UNE ENQUÊTE DELICATE !!
Margot lève les bras d’impuissance : elle est pourtant détective chevronnée, mais c’est la première fois qu’on lui confie une enquête aussi… aussi… aussi bizarre !
Son chef, Monsieur Prosper, est venu l’avertir : de tous les coins du département, les plaintes affluent: et à chaque fois, c’est la même histoire ! Un brave paysan se plaint que sa récolte de citrouilles s’est volatilisée !!!
Le premier plaignant qu’elle rencontre est absolument anéanti. - Oui, Mademoiselle ! Deux champs entiers en une nuit ! Je n’y comprends rien ! Si j’ai des indices ? C ’est à vous à trouver des indices ! Moi, je n’y comprends rien, je vous répète ! Pas même une marque de pas, c’est vous dire !
Le vieux Jacob ne paraît pas mieux en point. - Ah non, je n’ai aucune idée… Moi, il me reste ces trois, parce qu’elles étaient déjà dans ma grange, et je ne les quitte ni jour ni nuit !
- Que fais-tu là, Petit Louis ? - Je la surveille. Dis… Tu crois qu’elles peuvent s’envoler, comme les montgolfières ? Je voudrais tant voir ça !
- Bonjour, Clotilde. Tu n’as pas déposé plainte, toi. - Non - Bonjour, Clotilde ! Tu n’as pas déposé plainte, toi ? - Non ! Je n’avais qu’une citrouille dans mon jardin, et, tu vois, je la trimballe partout avec moi ! Bien malin qui me la prendra !
- Vous y croyez, vous, à ces histoires ? Chez nous, elles sont toutes là… Mais papa dit que c’est parce qu’elles ne sont pas encore mures… Maintenant, il monte la garde toute la nuit avec son fusil !
- Mais que faites-vous, Père Clément ? - Moi, je bois pour oublier ! - Pour oublier quoi ? - Ben… heu… je ne sais plus très bien… Mais je sais que je dois oublier !
- Mais où veux-tu aller, Eugène, avec cette valise ? Tu ne tiens même pas debout ! - J’sais pas ! J’sais pas ! Mais je veux partir d’ici ! C’est un pays hanté, que j’vous dis !
Cette affaire fait bien des ravages, songe Margot… Tiens. Non Cette affaire fait bien des ravages, songe Margot… Tiens ? Non ! Le Père Alphonse semble hilare ! - Moi, ma récolte était fichue de toute façon, j’avais eu la grêle ! Alors j’en profite pour me reconvertir. Et, ma foi, ça marche… Je ne me plains pas !
- Mes graines ? Quoi, mes graines ? Vocifère Arthur. Vous croyez que je leur ai jeté un sort, peut-être ? Et qu’est-ce que vous foutez, dans la police ? Vous attendez que tout le pauvre monde soit complètement ruiné ? Margot s’en va sur la pointe des pieds...
- Mon pauvre Firmin ! Vous qui êtes toujours si actif ! Vous voir prostré ainsi, cela fait bizarre ! Vous aussi, vous avez perdu toutes vos citrouilles ? - Ne m’en parlez pas ! Il ne me reste que ça…
- Et votre Black ! (quelle idée, pense Margot, d’appeler un chien blanc Black !) et votre Black, il n’a rien dit ? - Même pas ! Et depuis, il est aussi amorphe que moi… Ensorcelés, je vous dis !
Margot a un sursaut d’intuition… elle relit ses notes : ensorcelés - un sort - envoûtés… pays hanté... Ces mots reviennent constamment… Elle a une idée !
Lorsqu’elle arrive chez Proserpine la sorcière, elle trouve celle-ci toute contente d’elle,, près de son chaudron. Margot prend son air le plus professionnel : - Proserpine ! Qu’avez-vous fait ? Où les avez-vous mises ?
Proserpine ne se fait pas prier et ouvre sa réserve. Bonté ! Que de citrouilles ! Margot dit sévèrement : - Proserpine ! Si vous ne remettez pas tout de suite ces citrouilles à leur place, je vous confisque votre chaudron !
Proserpine a bien été obligée de s’exécuter ! La mort dans l’âme… Mais les propriétaires étaient bien contents de voir reparaître leurs citrouilles ! Ils ont ainsi pu servir tous leurs petits clients qui voulaient fêter dignement…
Musique : Brahms - Danse hongroise n° 5 Texte de Jacky Musique : Brahms - Danse hongroise n° 5 Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ http://www.jackydubearn.fr/