AVEC MARIJO
grenoble
« D’or aux trois roses de gueules »
Installée sur un plateau ne dépassant guère 200 m d’altitude, au confluent de l’Isère et du Drac, Grenoble, ville de 157 000 habitants en 2007, est entourée des massifs du Vercors et de la Chartreuse ainsi que de la chaîne de Belledonne. Cette situation faisait dire à Stendhal « au bout de chaque rue, une montagne… » Elle possède une histoire de plus de 2 000 ans. A l’époque gallo-romaine, c’était Cularo (ville acculée à la montagne) puis elle devint Gratianopolis en l’honneur de l’empereur Gratien. Son importance s’accrut au XIe siècle alors que les comtes d’Albion la choisirent comme capitale du Dauphiné. Puis, au XVIIe siècle, ce fut l’Industrie avec la ganterie et à la fin du XIXe, la découverte de la houille blanche. Mais son développement le plus important survint durant les 30 Glorieuses, ces années, 28 en réalité, entre la fin de la guerre et la crise mondiale du pétrole de 1973. Ce furent notamment les Xe jeux olympiques d’hiver, en 1968, qui favorisèrent le développement de l’infrastructure routière et ferroviaire.
Grenoble en 1575
Grenoble, c’est l’un des grands centres scientifiques européens Grenoble, c’est l’un des grands centres scientifiques européens. La recherche y occupe une place primordiale avec 8 organismes nationaux, 4 centres internationaux et 4 centres techniques industriels qui regroupent environ 21 000 chercheurs. On retrouve trois pôles principaux d’expertise : un pôle numérique et logiciel (micro et nanotechnologie, informatique, électronique), un pôle de biotechnologie à la croisée de la chimie et de la biologie (imagerie de la santé, imagerie médicale, neuroscience et cancérologie), un pôle lié aux nouvelles technologies de l’énergie (énergie solaire photovoltaïque et pile à combustible). Le polygone scientifique et Europole comportent une série de bâtiments modernes dont le World Trade Center, le Palais de Justice, le Centre scolaire international, etc.
Un exemple de modernité : le centre européen des nanotechnologies.
Mais ce n’est pas le côté moderne de Grenoble que je vous présenterai ici. Ma visite se fera dans le quartier historique en suivant un itinéraire proposé par l’Office du Tourisme.
Pour illustrer les débuts de la ville, vestiges de la première enceinte bâtie entre 286 et 293 après J.-C.
Ici naquit, le 23 janvier 1783, le célèbre écrivain romantique, Stendhal. La diapositive suivante nous fait découvrir la place Grenette qui fut place principale à partir du XVIIe siècle. Elle accueillait les marchés aux grains et aux bestiaux.
Place Grenette Fontaine de pierre ornée de dauphins chevauchés par des génies ailés, œuvre de Victor Sappey.
Dans ce quartier, on retrouve de très belles portes du XVIIe siècle, souvent à imposte de fer forgé.
La place Victor Hugo, garnie de marronniers, fut créée en 1885 à l’emplacement d’un bastion et d’anciennes casernes.
Les façades de la fin du XIXe siècle bordant la place Victor Hugo.
On retrouve de plus en plus en plus souvent, dans les villes françaises, ces rappels d’une autre époque qui font la joie des enfants…
L’église Saint-Louis qui fut consacrée en 1699. Face à cette église, de l’autre côté de la rue, deux immeubles à remarquer, érigés après 1900, dits « Des Eléphants » et « Des Trois-Dauphins » Ils sont caractéristiques de l’architecture de fausses pierres. Les décors de leurs façades sont réalisés en ciment… L’exploitation de la pierre à ciment fit de la région grenobloise le premier producteur français. Avec moules et préfabriqués, les coûts sont de 25 fois inférieurs à ceux de la pierre…
Les Eléphants
Les Trois-Dauphins
Trois fontaines datant de 1676.
Le jardin de Ville et l’ancien hôtel de Lesdiguières construit dans la première moitié du XVIIe siècle.
… l’élégante flèche gothique de la collégiale, élevée au XIVe siècle. La place de Gordes créée en 1793 à l’emplacement de la maison des chanoines de la collégiale Saint-André et… … l’élégante flèche gothique de la collégiale, élevée au XIVe siècle.
Intérieur de la collégiale Saint-André et mausolée du chevalier Bayard.
Collégiale Saint-André et statue en l’honneur du chevalier Bayard.
Sur la place Saint-André, l’ancien palais du parlement du Dauphiné.
La place aux Herbes fut un lieu de rassemblement populaire dès le Moyen Age. Elle accueille maintenant un marché de producteurs locaux du mardi au dimanche.
La passerelle Saint-Laurent a remplacé un pont souvent détruit par les crues de l’Isère. Le premier y fut implanté dès le XIe siècle.
Maison gothique de la rue Chenoise qui fut une importante voie hors remparts jusqu’au XIVe siècle.
Voisine de la précédente, cette maison offre un bel escalier sur loggias.
Sur la place Notre-Dame s’élève la cathédrale nantie de sa tour-porche du XIIIe siècle. On remarque également la fontaine des trois ordres construite en 1897 pour commémorer les événements prérévolutionnaires de 1788. Ce fut la journée des Tuiles qui ouvrit la voie à la Révolution.
La halle Sainte-Claire fut érigée en 1874 La halle Sainte-Claire fut érigée en 1874. Profitons-en pour remarquer les nombreux fils électriques servant aux tramways qui sillonnent la ville.
Sainte-Cécile, ancien couvent des Bernardins, fondé en 1624, fut supprimé à la Révolution. En 2008, il fut restauré par les éditions Glénat qui y établirent leur siège social.
Couvent Sainte-Cécile
Place de Verdun Ancienne place d’Armes, lieu de représentation au Second empire, elle est bordée de beaux édifices en pierre calcaire dont la préfecture ci-haut et l’ancien musée-bibliothèque, à droite.
Le lycée Stendhal occupe l’ancien collège des Jésuites Le lycée Stendhal occupe l’ancien collège des Jésuites. Dans son escalier d’honneur est abritée une horloge solaire à cadran à réflexion, installée en 1673, unique au monde. Ci-dessous, un portrait de Henry Beyle Stendhal par Johan Olaf Sodemark.
Au bord de l’Isère…
On ne peut imaginer une visite de Grenoble sans une incursion à la Bastille, ancien fort qui domine la ville et en permet les meilleures vues d’ensemble. Pour cela on peut utiliser le téléphérique constitué de sortes de bulles qui font maintenant partie de ce paysage urbain et sont devenues des emblèmes de la ville… Mais il existe plusieurs chemins de terre que l’on peut emprunter. J’ai donc décidé de les utiliser pour la descente. Trajet difficile car la plupart du temps sous un soleil de plomb, erreur de parcours qui m’a conduite à une porte fermée mais, finalement, découverte de la porte Saint-Laurent et de l’un des vieux quartiers de la rive droite de l’Isère…
Quai de l’Isère à partir du téléphérique.
Le musée dauphinois installé dans l’ancien couvent de Sainte-Marie-d’en-Haut.
C’est en 1591 que, sur la volonté du Duc de Lesdiguières, est construite la première fortification. Un siècle plus tard, Vauban imagine un nouveau projet qui, comme à Sisteron, ne sera pas réalisé… Sous son aspect actuel, la place forte est due au Général Haxo et elle fut réalisée entre 1823 et 1848.
Une porte et le donjon.
Du belvédère, vue sur la ville.
Vue sur l’Isère et la ville.
Au terme de la descente, le clocher-porche de l’église Saint-Laurent et la porte du même nom.
L’église romane Saint-Laurent, du XIIe siècle dans sa forme actuelle, ne se visite malheureusement pas. Elle est en restauration depuis au moins deux ans Une église funéraire cruciforme, datant du VIe siècle, a été mise à jour dans le sous-sol. Sa crypte en fait un site archéologique unique en Europe. Plus de 1500 sépultures y ont été mises à jour. L’église carolingienne fut donnée aux moines bénédictins en 1012. Ce prieuré participa à la fortification de la ville et protégea ce qui devait devenir le faubourg Saint-Laurent. L’essentiel des constructions actuelles de ce faubourg date de la fin du XVIIe alors que s’étaient développées diverses activités artisanales. Seule la ganterie passa au stade de la manufacture. Au début du XXe siècle, ce fut la petite Corato, ville des Pouilles, tant était important le nombre de familles italiennes venant de cette région et installées dans la rue Saint-Laurent!
La rue Saint-Laurent
Traditionnellement, l’Isère fut symbolisée par le serpent et le Drac, son affluent, par un dragon, à cause de ses emballements furieux de bête sauvage. Ces rivières furent la cause de multiples inondations et, très probablement, de milliers de morts… En fait, 150 inondations majeures furent recensées dont 80 entre 1600 et 186O. En 1843, après la construction des digues destinées à contenir l’Isère, on voulut célébrer la mort technique de l’ennemi. Pour ce faire, Victor Sappey fut chargé de réaliser une fontaine place de la Cymaise, à la jonction de la rue Saint-Laurent et du quai Xavier Jouvin. La ville est symbolisée par un lion qui tient dans ses griffes un serpent de bronze agonisant figurant l’Isère. Il y eut cependant encore quatre crues catastrophiques dans les vingt années suivantes…
En 1957, à l’occasion du bimillénaire de la ville, une inscription fut ajoutée en haut du monument pour rappeler la construction du premier pont en cet endroit, en juin de l’an 43 av. J.-C.
Musique : Rue des Pignons – Richard Abel Documentation prise sur place, dans les dépliants de l’Office du tourisme et sur Wikipédia. Photos, conception et réalisation : Marie-Josèphe Farizy-Chaussé Juillet 2010 marijo855@gmail.com
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