Ina Motoi, Ph. D. Professeure Université du Québec en Abitibi Témiscamingue (UQAT) Stockholm 11 juillet 2012 Démarche de la femme qui se vit comme objet sexuel pour devenir sujet de sa sexualité PROGRAMME d’appropriation de sa sexualité pour les femmes ayant vécu la violence sexuelle (Motoi & Dufour, 2011, Quebec, PUQ)
Il n’y a pas plus efficace qu’une femme qui est écœurée…
Comment identifier sa propre méthode de connaissance de son vécu sexuel? La méthode de connaissance d’une femme est déjà là. Il s’agit qu’elle l’identifie et qu’elle la reconnaisse. Objectifs spécifiques du programme S’orienter dans et par rapport à son vécu sexuel. Réaffirmer ensemble comme femmes la frontière entre sexualité et rapport prostitutionnel, frontière que chacune doit tracer en soi pour se (ré)approprier sa sexualité. Transformer sa résistance en pouvoir sexuel.
Programme d’appropriation de sa sexualité Ce programme est conçu pour être utilisé avec de petits groupes de réflexion (sept à neuf femmes). Il comprend quatre rencontres de trois heures chacune.
Quand je me parle a moi-même… (mon espace dialogique intérieur souverain) 1. Je prends ma place et me positionne (ma position de femme-sujet) 2. Je reconnais et je construis mon savoir de femme -sujet (ma méthode de connaissance) 3. Je (re)prends mon pouvoir sexuel (mon choix) 4.
Continuum des vécus sexuels I SE VENDRE Tu vaux tant Je te donne tant Je t’ai payé Je ne te dois rien S'OUBLIER Souffrir de ne pas se sentir respectée par l’Autre, ni par soi Être là juste par utilité Se sentir mal et vivre ce mal comme une souffrance et une prostitution SE FERMER Quand le cœur n'y est pas Peut avoir du plaisir Le partage et le travail conjoint ne peuvent pas avoir lieu S'OUVRIR Partager et faire un travail conjoint dans l’intimité et la réciprocité Avoir ou non du plaisir Se diriger vers quelque chose (une relation, un projet de couple) Ouverture à comprendre l’Autre et à ouvrir son cœur Prostitution Rapport prostitutionnel Du sexe pour du sexe Sexualité OBJET SEXUEL
JE N’AIME PAS ÊTRE UN OBJET SEXUEL Pouvoir définir son VÉCU comme sexualité ou comme rapport prostitutionnel Tension principale et sous-tensions : je n’aime pas être un objet sexuel mais je me pose comme objet sexuel VÉCU 1 JE N’AIME PAS ÊTRE UN OBJET SEXUEL VÉCU 2 JE ME POSE COMME OBJET SEXUEL Je n’aime pas faire plaisir à l’Autre uniquement Pourtant, je ne me soucie pas de moi En même temps, je mets trop de limites et je me marchande Je n’aime pas dépasser mes limites et m’oublier JJe réalise que ce n’est pas valorisant pour moi d’être un objet sexuel Mais je vois que le fait d’être un objet sexuel me donne des pouvoirs Je dois dire NON plusieurs fois pour que l’Autre le prenne en considération Ainsi, je donne le message : réessayez, je vais finir par dire OUI Je sens que me vivre comme un objet sexuel, c’est vivre mon impuissance. Pourtant, je réalise que dans la société on attribue un pouvoir sexuel à la femme qui est représentée comme un objet sexuel (socialisation, publicité, etc.), . Les femmes sont « tellement exposées qu’elles deviennent des carrefours et des objectivations concrètes de la vie » .(Arendt, lettre à Jaspers du 24 mars 1930, cité dans Grunberg, 2009, Payot).
2.Enchevêtrement des tensions je n’aime pas je me pose être un comme objet sexuel objet sexuel = mauvaise bonne sexualité sexualité j’ai du plaisir je n’ai pas du en me fermant plaisir en me tassant je dis « oui » (quand) je veux dire « non » définition de définition de la la force faiblesse femme OBJET SEXUEL femme SUJET SEXUEL tension contextuelle : compétition femmes objet-sexuel femmes refusant d’être des objets sexuels
Merci de votre attention