Histoire de l’URSS 1917-1991.

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Histoire de l’URSS 1917-1991

Huitième cours : les réformes gorbatchéviennes et la fin de l’URSS (1984-1991) 1 – Ouskorenie : les prémisses des réformes 2 – Glasnost : le retour de la société civile 3 – Perestroïka : l’ultime tentative économique 4 – Democratisatia : la fin du modèle léniniste 5 – Novoe mychlenie : l’agonie soviétique et le monde 6 – La fin

1 - Ouskorenie : les prémisses des réformes 1.1 – Préhistoire des réformes Iouri Andropov, chef du KGB, succède à Brejnev en 1982. Père spirituel de Gorbatchev, son court règne de 15 mois sera marqué par une lutte intense contre la corruption et l’alcoolisme, deux éléments qui seront repris par Gorbatchev. Mais il refuse de toucher aux fondements du système. En février 1984, Tchernenko, qui avait été le bras droit de Brejnev, succède à Andropov et le conservatisme fait un bref retour, jusqu’à sa mort, alors que Mikhaïl Gorbatchev lui succède à la tête du parti.

1.2 – L’accélération En droite ligne avec l’andropovisme, le plénum du CC d’avril 1985 lance le slogan de « l’accélération » : 1 – développement technique et scientifique 2 – rééquipement et modernisation de l’industrie 3 – appui sur le « facteur humain » Le principe soutenant cette politique étant que les bases du système sont saines, qu’il suffit de retourner à « l’essence du léninisme » et de développer le pays dans ce cadre. Autre emprunt à Andropov, une vaste campagne contre l’alcoolisme est alors lancée, avec des effets désastreux pour les finances de l’État et sans grand succès dans la lutte contre l’ivrognerie.

La campagne de « l’accélération » n’aura pas plus de succès que les autres du même genre. Pire encore, la pression exercée sur les ouvriers et l’appareil productif, conjuguée à la détérioration des équipements, va entraîner des accidents, dont celui d’avril 1986 à Pripiat (Tchernobyl). Si bien qu’un an après le lancement de la campagne, les dirigeants les plus avisés admettront l’impossibilité de relancer le système par les méthodes traditionnelles et qu’un programme de réformes fondamentales est nécessaire. Ce sera la perestroïka.

2 – Glasnost : le retour de la société civile 2.1 – Timide ouverture Tchernobyl agit ici comme un catalyseur. Suite à cette démonstration de l’incurie des autorités, Gorbatchev se convainc de la nécessité de changer le rapport pouvoir-population. Cette politique de « glasnost », d’abord modeste (quelques changements cosmétiques) est dans un premier temps accueillie avec scepticisme par la population. En gros, elle consiste pour le régime à admettre publiquement que tout n’est pas rose. Mais malgré les rappels du parti, à l’effet qu’il s’agit de permettre la critique des insuffisances du système, et non de remettre en question ses bases, le phénomène prendra rapidement de l’ampleur.

2.2 – Le flot Rapidement, cette timide ouverture deviendra un torrent qui ébranlera de façon irrémédiable le système. Il y eut toujours une société soviétique autonome, même sous Staline. La peur la maintenait dans l’ombre. La mort de celui-ci change tout et cette société civile va peu à peu prendre beaucoup de place au plan économique et selon les époques, aux plans culturel et artistique. Puisqu’on lui en donne la possibilité désormais, elle va pouvoir s’exprimer au grand jour. Les conversations de cuisine vont désormais apparaître à la une des journaux. Première victime : la période stalinienne et conséquemment, l’histoire officielle.

Dès la fin de 1986, la puissance du Glavlit recule, et son rôle se limite désormais à protéger les secrets d’État. Dans ce contexte, même des ouvrages critiquant Lénine seront publiés (comme Vie et destin de Grossman). Après la littérature, l’ensemble des autres domaines artistiques est touché. Les journaux et revues jouent un rôle très important dans ce processus, surtout ceux qui ont déjà un passé oppositionnel comme Ogoniok et Novy mir. Réputée apolitique, la population soviétique est alors passionnée par les processus politiques : elle suit avec attention les débats parlementaires, se remet à lire les journaux, etc.

2.3 – Les effets pervers Un régime autoritaire devient particulièrement instable lorsqu’il tente de se réformer. C’est alors ce à quoi on assiste en URSS. La révision de l’histoire officielle du pays va bouleverser les perceptions, entraînant une remise en question des dogmes et des certitudes et déstructurant la société soviétique. En ce qui concerne la question nationale, les effets de la glasnost seront dévastateurs. La constitution brejnévienne avait déclaré résolu ce problème, mais il n’était qu’écrasé par le poids du régime. La glasnost permet ainsi le retour des antagonismes nationaux.

Éclatent alors les conflits du Haut-Karabakh, de l’Abkhazie, de la Transnistrie, pour ne nommer que les plus sanglants. Les peuples déportés par Staline réclament leur droit au retour, ce qui créé des tensions, surtout en Crimée et dans le Caucase. Chez les Baltes, la révision historique entraînera la remise en question de l’appartenance de ces territoires à l’URSS. C’est d’ailleurs de cette zone que commencera le processus de désintégration.

3 – Perestroïka : l’ultime tentative économique 3.1 - La réforme de 1987 Afin d’élaborer les réformes, Gorbatchev décide de s’appuyer sur le rapport de Novossibirsk, élaboré dans la première moitié des années 80 par d’éminents académiciens, et qui faisait le diagnostic des problèmes du système, tout en proposant des moyens pour y remédier. C’est ce qui donnera naissance à l’ensemble des mesures connues sous le nom de perestroïka :

Application des principes d’autogestion et d’autofinancement dans les unités de production; Introduction graduelle du secteur privé; Abolition du monopole de l’État sur le commerce intérieur; Intégration plus poussée de l’économie soviétique à l’économie mondiale; Diminution du nombre et de la puissance des organes dirigeants; Ouverture du secteur agricole au privé et égalité juridique de 5 formes d’exploitations agricoles (kolkhozes, sovkhozes, combinats agraires, coopératives et fermes privées.) Le programme est adopté à l’été 1987, en même temps que la loi sur les entreprises d’État, octroyant plus d’autonomie à celle-ci, qui entrera en vigueur en janvier 1989.

Mais les conservateurs demeurent puissants et imposent diverses mesures qui nuiront à l’efficacité des réformes : Les commandes d’État aux entreprises demeurant prioritaires, celles-ci seront si importantes que peu d’entreprises parviendront à offrir leurs services à d’autres clients. Les prix sont toujours fixés par le centre; Malgré leur faible impact sur les entreprises d’État, les réformes de 1987 permettront la formation d’une économie légale hors de l’État. En 1988, une loi permet au secteur privé d’offrir ses services pour une trentaine de produits et services, afin de suppléer aux déficiences de l’État. À la fin de 1990, 8 millions de Soviétiques seront impliqués dans cet embryon de secteur privé. Disposant des moyens et des contacts nécessaires, la nomenklatura sera surreprésentée dans ce nouveau secteur économique.

3.2 – Seconde étape des réformes À partir de 1989, devant la faiblesse des progrès enregistrés, Gorbatchev s’oriente de plus en plus vers une transition vers l’économie de marché, suscitant l’opposition des plus conservateurs encore en poste. Au Soviet suprême en 1990, Gorbatchev lance ce nouveau train de réformes qui s’illustrera par plusieurs lois : accroissement de la présence du secteur privé, décentralisation accélérée du secteur étatique, loi encadrant la création de sociétés par actions, etc. Pris entre les conservateurs et les réformistes, soucieux des conséquences sociales des réformes (dont le chômage), Gorbatchev veut procéder lentement, ce qui retardera les effets des réformes, aggravera la crise économique et déstabilisera davantage le pouvoir.

La question agraire pose ici particulièrement problème, comme d’habitude. La réforme sera en demi-teinte et conséquemment inefficace. Au lieu d’une privatisation des terres, un complexe système de rachats ou de beaux sera mis en place, sans parvenir à relancer la production. Ainsi, pleine de compromissions, ces réformes s’avèrent inefficaces. À partir de 1988, la croissance de la productivité agricole devient négative, puis c’est au tour de celle de l’industrie en 1990. Cela entraîne le rétablissement des coupons de rationnement, un emballement de l’inflation, une explosion du déficit public et un effondrement des réserves d’or et de devises du pays. Le scepticisme s’installe de nouveau, mais cette fois, dans un contexte d’ouverture politique : la population se détourne peu à peu de l’URSS, plaçant ses espoirs dans les gouvernements des républiques.

3.3 – Le programme des 500 jours. Ce déplacement des pouvoirs du centre vers les républiques s’illustrera par l’adoption d’un programme radical de réformes en RSFSR, qui propose des privatisations massives et donc la fin du contrôle du centre fédéral sur l’économie russe. Cela est bien sûr inacceptable pour le pouvoir fédéral et une sourde lutte s’installe entre les deux pouvoirs de Moscou (fédéral et républicain). Il n’est pas encore question de briser l’union, mais l’échec des tentatives de conciliation met en évidence des perceptions radicalement différentes. Dès lors, pour les républiques, la question n’est plus de réformer le système économique, mais de l’abattre, pour en construire un nouveau. Et cela n’est possible que dans le cadre de changements politiques majeurs. Après décembre 1991, ce programme des 500 jours sera à l’origine de la thérapie de choc du gouvernement Eltsine.

4 – Democratisatia : la fin du modèle léniniste 4.1 – La révolution des cadres La nouvelle équipe dirigeante arrive au pouvoir sans avoir une idée très claire de ce qu’il convient de faire. Néanmoins, Gorbatchev arrive très rapidement à la conclusion que l’état déplorable du pays tient beaucoup au brejnévisme et au premier chef, au dogme de la stabilité des cadres. En 1987, un plénum du CC décide que les questions relatives aux cadres dirigeants devront être résolues en fonction de l’attitude des dirigeants envers les réformes. Entre 1985 et 1990, le personnel dirigeant est remplacé comme jamais dans l’histoire du pays. Mais Gorbatchev et son équipe savent que cela ne suffit pas. En parallèle aux réformes économiques apparaît alors la nécessité de réformes politiques.

4.2 – La réforme de 1988 Lors du plénum de janvier 1987, les lignes directrices de cette réforme politique majeure, visant à démocratiser le parti et la machine politique, sont tracées : 1 – système électif pour le choix des secrétaires du parti; 2 – introduction du scrutin secret; 3 – élections des cadres des entreprises. À l’été 1988, lors de la XIXe conférence du parti, il est décidé de tenter de concilier socialisme soviétique et libéralisme politique : mise en place d’un État de droit, séparation des pouvoirs et création d’un parlementarisme soviétique.

Un nouvel organe de pouvoir sera ainsi créé, le Congrès des députés du peuple. Le Soviet suprême sera transformé en assemblée parlementaire permanente et un poste de président de l’URSS sera mis en place. Auparavant essentiellement décoratif, le Soviet suprême devient à partir de 1988 un véritable centre du pouvoir. Ses 544 délégués sont élus par les 2 250 députés du Congrès (dont le tiers est désigné par le parti, les syndicats et autres organisations sociales, le reste étant élu au suffrage universel sur une base territoriale, pour un mandat de 5 ans). Outre l’élection des membres du Soviet suprême et du président, le Congrès détient un certain pouvoir législatif. Malgré certaines faiblesses, il s’agit d’une réforme radicale, qui rompt avec la tradition politique. Élu le 15 mars 1990 président de l’URSS, Gorbatchev parvient à marginaliser le Politburo, qui ne s’occupe plus désormais que du parti : l’État est désormais distinct de ce dernier.

4.3 – Vers le pluralisme et l’État de droit Gorbatchev met ainsi en place les conditions nécessaires à l’apparition d’une véritable opposition, beaucoup plus radicale que lui. Dès 1988, les bases de l’État de droit sont posées, surtout lorsque le pouvoir judiciaire obtient une véritable indépendance et devient le chien de garde la constitution. Le PCUS étant très affaibli, un véritable multipartisme devient inévitable. En mai 1988 apparaît l’Union démocratique, vaste regroupement d’intérêts divergents, mais qui partagent une volonté de radicaliser les réformes politiques et économiques.

Des fronts nationaux apparaissent d’abord dans les républiques baltes dès 1988, puis dans l’ensemble des républiques. Puis vient l’explosion : les partis libéraux s’organisent (Parti démocratique de Russie, Parti républicain de la fédération de Russie, Parti Russie démocratique), de même que la gauche (Confédération anarchosyndicaliste, Union révolutionnaire des anarchos-communistes), et les nationalistes, pour ne nommer que ceux de la RSFSR. Ainsi, on en revient à la situation de 1917, quand les deux principales forces politiques du pays étaient les libéraux et les communistes, ceux-ci prônant le maintien du système alors que les premiers défendent la privatisation, l’économie de marché et un véritable système parlementaire.

5 – Novoe mychlenie : l’agonie soviétique et le monde 5.1 – La nouvelle doctrine soviétique et le désarmement Dès sa prise de fonction, Gorbatchev manifeste son désir de repenser la doctrine internationale de l’URSS, en la faisant reposer sur des bases entièrement nouvelles : 1 – rejet du dogme de l’opposition fondamentale entre les deux systèmes; 2 – reconnaissance de l’unité du monde; 3 – reconnaissance de l’impossibilité de régler les conflits par la force; 4 – reconnaissance de la nécessité de régler les conflits en tenant compte des intérêts de tous; 5 – abandon de l’internationalisme prolétarien; 6 – primauté de l’individu sur les classes, nationalités, etc.

Rien de neuf dans ces principes, qui constituent la base du pacifisme depuis Kant, la nouveauté étant que l’URSS en fasse les bases de sa politique étrangère. Pour bien marquer le changement, Chevardnadze succède alors à Gromyko. Trois axes seront ainsi élaborés : 1 – Normalisation des relations est-ouest par le biais du désarmement; 2 – élimination des conflits régionaux; 3 – établissement des relations diplomatiques envers les différents États sans tenir compte de leur système politique.

Dans les relations soviéto-américaines, cela se traduit par des rencontres bilatérales annuelles, qui donneront des résultats très concrets, autant en ce qui concerne le désarmement, qu’au plan politique ou économique. À partir de 1988, les dogmes idéologiques sont remplacés par un pragmatisme assumé, les difficultés économiques soviétiques poussant l’URSS à se rapprocher de l’Occident. En 1987, le pacte de Varsovie propose à l’OTAN une fusion des structures à terme. En 1989, l’URSS réduit unilatéralement ses forces armées de 500 000 hommes et retranche 15 % à son budget militaire. Ces différentes actions détendent instantanément les relations internationales et permettent d’enterrer la guerre froide.

5.2 – Conflits régionaux et effondrement du glacis soviétique — Le rapprochement soviéto-américain permet de résoudre de nombreux conflits régionaux. En 1987, Reagan coupe les vivres aux moudjahiddines, permettant à l’URSS de se désengager : le 15 février 1989, les dernières forces soviétiques quittent l’Afghanistan. À la même époque, les forces soviétiques quittent la Mongolie et l’URSS fait pression sur le Vietnam pour mettre un terme à sa présence au Cambodge, tout cela afin de normaliser les relations sino-soviétiques. En juin 1989, des relations normales sont rétablies entre les deux pays. La pression soviétique conduit aussi à la conclusion des accords de Madrid en 1991, calmant le jeu au Proche-Orient. L’URSS se « retire » de même des conflits en Angola, au Mozambique, au Nicaragua, etc., permettant une normalisation de la situation dans ces pays.

Crise économique oblige, l’URSS limite alors son aide internationale à 1 % de son PIB. L’URSS lâche de même des dictateurs peu fréquentables (comme Saddam Hussein), préparant le terrain à l’attaque américaine sur l’Iraq en 1991, qu’elle approuve au Conseil de sécurité. En Europe de l’Est, ce retrait est encore plus évident, compte tenu de la débandade des régimes en place : Pologne, puis Tchécoslovaquie, RDA, Hongrie et Bulgarie. En décembre 1989, Ceausescu est renversé par ses propres lieutenants.

— Toujours en 1989, un référendum engage le processus de réunification de l’Allemagne, qui survient en 1990. Mongolie et Vietnam s’engagent sur la voie des réformes. En Europe de l’Est, les nouveaux gouvernements lancent des processus de réformes radicales, visant ainsi à s’éloigner de l’URSS et à se rapprocher de l’Occident et de l’OTAN. La rupture des liens économiques avec ces pays va accroître les difficultés de l’URSS. Enfin, au printemps 1991, le COMECON et le Pacte de Varsovie sont officiellement dissous.

5.3 – Conséquences et résultats La conséquence la plus évidente, c’est bien sûr la fin de la guerre froide. Le rapprochement est-ouest conduit alors à un véritable désarmement de l’Europe et la destruction d’une partie importante des arsenaux américains et soviétiques. De même, les États est-européens, ainsi que l’URSS, s’intègrent de plus en plus aux structures économiques et politiques internationales. Avec pour principal résultat le changement de la structure des rapports de force, la fin de la bipolarité et le développement de l’hégémonie américaine. Au plan intérieur, le recul stratégique du pays affaiblit le prestige du régime et provoque des crises importantes en Asie centrale et dans le Caucase.

Pour le tiers-monde, la conséquence est double : d’une part, le retrait soviétique va faciliter le règlement de certains conflits, mais d’autre part, ce retrait va aussi affaiblir la position internationale de ces États, qui ne pourront plus alors faire monter les enchères et jouer une puissance contre l’autre. Enfin, les héritiers russes de l’URSS (qui récupéreront l’ensemble des attributs internationaux de l’URSS) devront repenser complément la posture stratégique du pays, toujours très puissant militairement, mais dorénavant très faible politiquement et économiquement.

6 – La fin Le 11 mars 1990, le Soviet suprême de la RSS de Lituanie proclame l’indépendance de la république, bientôt suivie par la Lettonie et l’Estonie. Le 12 juin, la RSFSR proclame son autonomie, puis sera imitée par l’ensemble des républiques. Le 17 mars 1991, lors d’un référendum sur le maintien de l’union, le oui l’emporte très largement. Les dirigeants de l’Union et des républiques s’emploient alors à élaborer un nouveau traité d’union qui aurait maintenu celle-ci, tout en octroyant une très large autonomie à ses composantes. En juin 1991, la RSFSR porte à la tête de la république Boris Eltsine, élu au suffrage universel. La signature de ce traité devait avoir lieu le 20 août 1991.

La veille, alors que Gorbatchev est en congé dans le sud, les conservateurs mettent sur pied un Comité d’Urgence, qui déclare l’état d’urgence sur tout le territoire, proclame le retour à la structure du pouvoir de la constitution de 1977, interdit tous les partis, reprend le contrôle des médias et fait intervenir l’armée à Moscou. Boris Eltsine dirige la riposte : s’adressant directement à la population (grâce à l’appui des médias), le président russe condamne le coup d’État et rejette les décrets du Comité. Des dizaines de milliers de Moscovites descendent dans la rue. Gorbatchev rentre à Moscou le 21 et condamne les putschistes qui, complètement isolés, sont mis en état d’arrestation, entraînant l’échec du coup d’État. Pour Eltsine, c’est une grande victoire, mais pour Gorbatchev, c’est une défaite. C’est dès lors la fin du PCUS, qui est interdit sur le territoire de la RSFSR.

Gorbatchev tente de relancer les négociations sur le traité d’union, mais il n’est pas suivi par les dirigeants républicains, échaudés par le coup. En septembre, suite à un référendum, l’Ukraine proclame son indépendance. Les dirigeants républicains s’associent alors, sans le pouvoir fédéral, dans le but d’assurer une transition calme. Le 8 décembre 1991, les présidents russe, ukrainien et biélorusse mettent sur pied la CEI, confédération très vague, et invitent les autres dirigeants républicains à s’y joindre. La semaine suivante, réunies à Alma-Ata, 11 des 15 républiques entérinent l’accord sur la CEI. L’URSS est morte. Le 25 décembre 1991, constatant que « l’URSS n’existe plus », Mikhaïl Gorbatchev démissionne de son poste de président, mettant un point final à l’expérience soviétique.