PAGES DE VIE Poèmes de Christian BLANCHARD Diaporama de Jacky Questel
L’ACROSTICHE DE MES DESIRS C’ est la première lettre de mon prénom, H omme je suis né gentil et bon R avi de temps en temps I ncohérent dans le mouvement S eulement… T oujours je suis partant, I l ne faut pas m’en promettre A imer, voyager, rêver, attendre une lettre N ’est ce pas, de la vie, ce qu’il faut connaître ! B âtir, créer, imaginer, L aisser mon âme s’illuminer A vec bonheur me déchaîner. N égliger le triste mauvais temps, C ourir après le vent, H eureux comme le printemps. A tteindre les plus hauts sommets, R êver d’appétissants fumets D anser, jeter par-dessus le moulin, mon bonnet
C’est en prenant sa mère par le cou CE SI JOLI MOT : MAMAN C’est en prenant sa mère par le cou Que l’enfant balbutie ce mot si doux, Il console les chagrins les plus fous, Et se murmure dans un baiser sur la joue. C’est en pleurant dans son berceau, Que l’adorable marmot Essaie de prononcer ce mot si beau, Qui soulage tant de bobos. Maman, mot si tendre, si merveilleux, Qui mouille tous les yeux, Du plus jeune au plus vieux Jusqu’au dernier adieu. Ce mot n’a pas son égal, Dans la mémoire, tout bébé, il s’installe, C’est d’une rose un délicat pétale, C’est un transparent cristal, Il n’est jamais banal, Il demeure sans rival
ET POURTANT J’AIME LA VIE Il faut savoir profiter de la vie Oui c’est ma philosophie. Je suis handicapé Mais j’ai une solide santé. Même si je n’ai pas le sou, Je pense : vive la joie après tout !! C’est souvent un petit rien Qui fait à l’âme le plus grand bien… Une poignée de mains chaleureuses N’est-ce pas une minute heureuse ! Dans mon fauteuil, Je me recueille. Chaque mouvement j’observe, Dans ma mémoire je mets en réserve Les bruits, les formes, les couleurs, Les senteurs, les petits bonheurs. Et lorsque vient la nuit, Je revois tout ce que j’ai englouti. Dans mes yeux, dans mon cœur adouci, N’est ce pas cela aimer la vie…
UN ENFANT M’A DIT Dis monsieur, tu n’es donc pas normal ! Pourquoi tu restes assis dans ce fauteuil en métal ! Il roule et tu te laisse pousser, Tu es pourtant souriant et si décontracté. Dis monsieur, pourquoi tu portes des souliers, Puisque tu ne peux marcher ! Dis pourquoi tu penches toujours la tête, Tu es malade ! ou as-tu trop fait la fête ! Dis monsieur, tu sors beaucoup, Vrai je te rencontre partout, Avec ton fauteuil à quatre roues, Tu vas au restaurant, au théâtre, tu t’intéresse à tout. …/…
Dis monsieur, est-ce que tu es fâché ? Pourquoi ne veux-tu pas me parler, Pourquoi tu es si handicapé, Pourtant tu es sage et tranquille, comment c’est arrivé ! Je sais que tu écris de belles poésies, Mes amis me l’ont dit, Je sais que tu es allé en Grèce, en Russie, Est-ce que la chance parfois te sourit ! Dis monsieur, j’aimerais bien aussi qu’on me promène, Comme quand j’étais tout petit, Mais je t’ai fait de la peine ! Pourquoi tu restes quand même si gentil (suite)
L’INTELLIGENCE Ah ! cette belle usine ! Qui ne paie pas de mine. Inlassablement, elle turbine, Comme une grande machine. Jamais elle ne reste en panne, Fièrement, elle crâne sur nos crânes… Parfois, légère elle s’envole et plane, Ainsi qu’une feuille de platane. C’est aussi un moteur d’une rare essence, Qui avance avec une telle puissance, Qu’il peut, avec un peu de patience et de chance, Nous conduire jusqu’à la délivrance. L’intelligence, c’est un gouvernail, Qui perce la plus épaisse des grisailles, Qui nous dégage des broussailles ; En nous remettant sur nos rails.
LE TEMPS Il court plus vite que le vent, On ne peut pas rattraper le temps, On peut cependant le trouver long, Ou court… C’est selon Les mos, les années, les siècles passent, Pour les blancs, les noirs, pour toutes les races, Personne n’échappe à son emprise, Il nous enfonce, il nous enlise. Le temps dit-on, c’est de l’argent, On peut le gagner en rien de temps, On peut aussi le perdre en jetant les dés, Ou le laisser paisiblement s’écouler. Le calendrier, c’est encore le temps, Qui nous blesse dans son avancement, Qui nous chronomètre à tous moments C’est une horloge et son balancement, C’est notre montre d’argent, Et son tic-tac incessant, On peut le trouver long cependant, Ou trop court… c’est rageant
UNE CARESSE C’est un vibrant papillon qui se pose, Sur le pétale d’une belle rose, C’est le geste tendre d’une maman, Apaisant un chagrin d’enfant. C’est un ciel sans nuages, C’est un rayon de soleil sur ton passage, Légère comme une plume d’oiseau, Elle est fraiche comme l’eau du ruisseau. C’est une dansante et joyeuse flamme, Qui réchauffe le corps et l’âme, Souvent fatigués et meurtris, Par les épreuves de la vie. C’est un élan du cœur, Qui redonne courage et bonheur, Qui apporte pardon ou merci, Qui ravit ; chasse la mélancolie. Une caresse c’est un effleurement que l’on ose, C’est un baiser qui se métamorphose. Une caresse c’est un papillon qui se pose, Sur le pétale d’une belle rose.
LE MIROIR Je ne répète pas bêtement comme un perroquet, Mais j’imite naïvement tous les gestes que tu fais, Je te donnerais volontiers le premier prix de grimace, Lorsque tu me regardes, que tu me fais face. Avec toi je suis toujours sincère, Je te montre comment tu peux plaire, Chaque matin, avec mon air de ne pas y toucher, Je te remonte le moral ou le démolis à mon gré. Je suis un miroir qui réfléchit… Ton image, et que sais-je aussi, Je crois toujours que c’est moi que tu regardes, Illusions ! tu ne fais que te mirer, mais prends garde, Je suis un miroir qui réfléchit, Qui pense, et qui te regarde aussi.
On dit "malheureux comme les pierres" LA SERPILLIERE On dit "malheureux comme les pierres" Mais que fait-on de moi, la serpillière Ah, je ne suis pas très fière, Ma fonction n’est-elle pas une galère Je suis plongée, ébouillantée et partout tramée, Au bout d’un balai résignée. Nettoyer, laver, essuyer, Voilà mon rôle attitré, bien déterminé. Entortillée autour du balai brosse, Ah ! je ne suis pas à la noce, Des coups on me décoche, Je reçois tout plein de taloches, Dure j’ai la caboche, Mais en vieillissant je deviens moche, Je sens que je m’effiloche, Mon pauvre sort est alors, de me jeter, tel un os
HEUREUX MALGRE TOUT Déjà à ma naissance, Les signes d’une impuissance Apparaissaient sur mon corps : Mais miracle ! Je n’étais pas mort !!! Mes admirables parents ont eu tellement de patience, Tant de confiance et de persévérance Ils m’ont donné le ressort Qui m’a permis de croire à l’effort. Grâce à eux, j’ai progressé, J’ai pris la vie du bon côté. Leur sourire m’a aidé À vouloir tout aimer. …/…
…/… Ils m’ont appris à lire, A compter, à rêver. Un jour, ils ont pensé à la machine à écrire, Moralement j’étais sauvé… J’ai beaucoup peiné et souvent pleuré J’ai eu mille tourments, Mais toujours leurs encouragements. Je suis maintenant bien récompensé… Je me suis perfectionné, Je peux dialoguer, J’écris aussi des poèmes, Je suis enfin moi-même…
Il y a les mots dits dans un sourire, Les mots qui font plaisir, Qui touchent vraiment, Qui sont des compliments. Il y a les mots blessants, Qui coupent comme un diamant, D’autres que l’on pense, Que l’on prononce, que l’on lance. Les mots affectueux, Les mots gentils qui rendent heureux, Les mots qui chantent, qui dansent, Les mots sans importance. …/… LES MOTS
Les mots d’une longue prière Que l’on lit dans un bréviaire, Tête inclinée, à genoux, Mots implorants et doux. Mille mots de tous calibres, Qui nous blessent, qui nous grisent, Qui ensorcellent, qui enivrent, Mille mots que l’on lit dans les livres. Laisse couler tous ces mots, Comme l’eau vive du ruisseau, Et garde dans ton cœur Ceux qui ont une valeur… LES MOTS (suite)
Textes de Christian BLANCHARD Motifs fleuris : cliparts de Micro-Application, retravaillés dans PhotoFiltre Musique : Polka Deschwanda Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-bloc.com/ http://www.jackydubearn.fr/