Les Belles de jadis, oh ! qu'elles étaient belles ! Dans les salons cossus, dames et demoiselles Rayonnant de vertus, de grâces, de beauté, Feignant la modestie, étalaient leurs attraits.
La timide ingénue au regard tendre et doux Surveillée par la duègne attentive et discrète Sait fort bien cependant glisser un billet doux A l'amoureux transi qui dans son coin la guette…
Surveillant l'arrivée de possibles rivales Et contrôlant de loin son groupe de danseurs, Cette Belle à l'œil noir espère de tout cœur Que sa beauté sera, pour ce soir, sans égale !
Elle vient de coiffer la Sainte Catherine. Sous ses airs ingénus de sainte effarouchée, elle se dit qu'à présent elle aimerait trouver un bon petit mari qui l'aime et la câline…
Ne vous y trompez pas : son petit bec sucré Sait fort bien débiter rosseries et mensonges. Elle croit volontiers que "l'amour est un songe" Et que, si elle est là, c'est pour bien s'amuser.
Etalant les splendeurs de sa robe brodée, Corsetée si serrée qu'elle respire à peine, Elle se dit que du bal aujourd'hui elle est reine Et veut que tout le monde admire sa beauté.
Elles savaient parfois être fort érudites, Et ouvraient leur salon aux artistes divers : On y jouait du luth, on récitait des vers, Les jours étaient trop courts, le temps passait si vite !
Bien des jeunes talents pouvaient ainsi éclore. Poètes, musiciens, écrivains, tour à tour Y partageaient leurs œuvres, discourant tout le jour. Et ces discussions duraient jusqu'à l'aurore.
Ne cherchez pas pourtant dans ces riches salons La petite ouvrière travaillant en usine, La mère aux huit enfants qui entretient sa maison, La bonne ayant en charge entretien et cuisine.
La vie n'est pas pour tous aussi douce et sereine Et la femme du peuple qui trimait tout le jour, Usant trop tôt sa vie à des travaux trop lourds Courbait souvent le dos sous le poids de ses peines.
Dans les rues de Paris, pourtant, les midinettes Ne le cédaient en rien à toutes ces beautés. Et, quand elles passaient à petits pas pressés, Elles faisaient tourner et les cœurs et les têtes.
Un rien les habillait, un rien les rendait belles. Elles savaient d'instinct se bien mettre en valeur Et, sans colifichets, sans bijoux, sans dentelles, Attirer les regards et retenir les cœurs.
Les Belles de jadis, oh ! qu'elles étaient belles ! Dans les salons cossus, dames et demoiselles Rayonnant de vertus, de grâces, de beauté, Feignant la modestie, étalaient leurs attraits.
Texte : Jacky Dessins : CD de cliparts Micro-Réalisations Musique : Massenet : Thaïs, méditation Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ http://www.jackydubearn.fr/