AVEC MARIJO

LA HAUTE MAURIENNE

On trouve des traces de vie humaine, en Maurienne, à partir du Néolithique... Des fouilles pratiquées, en 1972-1974, dans la grotte des Balmes de Solières-Sardière, ont démontré l’occupation du site entre 3300 et 2500 av. J.-C. Parce que ces objets proviennent autant de la Méditerranée, de la Suisse, du Jura que de la Lombardie, on peut imaginer la présence, déjà en ce temps-là, d’une voie transalpine traversant la Haute-Maurienne, située au-dessus de Modane. Cette terre fut conquise par l’empereur romain Auguste en 15 av. J.-C. ,mais une tradition orale affirme qu’Hannibal l’aurait traversée avec des éléphants et 1 200 hommes en 218 av. J.-C. Le Docteur Lévis-Trafford avance la thèse la plus plausible d’un passage par le col de Savine et l’Ambin.

Mauriennee

Modane

Les toits de lauzes agrémentent la région Les toits de lauzes agrémentent la région. Ici, à la Norma, station touristique juste après Modane.

Peu après Modane, on trouve Villarodin, puis Avrieux qui possède les importantes souffleries de l’ONERA, avec cinq installations servant à étudier l’aérodynamisme de différents moyens de transport : avions et automobiles. La plus ancienne est une création nazie qui fut récupérée par la France à titre de dommages de guerre. C’est à Avrieux également que mourut Charles le Chauve, en 877. Mais avant lui, la région avait vu passer Pépin le Bref, en 755 et 756, puis Charlemagne en 773 et années suivantes… Elle subit aussi des invasions barbares, notamment celle des Sarrasins au Xe siècle avant que l’ordre revienne à l’avènement de la dynastie de Savoie avec Humbert Ier.

Avrieux

En bordure de la route on ne peut manquer les sentinelles que constituent la série des forts de l’Esseillon. Ils furent construits par la maison de Savoie sur l’exigence des Autrichiens qui souhaitaient protéger ainsi l’Italie du nord. Ils portent les noms des membres de la famille de Savoie : Charles-Albert, Charles-Félix, Victor-Emmanuel et Marie-Thérèse. Le 18 janvier 1859, Napoléon III et Cavour signèrent une entente secrète qui remit à la France le duché de Savoie mais le rattachement fut rendu officiel par le plébiscite des 22 et 23 avril 1860 alors que les habitants firent, à une très grande majorité ,le choix d’être Français.

Les forts de l’Esseillon

Plusieurs villages de la Haute-Maurienne sont englobés dans le Parc National de la Vanoise, qui fut créé en 1963 et comprend également une partie de la Tarentaise. Il jouxte, du côté italien, le Parc du Grand Paradis auquel il est jumelé depuis 1972. Les deux parcs couvrent ensemble 1 250 km2, ce qui en fait la zone protégée la plus étendue de l’Europe occidentale. Différentes activités, avec guides, permettent d’y observer tant la flore, splendide en haute montagne, que la faune.

Macaon grand porte-queue Chamois Marmotte Bouquetin

Bramans

Situées au-dessus de la forêt et au commencement des pâturages d’été, faisant partie de la commune de Bramans, les ruines de Saint-Pierre d’Extravache sont celles d’une église du XIe siècle. Cette église remplaçait un monastère devenu prieuré, lui-même construit sur l’emplacement d’autres églises. Une communauté chrétienne instaurée par deux disciples de Saint,Pierre, Elie et Millet, aurait été fondée là au Ier siècle, bien avant que le chef-lieu de Bramans existe…

Saint-Pierre d’Extravache

Comme Bramans, la commune de Solières-Sardières, distante de cinq km, formée de trois hameaux, est située sur le site du parc national de la Vanoise. Son monolithe intrigue par ses 93 m de hauteur. Il est utilisé pour les exercices d’Alpinisme.

La « Pleureuse » qui orne le monument aux morts, fut réalisée par le Genevois, Luc Jaggi. Termignon

C’est en 1808, que Napoléon, passant par le Mont-Cenis, mesure, le premier, l’intérêt du site et y érige un hospice pour accueillir les voyageurs. Peu après, il ajoute plusieurs bâtiments et la route se construit selon son tracé actuel. Momentanément française, la Maurienne retombe dans le giron du Piémont-Sardaigne à la chute de l’Empire…

Le lac du Mont-Cenis et la chapelle.

Ce petit chemin fait le tour du lac, à travers les pâturages fleuris et les ruisseaux qui cascadent. La chapelle St-Barthélémy fut construite par Michel Tour en 1595… « pour la commodité des bergers ».

Trolles

Abri de berger et chalet pour la résidence d’été, dans les pâturages.

Rhododendrons

Les localités de Lanslebourg et de Lanslebvillard , à 1500 m d’altitude, au pied de la route qui mène au Mont-Cenis, se sont regroupées, en 1967, pour former la station touristique de Valcenis, capitale du ski en Haute-Maurienne.

Lanslebourg

Lanslevillard

Les communes de Bessans, et surtout de Bonneval, ont conservé un grand nombre de maisons anciennes, en pierres couvertes de lauzes, avec de larges balcons de bois sur lesquels s’empilaient les galettes de bouses de vaches, servant au chauffage l’hiver! Car le bois est rare à cette altitude!

Bessans (1750 m) et son diable célèbre, qui trône sur la place principale…

Bonneval (1800 m)

Bonneval

A gauche, les galettes de bouse qui ont été conservées pour rappeler le passé…

A 5 km de Bonneval, se dresse dans la montagne, le hameau de l’Ecot, qui fut village dans le passé! Il est déserté par ses propriétaires, maintenant, à l’exception de quelques journées durant l’été. La vie y était rude l’hiver, loin de tout…

Pour passer de la Haute-Maurienne à laTarentaise, il faut franchir le col de l’Iseran, à 2 770 m d’altitude. La route est fermée, en hiver, après Bonneval. L’été, sa montée est spectaculaire et requiert beaucoup d’énergie de la part des audacieux cyclistes qui s’y attaquent… C’est là que se terminera notre visite.

Montant au col de l’Iseran

Gentianes du printemps (bleues) et silènes des glaciers, surprennent par leur développement en milieu particulièrement aride…

Direction col de l’Iseran!

Anémones

Col de L’Iseran : vue sur la Tarentaise.

La chapelle du col de l’Iseran

Musique : Purcell - Trumpet Voluntary Documentation : Maurienne terre d’histoire Les Patrimoines – Musée dauphinois – Editions Le Dauphiné Photos (lorsque non signées), conception et réalisation : Marie-Josèphe Farizy-Chaussé Août 2009 marijo855@gmail.com

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