Le personnage du vampire en littérature fantastique
Dans plusieurs civilisations antiques le sang est perçu comme principe de jeunesse éternelle, et l ’on retrouve le personnage du vampire. Chine : Fantôme vampiresque Grèce : Stryge (boit le sang et la chair des voyageurs perdus et des bébés). Égypte : On cache loin des vampires, dans une urne, les organes gorgés du sang (le siège de l ’âme) des morts.
Au Moyen Âge le christianisme règne sur l ’occident. On croit au jugement dernier Le clergé condamne les superstitions païennes
Circonstances historiques qui favorisent l ’émergence du vampire moderne Les épidémies: croyance aux morts-vivants et aux démons comme châtiment de Dieu Circulation d ’histoires populaires de vampires des pays de l ’Est
Le Vourdalak 1ère histoire populaire de vampire à circuler Caractéristiques : 1. Un corps mort sort du tombeau 2. Il suce le sang des vivants 3. S ’attaque à ses proches… 4. …leur transmet le mal (épidémie)
XVIIIe siècle Essor de l ’esprit scientifique Les légendes de vampires présentent des cautions pseudo-scientifiques 1ere apparition du crucifix comme protection
Fin XVIIIe-début XIXe siècle. Quand le personnage se fixe dans la tradition écrite, le mythe est complet. Le vampire est : 1. Le corps mort d ’un être humain 2. …qui survit de manière nocturne 3. …se nourrit du sang des vivants 4. Un être damné
Pourquoi damné? Parce qu ’essayer de transgresser la Mort est sacrilège pour une société croyante En littérature fantastique, tout thème concernant cette transgression est sanctionné par l ’horreur Le vampire perd son âme pour garder son corps
Au début du XIXe siècle, le vampire acquiert une connotation romantique Grâce aux auteurs John Williams Pollidory Joachim von Arnim Bram Stoker (Dracula)
La séduction devient un thème dominant La victime est celle qui cède à la tentation
Messages sous-entendus d ’une société contraignante Pour la société victorienne Le « séducteur dangereux » = crainte de la sexualité et de ses effets Messages sous-entendus d ’une société contraignante Le sexe dévore l ’âme Il est source de contamination Le don de soi cause la perte de l ’énergie vitale
Les limites du vampire Croix, chapelet : Le sang versé par Dieu contre celui du démon Pieu : Matériau sacré. Intermédiaire entre le monde céleste et l’enfer. Miroir : reflet de l’âme. Donc prise de conscience de son état. Lumière, feu de cierge: symbole de spiritualité. C’est l’esprit qui doit dévorer la matière.
Lorsque le cinéma le récupère, la littérature l ’évacue... Les années 1930 Le vampire perd de son mordant Lorsque le cinéma le récupère, la littérature l ’évacue...
Retour dans la littérature populaire Avec Salem, de Stephen King, le mythe s ’enracine dans le monde moderne américain. Les signes religieux ne sont plus une arme suffisante. Le combattant doit avoir la foi
Retour dans la littérature populaire (suite) Avec Anne Rice Son vampire est l ’archétype d ’un : Dandy doté de pouvoirs magiques Existentialiste sans foi ni loi Jouisseur avide de sensations et de connaissances intellectuelles
Du Vourdalak à Lestat, le statut du vampire en littérature à évolué de celui de démon à presque dieu. Le lecteur s ’identifie maintenant à la créature fantastique plutôt qu ’à la victime.
Virginie di Giorgio, EDU 7492, UQAM, décembre 2000