Les limites de la croissance et du développement
I) Le PIB et l’IDH, des indicateurs contestables Les Limites statistiques du PIB Document 1 : Les pirouettes de l’économie Toutes les activités rémunérées font augmenter le PIB alors que certaines ne permettent pas d’augmenter réellement le bien être matériel (les accidents et les réparations, les pollutions et les décontaminations…). Certaines activités font l’objet d’une « marchandisation » et donc font augmenter le PIB, alors qu’elles sont socialement condamnables (la marchandisation du vivant, du sexe, de la procréation, des organes humains…)
Document 2 : Des activités mal décrites Les activités non marchandes et bénévoles ne sont pas comptés dans le PIB alors qu’elles ont un poids important dans le bien être matériel. Les activité non marchandes mais rémunérées sont comptées dans le PIB : Les services publics individualisables (ex : l’éducation nationale) => consommation finale des ménages Les services publics non individualisables (ex : la police) Consommation finale des APU (administrations publiques) Certaines activités marchandes échappent aux statistiques : les activités illégales ou non déclarées.
Document 3 : L’évaluation du poids de l’économie souterraine est difficile… Elle peut être très important dans certains pays et expliquer les difficultés de l’Etat à se financer… Voir les cas de la Grèce et de l’Italie.
Les Limites statistiques de l’IDH Document 4 : L’IDH désagrégé des Etats-Unis. L’IDH, tout comme le PIB peuvent maquer les inégalités entre groupe sociaux. Pour les mesurer il faut « désagréger » ces indicateurs en fonction des groupes sociaux pertinents. Cela compliquer leur lecture et les comparaisons internationales.
Détrônons le PIB ! Weronika Zarachowicz Télérama n° 3101 17 juin 2009
II) Les limites naturelles de la croissance et du développement A. Les ressources naturelles sont limitées Document 5 : F. Schnelder utilise l’empreinte écologique pour montrer que le mode de vie des occidentaux (les pays dits développés) n’est pas soutenable. L’empreinte écologique est la surface terrestre nécessaire pour régénérer la consommation en ressources naturelles d’un habitant de la planète ou d’un groupe d’habitant .
Plus le niveau de cette consommation s’accroît plus la surface nécessaire est importante. Si la consommation de la population humaine dépasse la surface disponible sur la planète alors l’empreinte est trop forte, elle n’est pas soutenable : la consommation présente se fait au prix d’une dégradation de l’environnement et d’une diminution des ressources disponibles pour les générations futures. Doc 5 (suite) Le problème est que notre société est dépendante de la croissance pour résoudre ses problèmes sociaux et économiques : financement de l’Etat et de la protection sociale, emploi et chômage. Il faut changer de modèle social et économique => voir le débat développement durable ou décroissance (III)?
Empreinte écologique pour quelques pays en 2005, en hectare global par personne
Empreinte écologique par régions du monde en 2008
Empreinte écologique et IDH en 2005
L'épargne nette ajustée ou "épargne véritable" est un indicateur de soutenabilité mis au point par la Banque mondiale pour exprimer la variation du capital économique, humain et naturel d'un pays à l'issue d'un cycle de production. A partir de la mesure standard de l'épargne nationale brute, il procède à quatre types d'ajustements: déduction de la consommation de capital fixe, ajout des investissements en capital humain (assimilés aux dépenses d'éducation), déduction de la baisse des stocks de ressources naturelles consommées (énergie, minerais, forêts) et des dommages causés par la pollution (dont les émissions de CO2).
Des indicateurs cherchent à chiffrer le coût écologique de la croissance Epargne nette ajustée de quelques pays en 2006, en % du revenu national brut
B. La croissance génère des externalités négatives Définition : Externalités : Conséquences des activités économiques sur le bien être des autres agents économiques et qui ne sont pas comptabilisés par ceux qui les génèrent. Les externalités peuvent être négatives ou positives. Exemples positifs: découvertes scientifiques, innovations, progrès médicaux…
Exemples d’externalités négatives : Le coût du réchauffement climatique pourrait atteindre 5 500 milliards d'euros (Nicholas Stern, ancien chef économiste de la Banque mondiale, 2006) Dans l'Oural, la mine d'amiante à ciel ouvert pollue toujours la ville d'Asbest LE MONDE 10 Novembre 2009 Pollution de l'air à l'est LE MONDE | 2 octobre 2010 La Commission européenne a rappelé à l'ordre l'Autriche, la République tchèque, l'Allemagne, la Pologne et la Slovaquie, les enjoignant de respecter les normes en matière de qualité de l'air. La pollution atmosphérique est responsable de 350 000 décès prématurés par an en Europe
Evolution des émissions de CO depuis 1960
C. Des dégâts écologiques à nuancer ? Certaines pollutions diminuent aujourd’hui : Document 6
Document 7 : il est difficile de mesurer les dégâts environnementaux et leurs causes exactes (exemple de la disparition des abeilles). Par ailleurs l’Homme n’est pas l’unique responsables des transformations des écosystèmes. Mais on ne peut pas nier aujourd’hui l’urgence de certains défis écologiques ou certains risques industriels de grande ampleur : biodiversité, réchauffement climatique, énergie nucléaire…
III) Décroissance ou développement durable? A) La thèse de la décroissance B) La thèse du développement durable