Le Symbolisme ses correspondances « Ce qui fut baptisé le Symbolisme se résume très simplement dans l’intention commune à plusieurs familles de poètes (d’ailleurs ennemies entre elles) de reprendre à la Musique leur bien. » P. Valéry Source principale : Legros G., Streel I. et Montballin M., Les grands courants de la littérature française, Actualquarto, SA Ed. Altiora Averbode, 2003. isbn : 90-317-1970-6

Le Symbolisme et ses correspondances Définition Le Symbolisme est un mouvement littéraire et artistique qui, contre le réalisme naturaliste et le formalisme parnassien, cherche à traduire une vision subjective et spiritualiste du monde par des moyens d’expression nouveaux. Les principaux auteurs symbolistes ont créé leurs œuvres avant qu’on parle de symbolisme. L. Levy-Dhurmer , Méduse ou la vague en colère 1897 Au sens large, on appelle symbolisme tout le courant idéaliste qui gagne la pensée et les arts européens après 1850. Le courant symboliste, dans son refus du réalisme, son goût du rêve et son désir de libération de la forme poétique se prolongera dans le Surréalisme et le néo-symbolisme. http://users.skynet.be/pierre.bachy/meduselevy.jpg

Le Symbolisme et ses correspondances Cadre spatio-temporel 1870 : Défaite française 1871 : Commune de Paris La poésie s’est repliée sur la seule beauté formelle obtenue à force de travail (Parnasse): l’ Art pour l’Art. Beaucoup de jeunes poètes refusent à la fois le Parnasse et le Romantisme. Les événements politiques aggravent le pessimisme et l’idée d’une fin de siècle. Plusieurs groupes littéraires se réfugient dans la contestation et la dérision. De nombreuses revues paraissent et favorisent un intense bouillonnement culturel. Des courants philosophiques idéalistes viennent d’Allemagne (Schopenhauer). Influencés, les écrivains font de l’art une religion et de l’individualisme la seule valeur.

Le Symbolisme et ses correspondances Traits spécifiques Idéalisme: derrière les réalités triviales, le poète cherche le mystère des êtres et du monde : (atmosphères étranges, automnales, crépusculaires, rêves, univers imaginaires…) Le poète se donne une mission, il se fait voyant (Rimbaud), médium chargé de capter les signes du monde invisible et d’évoquer la vie spirituelle par un système de correspondances et de symboles. L’essentiel étant indicible, il faut créer un langage poétique nouveau. Ce langage, nécessairement indirect devient parfois obscur, signe des mystères qu’il doit suggérer. Texte théorique : J. Moréas, Manifeste du Symbolisme, 1886.

Officiels : Moréas, Samain, Ghil, Laforgue Le Symbolisme et ses correspondances Auteurs et oeuvres Précurseurs : Nerval: Aurélia, Les Chimères; Baudelaire Correspondances, Le Spleen de Paris, Rimbaud Illuminations Officieux : Verlaine: Fêtes galantes, Romances sans paroles Mallarmé: L’après-midi d’un faune, Un coup de dés… Officiels : Moréas, Samain, Ghil, Laforgue Héritiers : Ch. Péguy Le mystère de la charité de Jeanne d’Arc A. Gide, P. Claudel L’Annonce faite à Marie P. Valéry La Jeune Parque En Belgique : E. Verhaeren, Rodenbach Bruges la Morte Ch. Van Lerberghe La Chanson d’Eve M. Maeterlinck Pelléas et Mélisande, L’oiseau bleu

Courants artistiques associés ou contemporains Le Symbolisme et ses correspondances Courants artistiques associés ou contemporains Peinture : G. Moreau, O. Redon, Puvis de Chavannes (Belg.) James Ensor, F. Khnopff, L. Spilliaert, F. Rops Musique : Wagner, Debussy

L’écriture symboliste se reconnaît à certains procédés : Le Symbolisme et ses correspondances Permanence On qualifie aujourd’hui encore de symboliste une œuvre qui tâche de représenter des idées ou des abstractions par des formes visibles. L’écriture symboliste se reconnaît à certains procédés : termes rares, syntaxe contournée, allusions, images, musicalité suggestive des vers, assouplissement du vers classique, atténuation ou suppression de la rime, invention du poème en prose, du vers libre…