Située au cœur du Jura, à l'est de Dole, la forêt de Chaux est la deuxième plus vaste de France avec une superficie totale de presque 21.000 hectares sur 28 kilomètres de long et 15 de large. Le plan est indispensable pour s’y retrouver sur les routes :
La forêt de Chaux est traversée de part et d'autre par d'interminables routes forestières dont les sept carrefours principaux sont marqués par de célèbres colonnes de pierre, les bornes Guidon. Point de repère essentiel, le "Grand Contour" est l'axe principal à partir duquel partent les routes tracées au cordeau.
Les routes sont si longues qu’on n’arrive pas à en voir le bout
Exploitée par l’ONF (office national des forêts), tout y est très réglementé, comme par exemple les stationnements :
La forêt abrite aussi plusieurs lots domaniaux pour la chasse, ici une des « baraques » de chasseurs :
La boussole est fortement conseillée quand on part dans les bois.
Comme je vous le disais, tout est réglementé, même le ramassage des champignons, mais attention à ne pas ramasser les champignons en période de chasse, à cette période il y a beaucoup de monde dans les bois. Lisez le petit panneau en haut de la photo et vous comprendrez mieux !!!
La forêt est tout naturellement exploitée par l’ONF, et il est difficile de passer à côté des coupes des arbres centenaires :
La forêt de Chaux a une particularité : celle d'avoir une histoire humaine. En effet, dès le XIIIème siècle elle abritait une importante population active, essentiellement composée de bûcherons-charbonniers, forgerons, laveurs d'écorce... Au début du XIXème siècle environ 600 personnes y séjournaient encore.
Ses ressources en bois de chauffage ont permis l'établissement d'une verrerie (maintenant disparue) à la Vieille Loye et détermineront le choix de l'emplacement de la Saline Royale d'Arc et Senans au 18e siècle.
Situées en bordure de la clairière de La Vieille Loye, trois maisons de bois et de terre et un puits, dans le lot n° 14 de la forêt, constituent le dernier vestige de l'habitat des bûcherons-charbonniers de la forêt de Chaux :
La baraque du garde : construite au début du 19° siècle, elle a été affectée au logement des gardes forestiers en 1854. Maison forestière de 1854 à 1908, elle connaîtra diverses améliorations. Reconstruite en 1991 dans son aspect d’origine, elle est aujourd’hui un lieu d’expositions temporaires.
La baraque du Charbonnier : construite au 17° siècle, c’est la plus ancienne maison en bois et en terre de Franche Comté :
Son toit en bardeaux de chêne (renouvelé en 1994) est unique en France
Le four à pain : construit par un garde forestier en 1866 :
Son four dit « moderne » est en briques réfractaires :
Indispensable à la vie quotidienne : un puits
Une autre cabane abritant un autre four …
… et sa réserve de bois
Un peu plus loin : le rucher Un peu plus loin : le rucher. L’élevage des « mouches à miel » procurait le sucre et la cire.
Ce rucher a été reconstitué d’après un modèle du village de Fourg Ce rucher a été reconstitué d’après un modèle du village de Fourg. On y trouve différentes formes de ruches utilisées dans la région :
Je n’ai pas trouvé d’explications pour ce bâtiment, mais je pense qu’il devait s’agir d’un séchoir, certainement pour le bois :
Les « restes » d’une célèbre colonne de pierre, les bornes Guidon :
Un sentier s’enfonce ensuite dans les bois, pour inviter le promeneur à se plonger dans le monde des bûcherons.
Et au détour d’un chemin, on découvre des « baccus ».
Le baccu était l’habitat temporaire des bûcherons
Construit en « bois couchés », garnis de terre ou de mousse, le baccu était démonté et transporté au gré des chantiers forestiers.
Dispersés à l’origine dans l’immense forêt de Chaux pour être au plus près de leurs chantiers, les bûcherons-charbonniers seront rassemblés vers 1830 par les Eaux et Forêts afin qu’ils vivent au sein de hameaux organisés et surveillés.
Quinze groupes de baraques furent ainsi construits dans chacune des séries forestières, réunissant une population qui fluctuera entre 450 et 600 personnes selon les périodes.
Abandonné en 1970, ce site se dégrada rapidement et tomba en ruines Abandonné en 1970, ce site se dégrada rapidement et tomba en ruines. En 1990, l’action conjuguée de l’association de développement et d’amélioration du Val d’Amour (ADAVAL), de l’Office National des Forêts (ONF), de l’association des Villages de la Forêt de Chaux, de la municipalité de La Vieille Loye et de la Communauté de Communes contribuera à la restauration du site et à son enrichissement.
Ce lieu est devenu incontournable lors d’une visite de la forêt et permet de découvrir des expositions temporaires présentant les richesses patrimoniales de la région et une exposition permanente dans la plus ancienne des baraques qui entraîne le visiteur dans l’ambiance de vie des bûcherons-charbonniers à travers les objets du quotidien et leur outillage.
C’est donc une forêt très vivante que j’ai traversé et visité, un lieu où le passé surgit entre deux arbres, et où j’aurais aimé passer plus de temps. Je vous invite si vous êtes dans le secteur à vous y arrêter