionné la traductologie en analysant la traduction comme un processus de communication pragmatique dans lequel les textes de départ et d’arrivée peuvent avoir des buts ou des fonctions différents. Ainsi le traducteur, médiateur de la communication interlinguistique et interculturelle, se doit de rechercher une équivalence qui rend le texte d’arrivée fonctionnel dans la culture réceptrice.

suite De toute façon, le terme d’équivalence est déjà depuis longtemps véhiculé dans la traductologie et, abstraction faite de toutes les critiques à son égard, il devient un terme central de la théorie interprétative. L’origine de la notion d’équivalence est plutôt difficile à déterminer, bien qu’on sache que Jakobson en parlait déjà en 1959. Certains théoriciens affirment que le terme est entré dans le domaine de la traductologie après être apparu dans les études en mathématiques. Cette hypothèse pourrait être justifiée par le fait que dans ce domaine, le terme équivalence désigne une relation symétrique entre des données pouvant être substituées l'une à l'autre sans entraîner de différence significative.

suite Les théoriciens qui définissent la traduction à l’aide de la notion d’équivalence sont nombreux. Par exemple, Anthony G. Aettinger considère la traduction comme le «  remplacement des éléments d’une langue [...] par des éléments équivalents d’une autre langue ». John Cunnison Catford postule que la traduction pourrait être définie comme le « remplacement de matériaux textuels d’une langue par des matériaux équivalents dans une autre langue ». Eugène Nida soutient que « la traduction consiste à produire dans la langue d’arrivée l’équivalent naturel le plus proche du message de la langue de départ, d’abord quant à la signification, puis quant au style » (voir K.Reiss, p.168).

suite « L’équivalence idéale serait donc celle qui, dans une situation d’asymétrie, permettrait au texte d’arrivée de fonctionner ou d’avoir une utilité, un but pratique dans la culture réceptrice de la traduction. » (Gonzalez Gladys).

suite La façon d’expliquer l’équivalence rend souvent cette notion très floue. Une question quasi-rhétorique surgit: le texte traduit est le même que l’original ou est un autre texte? De là naît une autre antinomie, celle de l’identité (méméité) et de l’altérité. De ce point de vue, affirment certains savants, on ne peut pas parler d’équivalence.

suite Or, une des positions clef de la théorie interprétative est la délimitation de la traduction par correspondances et la traduction par équivalences. Grosso modo, on pourrait mettre le signe d’égalité entre la traduction littérale, linguistique et la traduction par correspondances, ainsi qu’ un signe d’égalité entre la traduction par équivalences et celle libre.

suite Marianne Lederer affirme que sont équivalents des discours ou des textes ou des segments de discours ou de textes lorsqu’ils présentent une identité de sens, quelles que soient les divergences de structures grammaticales ou de choix lexicaux.

suite Malgré l’utilisation du terme identité, nous devrions bien comprendre qu’il n’existe pas d’identité absolue entre les sens des discours équivalents. Cette identité est souvent mis en en doute à l’intérieur d’une même langue. Exemple: les façons différentes de comprendre la Constitution Européenne, le Coran etc.

suite La fameuse métaphore des raisins secs appartenant à Danica Seleskovitch, continue d’être une référence dans les milieux des traductologues: la traduction est pareille au processus de cuisson de la brioche aux raisins secs. La brioche est mise au four, lors de la cuisson les raisins secs sont conservés dans le produit, mais la consistance de la pâte change. La pâte – ce sont les équivalences, et les raisins secs – les correspondances.

suite Les raisins secs, ce sont les mots traduits littéralement, qui transcendent d’une langue à une autre, le reste de la pâte - c’est le sens du message original qui acquiert une autre forme dans la langue cible. Vivre ou mourir, tout est là (trad. par équiv.) Être ou ne pas être, voilà la question. (Trad.par correspondances) Красота спасет мир. Frumusetea va salva lumea – trad.par corresp. Mîntuitrea este în frumuseţe – trad.par équiv. La traduction interprétative est une traduction par équivalences .

2. La typologie de l’équivalence. M.Lederer soutient qu’il y a 3 types d’équivalences : L’ équivalence affective Suppose la transmission idéale de la marcation stylistique du texte dans la langue d’arrivée. Si un texte source fait pleurer, le texte cible doit le susciter les mêmes sentiments. L’ équivalence cognitive Suppose la transmission sans perte d’une information pertinente du texte source dans la langue d’arrivée. (Ex.: affirmation, négation, présence, absence etc)

suite L’équivalence globale (Séleskovitch) C’est la symbiose de toutes les équivalences, car une véritable équivalence ne peut pas être scindée, or, le texte est traduit et compris d’une manière globale. Ce type d’équivalence suppose l’approche exégétique envers la traduction (surtout celle des oeuvres). L’équivalence en tant que terme de la traductologie ne suppose pas l’identité de la forme, quoique celle-ci ne soit pas exclue, surtout dans la traduction poétique.

suite Roger Bell soutient qu’il existe 2 types d’équivalences: l’équivalence du sens et l’équivalence stylistique. La langue, dit-il est un code de signes, qui doivent transmettre un « sens » et une «valeur. » Le traducteur, peut donc, se concentrer à transmettre ou bien les équivalences formelles, tout en gardant le sens du texte, ou bien les équivalences fonctionnelles tout en gardant la valeur communicative du texte/message.

suite A part Séleskovitch, d’autres savants, tels que Eugène Coseriu (linguiste roumain d’origine bessarabienne), Köller (linguiste allemand) ont abordés cette question. Köller dans son livre Introduction à la science de la traduction , met en évidence quelques niveaux de l’équivalence : 1. le niveau dénotatif Une traduction doit transmettre dans la langue cible l’information donnée par le texte original sur la réalité objective, référentielle. Ex.: la terre est ronde – Pamantul este rotund (si nu patrat).

suite 2. le niveau connotatif L’affectivité du style doit être transmise dans la langue d’arrivée. (similitude avec l’équivalence affective de Lederer) Ex.: Era frumoasa ca la soare te puteai uita dar la dansa ba. Elle était belle comme le soleil. Hermosa como una flor.

suite 3. le niveau de la de norme La traduction doit respecter le registre de langue, le sociolecte. Les policiers arrivent. (livresque) Les flics s’amènent ( curcanii se tîrîie ) (fam) Mon auto est en panne. (livresque) Ma bagnole est esquintée ( hîrbul meu s-a stricat ) (fam) Cela m’est égal (livresque) Je m’en fous, je m’en fiche (fam) etc

suite Il est possible de formuler le même message dans des registres de langue différents. La formulation du même message à l’intérieur de la même langue, mais dans des registres de langue différents s’appelle traduction intralinguale. La traduction vers une autre langue s’appelle traduction interlinguale. Cette typologie appartient à Roman Jakobson.

suite La traduction doit être conforme au genre du texte traduit. On ne traduit jamais une recette de cuisine comme un traité de droit. 4. le niveau pragmatique de l’équivalence La traduction doit être adaptée aux connaissances des lecteurs pour être comprise. Ce niveau vient concorder avec la théorie du scopus de Katarina Reiss qui affirme que la traduction est en dépendance directe du but et du public à l’intention duquel est faite cette traduction.

suite Gonzalez Gladys fait une synthèse et notamment, postule l’existence des types suivants d’équivalence: Équivalence linguistique Équivalence paradigmatique Équivalence stylistique Équivalence sémantique Équivalence formelle Équivalence référentielle Équivalence pragmatique

3.La synecdoque. Le génie des langues. Séleskovitch et Lederer ont emprunté le terme synecdoque à la rhétorique qui désigne ainsi la figure par la quelle on prend le plus pour le moins, la matière pour l’objet, l’espèce pour le genre, la partie pour le tout, le singulier pour le pluriel ou vice-versa. Les auteurs ont retenu essentiellement la possibilité de prendre la partie pour le tout, en associant la notion de synecdoque au rapport qui existe entre l’explicite et l’implicite.

suite La synecdoque se réalise aussi bien aux niveaux des mots qu’au niveau des phrases. Dans la synecdoque – c’est la partie d’information qui manque, c’est le non-dit, que le traducteur doit savoir traduire. Ex.: toile, cuadro, painting. Le robinet fuit; robinetul curge; … Minitel: 3615; les proverbes et les expressions idiomatiques – voir 36 bouts de chandelles – a vedea stele verzi; alb ca varul – pale comme le papier mâché.

suite Le génie des langues - c’est la totalité des règles et normes d’écriture/’oralité d’une langue, c’est l’intuition de la langue qui nous permet de dire qu’un texte est rédigé en vrai français ou en vrai roumain etc. Le génie des langues en essence c’est la perfection dans la connaissance d’une langue, compte tenu des 4 paramètres essentiels: compréhension écrite (lecture), compréhension orale (audition), expression écrite (l’écriture) et expression orale (le parler). (A,Guţu).

suite Le génie des langues est plutôt une notion virtuelle, il n’est pas propre à tous le monde, c’est une performance à laquelle accèdent les véritables langagiers, les polyglottes, les écrivains, les traducteurs et interprètes, les bilingues ou trilingues natifs etc. Les défauts de génie de langues mènent à l’apparition du phénomène « langue de bois » - redondance excessive des unités lexicales qui exprime une idée diluée et formulée adroitement.

suite Ex.: Cele mai remarcabile succese de ultima ora in prezent au obtinut inevitabil de extraordinar sportivii nostri eminenti ai excelentului domeniu de prioritate nationala moldoveneasca care a inscris pagini de glorie neperisabila in eternitatea vesnica a gandirii fizice de bunastare a corpului uman in timp si spatiu.

Devoir Dissertation: Quels types de textes, selon vous, peuvent atteindre un niveau d’équivalence idéale dans la traduction? Argumentez votre réponse. Conditions: 1 page A-4, Times New Roman, caractères 14, espace 1,5. Envoi par e-mail à l’adresse agutu@ulim.md