Utilisation des tables de plongées N3

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Transcription de la présentation:

Utilisation des tables de plongées N3

Les tables de plongée ont pour but de déterminer la durée des paliers à effectuer pour respecter les procédures de décompression adéquates. Elles mettent donc en lien : *Le type de plongée (simple, successives ou consécutives) *La durée de la plongée *La profondeur maximale de la plongée pour déterminer la durée et la profondeur des différents paliers à exécuter. Elles ont été établies en 1990 par la Marine Nationale, d'où leur nom : tables MN90.

Limites d’utilisation ???

L'utilisation des tables de plongée est valable dans les conditions suivantes : - Plonger à l'air - Ne pas dépasser la profondeur maximale de 60 mètres - Ne pas faire plus de 2 plongées par jour - Respecter une vitesse de remontée de 15 à 17 mètres par minute (abaissée à 6 mètres par minute entre les paliers). - Plonger au niveau de la mer (donc les tables ne sont pas valables pour les plongées en altitude) Ne pas faire d'efforts importants. Un jour de repos par semaine

Il est indispensable de comprendre que les calculs de décompression ne sont aucunement une réalité et ne correspondent à aucune valeur réelle de notre physiologie. Il s’agit juste d’un schéma empirique, paramétré par des valeurs numériques ne correspondant à aucune réalité, mais du aux études statistiques des accidents et validé simplement par le fait qu’en utilisant ce modèle et ces valeurs, on évite la majeure partie des accidents de décompression. le modèle parfait prédirait la nature et la chronologie de chaque accident de décompression, malheureusement il n’existe pas. Aussi, nous devons nous contenter de modèle imparfait, mais qui fonctionne « raisonnablement ». L’idéal étant de ne pas avoir de palier à faire en restant dans la courbe de sécurité

Courbe de sécurité Il s’agit des couples profondeur/temps pour lesquels il n’y a aucun palier à effectuer. On peut noter qu’à partir de 20 mètres, le temps de plongée sans palier est divisé par 2 tous les 5 mètres et ce jusqu’à 35 mètres.

Se rappeler aussi que les MN 90 ont été conçues par et pour la marine et qu'elles s’adressaient à un public masculin, jeune, en bonne condition physique !! Chacun se sera reconnu dans ce descriptif……….. Mais pour commencer quelques rappels de votre lointain ( ou pas ) niveau 2

Plongée simple La plongée simple est une plongée séparée d’une autre plongée par un intervalle de plus de 12 heures. La simple lecture des tables (temps et profondeur) permet de déterminer les paliers.

Procédures exceptionnelles ou anormales Ces procédures doivent rester exceptionnelles et involontaires, du fait de l’augmentation des risques d’accidents de décompression qu’elles occasionnent. Nous pouvons noter : - Les plongées consécutives - Les remontées rapides - Les interruptions de paliers - Les profils inversés (plus grande profondeur en fin de plongée) - Remontée lente - Les plongées en altitude pour lesquelles la lecture directe des tables n'est pas possible

Plongées consécutives Une plongée consécutive est une seconde immersion dans un intervalle de temps strictement inférieur à 15 minutes. On considère alors qu’il s’agit de la poursuite de la plongée précédente. Les deux temps d’immersion s’additionnent (T = T1 + T2) La profondeur à prendre en compte est la profondeur la plus importante, atteinte lors des deux plongées. Intervalle de 3’ à 14’

Remontée rapide Lors d’un dépassement de la vitesse maximum de remontée (15m/min), si aucun accident n’est déclaré, la palanquée doit avoir rejoint la demi-profondeur dans les 3 minutes et y séjourner 5 minutes. Les temps en surface et à la demi-profondeur sont à prendre en compte dans le temps total de plongée, afin de déterminer les paliers. Dans tous les cas, la palanquée doit effectuer au moins un palier de 2 minutes à 3 mètres. A noter également qu’elle doit être impérativement accompagnée par un autre plongeur (et ce depuis le passage de l’arrêté de 98 au code du sport)

Interruption de palier Suite à une mauvaise exécution ou à une interruption des paliers, la palanquée doit redescendre le plus rapidement possible (- de 3 minutes) à la profondeur du palier interrompu pour le recommencer en totalité et poursuivre sa décompression. Cette procédure mise en place dans le cadre de plongée loisir, diffère de celle de la marine nationale qui prévoit de recommencer la totalité des paliers. Le délai de 3 minutes correspond à l’intervalle de temps entre l’erreur de procédure (remontée rapide ou interruption des paliers) et la mise en place du protocole de secours (arrivée à la demi-profondeur ou au palier). Lorsque le délai de 3 minutes est dépassé sans avoir pu apporter de solution, et même en l’absence d’accident apparent de décompression, les plongeurs doivent sortir de l’eau, avec un déclenchement de la procédure d’urgence : Mise sous oxygène Appel des secours Réhydratation Mise à disposition d’aspirine (500mg maximum) pour les personnes souhaitant en prendre

Profil « YO-YO » La vitesse de remontée préconisée dans les tables MN 90 est de 15 à 17 m/min. C'est bien supérieur à celle recommandée par la plupart des ordinateurs, souvent de l'ordre de 10 m/min. L'accumulation de "petites" remontées rapides et de descentes lors d'une plongée donne un "profil en yo-yo" et génère beaucoup de petites bulles. Le risque est maximum lors des plongées techniques, lorsqu'on pratique les exercices de remontée d'assistance ou de sauvetage. Le profil en yo-yo peut provoquer des catastrophes. Les bulles libérées dans le sang lors de la remontée s'accumulent dans les capillaires des poumons. Le fait de redescendre va augmenter la pression absolue, réduire le volume de ces bulles au point de les laisser passer dans le circuit artériel vers le cœur qui va les propulser dans l'aorte. C'est là que se trouvent les entrées des carotides, les artères qui irriguent le cerveau...

Profils inversés Grande profondeur en fin de plongée Plongée profonde en seconde plongée

Remontée lente Le durée de plongée inclus dans ce cas le temps de remontée lente

Plongées successives deux plongées successives sont séparées par un intervalle compris entre 15 minutes et 12 heures. La lecture directe des tables de plongée ne permet pas de déterminer les paliers de la seconde plongée.

La table MN90

Détermination de l’azote résiduel à partir de l’intervalle de surface et du GPS

Détermination de la majoration en minutes

Un petit complément sur la plongée en altitude

Plongées en altitude L’altitude, par la baisse de pression atmosphérique, a une incidence sur les protocoles de décompression. La pression atmosphérique au niveau de la mer est de 1013 hectopascals (millibars), arrondis généralement à 1 bar. Cette valeur décroît lorsque l’altitude augmente (0,898 bar à 1000 m, 0,795 bar à 2000 m). Sur un même lieu, la pression atmosphérique varie d’un jour à l’autre (hautes pressions : anticyclones, basses pressions : dépressions). Lors de plongée en lacs, en altitude, la baisse de pression atmosphérique par rapport à celle du niveau de la mer modifie les rapports de pression entre le fond et la surface.

Plongées en altitude Imaginons une plongée dans un lac à 2000 m d’altitude (avec une pression atmosphérique de 0,8 bar). A 24 m, la pression est de 3,2 bars. Cela signifie qu’entre le fond et la surface la pression est divisée par 4: De 3,2 à 0,8 Pour retrouver ce rapport en mer, il faut être soumis à une pression de 4 bars, soit une profondeur de 30 m. En altitude, il faut donc adapter les procédures de décompression, sous peine d’augmenter les risques d’accidents de décompression.

Plongées en altitude Différents moyens permettent aux plongeurs d’assurer leur décompression en altitude : Différents modèles de profondimètres Adaptation des tables prévues pour une utilisation au niveau de la mer Utilisation de tables spécifiques Utilisation d’ordinateurs possédant la fonction altitude

Plongées en altitude Retour LE PROFONDIMETRE A MEMBRANE OU A TUBE DE BOURDON ce sont des profondimètres qui on été étalonnés au niveau de la mer, qui comportent une cavité étanche. Quand on monte en altitude le rapport la pression diminue autour de la cavité. Si l'aiguille du profondimètre n'était pas arrêté par une butée il indiquerait une profondeur négative. Il indiquera le zéro dès lors que la pression aura atteint 1 bar. Il affiche donc un retard par rapport a la profondeur vraie. Profondeur Vraie=Profondeur lue + (1-P atm lac)*10 Retour

Plongées en altitude Retour LE PROFONDIMETRE A CAPILLAIRE Il marche sur le principe de la mesure de la pression absolue par rapport à la pression atmosphérique. Il indique donc la profondeur fictive. On lit donc directement les paramètres de la table, sans faire de calcul !! Profondeur Fictive=Profondeur lue Retour

Plongées en altitude LE PROFONDIMETRE ELECTRONIQUE Lors de la plongée il indique la profondeur « vraie ». Profondeur Vraie=Profondeur lue

Plongées en altitude Ce qui représente pour notre dernier exemple : Adaptation de l’utilisation des tables de plongées prévues pour une utilisation au niveau de la mer Les corrections consistent à transformer une valeur « lac » en une valeur « mer ». La profondeur de la plongée : On calcule une profondeur équivalente mer, en fonction de la profondeur « lac » Prof.quiv. Mer = P. Atm. Lac P.Atm. Mer Prof. Lac X Prof.quiv. Mer = 24 X = 30 m 1 0,8 Ce qui représente pour notre dernier exemple : On détermine ensuite les paliers, en fonction des tables prévues pour les plongée au niveau de la mer, à partir de la profondeur équivalente. Une plongée en mer à 24 m, pendant 40 min, aurait nécessité un palier de 10 min à 3 m, mais nécessite 24 minutes pour cette plongée en altitude.

Plongées en altitude Attention! Il faut aussi modifier la profondeur des paliers et la vitesse de remontée La profondeur du palier : Pal. Lac = Pal. Mer X P. Atm. Mer P. Atm. Lac Dans notre exemple : Pal. Lac = 3 X = 2,4 m 1 0,8 V. Lac = V. Mer X P. Atm. Mer P. Atm. Lac La vitesse de remontée : Dans notre exemple : V. Lac = 15 X = 12 m/min 1 0,8

Plongées en altitude la Durée Totale de Remontée (DTR), sans les paliers, reste inchangée (moins de profondeur, mais également vitesse de remontée moins importante). Les procédures exceptionnelles (interruption de paliers, remontées lentes ou rapides, plongées consécutives et successives) restent inchangées.

Plongées en altitude L’utilisation des « tables mer » posent quand même quelques inconvénients : En altitude, la raréfaction de l’O2, a des effets sur l’organisme (augmentation des globules rouges, pour amélioration du transport de l’O2). Ces données n’ont pas été prises en compte dans la conception des « tables mer ». La correction des « tables mer », conduit à majorer les paliers. Les calculs de correction sont fastidieux, et ne conviennent pas à une pratique régulière de la plongée en altitude. Pour cela, des tables spécifiques ont été conçues, pour des plages d’utilisation différentes. Il suffit de sélectionner le jeux de tables correspondant à l’altitude du lac. Les instruments utilisés doivent fournir une profondeur réelle.

Plongées en altitude