LE CHANT DES BORIES
Chant de cigales
C’est l’art qui chante dans les pierres Avec le vent pour tambourin. Ici les fleurs sont des calcaires, Des cistes et du romarin.
On les appelle des bories… Maisons sans charpentes, sans toits Et toutes leurs coquetteries Tiennent de celtiques exploits.
L’encorbellement de leur voûte Dénote une maîtrise à point Et l’on ne trouve sur leur route De l’adresse un meilleur témoin.
Par-dessus la plaine odorante Abritant cigale et criquet, Ignorant du temps la tourmente Elles attirent le respect.
Féeriques, peut-être nymphées, Quand leur pierre crisse au soleil Elles sont temples et trophées Et victimes d’un faux sommeil.
Dans l’orangé du crépuscule, Face aux chaînes du Lubéron Avec le grillon qui stridule, Écoutez l’étrange chanson !
Andréa