« La Cigale et la Fourmi » Version originale Jean de Lafontaine La Cigale, ayant chanté Tout l'été, Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue : Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine Chez la Fourmi sa voisine, La priant de lui prêter Quelque grain pour subsister Jusqu'à la saison nouvelle. "Je vous paierai, lui dit-elle, Avant l'Oût, foi d'animal, Intérêt et principal. " La Fourmi n'est pas prêteuse : C'est là son moindre défaut. Que faisiez-vous au temps chaud ? Dit-elle à cette emprunteuse. - Nuit et jour à tout venant Je chantais, ne vous déplaise. - Vous chantiez ? j'en suis fort aise. Eh bien! dansez maintenant.
Contexte de l’auteur Maël Fouchard propose au lecteur une autre morale de l'histoire, dans une version libre et originale et bercé par son enfance. Dans le contexte local où elle la situe, le décor change tout aussi bien que la psychologie de la fourmi. « Sur les bancs de l'école, tous les enfants d'Haïti avaient appris par cœur la fable de Jean de La Fontaine « La cigale et la fourmi ». À cet âge, on ne se posait pas de questions. Bercé par la musique des mots, on récitait, les bras croisés, les yeux mi-clos, les vers doux, légers et cadencés du poète français. Le professeur prenait l'exemple de ces deux personnages et nous incitait à rire au nez des petites cigales de la classe, autrement dit, les paresseux. On voulait s'identifier à la fourmi afin d'être travailleur et dur envers les fainéants. » « La cigale et la fourmi », sorti dans la collection jeunesse Corossol des Editions haïtiennes (EDITHA)
« La Cigale et la Fourmi » Version libre et revue de Maël Fouchard Quand la cigale, artiste dans l'âme, alla crier famine chez sa voisine, elle lui demanda quelques grains pour apaiser sa faim. L'artiste a passé tout le clair de son temps à créer une atmosphère de détente, de joie de vivre dans le quartier, quand la fourmi, elle-même, aidée de la musique, redoublait d'ardeur au travail. Sur le fond musical de l'artiste, cette bosseuse à plein temps, est parvenue à mieux gérer son stress. La vie de la fourmi serait terne et réduite à la logique : travailler, manger et dormir. Trop accrochée à son petit monde, à ses intérêts individuels, la fourmi n'oriente pas sa vie dans le sens de l'ouverture vers l'autre. Elle est fourmi, l'autre est cigale.