PAUVRETE CROISSANCE ET INEGALITE mini-cours 1 Akiko Suwa-Eisenmann Programme de formation continue.

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PAUVRETE CROISSANCE ET INEGALITE mini-cours 1 Akiko Suwa-Eisenmann Programme de formation continue

Les deux objectifs de ce mini-cours Pauvreté, croissance, inégalité Revenir sur le lien entre Pauvreté, inégalité et croissance Le débat autour de lAide publique au développement

Plan 1. Pauvreté, inégalité et croissance Comment mesurer linégalité mondiale ? Le triangle « Pauvreté, inégalité, croissance » Liens théoriques Résultats empiriques 2. Débats autour de laide LAide publique au développement Efficacité de laide Allocation optimale de laide (quelques chiffres sur laide française) Développement, pauvreté et institutions

Pauvreté, inégalité, croissance Comment mesurer linégalité mondiale ? 3 définitions Inégalité entre pays : 3 pays. Chacun, un individu représentatif, au revenu moyen Inégalité internationale : 3 pays représentés par leur population entière, au revenu moyen Inégalité globale : Tous les individus, avec leurs revenus effectifs

Divergence entre pays Inégalité entre pays (PIB par tête). Théories de la croissance 2 concepts : « β-divergence » : moyenne des PIB par tête la croissance des pays pauvres est plus faible que la croissance des pays riches. « σ-divergence » : écart-types des revenus par tête La dispersion des revenus par tête entre pays augmente au cours du temps. polarisation ?

Inégalité internationale vs inter-pays Linégalité entre pays augmente. « Divergence, big time ! » Linégalité internationale (pondérée par la population) diminue, mais cela tient à la Chine et lInde

Inégalité mondiale: différences de mesures Sala-i-Martin Bhalla Bourguignon et Morrisson Milanovic inclus Rural/Urbain inégalité inter-pays (non pondérée) inégalité internationale (pondérée par la population, sans inégalité intra pays) inégalité intra-pays + inégalité internationale = inégalité globale PIB par tête, approximation du Revenu moyen Consommation et revenu des ménages Comptes nationauxEnquêtes ménages

Inégalité globale dans le long terme: Importance de linégalité intra-pays. Mais la part inter-pays de linégalité globale augmente au cours du temps. Repris de Bourguignon, Morisson (2002)

Pauvreté mondiale: différences de mesures Taux de change PPA officiel, publié annuellement Taux de change PPA « lié à la consommation», 1993 Les biens non-échangeables (locaux) sont moins chers dans les PVD. Sala-i-Martin Le pourcentage de pauvres en dessous de 1$ passe de 11.9% en 1980 à 5.7% en 2000 (et leur nombre, de 498 à 321 millions) Chen et Ravallion Le pourcentage de pauvres en dessous de 1$ par jour diminue de moitié, de 40% en 1981 à 21% en 2001 (et le nombre de pauvres passe de 1470 à 1051 millions en 2002) Bhalla La pauvreté diminue: part des pauvres à moins de 1S par jour dans les PVDs diminue entre 1985 et 2000, de 37.4% à 13.1% La pauvreté est plus grande en Asie du Sud daprès le taux de change PPA consommation (le pouvoir dachat en PPA conso est moins élevée que selon le PPA officiel). Pauvreté moins grande en Afrique Sub- Saharienne. Revenu moyenIndice de répartition Consommation moyenne Comptes nationauxEnquêtes ménages

Pauvreté : pourcentage ou nombre ?

Pauvreté : différentes lignes de pauvreté

Pauvreté absolue ou relative

Pauvreté : définition nutritionnelle Coût de se procurer « suffisamment » à manger. Rowntree (1901): les familles pauvres sont celles où total earnings are insufficient to obtain the minimum necessities for the maintenance of merely physical efficiency Mais il y a dautres dépenses indispensables (vêtements, logements) En 1999, un ménage moyen en Inde rurale consacrait 62% de son budget à la nourriture, contre 70% en Avec la croissance économique, il est insatisfaisant de limiter la définition de la pauvreté à la question de laccès à la nourriture (Loi dEngel).

Pauvreté : définition nutritionnelle on peut accepter lidée que la capacité à se nourrir correctement doit être prise en compte dans une définition de la pauvreté. On peut calculer le coût minimum de se procurer 2000 calories par jour. On estime la relation entre valeur calorique des aliments et (log) dépenses totales (« courbe dEngel des calories »), et on en infère le coût de se procurer le minimum vital.

Limites dune définition nutritionnelle Les besoins énergétiques minimaux ne sont pas les mêmes pour tout le monde (hommes, femmes, enfants). La consommation est mesurée au niveau du ménage et non de lindividu: Prise en compte de la structure des ménages Allocation des ressources au sein du ménage Agrégation des zones rurales et urbaines Actualisation nécessaire pour inflation et changements structurels. Part darbitraire à considérer que deux individus de revenu très proches mais situés de part et dautre de la ligne de pauvreté sont dans une situation fondamentalement différente.

Caractéristiques des mesures de pauvreté Monotonicité : laugmentation du revenu dun pauvre doit faire décroître lindice Axiome de Transfert : une réduction de la pauvreté dune personne se situant sous le seuil de pauvreté doit augmenter lindice de pauvreté Tout transfert régressif de part et dautre du seuil de pauvreté doit faire augmenter lindice, et ce dautant plus que celui qui fait le transfert est loin du seuil (sensibilité des transferts). Principe de population: lindice doit augmenter si la proportion de pauvres augmente. Décomposabilité: si la pauvreté augmente dans un sous- groupe de la population, lindice agrégé doit augmenter Lindice doit être indépendant des revenus au dessus du seuil de pauvreté.

Mesures de pauvreté Soit z le seuil de pauvreté. n pop totale Famille dindices FGT: Si =0, P 0 est le Headcount ratio (proportion de pauvres) =nombre de pauvres/population totale Insensible à la distribution des revenus sous le seuil de pauvreté). Si =1, P 1 est le Poverty Gap (profondeur de la pauvreté) Représente le transfert total quil faudrait effectuer pour amener tous les pauvres au niveau du seuil de pauvreté (parfois exprimé en proportion du revenu moyen). Insensible aux transferts régressifs entre pauvres.

Mesures de pauvreté si =2 Chaque pauvre se voit assigner un poids égal à la distance qui sépare son revenu du seuil de pauvreté. Le plus pauvre pèse plus. si =, seul le revenu du plus pauvre est pris en compte. indice décomposable (dans quel sous-goupe se concentre la pauvreté ?)

Mesures de pauvreté indice de Sen : SEN = H (I p + (1-I p ) G p ) avec P0 = H P1 = T.I p G p : Gini parmi les pauvres

Le triangle pauvreté-croissance-inégalité Bourguignon, 2004

Le cas de la Chine Sala I Martin 2006

Dollar-Kraay, 2000 La croissance est bonne pour les pauvres pas deffet redistributif (spécifique aux pauvres) des institutions (droits de propriété) pas deffet redistributif (pro ou anti- pauvres) des politiques (ouverture, développement financier, taille modérée du gouvernement, scolarisation primaire, santé..)

Dollar-Kraay Méthode 137 pays pour lesquels existent au moins 2 points dobservation (enquêtes ménages, Gini..) y P = α 0 + α 1 y + α 2 X + μ +ε t yP log revenu moyen des 20% les plus pauvres y log revenu moyen X caractéristiques des pauvres y endogène, instrumenté par la croissance de y dans les 5 ans précédents (hypothèse : instrument indépendant de ε)

Dollar-Kraay Résultats y P t = ** *** y t + α 2 X t + μ +ε t (269 obs) Spécification alternative: y P t = α 0 + α 1 y t + α 2 X t + μ +ε t y P t –y P t-k = α 1 (y t -y t-k ) + α 2 (X t -X t-k ) + (ε t - ε t-k ) impact unitaire du revenu moyen sur la part des 20% les plus pauvres. Neutralité distributive de la croissance (en moyenne)

Dollar-Kraay Résultats sur les politiques économiques On ajoute à léquation précédente, une variable de politique économique (E+M/PIB, consommation publique, inflation, respect de la loi, développement financier). Les coefficients des variables de politique économique ne sont pas significatifs. Pas deffet « propre » des politiques économiques sur le revenu des pauvres (en dehors de leffet passant par le revenu moyen).

Dollar-Kraay Critiques En coupe transversale, il est normal que les effets + et – sannulent. « aller au delà des moyennes » par construction, yP fait partie de y. prise en compte de lendogénéité des politiques économiques Modèle linéaire y P = α 0 + α 1 y + α 2 X + μ +ε t

En moyenne, la croissance est neutre sur la distribution Croissance et inégalité

En moyenne, la croissance diminue la pauvreté Croissance et pauvreté

Mais diversité des expériences: ex. Ghana vs Burkina ou Inde dans les années 90. Croissance et pauvreté

Une croissance « pro-pauvres » ? Deux définitions de la croissance « pro-pauvres » Définition relative: la croissance est pro- pauvres lorsque les plus pauvres bénéficient plus que les autres des fruits de la croissance (réduction de linégalité en faveur des pauvres) Définition absolue : la croissance est pro- pauvre lorsquelle réduit lincidence de la pauvreté (le % de pauvres). (définition de lODM) Crise Effet distributif 10.3Taux de croissance pro-pauvres 10.1Taux de croissance ordinaire Reprise 98-02Indonésie

Courbes dincidence de pauvreté Des coupes transversales aux études de cas

Attention : une pauvreté (ou une inégalité) constante peut cacher de la mobilité. Pauvreté, inégalité et mobilité AB Seuil de pauvreté

Pauvreté, inégalité et croissance On calcule lélasticité de la pauvreté par rapport à la croissance. (Approximation log-normale de la distribution des revenus) Lélasticité est fonction : du niveau de revenu moyen (rapporté à la ligne de pauvreté) du niveau dinégalité courant

Linégalité initiale influe sur leffet de la croissance sur la pauvreté Mécanismes : accès au crédit, assurance demande de redistribution conflit social Réduire linégalité rapporte un « double dividende » réduire la pauvreté aujourdhui (si croissance..) réduire la pauvreté demain Pauvreté, inégalité et croissance

Aide Efficacité de laide sur la croissance : le rôle des politiques économiques (Burnside et Dollar) Efficacité de laide pour la réduction de la pauvreté : le rôle dune allocation fondée sur les performances (Collier et Dollar) J.Amprou et L.Chauvet, 2004

Efficacité de laide sur la croissance Paradoxe micro-macro : les conclusions positives des études micro- économiques dévaluation des projets contrastent avec les conclusions plutôt négatives des études macro-économiques sur les plans dajustement structurel. Burnside et Dollar, 2000 Laide est efficace sur la croissance si elle est liée à de bonnes politiques dans les PVD sélectivité de laide Très critiqué.( cf. rapport dévaluation 2006 des travaux de la Banque Mondiale)

Burnside et Dollar (2000) Méthode régression de croissance sur panel de 56 PVD et 6 périodes de 4 ans ( à ) Variable dépendante : croissance du PIB par tête Variables explicatives - PIB initial par tête - Aide/PIB - dummies temporelles - Variables institutionnelles - Dummy Asie de lEst et Afrique - politiques économiques

Burnside et Dollar (2000) Variables de politique économique (surplus budgétaire, inflation, indice de Sachs et Warner douverture). En fait un index composite : chaque politique est pondérée par les coefficients dune 1ere régression de croissance sans laide comme explicative (on donne aux politiques leurs poids sur la croissance). Lindex peut être interprété comme la croissance prédite selon la qualité des politiques, en supposant que le pays est à la moyenne pour toutes les autres caractéristiques.

Aide Bonnes Politiques Croissance Revenu initial Variables spécifiques à laide : population et intérêt stratégique Burnside et Dollar (2000)

On prend en compte lendogénéité de laide Aide dépend du revenu initial et des politiques et des variables suivantes exclues des variables explicatives de la croissance : - population - variables représentant lintérêt stratégique du donateur (les imports darmes, des dummies pour Egypte, Zone Franc, Amérique centrale). hypothèses : ces variables expliquent laide mais pas la croissance

Burnside et Dollar (2000) On enlève 5 cas extrêmes (les « outliers »)

Burnside et Dollar (2000) Résultats Croissance = (revenu initial par habitant) **. (POL) – (Aide/PIB) **. (Aide/PIB x POL) + γX R 2 =0.36 N=270 ** significatif au seuil de 5% γX : variables de contrôle (fragmentation ethno-linguistique, assassinats politiques, développement financier, qualité institutionnelle) Laide nest significative sur la croissance que dans la variable dinteraction aide/PIB x POL. Leffet marginal de laide sur la croissance dépend de la qualité des politiques économiques.

Assessing Aid (rapport Banque Mondiale 1998) Recommandations politiques Concentrer laide sur les pays ayant de bonnes politiques économiques ex-ante. car : Laide est fongible. (le gouvernement receveur peut réduire ses dépenses dans le secteur ciblé par laide pour transférer ses fonds à dautres secteurs) Laide est sans effet sur la qualité de la politique économique suivie ensuite. La conditionalité attachée à laide a peu fonctionné. « if commitment, money – if not, ideas »

Critiques à Burnside et Dollar (2000) Aide Bonnes Politiques Croissance Revenu initial Variables spécifiques à laide : population et intérêt stratégique

Critiques à Burnside et Dollar (2000) - résultat peu robuste selon léchantillon (les 5 outliers; extension à ) - définition des politiques. Notamment indice douverture de Sachs et Warner (qui mesure en fait des dysfonctionnements macro) -Interaction aide x politique ou effet de non-linéarité (aide 2 sans la variable croisée). - Quel type daide ? Et quel horizon pour son efficacité ?

Aide et réduction de la pauvreté Dans la perspective des Objectifs du Millénaire pour le Développement Suivant quels critères les pays donneurs doivent-ils allouer leur aide sils veulent avoir un effet maximum sur la réduction de la pauvreté ? implications sur lallocation de laide des conclusions de Burnside et Dollar et Dollar et Kraay : Pour réduire la pauvreté, allouer laide selon les performances économiques et la qualité des institutions des pays receveurs.

Aide et réduction de la pauvreté On part de limpact de laide sur la croissance. G = c + b 1 X + b 2 P + b 3 A + b 4 A 2 + b 5 A.P avec A : aide reçue par le pays i G : croissance P : qualité des politiques Hypothèse: rendement marginal décroissant de laide Limpact marginal de laide sur la croissance est donc :G a = b 3 + 2b 4 A + b 5 P Les donneurs maximisent la réduction de pauvreté:

Aide et réduction de la pauvreté Valeur optimale de laide reçue par le pays i avec A : aide reçue par le pays i y : revenu moyen P : qualité des politiques α : élasticité de la pauvreté/y (=2) h : % de pauvres (en dessous de 2$ par jour) λ : effet marginal dun dollar daide supplémentaire sur la réduction de la pauvreté (égalisée entre les pays)

Aide et réduction de la pauvreté Hypothèses La contribution de laide à la croissance dépend des politiques économiques (ici, indicateur subjectif, le CPIA – Country Policy and Institutional Assesment, Banque mondiale) Rendement marginal décroissant de laide Ligne de pauvreté à moins de 2$ par jour Élasticité de la pauvreté à la croissance supposée être constante et égale à 2.

Le CPIA

Aide et réduction de la pauvreté Comparer lallocation optimale et lallocation actuelle de laide. Pour 1996, corrélation entre lallocation optimale et lallocation observée est de 0,57. Lallocation optimale aurait permis de sortir deux fois plus de personnes hors de la pauvreté (9,1 millions de personnes supplémentaires).

Autres facteurs influençant lefficacité de laide Laide fondée sur les performances ne résout pas tout. Conflits Chocs climatiques Chocs commerciaux, chocs de prix vulnérabilité structurelle des pays

Aide dans un contexte global Nord-Sud Cogneau Lambert 2005

Laide française

Conclusions Recherche / utilisation opérationnelle des résultats de la recherche Problématique macro avec données micro utilisation des instruments, des données répétées (panel)

Références J. Amprou, L.Chauvet, Efficacité et allocation de laide, AFD, 2004 F.Bourguignon, The Poverty-growth-inequality triangle, 2003 C.Burnside, D.Dollar, Aid, policies and growth, American Economic Review 2000, P. Collier, D.Dollar Aid allocation and poverty reduction, European economic review, 46 (2002), D.Dollar, A.Kraay, Growth is good for the poor, Journal of Economic Growth, 7(2002), M.Ravallion, S.Chen, What can new survey data tell us about recent changes in distribution and poverty? World Bank policy research working paper 1694, 1996