Des faits concrets et vérifiables : les priorités de l'aide humanitaire en Afrique - Somalie, Soudan du Sud et bassin du lac Tchad La situation humanitaire dans les régions en crise de l'Afrique – le Soudan du Sud, les pays de la Corne de l'Afrique (Somalie en particulier) et la région du lac Tchad – s'est encore détériorée. La famine menace. Des récoltes inférieures à la moyenne l'année dernière ainsi que l'absence ou l'irrégularité des pluies entraînent à l'heure actuelle une très grave pénurie alimentaire et aggravent encore la détresse humanitaire qui prévaut déjà dans les régions concernées. Une amélioration de cette situation d'urgence n'est pas en vue pour l'instant. La Somalie, le Soudan du Sud et le bassin du lac Tchad sont des régions d'intervention prioritaires des organisations humanitaires en Afrique. Ces dernières ont besoin de plus de 5,6 milliards de dollars pour les actions humanitaires. Le ministère fédéral des Affaires étrangères coopère avec des partenaires allemands et internationaux pour venir en aide aux populations affectées.   Dès l'année dernière, le ministère allemand est parvenu à augmenter son aide humanitaire à l'Afrique, en particulier dans ces trois régions. Le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, a annoncé dernièrement, lors de la conférence humanitaire sur le Nigéria et la région du lac Tchad qui s'est tenue à Oslo le 24 février dernier, vouloir débloquer 120 millions d'euros (pour les trois prochaines années) au titre de l'aide humanitaire et pour la stabilisation du bassin du lac Tchad. Les crises en Somalie et au Soudan du Sud restent également au centre des préoccupations. En quoi consiste l'aide humanitaire allemande dans la région ? En 2016, le ministère fédéral des Affaires étrangères a soutenu des projets d'aide humanitaire en Afrique à hauteur de quelque 270 millions d'euros 28,5 millions d'euros pour les pays touchés par El Niño 2016: 270 Mio Euro für Afrika 58,5 millions d'euros pour le Soudan du Sud 65 millions d'euros pour le bassin du lac Tchad Somalie : aide humanitaire aux habitants du camp pour personnes déplacées de Shabelle à Mogadiscio Les enfants et les nourrissons sont les premiers à souffrir de la malnutrition et de ses conséquences. Le camp de Shabelle, près de Mogadiscio, abrite surtout des déplacés internes somaliens. Dans un poste sanitaire et alimentaire, les enfants souffrant de malnutrition reçoivent, de façon ciblée et continue, des compléments alimentaires thérapeutiques et une aide médicale. Les femmes enceintes ou les mères qui allaitent y sont également prises en charge et des cours d'information sur l'allaitement et les comportements alimentaires leur sont proposés.   La réparation du système d'approvisionnement en eau potable et la construction de latrines dans le camp ont dès à présent contribué à une nette amélioration de la situation en matière d'hygiène pour les habitants du camp (env. 42 000), ce qui représente un grand succès dans la lutte contre les maladies. Durée 01/03/2016 – 31/08/2017 Montant 3,375 millions d'euros Partenaire Save The Children Statut en cours De l'eau potable propre pour les habitants du camp de Shabelle : un facteur important pour empêcher les maladies et les épidémies. Les femmes et les enfants nécessiteux sont enregistrés pour la distribution de biens de secours.

Soudan du Sud : soutien aux déplacés internes et lutte contre le choléra La propagation du choléra pose un gros problème au Soudan du Sud : plus d'une centaine de personnes ont succombé à la maladie depuis le mois de juillet 2016 dans différentes régions du pays. Une vaste campagne d'information a donc été organisée afin de faire connaître aux habitants du camp de réfugiés de Minkaman le choléra et les mesures préventives. Plus de 80 000 personnes ont ainsi pu être informées à l'intérieur du camp et dans les villages avoisinants. Les actions concrètes de lutte contre le choléra ont avant tout concerné le domaine de l'eau et de l'hygiène : la construction de puits, de latrines et de systèmes de gestion des déchets ont permis d'éradiquer les foyers de maladie. Des mesures d'information complémentaires aident la population à mieux accepter les nouveautés.   Nombreux sont les habitants du camp qui souffrent de carences alimentaires et de sous-alimentation. Dans des centres de traitement spéciaux, les personnes peuvent être soignées, notamment quelque 4 000 enfants souffrant de grave malnutrition. Durée 15/03/2016 – 14/03/2018 Montant 1 million d‘euros Partenaire Help e.V. Statut en cours Une jeune mère, Ayol Deng, raconte : « Ces derniers temps, j'ai eu de plus en plus de mal à nourrir ma famille. En particulier ma fille Aluel maigrissait tout le temps. Depuis que Help a ouvert le centre de traitement de la malnutrition, les mères sont nombreuses à y aller avec leurs enfants. Je suis très heureuse que Help s'occupe d'Aluel et qu'elle aille déjà mieux. » Le personnel de Help s'occupe des enfants dans le camp de réfugiés de Minkaman dans l'État de Jonglei. Nigéria : aide aux femmes et aux filles après la terreur semée par Boko Haram Durée Les femmes et les filles souffrent tout spécialement de la violence et des attaques du groupe terroriste islamiste Boko Haram dans le nord-est du Nigéria. Les mariages forcés, enlèvements et viols sont à l'ordre du jour. Les victimes (femmes ou filles) sont souvent laissées sans protection et stigmatisées, y compris dans les régions dont Boko Haram a été chassé.   Un projet d'aide humanitaire réalisé par Plan International Deutschland e.V. avec le soutien du ministère fédéral des Affaires étrangères permet de venir en aide à ces femmes et à ces filles ainsi qu'à leurs enfants. Dans les États d'Adamawa et de Borno, ces personnes ne reçoivent pas seulement des secours sous la forme de denrées alimentaires et de kits d'hygiène, mais aussi un soutien psychosocial ainsi que des formations et des aides professionnelles afin qu'elles puissent mener une vie autonome. 01/08/2016 – 31/07/2017 Montant 1.321 million d‘euros Partenaire Plan International Statut en cours Grace* (40 ans): « Ils ont mis le feu à nos réserves de nourriture, et même aux aliments pour nos animaux. Puis ils m'ont emmenée avec mon mari et mon fils. J'ai réussi à m'enfuir une nuit, et plus tard, mon mari aussi. Je suis sans nouvelles de mon fils depuis deux ans. » * nom modifié Un pas vers une vie autonome : les biens de secours apportés aident les personnes concernées à retrouver une vie normale.