AVEC MARIJO PRENEZ

LE TRAIN DES MERVEILLES

De Nice à Tende, à la frontière italienne, la SNCF a organisé un service touristique avec guide-conférencier à bord. Cette balade permet de découvrir la partie orientale des Alpes Maritimes. Le guide explique les particularités des villages traversés, leurs légendes, leur culture et leur richesse patrimoniale. Ces petits villages apparaissent tantôt accrochés sur des promontoires vertigineux, tantôt blottis dans la vallée, principalement au bord de la Roya.

Cette carte est la seule que j’ai pu trouver… Vous y voyez le trajet à partir de Sospel. Tende est le dernier arrêt avant l’Italie. Nice, le point de départ se trouve au bord de la Méditerranée, à l’ouest de Menton. On peut aussi y accéder par train en partant de Vintimille.

« La ligne ferroviaire du TER ROYA BEVERA s’élève à plus de 1000m d’altitude. Actuellement modernisée par la Région, elle est le symbole des exploits techniques du siècle dernier. Plus de 45 ouvrages d’art, de tunnels hélicoïdaux et viaducs sont érigés en surplomb des canyons » (Dépliant SNCF)

Sospel, dans la vallée de la Bévéra, fut un évêché au Ve siècle… Elle fut longtemps lieu de passage sur la Route royale également appelée route muletière du sel, de Nice à Turin. Elle fut successivement rattachée au Comté de Vintimille, à celui de Provence puis à celui de Savoie…

« villages perchés » de la région. Saorge dominant la vallée de la Roya, est un exemple parfait de l’urbanisme médiéval utilisant au maximum un espace restreint et difficile d’accès! C’est la première étape de la route des « villages perchés » de la région.

Un égaré au bord de la voie : un wagon-restaurant de l’Orient-Express! La gare monumentale de Saint-Dalmas-de-Tende située dans un hameau devenu français en 1947 seulement, est, pour le moins, surprenante! Elle fut construite en 1928, sur ordre de Mussolini. Elle devait être un symbole de puissance de la jeune nation italienne!

Tende fut une étape importante de la route du sel. Située elle-même dans le Parc du Mercantour, c’est la porte d’entrée de la Vallée des merveilles. La vieille ville pittoresque s’étage à flanc de montagne. Pour l’apprécier, il faut parcourir ses placettes et ses lacis de ruelles souvent voûtées. Ses hautes maisons en pierres grises ou vertes, aux toits de lauzes, sont un peu austères mais peuvent offrir de magnifiques vieilles portes ornées de curieux heurtoirs ou surmontées de très beaux linteaux.

Tende

Le Musée des Merveilles, superbement réalisé, est un incontournable, fascinant avec les douze colonnes de sa façade ultramoderne! Il nous fait découvrir la géologie, les arts et traditions populaires et, particulièrement intéressant si l’on n’a pas la possibilité de s’y rendre, la Vallée des merveilles …

Présentée à l’horizontale, le trajet de la fameuse Route Royale ou Route du sel reliant Nice à Turin. Ce sel, récolté à Toulon ou Hyères, était transporté d’abord par bateau jusqu’à Nice puis à dos de mulets par des pistes muletières passant de vallée en vallée.

Avec la vallée de Fontanalbe, la Vallée des Merveilles dans le Parc du Mercantour, offre un ensemble unique en Europe. Le Mont Bego, site très sauvage, divinisé par les Ligures, en est le centre. Occupées dès la Préhistoire, ces deux vallées présentent environ 40 000 gravures sur dalles de pierre. Elles datent de l’âge du Cuivre et du Bronze avec des périodes plus récentes allant du XVIIe au XXe siècle. C’est en 1897 que le Britannique Clarence Bicknell les découvrit et commença à les étudier. Les recherches s’intensifièrent lors du rattachement à la France, en 1947. On y trouve une multitude de corniformes, animaux cornus avec corps linéaire carré ou rectangulaire. Le Dieu taureau ou le bœuf, nécessaires à l’agriculture, sont reconnus selon la position ou l’association des images.

Quelques pierres de la Vallée des Merveilles Reproductions de gravures rupestres A droite, section de gauche, deux corniformes superposés dont un très petit et, section de droite, un cormiforme en T à cornes serpentiformes avec une plage de cupules, inscrits dans un cercle.

La rue principale et…/

/... des passages voûtés.

Vieille fontaine et ouvertures magnifiquement ornées…

L’église collégiale Notre-Dame de l’Assomption, du XVe siècle, offre un magnifique portail Renaissance avec deux colonnes doriques qui reposent sur deux lions d’inspiration romane. L’entablement est orné du Christ entouré de ses douze apôtres. Au centre du tympan, on retrouve une représentation de l’Assomption. Peu de recul, malheureusement!

La tour de l’Horloge domine la ville, avec le seul pan de mur subsistant du château des Lascaris, comtes de Tende.

Un peu partout on retrouve: des joyaux, du pittoresque et une impression de totale sérénité…

Un passage de la Via Ferrata qui domine la ville…

Profitant de la possibilité de le faire, nous faisons un arrêt durant le parcours du retour, à Breil-la-Roya. Cette antique agglomération s’étend sur les deux rives de sa rivière et de sa retenue, le Lac aux Cygnes. Elle est constituée d’une série de ruelles bordées d’anciennes demeures et d’une place à arcades particulièrement animée les jours de marché. Autrefois, la ville vivait du commerce avec l’Italie et la Provence mais surtout de l’oléiculture qui reste encore présente et renommée. C’est maintenant un centre sportif qui offre randonnées, parcours de clues et canyons réputés pour leur difficulté, kayak-canoë-raft et pêche.

La vieille ville est blottie dans un méandre de La Roya.

Principal patrimoine : le Baroque! Un remarquable clocher aux tuiles vernissées orne l’église Sancta-Maria-in-Albis, construite au XVIIe siècle.

C’est un retable primitif datant de l’an 1500, consacré à Saint-Pierre C’est un retable primitif datant de l’an 1500, consacré à Saint-Pierre. Il est représenté en Pape coiffé d’une triple tiare. L’église possède aussi un orgue doré splendide dont le buffet remonte à la seconde moitié du XVIIe siècle.

En conclusion, disons que cette excursion offerte par la SNCF permet une magnifique journée. Mon seul regret : ne pas avoir réussi à prendre toutes les photos désirées en circulant dans ces étroites vallées : mouvement du train, insuffisance de temps pour cadrer, etc. J’aurais aussi aimé aller voir la Vallée des Merveilles sur place. Hélas, c’est au moins deux heures de marche à partir de Tende! Le temps disponible ne le permet pas!

Musique : Marche de Radietzky Johann Strauss (père) Documentation : sur place, Offices de Tourisme, dépliant SNCF et Guide vert Michelin. Photos, conception et réalisation : Marie-Josèphe Farizy-Chaussé marijo855@gmail.com

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