Marypierre Baylé et Janine Souques

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Transcription de la présentation:

Marypierre Baylé et Janine Souques Authenticité Réunion préparée avec Marypierre Baylé et Janine Souques Plan 1. Étymologie / Définitions 2. Notions / Concepts : . Authenticité, bonne foi, véracité chez Aristote, Montaigne, Spinoza, Kant, Heidegger, Sartre, Jankélévitch . Authenticité et bonne foi pour A Comte-Sponville 3. Questions / Discussion 4. En guise de conclusion

Étymologie et définitions Authentique : Mot du XII s issu du grec « authentikos » Authenticité : Mot du XVI s du grec « authentês » « qui agit par soi-même » Mots de racine « auto » : « soi-même » en grec   Définitions : Petit Larousse 1999 : Authenticité : « Caractère de ce qui est authentique » Authentique : « Dont l'exactitude, l'origine, l'attribution est incontestable » 1. Un manuscrit authentique. 2. D'une sincérité totale : Une émotion authentique. 3. [DR. ] Revêtu des formes légales. Dictionnaire philosophique de A.Comte-Sponville (extrait) : « L’authenticité c’est la vérité sur soi et de soi à soi. C’est le contraire de la mauvaise foi » . Mais, être de bonne foi ce n’est pas seulement être authentique…

Notions / Concepts / Ecoles philosophiques Authenticité, bonne foi, véracité, sincérité chez quelques philosophes : Aristote (384-322 av J-C) : L’authentique, le véridique « aime la vérité » écrit Aristote. « En elle-même la fausseté est une chose basse et répréhensible, et la sincérité est une chose noble et digne d’éloge » . L’authenticité est pour Aristote une vertu. Montaigne (1533-1592) : « Il ne faut pas tout dire, car cela serait sottise ; mais ce qu’on dit, il faut qu’il soit tel qu’on le pense, autrement c’est méchanceté ». Pour Montaigne, omettre de dire n’est pas mentir, contrairement à ce que pense Aristote. Spinoza (1632-1677) : « L’homme libre n’agit jamais en trompeur, mais toujours de bonne foi » . Spinoza ne transige pas sur l’authenticité; encore que … Kant (1724-1804) : Pour lui, la véracité..« C’est un devoir absolu qui vaut en toutes circonstances » et qui, étant « tout à fait inconditionné », ne saurait admettre la moindre exception « à une règle qui par son essence n’en tolère aucune » Ecrit-il (intercalaires de liaison de A.C-S). Kant est de loin le champion toutes catégories de l’authenticité inconditionnelle. Heidegger (1889-1976) : « Le soi de la banalité quotidienne, c’est le On se constituant dans et par les interpénétrations qui ont cours publiquement ». Le On est inauthentique. Ce n’est que dans l’angoisse qui résulte de « l’insécurité de l’existant humain sous la menace du néant » que nous avons une révélation pure. Sartre (1905-1980) : Pour Sartre on a perpétuellement à être ce que l’on est. Comme Heidegger, Sartre pense qu’on est toujours quelque part de mauvaise foi « Aussi la mauvaise foi est-elle pour toute conscience un risque permanent » écrit-il. Jankélévitch (1903-1985) : « Malheur à ceux qui mettent au dessus de l’amour la vérité criminelle et la délation ! Malheur aux brutes qui disent toujours la vérité ! »

Notions / concepts (suite) 2. « L’authenticité » versus « La bonne foi » selon André Comte-Sponville. L’authenticité : « C’est la vérité sur soi et de soi à soi. C’est le contraire de la mauvaise foi » (dictionnaire philosophique) L’authenticité est-elle alors synonyme de bonne foi ? S’interroge A.C-S Pour lui, les deux notions ne se recoupent pas tout à fait : « L’authenticité, c’est plutôt aimer la vérité qu’on est . La psychologie remplace la morale, le développement personnel tient lieu de religion. C’est, en ce sens, une vertu confortable qui peut faire douter qu’elle en soit une….C’est une bonne foi narcissique ou un narcissisme de bonne foi » On peut très bien être un salaud authentique : Un criminel, un bourreau … : « Je suis lâche, égoïste, brutal ? Sans doute, mais reconnaissez moi le mérite de l’être authentiquement ! » ironise A.C-S à propos de la définition moderne de l’authenticité. La bonne foi, en plus de l’authenticité, par la remise en cause de soi qu’elle implique, a une dimension morale : « Elle tend à s’opposer au narcissisme, à l’asservissement de soi à soi… C’est aimer la vérité plus que soi. C’est par quoi elle touche à la générosité, à l’humilité, au courage, à la justice … » écrit A.C-S dans son Petit traité des grandes vertus. On ne peut pas être un salaud de bonne foi, dès lors que la morale qui l’inspire est sous-tendue par l’amour. La bonne foi n’excuse pas tout !

QUESTIONS Etre authentique, est-ce être de bonne foi ? Peut-on être absolument authentique ? Au nom de l’authenticité, faut-il toujours dire ce que l’on sait vrai ? Vaut-il mieux vivre une authentique tristesse qu’une fausse joie ?

Etre authentique, est-ce être de bonne foi ?

1. Etre authentique, est-ce être de bonne foi ? Selon A.Comte-Sponville ces deux concepts ont un rapport étroit avec la vérité. Etre authentique : « C’est plutôt aimer la vérité qu’on est » . C’est être sincère. C’est ne pas mentir à autrui. Etre de bonne foi : C’est aimer la vérité plus que soi ». C’est ne mentir ni à autrui ni à soi. La vérité « C’est une abstraction, sans puissance propre, sans force, sans réalité : ce n’est que l’ombre portée dans la pensée du réel ou plutôt de sa lumière pour nous antécédente et rémanente » « Mais cette abstraction nous permet seule de penser ». « Etre authentique », tout comme « Etre de bonne foi », c’est « Etre vrai ». Dans les deux cas, c’est aimer la vérité : La vérité qu’on est dans l’authenticité. C’est ne pas mentir à autrui ; La vérité plus que soi dans la bonne foi. C’est ne mentir ni à autrui ni à soi. La psychologie versus la morale en point de divergence entre l’authenticité et de la bonne foi. Authenticité : Dans l’acception moderne de l’authenticité, la psychologie remplace la morale, le développement personnel tient lieu de religion. « C’est, en ce sens, une vertu confortable qui peut faire douter qu’elle en soit une….C’est une bonne foi narcissique ou un narcissisme de bonne foi » dit A.C-S Bonne foi : En revanche, la bonne foi tend à s’opposer au narcissisme, à l’asservissement de soi à soi. « C’est par quoi elle touche à la générosité, à l’humilité, au courage, à la justice … » dit A.C-S dans son Petit traité des grandes vertus. C’est parce que la bonne foi tend à aimer la vérité plus que soi qu’on peut aussi penser qu’elle est plus lucide. « Etre de bonne foi », c’est « être authentique » mais différemment. C’est « être vrai » aussi, mais de façon morale. Parce qu’elle s’oppose au narcissisme, la bonne foi est plus lucide que l’authenticité. On peut-être un « salaud » parfaitement authentique ! On ne peut pas être un salaud de bonne foi, dès lors que la morale qui l’imprègne est inspirée par l’amour. La bonne foi n’excuse pas tout !

Peut-on être absolument authentique ?

2. Peut-on être absolument authentique ? A propos des limites de l’authenticité : Heidegger et Sartre Pour Heidegger, « Le soi de la banalité quotidienne, c’est le « On » se constituant dans et par les interpénétrations qui ont cours publiquement ». Le « On » est inauthentique. Ce n’est que dans l’angoisse qui résulte de « l’insécurité de l’existant humain sous la menace du néant » que nous avons une révélation pure. Pour Sartre, on a perpétuellement à être ce que l’on est. Comme Heidegger, Sartre pense qu’on est toujours quelque part de mauvaise foi : « Aussi la mauvaise foi est-elle pour toute conscience un risque permanent ». De même qu’il n’y a pas de justice ni d’amour absolus, il n’y aurait pas non plus de sincérité ni d’authenticité totales. De la volonté d’être authentique ou de bonne foi en guise d’absolu. « Croire qu’on est de bonne foi, c’est se mentir. L’authenticité, la bonne foi chez Sartre, c’est l’effort permanent pour sortir de la mauvaise foi, c’est une exigence et, en ce sens, une vertu » , commente A.Comte-Sponville, en estimant que Heidegger et Sartre « font beaucoup de bruit pour rien ! ». En effet, comme l’écrit A.C-S dans son Petit traité des grandes vertus, à propos de « l’inauthenticité existentielle » de Heidegger et Sartre « C’est ce qu’elle est aussi chez n’importe qui, quand elle n’est pas coïncidence à soi d’une conscience satisfaite ou pétrifiée, mais arrachement perpétuel au mensonge ( y compris à l’erreur et à l’illusion), à tous les rôles qu’on joue ou qu’on est, bref à la mauvaise foi, et à soi. » S’il n’y a pas d’authenticité ni de bonne foi absolues, ne serait-ce qu’en raison des limites de « l’arrachement à soi », cela n’interdit pas de vouloir s’en approcher, d’y tendre. La bonne foi, plus que l’authenticité, c’est cette volonté, cet effort en quête de vérité de soi à soi et de soi à autrui. Cet effort dit A.C-S « est déjà une vertu » Même si l’on n’est jamais absolument authentique, que serait une justice, une générosité, un amour .. qui seraient de mauvaise foi ? « Aucune vertu n’est vraie ou n’est vraiment vertueuse sans cette vertu de vérité » dit A.C-S ptgv. Sans volonté de vérité, d’authenticité, quel sens les vertus pourraient-elles avoir ?

Au nom de l’authenticité, faut-il toujours dire ce que l’on sait vrai ?

3. Au nom de l’authenticité, faut-il toujours dire ce que l’on sait vrai ? Toujours dire la vérité; le refus catégorique du mensonge : Aristote, Spinoza et surtout Kant. Aristote : L’authentique, le véridique « aime la vérité » écrit Aristote. Il refuse par conséquent le mensonge, aussi bien par excès que par défaut, par affabulation que par omission, tant vis-à-vis d’autrui que de soi. Spinoza : « L’homme libre n’agit jamais en trompeur, mais toujours de bonne foi » dit Spinoza. Pour lui, l’homme libre ne se soumet qu’à la raison qui est universelle et ne saurait tolérer le mensonge. Kant : Pour Kant, la véracité..« est un devoir absolu qui vaut en toutes circonstances » et qui, étant « tout à fait inconditionné », ne saurait admettre la moindre exception « à une règle qui par son essence n’en tolère aucune » C’est au nom de la raison universelle, que le mensonge est inconcevable. « Si tout le monde mentait, à quoi bon mentir, puisque personne ne serait crû et à quoi bon parler ?» dit A.C-S. Ne pas toujours dire la vérité : Montaigne, Spinoza, Jankélévitch Montaigne : « Il ne faut pas tout dire, car cela serait sottise ; mais ce qu’on dit, il faut qu’il soit tel qu’on le pense, autrement c’est méchanceté ». Autrement dit : Non, au mensonge par excès, par affabulation. Oui, au silence, le cas échéant, donc au mensonge par défaut, par omission. Spinoza : Le désir de vérité (la bonne foi) reste soumis à la vérité du désir : être fidèle à la joie, à l’amour, à la compassion. Telle est l’analyse de C-S concernant Spinoza qui permet de penser qu’au nom de cette fidélité là, le mensonge soit, non seulement possible, mais parfois nécessaire. Jankélévitch est encore plus catégorique lorsqu’il écrit « Mentir aux policiers allemands qui nous demandent si nous cachons chez nous un patriote, ce n’est pas mentir, c’est dire la vérité ; répondre : il n’y a personne, quand il y a quelqu’un, c’est dans cette situation le plus sacré des devoirs » Sans aller jusqu’à prétendre que mentir c’est dire la vérité, on peut néanmoins penser que l’authenticité / la bonne foi est une vertu moins importante que la justice, la compassion et la générosité. Ce qui est ce que dit, par ailleurs, Jankélévitch : « Il faut dire la vérité quand on ne manque pas par là à quelque vertu plus haute et plus urgente ». L’authenticité, au sens de bonne foi, est une vertu « … moins importante que l’amour ou plutôt moins importante, comme amour de la vérité, que la charité comme amour du prochain » dit Comte-Sponville. C’est ce qui peut justifier, exclusivement à ce titre, que l’on ne dise pas toujours ce que l’on sait vrai.

Vaut-il mieux vivre une authentique tristesse qu’une fausse joie ?

4. Vaut-il mieux vivre une authentique tristesse qu’une fausse joie ? Qu’est-ce qu’une authentique tristesse, versus une fausse joie ? Une authentique tristesse, c’est être affecté par ce qu’on sait vrai. C’est accepter de regarder la vérité en face, même quand elle n’est pas aimable. Une fausse joie, c’est refuser de voir la vérité pour que la joie perdure. C’est nier la vérité. C’est se mentir au nom de son bien-être. Cela revient à pratiquer pour son propre compte la méthode Coué. Dans les deux cas, c’est strictement du rapport de soi à soi dont il s’agit. L’amour de soi ne saurait se confondre avec l’amour d’autrui et justifier que l’on se mente. L’amour de soi n’est pas l’amour compassionnel dont parle Spinoza. S’aimer soi-même, s’occuper de soi, n’est pas ce qui nous manque le plus. C’est tout le contraire. L’amour de soi n’est-il pas précisément ce qui fait le plus souvent obstacle à l’amour d’autrui ? Quand Spinoza et Jankélévitch estiment que l’amour est une vertu plus importante que l’authenticité et la bonne foi qui peut, pour cette raison, justifier le mensonge, ce n’est en aucun cas de l’amour de soi dont il s’agit mais de l’amour d’autrui. Au nom de la thérapeutique psychanalytique, Freud ne demande-t-il pas aussi que chacun regarde la vérité en face sans se mentir ? Se mentir à soi même est un obstacle à la lucidité. Ce qui est, non seulement contraire à toute approche philosophique, mais également, à en croire Freud, à la démarche psychanalytique en vue de son propre bien-être. « Que vaut une pensée si ce n’est par la vérité qu’elle contient ou cherche ? Il s’agit donc de vivre et de penser autant qu’on peut en vérité, fut-ce au prix de l’angoisse, de la désillusion et du malheur » Fidélité au vrai d’abord. Mieux vaut une vraie tristesse qu’une fausse joie. André Comte-Sponville / Petit traité des grandes vertus / La bonne foi.

« Mais qu’est-ce qui pourrait justifier qu’on se mente à soi ? En guise de conclusion Qu’il faille parfois par compassion mentir, ne saurait entacher la valeur importante de l’authenticité, de la sincérité, de la vérité de soi dans les rapports que nous avons avec les autres. « Mais qu’est-ce qui pourrait justifier qu’on se mente à soi ? La prudence ? Ce serait mettre son bien-être plus haut que la lucidité, son ego plus haut que son esprit. La compassion ? Ce serait manquer de courage. L’amour ? Mais sans bonne foi, ce ne serait qu’amour-propre et narcissisme. » André Comte-Sponville / Petit traité des grandes vertus / La bonne foi

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