Le linceul n’est pas le Christ mais conduit au Christ. « Objet encore mystérieux, mais certainement non fait de main d’homme qu’est le Saint Suaire de Turin ». 5 Septembre 1936. Pie XI « Un visage mystérieux, qui parle silencieusement au cœur des hommes en les invitant à y reconnaître le visage de Dieu » Benoît XVI «Ce saint suaire montre pour notre émotion et notre réconfort l’image du corps inanimé de Jésus et de son visage divin marqué par la souffrance ». Clôture du congrès eucharistique national de 1953 Pie XII . « Digitus Dei est hic » (Il y a ici le doigt de Dieu). 16 Février 1959. Jean XXIII « Le visage du Christ qui y est imprimé, nous est apparu tellement vrai, tellement profond, tellement humain et divin, que nous l’avons admiré et vénéré comme aucune image ne nous avait permis de le faire » 23 Novembre 1973. Paul VI « Une provocation à l'intelligence. » 24 mai 1998, Turin (Italie) Jean Paul II 7 - CONTEMPLATION La question du décryptage de l’image du Linceul n’est pas une question de foi, mais une question scientifique. Il revient à chacun de lire et d’étudier pour se former une opinion propre. L’image concordant en tout point avec le récit de la Passion dans les quatre évangiles, l’Église voit dans cette image une icône vénérable. Conclusion : Ce Linceul a véritablement enveloppé le corps d’un homme crucifié qui a subi au détail près les mêmes souffrances que Jésus de Nazareth, telles qu’elles sont décrites dans les évangiles. Reste le mystère de son impression, puisque nous ne savons pas reproduire une telle image…Et vous, que dites-vous? …c'est un décalque, c'est une image portant avec elle sa propre caution. Plus qu'une image, c'est une présence! Plus qu'une présence, c'est une photographie, quelque chose d'imprimé et d'inaltérable. Et plus qu'une photographie, c'est un négatif, c'est-à-dire une activité cachée (un peu comme la Sainte Écriture elle-même, prendrai-je la liberté de suggérer) et capable sous l'objectif de réaliser en positif une évidence! Tout à coup, en 1898, après Strauss, après Renan, au temps même de Loisy, et comme un couronnement de ce travail prodigieux de fouille et d'exégèse réalisé par le siècle qui va finir, nous sommes en possession de la photographie du Christ! Comme cela! C'est Lui! C'est Son visage! Ce visage que tant de saints et de prophètes ont été consumés du désir de contempler, suivant cette parole du psaume: Ma face t'a recherché : Seigneur, je rechercherai Ta face. Paul CLAUDEL, 16 août 1935 Je suis le Jésus de Thérèse Ô Face Adorable de Jésus, seule Beauté qui ravit mon cœur, daigne imprimer en moi ta Divine Ressemblance, afin que tu ne puisses regarder l'âme de ta petite épouse sans te contempler Toi-Même. Ô mon Bien-Aimé, pour ton amour, j'accepte de ne pas voir ici-bas la douceur de ton Regard, de ne pas sentir l'inexprimable baiser de ta Bouche, (Ct 1,1) mais je te supplie de m'embraser de ton amour, afin qu'il me consume rapidement et fasse bientôt paraître devant Toi. Thérèse de la Sainte Face (Prière N°16) Le linceul n’est pas le Christ mais conduit au Christ. (Mgr SALDARINI) En 1898, moins d’un an après sa mort, une photographie révéla les secrets du linceul de Turin. Céline s’en inspira pour réaliser un tableau ci-contre qui remporta le grand prix de l’exposition d’art religieux de Bois le Duc en Hollande en mars 1909. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de la Sainte Face Le mystère de la Sainte Face aura été partie intégrante de la vocation de Thérèse. A partir de sa prise d’habit, le 10 Janvier 1889, elle signera ses lettres 59 fois « Thérèse de l’Enfant Jésus de la Sainte Face et seulement 49 fois: « Sœur Thérèse de l’Enfant Jésus » . Sa correspondance, ses poésies, ses prières ou petites pièces de théâtre écrites à la demande de sa communauté font de multiples allusions à la Sainte Face. Je vénère ce visage tel que je le vois. résultat d’une authentique transfiguration, sortant des ténèbres, mais révélé par la lumière du photographe, ce visage nous montre un réel voilé, le vrai visage de l’Invisible peut être? Un visage humain quelconque, défiguré, souffrant, d’un homme bien sur mais surtout d’un humain celui de ma sœur, de mon frère que le Seigneur a placé sur mon chemin. Ce visage ressemble au visage du Christ souffrant : Christus dolens. Une paix étrange émane de ce visage. Alors je m’interroge. Je pense à celle ou à celui qui a pleinement accepté sa souffrance, au malade que va mourir, à celui qu’on a torturé et qui n’a pas parlé, aux martyrs qui sont morts pour leur foi. Ce visage me rappelle celui du Christ résigné : Christus patiens. Mais ce qui me frappe par-dessous tout c’est son silence Car c’est dans ce silence que l’espoir réside en plénitude. Le grand silence, le silence de la mort certes, mais pas n’importe quelle mort, d’une mort pleine d’espérance. Une phrase de Jean Giraudoux me vient alors à l’esprit:« Comment cela s'appelle-t-il, quand le jour se lève, comme aujourd'hui, et que tout est gâché, que tout est saccagé, et que l'air pourtant se respire, et que tout est perdu, que la ville brûle, que les innocents s'entre-tuent, mais que les coupables agonisent, dans un coin du jour qui se lève ? - Cela a un très beau nom. Cela s'appelle l'aurore ». La mort, c’est la fin d’une vie ; la fin de la vie préfigurant la fin du 7ème jour, fin d’une création, mais en même temps annonçant l’aurore, l’apparition d’une nouvelle création, le monde nouveau du 8ème jour, la venue du temps messianique: le jour de Pâque, premier jour de la semaine. Je pressens à travers ce visage celui du Christ triomphant qui va bientôt surgir : Christus triumphans évoqué par le psalmiste (Ps 56) : Eveille-toi, ma gloire ! Eveillez-vous, harpe, cithare, que j’éveille l’aurore !