Le réseau intelligent ING5.

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Le réseau intelligent ING5

Sommaire Le réseau La station mobile (MS) Architecture des réseaux 2G et 3G Sous-système réseau circuit Sous-système réseau paquet Plates-formes de services Réseau intelligent Le réseau intelligent L’architecture du réseau intelligent Introduction Historique du réseau intelligent Objectifs et principes du réseau intelligent Le champ d’application du RI Le modèle conceptuel du réseau intelligent Les principes d’architecture La première phase du RI L’architecture fonctionnelle L’architecture physique Conclusion

Le réseau La station mobile (MS) A la différence des mobiles de première génération, la station mobile 2G ou 3G (Mobile Station,MS) est composée: d’un terminal mobile (Mobile Terminal,MT) D’une carte à puce: Carte SIM (Subscriber Identity Module) définie pour la 2G ou Carte USIM (Universal Subscriber Identity Module) définie pour la 3G Le terminal effectue la communication avec le réseau. La carte SIM ou USIM contient toutes les données relatives à l’abonné (identifiants, liste des réseaux préférés, répertoires,…) Cette séparation permet une indépendance entre le terminal et l’abonnement.

Le réseau Architecture des réseaux 2G et 3G Les réseaux 2G et 3G sont organisés en PLMN (Public Land Mobile Network) Un PLMN correspond à un opérateur mobile (208 01 est le PLMN Id Orange France) HPLMN: Home PLMN, réseau de l’abonné VPLMN: Visited PLMN, réseau sur lequel l’abonné se localise en « roaming » Chaque PLMN permet à un abonné mobile: d’émettre ou recevoir ses communications dans la limite de la zone de couverture offerte par le réseau de se localiser sur un autre PLMN selon les accords de roaming entre les différents opérateurs de se connecter aux réseaux fixes (RTCP: Réseaux de Téléphonie Commuté Public), ou PSTN: Public Switch Telephone Network) via des passerelles de disposer d’une série de services supplémentaires Un PLMN comprend trois parties: un sous-système radio(BSS: Base Station Sub-System) qui se décline en 2G (GERAN: GSM EDGE Radio Access Network) et 3G (UTRAN: UMTS terestrial Radio Access Network) ; UMTS: Universal Mobile Telecommunications System) un sous-système réseau (NSS), décomposé en: un sous-système Cœur de réseau circuit (CSS, ou NSS: Network Sub System par abus de langage) pour gérer les appels voix, fax (2G), visio (3G) un sous-système Cœur de réseau (PSS) pour gérer les connections data les sous-systèmes d’exploitation et maintenance (OSS: Operating Sub System) pour la gestion du BSS et du NSS

Le réseau GMSC La fonction GMSC assure l’acheminement des appels entrants vers les abonnés du réseau mobile: - Réception et traitement de la signalisation - Interrogation du HLR afin d’obtenir des informations concernant la localisation de l’abonné demandé - Exécution des traitements réseau intelligent si applicable - Réacheminement de l’appel vers le MSC où est localisé l’abonné (VMSC) Note: la fonction GMSC peut être colocalisée avec les MSC VLR Le rôle des VLR est de: - Garder l’enregistrement des données des abonnés visiteurs Identification de l’abonné Services souscrits Restriction de service,… - Demander au HLR les mises à jour de localisation - Vérifier les droits de l’abonné lors de l’établissement d’un appel sortant ou entrant Un VLR peut gérer plusieurs zones de localisation (LA) Mais une LA ne peut pas comprendre des cellules gérées par des VLR différents

Le réseau Sous-système réseau circuit Le sous-système réseau circuit est composé des éléments suivants: - MSC (Mobile service Switching Center) : commutateurs mobiles - VLR (Visitors’ Location Registrer): base de données visiteurs associée au MSC - GMSC (Gateway MSC): Commutateur passerelle d’entrée dans un réseau GSM - HLR (Home Location Registrer): Base de données nominale - Auc (Authentification Center): Centre d’Authentification, associé au HLR - EIR, etc. : autres bases de données du réseau - SCP (Service Control Point) ou PCS : plate-forme de service Réseau Intelligent - Les centres d’exploitation/maintenance associés Note: les fonctions MSC et VLR sont toujours colocalisées et ne sont pas dissociées dans la pratique MSC Les fonctions d’un commutateur mobile (MSC) sont: - Gérer l’établissement des communications entrantes et sortantes (réception et traitement de la signalisation) - Traiter l’appel - Assurer l’interface circuit avec le « réseau fixe » - Allouer les ressources radio et les connexions circuit avec le BSC - Gérer l’interface A avec le BSS - Gérer la mobilité des abonnés en utilisant son VLR et les HLR (déclencher les procédures de mise à jour de localisation): « itinérance » - Contrôler les handovers inter-BSC et inter-MSC - Émettre les tickets de taxation (Compte-rendu d’appels: CRA ou CDR)

Le réseau HLR Le HLR est la base de données nominale des abonnés d’un réseau. Il a notamment les fonctions suivantes: - centraliser les données d’une partie des abonnés d’un PLMN (localisation, droits aux services), - fournir des informations de localisation pour les appels entrants, - transmettre les données d’abonné au VLR - traiter la gestion des services supplémentaires Le HLR supporte des abonnées 2G et des abonnés 3G. Jusque fin 2005 , tous les abonnés 3G et MVNO étaient sur le même HLR. Le HLR sait gérer des abonnés appartenant à des PLMN différents (et même opérateur): Ces abonnés seront en situation de roaming sur le réseau dépendant de l’autre PLMN. L’AuC gère les données de sécurités des abonnés, il génère les données permettant d’authentifier les abonnés GSM et UMTS. L’EIR centralise les données liées aux équipements mobiles (stations mobiles), eg listes noires de terminaux volés.

Le réseau Sous-système réseau paquet Le sous-système réseau paquet est composé des éléments suivants: GGSN: Gateway GPRS Support Node SGSN: Serving GPRS Support Node BG: Border Gateway DNS:Domain Name Server HLR: Home Location Register CSG (pour les clients GP) WISP GGSN Le GGSN est la passerelle d’interconnexion du réseau GPRS vers les réseaux extérieurs (IP) et lesplates-formes de service. Il assure les fonctions de: Routage du trafic entre mobiles et réseaux externes/plates-formes de service Gestion des APN Collecte les informations de taxation SGSN Gère les mobiles en terme de mobilité, données d’abonné, authentification, chiffrement Vérifie la souscription, Etablit les sessions GPRS Relaie le trafic entre mobile et GGSN

Le réseau CSG (Content Service Gateway) BG: Border Gateway Interconnexion avec les autres réseaux GPRS (roaming) Echange d’information de routage Filtrage du trafic (Fonctions de firewall) DNS: Domain Name Server Serveur de résolution d’APN Plusieurs vendeurs proposent des fonctions supplémentaires: Nearest GGSN Load sharing….. HLR: Home Location Register Le HLR est la base de données nominale unique des abonnés d’un réseau. En complément des fonctions décrites pour le cœur circuit, il Contient le profil GPRS d’abonné Transfère des données au SGSN Fournit les données de localisation CSG (Content Service Gateway) Analyse le trafic IP et assure la supervision des usages data

Le réseau WISP Serveur CAMEL Plates-formes de services Gateway WAP Serveur Radius pour authentification client Enrichissement (URL, MSISDN, aliasing ……) Transcodage (WSP, http) Résolution DNS pour accès aux SVA Filtrage des accès (protocoles, filtrage parental,…..) Serveur CAMEL Serveur de type réseau intelligent pour les mobiles Prendre le contrôle d’une session Services de prépaiement Plates-formes de services

Le réseau Intelligent Le terme « réseau intelligent » fut introduit par BellCore dans les années 80 suite au déploiement de l’application du numéro vert aux Etats-Unis. Par la suite, des études sur le sujet furent entreprises à l’ITU-T (International Telecommunication Union – Telecommunication Standardization Secto), qui établit en 1993 un premier ensemble de recommandations relatif au réseau intelligent [ITU-Q12**]. Ce chapitre présente le concept de réseau intelligent et l’architecture définie par l’ITU-T. Nous traçons tout d’abord, l’historique du réseau depuis sa définition par BellCore jusqu’à la parution des recommandations ITU-T. Nous abordons également l’organisation du travail au sein de l’ITU-T. Nous présentons l’objectif du réseau intelligent et les principes de son architecture. Puis nous décrivons le modèle conceptuel du réseau intelligent Ensuite nous verrons une présentation détaillée de l’architecture ITU-T du réseau intelligent pour la phase 1 (CS-1),ainsi qu’aux extensions constituant la phase2 (CS-2)

Le réseau Intelligent Introduction Le réseau intelligent s’inscrit dans la continuité du réseau téléphonique commuté (RTC). Il désigne plus une structuration nouvelle des éléments de réseau plutôt qu’un nouveau réseau. En effet, l’apparition de la commutation numérique entraînant l’amélioration de la signalisation a permis dans les années 80 d’élargir l’offre de services de télécommunications du RTC et ainsi de dépasser son offre initiale qui est l’appel téléphonique de base. Ces services améliorant l’appel de base tels le renvoi d’appel ou le numéro vert sont fournis par les commutateurs constituant le RTC. Cette mise en œuvre de services par les commutateurs s’avère être une limite importante à l’introduction de nouveaux services pour plusieurs raisons. D’une part, le déploiement d’un service signifie la mise à jour de tous les commutateurs. Un commutateur n’étant pas une machine aisément programmable et les programmes le faisant fonctionner étant fort complexes, l’opérateur ne peut déployer un nouveau service sans l’assistance du constructeur. Un réseau étant généralement constitué de commutateurs provenant de constructeurs différents, cela augmente très nettement la complexité de la tâche. Ces contraintes entraînent des délais d’introduction de service relativement longs et coûteux. D’autre part, certains services nécessitent que le commutateur traite des informations qui ne sont pas locales, mais communes à l’ensemble des commutateurs du réseau. Par exemple, l’application numéro vert qui permet à un appelant de faire un appel gratuit, repose sur la traduction d’un numéro logique à préfixe spécifique (0800 en France) en un numéro de destination réelle. La table de traduction est une donnée globale à tous les commutateurs. Dupliquer une telle table dans tous les commutateurs du réseau implique une gestion très difficile pour garantir une cohérence. Par contre, disposer d’un nœud central stockant cette table et étant accessible par l’ensemble des commutateurs est une solution simple à mettre en œuvre et peu coûteuse. C’est ainsi que le numéro vert fut introduit aux États-unis. Un nœud appelé point de commande de service (service control point: SCP) est dédié au traitement de la traduction du numéro. Ainsi le réseau est enrichi d’une fonctionnalité nouvelle et du fait de sa capacité à traiter des informations et à offrir un service plus évolué que l’appel de base, il est qualifié « d’intelligent »

Le réseau Intelligent Bellecore a alors défini en 1984 deux concepts, IN/1 et IN/2, qui devaient augmenter progressivement l’intelligence du réseau. IN/1 désignait un réseau dans lequel les traitements à mettre en œuvre pour réaliser les services reposaient sur des mécanismes de traduction, comme pour le numéro vert. Cependant, le concept IN/1 nécessitait une modification à la fois du SCP et du commutateur lors de l’introduction d’un nouveau service car les interfaces étaient dépendantes du service. IN/2 fut alors défini pour remédier à cet inconvénient. L’idée était que seul le SCP devait être mis à jour quand un nouveau service était installé. Le réseau était alors totalement indépendant des services. Très vite cependant, il devint évident que le concept IN/2 était trop complexe pour être mis en œuvre directement à partir d’IN/1 et qu’une étape intermédiaire s’imposait. Cette dernière , appelée IN/I+, fut quelque temps plus tard abandonnée au profit d’un nouveau concept appelé Advanced Intelligent Network. L’idée phare d’AIN, comparée à ses prédécesseurs, est de disposer d’une architecture évolutive, indépendante des services et des multi-constructeurs. La démarche adoptée pour atteindre cet objectif est incrémentale Une spécification AIN Release 1 a été publiée début 1991 [AIN 1]. Elle est considérée comme représentant l’architecture à long terme, donc l’objectif à atteindre. La première étape est l’architecture AIN Release 0.1, spécifiée en 1992 [AIN 0.1], suivie de la spécification AIN Release 0.2 en 1993. Ces deux spécifications concernent essentiellement les fonctions d’un commutateur relatives au traitement d’appel qui sont progressivement enrichies et l’interface entre le commutateur et le SCP. Ces travaux étant réalisés parallèlement à ceux entrepris à l’ITU-T, il en résulte un alignement progressif et conjoint. Ainsi, la version révisée du document AIN Release 1 [AIN-RI] ne contient que peu de différences par rapport aux recommandations de l’ITU-T publiées en 1993.

Le réseau Intelligent Le développement d’une famille de recommandations techniques pour le réseau intelligent a commencé à l’ITU-T en 1989. Le principal Groupe d’Etudes (Study Group) est l’ITU-T study Group XI (Switching and signalling), qui regroupe des représentants de la plupart des opérateurs de télécommunication et des vendeurs d’équipements à travers le monde. Les participants européens sont représentés par un seul membre chargé de transmettre leur contribution commune élaborée au préalable au sein de l’European Telecommunications Standards Institute (ETSI). De même, les représentants nord-américains utilisent le forum American National Standards Institute (ANSI). Le Study Group XVIII (ISDN) a également été impliqué dans l’élaboration de l’ensemble initial des recommandations techniques pour le réseau intelligent. Les périodes d’études pour le développement de ces recommandations furent 1989-1992 et 1993-1996. Elles coïncident avec l’organisation du travail de normalisation. En effet, le développement des recommandations du réseau intelligent est structuré en phases, de façon à prendre en compte les services et technologies existants et futurs. Chaque phase correspond à un ensemble de capacités (Capability Set; CS). L’idée était de disposer rapidement d’un ensemble de recommandations techniques, l’ensemble de capacités 1 (CS-1), qui permettrait d’implanter un groupe minimal de services de base réseau intelligent, à partir desquels des services plus sophistiqués seront élaborés dans les ensembles suivants (CS-2,CS-3). Ainsi en Mars 1993, un premier ensemble de recommandationsn relatif au CS-1 fut publié. Le deuxième ensemble relatif au CS-2 est publié en mai 1997.

Le réseau Intelligent Objectifs et principes du réseau intelligent Le réseau intelligent est défini dans la recommandation Q1290 comme un concept architectural pour la création et la fourniture de services de télécommunication [ITU-Q1290]. L’implantation de son architecture doit faciliter l’introduction rapide et à moindre coût de nouveaux services basés sur une plus grande flexibilité et sur de nouvelles possibilités. Cette architecture peut être appliquée à des types variés de réseaux de télécommunication, tels le réseau téléphonique commuté, les réseaux de données, les réseaux mobiles ou encore le réseau numérique à intégration de service (bande étroite et large bande) De cette définition, les objectifs du réseau intelligent peuvent alors être énoncés comme permettant: l’introduction de nouvelles possibilités dans les réseaux de télécommunication pour faciliter et accélérer de façon efficace et économique, l’implantation et la provision de services dans un environnement multi-vendeurs; L’indépendance des opérateurs vis-à-vis des constructeurs Un meilleur contrôle de l’introduction de services et du coût de fonctionnement (Prob interfaçage) Une adéquation entre l’offre de services et la demande des utilisateurs (Besoin Marketing)

Le réseau Intelligent Ainsi le but visé est d’obtenir la possibilité de programmer le réseau par la définition d’une architecture indépendante d’un type de réseau et de l’implémentation de services. De ces objectifs découle le principe du réseau intelligent, qui repose sur une séparation claire entre les fonctions liées au réseau (les ressources) et celles qui sont intrinsèquement programmables. Les ressources regroupent toutes les fonctions qui permettent d’obtenir le traitement d’appel de base (telles que le routage d’appel ou la commutation) ainsi que certaines fonctions spécifiques qui sont liées à l’existence d’équipements spéciaux comme les serveurs d’annonces vocales ou les ponts de conférence. Les services sont constitués de logiciels qui pilotent ces ressources pour obtenir des applications allant au-delà de l’appel de base. Ces logiciels sont constitués d’algorithmes (logique de service) et de données qui doivent pouvoir être modifiés facilement sans remettre en cause l’agencement du réseau. Ce principe de séparation est concrétisé par la définition de deux types d’interface: - l’interface de programmation, ou interface A, est utilisée pour la description de la logique et des données de nouveaux services. Elle permet que le réseau soit une plate-forme indépendante des services. Il est alors possible d’introduire de nouveaux services rapidement, sans avoir à modifier la plate-forme. Ceci répond effectivement à l’objectif de réduction des délais d’introduction ou de modification des services et à l’objectif de réduction des coûts, -l’interface de commande des ressources permet de contrôler les ressources physiques provenant de différents constructeurs. L’existence d’une telle interface standardisée réduit le coût des développements puisqu’il suffit d’un seul développement pour contrôler des équipements multi-constructeurs. L’objectif de compatibilité avec le réseau existant est ainsi rempli

Le réseau Intelligent L’UIT-T décrit les moyens qui permettent de « faciliter l’introduction de nouveaux services »: L’architecture doit être indépendante des services. Cela veut dire que la mise en œuvre de nouveaux services ne doit pas impliquer une modification de l’architecture, ce qui serait alors coûteux; il faut développer des interfaces génériques L’architecture doit être indépendante du réseau. Cela veut dire qu’elle ne doit dépendre ni de la configuration physique du réseau ni des systèmes spécifiques des fournisseurs. L’objectif est de permettre à un opérateur de réseau de choisir le matériel adéquat et de pas être obligé de redévelopper un service en cas de changement de configuration du réseau.

Le réseau Intelligent Le champ d’application du RI L’UIT-T indique que le RI doit permettre une large variété de services utilisant les services de transport existants et à venir ( par exemple ceux qui sont définis dans le contexte large bande, qui concerne les hauts débits). Il est possible de distinguer deux types de services: les services liés au traitement d’appel (mise en attente d’appels,services de traduction d’adresse pour l’acheminement des appels….) et les services de gestion (personnalisation du service par un usager – qui peut changer son profil, par exemple en modifiant son numéro de transfert d’appel, fourniture de statistiques, facturation ….). La première série de recommandations de l’UIT-T concernant le premier «  jeu de capacités » ou CS-1 (Capability Set1), expose en détail les services liés au traitement d’appel. Les services de gestion doivent être pris en compte par CS-2 et CS-3. Le but est de pouvoir appliquer les principes de l’architecture du RI à tout type de réseau. Cela comprend en particulier les réseaux téléphoniques commutés, les réseaux mobiles, les réseaux de données, les réseaux larges bandes. Ce champ est tout à fait ambitieux. L’application du RI à d’autres types de réseaux de télécommunication est un point d’étude primordial, car une architecture unifiée est importante pour permettre l’interconnexion des réseaux et offrir des services impliquant plusieurs réseaux (services multimédias par exemple)

Le réseau Intelligent Le modèle conceptuel du réseau intelligent Avant d’aborder l’architecture du RI, il est nécessaire de décrire l’approche méthodologique qui a consisté à distinguer: - le plan des services, qui décrit les types de services que le RI peut offrir et montre comment les services peuvent se combiner entre eux ( par exemple en regroupant certains pour en créer un autre) et comment ils peuvent coexister de manière cohérente (interaction de services); - le plan fonctionnel global, qui décrit les fonctions du RI en considérant le réseau comme un système unique, en cachant donc totalement les questions de répartition de fonctions. C’est dans ce plan que peut être définie une interface logique de description de services. Cette interface logique est fondée sur des éléments réutilisables qui masquent tous les aspects de configuration au programmeur; - le plan fonctionnel réparti, qui décrit l’architecture fonctionnelle du RI; - le plan physique, qui décrit l’architecture physique du RI. Le plan des services et le plan fonctionnel global font l’objet d’un autre chapitre de ce même cours. Nous traiterons ici principalement du plan fonctionnel réparti et du plan physique.

Le réseau Intelligent Les principes d’architecture Le RI comporte deux types d’interfaces, parfois appelés interface A et interface B. Le premier type (interface A) concerne des interfaces de programmation, qui permettent au réseau de devenir une sorte de plateforme indépendante des services. Il est alors possible d’introduire des services plus rapidement sans devoir modifier cette plate-forme. Le deuxième type (interface B) concerne des interfaces de commande de ressources, qui permettent de contrôler les ressources physiques de systèmes de divers fournisseurs. L’existence d’interfaces standard de contrôle de ressources permet de réduire les coûts de développement puisqu’un seul développement commun est nécessaire pour tous les fournisseurs.

Le réseau Intelligent La première phase du RI Dans un premier temps, par souci d’efficacité, l’UIT-T a restreint son champ d’application à une liste de services. Cela ne veut pas dire que seuls ces services pourront être fournis sur le RI, mais plutôt que tout service nécessitant les mêmes capacités pourra être mis à disposition. L’architecture en découlant procure donc un premier jeu de capacités (CS-1) Quelques exemples typiques de service de CS-1: le libre appel (numéro vert en France), service d’acheminement d’appel avec taxation spécifique au demandeur, l’appel par carte ( carte France Télécom en France), qui permet de facturer l’appel sur un compte spécial, le réseau privé virtuel (Trainsgroupe en France), qui relie les lignes et PABX d’une entreprise avec un plan de numérotation privé et une facturation spécifique

Le réseau Intelligent L’architecture fonctionnelle L’architecture fonctionnelle du RI est définie très simplement par l’identification d’un certain nombre de fonctions, qui peuvent physiquement être mises en œuvre sur le même système ou sur des systèmes séparés: - les fonctions de transport en temps réel classiques; - les fonctions en temps réel nouvelles pour le RI (d’une part en adaptant le commutateur, qui est alors appelé commutateur d’accès aux services [CAS ou SSP]; d’autre part, les nouvelles ressources, aussi appelées périphérique intelligent [PI ou IP]; - les fonctions de commande du RI (logique du service, appelée point de commande de services [PCS ou SCP], et bases de données); - les fonctions de gestion du RI (gestion de la logique et des données, accès par les utilisateurs, création de services). L’interface de commande de ressources (B) se trouve donc entre les fonctions de commande et les nouvelles fonctions en temps réel.

Le réseau Intelligent Les entités fonctionnelles (EF) sont des fonctions qui peuvent être implantées dans différents systèmes physiques selon divers scénarios (recommandation Q.1215) Le modèle fonctionnel du RI comporte les EF suivantes: CCAF (Call Control Agent Function): cette entité fournit à l’usager l’accès au réseau. C’est une fonction de base du traitement d’appel indépendante du RI, définie dans les recommandations du livre bleu de l’UIT-T. Elle peut être localisée dans un commutateur ou dans certains terminaux sophistiqués tels que les PABX. CCF (Call Control Function): cette entité fournit les capacités de base pour la connexion du niveau des services de transport (parole par exemple),à ne pas confondre avec le niveau transport des sept couches OSI pour les protocoles. C’est une fonction de base à laquelle a été rajoutée l’option de déclenchement qui permet de traiter les critères pour savoir si l’appel est du ressort RI. Cette fonction est toujours localisée dans un commutateur local (c’est-à-dire comportant des connexions avec les usagers, ou de transit). SSF(Service Switching Function): cette entité est toujours associée à un CCF. Elle permet de converser avec la logique de service qui commande les ressources de commutation. Cette fonction est fondamentale dans le RI, car elle fournit une interface indépendante des services. Par nature, elle est toujours localisée avec le CCF dans un commutateur appelé CAS (commutateur d’accès aux services) ou SSP en anglais (Service Switching Point)

Le réseau Intelligent SCF (Service Control Function): cette entité permet d’appeler les fonctions de commande du commutateur. C’est cette fonction qui contient les logiques de services. En général, elle est localisée indépendamment du CCF, sur une machine séparée appelée PCS-R (point de commande de services réseau) ou SCP (Service Control Point). Mais, si les contraintes de performance l’imposent, elle peut être localisée dans le commutateur pour éviter les délais de transmission ( la transmission se faisant pour le RI du RTC sur le réseau sémaphore avec des protocoles numéro 7). Le SCF peut interagir avec d’autres entités pour accéder à d’autres logiques ou pour obtenir des informations supplémentaires. SDF (Service Data Function): cette entité contient les données associées à l’usager, ainsi que des données internes au réseau. Lors de l’exécution d’un service, le SCF peut accéder à ces données en temps réel. Le SDF peut être physiquement placé avec le SCF ou placé dans une base de données distante, le SDP (Service Data Point) SRF (Specialized Resource Function): cette entité recouvre tout type de ressources spécialisées autres que les ressources de connexion qui sont dans un commutateur (par exemple: clavier, émetteur d’annonces, pont de conférence …). Le SRF est habituellement localisé sur une machine distincte, appelée « périphérique intelligent PI ou Intelligent Peripferal IP » diférente des commutateurs. En effet, il est en général inutile de mettre ces ressources au niveau de chaque commutateur; Dans certain cas cependant (par exemple les générateurs de tonalité, utilisés systématiquement pour tous les appels), le SRF pourra être localisé dans le commutateur.

Le réseau Intelligent SCEF( Service Création Environnement function) : Cette entité est une des plus importantes de l’architecture du RI. Elle permet de spécifier, de développer, de tester et de déployer des services sur le RI. Elle s’appuie donc sur l’existence d’interfaces de programmation. L’utilisation de cette entité permet de développer la logique de service, les structures des données du service et les informations associées aux critères de déclenchement dans le commutateur. SMF (Service Management Function): cette fonction permet d’étendre et d’exploiter un service sur le RI. En particulier, elle a la responsabilité de déployer les diverses instances de SCF et de SDF dans le réseau, et de maintenir la cohérence globale. A ce titre, le SMF contient en fait la base de données de référence du service; Des informations statistiques ou de taxation peuvent être reçues des SCF, informations qui pourront être mises à la disposition des gestionnaires de services, après un traitement éventuel, à travers le SMAF. Inversement, les modifications de données par le SMAF (Service Management Access Function) seront répercutées par le SMF vers les SDF. De plus, le SMF est aussi responsable de la gestion de tous les éléments du réseau (commutateurs, périphériques intelligents) pour les aspects spécifiques du RI. A ce titre, le SMF est en fait relié à toutes les entités fonctionnelles (sauf CCAF). La description précise de cette fonction n’est pas encore définitive. Physiquement, le SMF est en général localisé dans le SMP (Service Management point).

Le réseau Intelligent Dans cette architecture fonctionnelle, l’interface A (interface de programmation) peut se trouver dans plusieurs entités (le SCF, le SDF, le SMF ou le SMAF). Elle n’est en fait pas « visible » du programmeur, qui ne distingue que l’interface logique du plan global fonctionnel ( de la même façon qu’un programmeur en langage C++ ne connaît pas l’assembleur). Pour ce qui est de l’interface B (interface de commande des ressources),cela concerne les interfaces entre « intelligence » du réseau (la logique et les données) et les ressources (commutateurs et nouveau type de ressources), donc les interfaces SCF vers SSF ou SRF.

Le réseau Intelligent L’architecture physique Plusieurs architectures physiques sont possibles, selon les emplacements des entités fonctionnelles. Il y a bien sûr l’architecture centralisée, avec le SCP (PCS-R) séparé des commutateurs. Le RI est souvent associé, à tort, à cette seule configuration physique,mais on peut également avoir une architecture RI totalement décentralisée sans aucun SCP,, quand la fonction SCF est intégrée dans les commutateurs, Les principaux constituants physiques du RI: - Le commutateur appelé SSP (Service Switching Point), qui contient au minimum la fonction SSF pour pouvoir appeler le SCP (PCS-R). Le commutateur peut aussi posséder une fonction SRF intégrée (par exemple quand il est capable de recevoir des fréquences vocales). Enfin, le commutateur peut détenir une fonction SCP intégrée, ce qui permet d’éviter les délais de transmission vers un SCP séparé. Dans ce dernier cas, le commutateur est appelé SSCP (Service Switching and Control Point); - Le périphérique intelligent PI (ou IP, Intelligent Peripheral) avec la fonction SRF; - Le SN (Service Node), qui est en fait un système autosuffisant qui contient les fonctions principales RI. Ce système constitue une sorte de mini RI. Les appels sont acheminés vers le SN qui éventuellement les réinjecte dans le réseau. Le SN peut donc se comporter comme un centre de transit;

Le réseau Intelligent Le PCS-R ( ou SCP Service Control point), qui est chargé de commander les ressources (commutateurs et PI) L’AD (Adjunct) est un PCS-R relié au CAS par une liaison directe à haut débit, ce qui permet des temps de réponse plus courts; La base de données fonctionnant en temps réel (ou SDP, Service Data Point) Le fonctionnement d’un appel RI est le suivant: l’appel est acheminé vers le CAS le plus proche (éventuellement le commutateur de rattachement); le commutateur reconnaît l’appel RI à l’aide d’une table de déclenchement qui contient les critères d’appel vers un service RI; le commutateur appelle alors le PCS-R indiqué dans la table (le PCS peut être intégré dans le commutateur). A partir de ce moment, le PCS-R est responsable du traitement d’appel.

Le réseau Intelligent Conclusion Le RI constitue un domaine de plus en plus important pour les télécommunications et encore en pleine extension (Surtout dans les pays émergents). Des évolutions importantes sont d’ores et déjà appliquées afin de mieux prendre en compte les besoins de gestion et les services de mobilité et de généraliser la flexibilité logicielle. Le RI est une technique de mise en œuvre de service actuellement introduite par la plupart des opérateurs de réseaux du monde. Cette technique répond au besoin stratégique d’offrir plus rapidement des services. Il faut étudier l’évolution vers les solutions normalisées. En effet, les recommandations UIT-T ont été approuvées en mars 1993 pour CS-1. En Europe, un sous-ensemble des recommandations de l’UIT-T a été approfondi par l’ETSI et les résultats (ETSI Core INAP) ont été approuvés fin 94. Les constructeurs, qui doivent servir différents marchés nationaux, sont maintenant fortement motivés par la mise en œuvre de solutions normalisées. Pour les opérateurs, la nécessité de cette évolution se fera sentir principalement pour les interconnexions avec les autres pays dans l’offre de services internationaux. Pour FT, l’évolution vers une solution normalisée se fait progressivement, avec des additions fonctionnelles dans le réseau: par exemple, des sous-ensembles de la fonction CAS dans commutateurs de rattachement pour les serveurs de données externes, ou les interfaces SCF-SDF pour les services internationaux.