L’AGE D’OR DE L’INDE L’EMPIRE DES GUPTA
Intérêt du sujet : C’est l’époque des empereurs Gupta, du IVème au VIème siècle (après JC), qui marque l’apogée de la civilisation indienne classique Délimitation du sujet : en 320, un clan venu du nord (Uttar Pradesh ou Bihâr occidental) prend le pouvoir : début de la dynastie Gupta au début du VIème siècle, disparition du pouvoir Gupta liée aux attaques des Huns et à des troubles intérieurs Les contemporains : En 316 prend fin la dynastie Han (Chine), en 324 Constantin devient empereur et vers 300 débute la civilisation maya classique. Au début du VIème siècle, Justinien (527-565) dirige l’empire byzantin et l’Ostrogoth Théodoric (493-526) fonde son royaume en Italie
UN EMPIRE ETENDU ET UNIFIE
Affirmation du pouvoir royal Monnaie d’or du règne Chandragupta II avec la déesse Lakshmi
Samudragupta qui se flattait d’être un bon musicien se fait représenter jouant du luth.
Chandragupta Ier , IV et V siécle, Type « roi et reine
LE DEVELOPPEMENT DE L’ADMINISTRATION Le sceau royal, gravé d’un texte sanscrit, indique la succession dynastique. On y voit Garuda, monture de Vishnu.
Une cour de conseillers Fresque de la cour de Samudragupta couple princier
le quotidien des gens de cour Danseuse et musicienne Fresque d' Ajanta, caverne 2 du 7/8e siècle)
Danseuses et musiciennes, (détail d’un linteau de torana), Pawaya, IV, V siècle
Illustration du Vishvantara Jataka, Ajanta, caverne 17
Une littérature sanscrite brillante : unification et simplification Sceau de Bhitari, Alliage métallique, V, VI siècle
Le sanscrit s’impose dans la culture à l’époque Gupta comme la parole correcte. Il devient la langue universelle dans l’univers indien, comme langue diplomatique pour les relations intérieures et extérieures.
LE RAYONNEMENT CULTUREL Une époque novatrice pour les sciences Instauration du système décimal avec zéro
Une littérature sanscrite brillante La Cour est le creuset où s’exprime le talent de poètes comme Kalidasa - associé au règne de Chandragupta II - qui fut aussi un dramaturge Il existe différents moments d’expression littéraire : fêtes, discussions philosophiques, déclamation de vers. Fleur jamais respirée Bourgeon que n’a coupé nul ongle Perle jamais percée Nectar nouveau dont nul n’a goûté la saveur Fruit préservé des mérites passés Telle est sa beauté sans défaut J’ignore qui sera l’élu du créateur Pour en jouir en ce monde Description de Shakuntala par le roi, extrait de la pièce du même nom écrite par Kalidasa
L’Inde attire des hôtes prestigieux L’Inde attire des hôtes prestigieux. Les étudiants de l’Inde mais aussi des pays bouddhistes fréquentent l’empire des Gupta, attirés par la Cour ou par les universités monastiques comme celle de Nalanda. De retour à Nankin au terme d’un long périple dans les lieux saints du bouddhisme, le pèlerin chinois Faxian (ou Fa-Hien) rédige au début du Vème siècle sa Relation des royaumes bouddhiques. « Les habitants sont nombreux et heureux. Ils n’ont pas à déclarer leurs biens, ou à se soumettre à des magistrats et à leurs règlements. Seuls ceux qui cultivent les terres royales doivent verser une part des gains qu’ils en retirent. S’ils veulent partir, ils partent ; s’ils veulent rester, ils restent. Le Roi gouverne sans trancher les têtes ou recourir aux châtiments corporels. Les coupables reçoivent simplement une amende, plus ou moins lourde, selon la gravité de leurs délits. »
Des progrès techniques certains La construction de la digue ( setu) sur l’océan, grés, Nachna Kuhara, fin du V siècle
Le rayonnement d’un art raffiné Deux centres majeurs pour la sculpture Budha de Mathura Budha de Sarnath
UN EMPIRE POLYTHEISTE ET TOLERANT Le Tirthankara « passeur de gué » ou Jina « vainqueur » V siècle, le jainisme
Temple jaïniste de Khajuraho A l’époque Gupta, les spécificités du jaïnisme s’affirment, ce qui le rend identifiable, tandis que cette religion décline Temple jaïniste de Khajuraho
Un bouddhisme en recul au V siècle Buddha, Ve siècle, grés de Chunar, Sarnath
Buddha prêchant, Sarnâth, vers 475, grés de Chunar
Buddha, bronze, V siècle, Ramtek
Scénes de la vie de Budha, V siécle , grés de Chunar, Sarnath
Scéne de la de la vie du Buddha, V siècle, grés de Chunar, Sarnath
Les sanctuaires bouddhiques Udayagiri
Temple Bouddhique Stupa Dhâmekh, Samath, VI siècle
Le site de Nalanda, haut lieu du bouddhisme Il reste des ruines impressionnantes (temples, monastères, sanctuaires, stupas) de la cité monastique et universitaire qui accueillait par milliers maîtres et étudiants de tout le monde bouddhique.
Renouveau de l’Hindouisme: religion complexe Brahmâ, Bronze, VI siécle, Karachi
Parmi la triade brahmanique, Vishnu devient pour la dynastie la divinité tutélaire et son culte connaît un essor considérable. VISHNU ANANTASAY, V siècle, Uttar Pradesh
Nara-Narayana. Temple Dashavatara ( mur est)
Vishnu
Le shivaïsme conserve une certaine vigueur sous les Gupta Le shivaïsme conserve une certaine vigueur sous les Gupta. Parmi ses dévots se compte par exemple le poète Kalidasa Représentation de Shiva (à Khoh) sous forme de pilier
Mariage de Shiva et de Parvati, grés rouge, V siècle, Mathura
Cette sculpture gupta montre la fusion, en un seul et même être du dieu Shiva et de son épouse Parvati Effigie de Shiva androgyne V siècle, Grés rouge, Mathura
Leur fils Ganesha, V et VI siècle
UNE EXEMPLE DE MYTHE HINDOU : GANESH LA PREMIERE VERSION DU MYTHE La belle déesse Parvatî épouse Shiva et donne naissance à son premier enfant Skanda (dieu de la guerre). Elle en éprouve une telle joie qu'un lait sacré jaillit de ses seins. Mélangeant ce divin nectar avec la pâte de santal dont elle s'enduit le corps, la déesse façonne son deuxième enfant : Ganesh, un enfant d'une beauté inégalable. Agacée d'être dérangée lorsqu'elle prend son bain, Parvatî décide de lui confier la garde de sa porte. Lorsque Shiva veut entrer dans la salle d'eau, Ganesh lui en refuse l'accès. Furieux, le dieu lance les Gana (génies formant l'armée des dieux, spécialement de Shiva) contre Ganesh. Dans la lutte, ce dernier a la tête tranchée. Parvatî est inconsolable. Pour réparer sa faute, Shiva redonne vie à Ganesh en lui donnant la tête du premier être vivant qu'il rencontre, un éléphant, et le reconnaît comme son fils. Ainsi, Ganesh devient Ganapati, le maître des Gana.
LA DEUXIEME VERSION DU MYTHE Un autre Purana dit que Parvati brûlant du désir d'avoir un enfant en fait part à Shiva. Il lui demande de suivre une période d'austérité pendant un an, et elle le se plie à cette exigence. Un sage fait subir à Parvati diverses épreuves pour s'assurer de l'intensité de son souhait. Après quoi, une voix lui dit d'aller dans sa chambre chercher son enfant nouveau-né. Elle court, le voit et ne peut en croire ses yeux car il est plus beau que tous les Dieux réunis. Toutes les divinités se précipitent pour contempler cet enfant ; elles lui présentent leurs hommages et s'émerveillent de sa beauté. L'une d'elles, Shani, ne veut pas lever les yeux vers l'enfant et demande que ce soit lui qui baisse la tête. Shani explique que sa femme, jalouse, a prédit que toute personne qu'il regarderait avec admiration serait détruite ! Parvati ne veut pas le croire et exige que Shani fasse comme tous et admire le bébé. Il s'exécute et instantanément la tête de Ganesh est séparée de son corps et s'envole dans l'espace jusqu'au monde de Krishna. Parvati pleure, se lamente. Shiva, comprenant le drame, part aussitôt à la recherche d'une tête. Il rencontre un troupeau d'éléphants endormis. Choisissant un animal couché dont la tête est tournée vers le nord, il la lui tranche et la rapporte. Selon une version, cet éléphant est en fait un Gandharva qui espère être libéré de sa vie terrestre ; une autre version dit qu'il s'agit de la tête du véhicule du dieu Indra. Shiva place cette tête d'éléphant sur le cou de l'enfant Ganesh. Et soufflant la vie dans le corps inanimé, il le présente à Parvati qui est ravie d'avoir un enfant doté de la sagesse et de la puissance d'un éléphant.
Déesse fluviale, Ganga, terre cuite, fin du V siècle, Ahicchatrâ Divinité purificatrice à l’entrée d’un temple dont elle garde le seuil.
Linteau avec décor de divinités astronomiques, VI siècle, Samath, Uttar Pradesh
Tête d’ascète brahmanique, VI siècle, terre cuite, Akhmur
LES TEMPLES HINDOUISTES
Temple shivaïte de Bhitargeon, brique, V siècle
Dédié au dieu Vishnu et datant du VIème siècle, ce temple témoigne du renouveau de l’hindouisme sous les Gupta. Le temple de Deogarh
Fragment de jambage à décor de gardien de porte, V-VI siècle, grés de Chunar, Sarnah, Uttar Pradesh