Notre analyse critique du Catéchisme à l’usage des diocèses de France - 1947 Résumé des Cahiers du Catéchisme Étude réalisée de 1991 à 1993 Pour rendre le Catéchisme au Catéchisme
Analyse critique de 1947 1. Analyse du texte 1re partie - des Vérités que nous devons croire - objet de la vertu de Foi 2e partie - des Devoirs que nous devons pratiquer - objet de la vertu de Charité 3e partie - des Moyens que Dieu a établis pour nous sanctifier - objet de la vertu d’Espérance 2. Historicité du Catéchisme 3. Brève histoire du Catéchisme diocésain, au regard des “variations” de la Catéchèse “nouvelle”. 4. Analyse de la méthode
1ER Cahier Analyse critique 1. du texte de 1947 1re partie : des Vérités que nous devons croire, - objet de la vertu de Foi 1. Du simple oubli à la psychorigidité… 2. De l’imprécision à l’erreur, il n’y a qu’un pas… 3. La théologie est blessée, meurtrie… 4. La « folle du logis », dans son monde d’absence, d’utopie et de fantasme… 5. Conclusion…
1ER Cahier 1re partie : le symbole des Apôtres 1. Du simple oubli à la psychorigidité… De l’oubli ! … mit en relief par la présentation en colonnes comparatives… cf. 1er, 2e & 3e Cahier des Catéchismes En particulier quelques exemples : - la définition de la Résurrection et de l’Ascension ; - la définition des divers exclus de l’Église rabaissées au rang de notes ; - la formule « Hors de l’Église, point de salut » sous silence… Le mot devenu un jouet ! En 1947, le lexique est modifié… L’éviction systématique du vocabulaire théologique traditionnel (- Messie, - gloire, - grâce, - Écriture Sainte & Tradition, - autorité, - doctrine, - culte, - mérite, - sanctification, - vertus, - tempérance, - pénitence, - biens spirituels, et la liste n’est pas exhaustive)… Vous dites références post-tridentines, préconciliaires, néo-scolastiques ? ! ... Pour une coloration plus volontiers psychologique, voire sociologique, du texte : - le miracle « acte accompli en dehors des lois de la nature » = « fait extraordinaire » ; - « sanctifier la journée » = « la passer chrétiennement » ; - aux « damnés » = les « méchants » ; - à « expier nos péchés » = « réparer mes péchés et ceux des autres »… Toujours du singulier ! avec un curieux effet de nominalisme… - On ne se définit plus chrétien, on « est appelé » tel ; - la Sainte Vierge Marie n’est plus, mais « doit être appelée » Mère de Dieu ; -on ne doit pas croire, mais on dit « je suis certain que » : l’acte de foi et d’obéissance se travestit en une opinion fragilement assurée…
1ER Cahier 1re partie : le symbole des Apôtres 2. De l’imprécision à l’erreur, il n’y a qu’un pas… Éloignement de la lettre de la Tradition : le Symbole de foi ou le Credo latin… - « Créateur », en omettant « du ciel et de la terre »… - « qui procède du Père et du Fils » devient « égal en tout au Père et au Fils »… - « passus sub Pontio Pilato » traduit « condamné par Ponce Pilate »… - « Je crois à la Rémission des péchés » (Hebr. 10, 18) renvoie au seul pardon sans aucune mention au mot de rémission… Éloignement de la lettre de l’Écriture sainte… - Estompés le « lieu de délices »… « le fruit défendu »… - supprimés le « bon Dieu »… « notre saint Père le Pape »… « Notre-Seigneur Jésus-Christ »… saint Joseph, le « chaste » époux de la Sainte Vierge… la mort et sa « corruption »… et son souvenir : « penser souvent à la mort »… Éloignement des effets surnaturels de la Grâce… Le surnaturel trop visible gêne : - L’annonce du Messie par les prophètes : « Qu’est-ce que les prophètes avaient prédit de plus remarquable au sujet du Messie ? »… question et réponse disparues… - « une seule goutte du sang de Jésus-Christ… suffisait pour nous racheter » réponse disparue… - comme « la toute Puissance » dans la Résurrection et l’Ascension… Éloignements aux conséquences multiples… Changer les mots et les formules est, d’une certaine manière, rendre cet héritage caduc, ne pas permettre aux enfants de savoir et comprendre ce qu’ont su et compris leurs pères.
1ER Cahier 1re partie : le symbole des Apôtres 3. La théologie est blessée, meurtrie… La théologie morale… le subjectivisme triomphe… - Au Précepte se substitue l’encouragement… - à l’exercice ascétique des Vertus celui d’une bonne volonté entretenue dans ses limites… - le verbe falloir le cède à un futur moins coercitif… - l’impassibilité de la 3e personne interdisait le “principe dialogal” constamment établi entre la 2e et la 1re personne qui contribue d’ailleurs à laisser du jeu… La théologie dogmatique… les Attributs de Dieu gommés (le Présent)… La Toute-Puissance est purement et simplement omise, et ceci à 6 reprises… pourtant les premiers mots de l’Évangile (Bonne Nouvelle) ne sont-ils pas : « car il n’y a rien d’impossible à Dieu » (Luc. 1, 37) ? La théologie dogmatique… la vie Trinitaire méprisée (le Principe)… La théologie trinitaire est incomplète, à cause du parti-pris d’égalité entre les trois Personnes aux dépens des notions de génération, filiation et procession… La théologie dogmatique… les desseins de Dieu dédaignés (le Futur)… L’eschatologie est réduite, voire inexistante : - l’enfer tend à disparaître ; - le jugement et la justice sont estompés ; - la résurrection des corps est éludée ; - les fins dernières se retranchent derrière les exigences de l’apostolat ; - les causes finales, les raisons transcendantes sont effacées, au mépris d’une définition exacte et eschatologique de l’Église… de la Communion des Saints ; - la hiérarchie ecclésiastique est tronquée dans son principe d’autorité qui est le Christ « chef invisible de l’Église » (simple note)… La théologie dogmatique… Le Rédempteur, Roi et Prêtre, est délaissé… La christologie est parfois indécise : - la Révélation (mot systématiquement supprimé en 1947) ; - la définition du Christ comme « notre Seigneur » est omise ; - l’attribution au seul Jésus-Christ du titre de « prophète » gomme toute l’interprétation allégorique de l’Ancien Testament ; - la discrétion sur la double nature entretient l’incertitude, voire favorise une espèce d’arianisme…
1ER Cahier 1re partie : le symbole des Apôtres 4. La « folle du logis », dans son monde d’absence, d’utopie et de fantasme… La pédagogie a toujours ses bonnes raisons pour détruire les systèmes en place : - au lieu d’élever les esprits, on trivialise les concepts ; - au lieu de véhiculer en l’enrichissant une Tradition doctrinale et culturelle, on la gauchit par le biais de modifications savamment dosées. Cette néo-pseudo-pédagogie comme l’imagination débridée, « Maîtresse d’erreur et de fausseté », « folle du logis », « se plaît : - à faire la folle » - et à dérégler la raison humaine pour l’entraîner dans le monde de l’absence et du fantasme…
1re partie : le symbole des Apôtres 5. Conclusion… 1ER Cahier 1re partie : le symbole des Apôtres 5. Conclusion… Le chanoine Boyer s’en remet sans cesse à l’idée toute profane de « progrès » : « Ce manuel n’est pas parfait. Il semble meilleur que le précédent, et [il] est certainement moins bien que celui ou ceux qui lui succéderont ». Mais le véritable progrès n’est-il pas celui qui va de plus en plus profond au sein de la connaissance de Dieu ? Et ne s’en remettra-t-on pas plus sagement, - plutôt qu’à la faillibilité des simplifications humaines, - à l’infaillibilité de la Grâce qui illumine en nos cœurs la doctrine ?
2E Cahier Analyse critique 1. du texte de 1947 2e partie : des Devoirs que nous devons pratiquer, - objet de la vertu de Charité 1. Une structure évanescente… 2. Naissance de la langue de bois… 3. De la subjectivité envahissante à la disparition de toute objectivité… 4. « Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant… » 5. « Ceux-là suivent l’Agneau partout où Il va… » 6. « Le 1er mensonge est de ne pas croire en l’homme… » 7. Conclusions…
2E Cahier 2e partie : Commandements, péchés et vertus 1. Une structure évanescente… Avez-vous parlé de Salut, de Baptême, de Croire et de Commandements ? Ne vaut-il pas mieux parler d’exemple, de grand modèle… à imiter ? bref restons positifs ! Les articulations essentielles qui font le lien disparaissent dans l’édition de 1947 au profit d’une question - absente des anciens Catéchismes - dont la tonalité pélagienne met l’accent sur l’exemple moral du Christ, - sans aucune allusion à Son sacrifice rédempteur, - ni aucun lien marqué entre la foi en la Doctrine et la pratique des Préceptes. Les Commandements de Dieu “ne défendent que le péché, et ne commandent que la vertu”. Mais pourquoi parlez-vous de péché et de vertu ? Ce chaînon essentiel manque dans le Catéchisme de 1947, dissolvant totalement ce rapport d’« immédiateté à Dieu » qui, par le Premier Commandement, caractérise et fonde les Vertus théologales : d’où une impression de linéarité lâche, simplement énumérative. L’Épouse du Christ, la sainte Église a reçu et reçoit de Jésus-Christ (Roi, Prophète & Prêtre) un triple pouvoir : Régir, Enseigner & Sanctifier. L’introduction des Commandements de l’Église, quant à elle, est purement accidentelle et sans aucune justification autre que, ici encore, la caution morale de Jésus-Christ… alors que les anciens Catéchismes nous rapprochaient de la littéralité scripturaire (du devoir), loin de la revendication “syndicale” (du droit).
2E Cahier 2e partie : Commandements, péchés et vertus 2. Naissance de la langue de bois… Causes ! effets ! encore ce langage néo-scolastique !!! Cette gênante absence de rigueur se retrouve dans le flou de l’expression, souvent vague, voire tautologique : - « Une vertu surnaturelle est une vertu que Dieu nous donne avec la vie surnaturelle » ; - « Il faut aimer Dieu parce qu’il est un Père infiniment bon, en un mot parce qu’il est le Bon Dieu »… « Avec la hache et la cognée ils ont tout renversé. Ils ont mis le feu à Votre sanctuaire… » L’expulsion des données théologiques des termes propres qui en sont porteurs se retrouve dans telle réponse qui sonne creux. Faire disparaître « mystères » et « vertus », c’est : - faire bon marché et de la théologie sacramentelle et de la théologie morale ; - réduire une définition explicative à une évidence, voire une lapalissade… À l’universel, un nominal… une personne enfin ! Finalement un personnalisme ? D’une manière générale l’abstrait le cède au concret, le théologique à l’empirique… Nous glissons du Catéchisme au portrait, à l’essai sur les caractères, à une psychologie dévertébrée… et ceci est d’autant plus flagrant qu’à chacun des péchés n’est plus associée la vertu correspondante…
2E Cahier 2e partie : Commandements, péchés et vertus 3. De la subjectivité envahissante à la disparition de toute objectivité… Affirmer ? Non ! « Voici que tu as été guéri ; ne pèche plus désormais, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire » (Joan. 5, 14). La mise en forme des questions préfère le mode subjectif, conditionnel à la clarté objective et doctrinale - de la définition traditionnelle - ou de l’assertion scripturaire… Suggérer ? Oui ! « Les scribes et les pharisiens disaient cela pour tenter Jésus afin de pouvoir l’accuser » (Joan. 8, 6). Le lexique théologique glisse à la psychologie… Bénir-maudir ? Non ! « Venez, les bénis de mon Père… Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger… » (Matth. 25, 31-46). Le mal est en général dédramatisé, voire oblitéré… Les définitions mêmes du péché (« Qu’est-ce que le péché ? »), celle du péché originel (« Qu’est-ce que le péché originel ? »), et sa distinction avec le péché actuel (« Qu’est-ce que le péché actuel ? ») - sont totalement omises en 1947. Contredire ? Oui ! “Il est interdit d’interdire !” ou l’antilogie reine. - À l’incitation coercitive se substitue une confiance diffuse en la bonne volonté ; - et à l’obligation, l’imitation…
2E Cahier 2e partie : Commandements, péchés et vertus 4. « Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant… » 1. Les vertus théologales humiliées… Sont occultés : - « Dieu est la vérité même » ; - « les motifs de l’espérance chrétienne sont la Toute- Puissance et la bonté de Dieu » ; - on doit l’aimer « pour lui-même et par-dessus toutes choses »… 2. La vertu de Foi aveugle… - Est escamotée la nécessaire révélation pour « une connaissance suffisante [et certaine] de Dieu, de nous-mêmes et de nos devoirs » ; - À l’acte de foi dans « les vérités que Dieu a révélées, parce qu’Il est la vérité même, et qu’Il ne peut ni se tromper, ni nous tromper » - répond à droite : « il est raisonnable de croire les vérités révélées par Jésus-Christ, car les prophéties et les miracles de Notre-Seigneur sont la preuve très certaine qu’il a dit la vérité » (q. 301)… L’autosuggestion suffit-elle à ancrer dans la vérité ??? 3. La vertu d’Espérance inhibée… Abstraction totale du rapport - au « salut et [à] la bonté de Dieu » [désespoir], - ainsi qu’à Sa « miséricorde » [présomption]… 4. La vertu de Charité froide comme la glace… Disparition de - l’« infinie perfection », - de l’essence « souverainement fidèle », « souverainement aimable » de Dieu, - de sa « gloire », - et sa souveraineté absolue… 5. Eschatologie, propitiation & tribunal de la pénitence aux abonnés absents… Omission de tout ce qui concerne - l’eschatologie, - l’intercession par la prière pour le repos des âmes, - le sacrement de pénitence sans lequel « il est difficile de vivre chrétiennement »…
2E Cahier 2e partie : Commandements, péchés et vertus 5. « Ceux-là suivent l’Agneau partout où Il va… » La mise au goût du jour élimine la piété traditionnelle – aux reliques des Saints, – à la Croix. Quant à la hiérarchie : – tant céleste (Marie Reine du Ciel, les Saints nos intercesseurs), – qu’ecclésiastique (le rappel des grâces demandées aux Quatre-Temps pour les Ordinations) – ou simplement sociale (les devoirs réciproques des supérieurs et des inférieurs), la hiérarchie donc cède la place à un couplet sur : – la patrie, – le devoir électoral, – les devoirs envers les hommes des pays étrangers qui semble plutôt relever du manuel d’instruction civique et républicaine que du Catéchisme, tant toute idée de transcendance en est exclue.
2E Cahier 2e partie : Commandements, péchés et vertus 6. « Le 1er mensonge est de ne pas croire en l’homme… » Une fois encore, c’est par une trace de ce pélagianisme latent, que disparaissent : – L’expression de « saint Sacrifice de la Messe », - remplacée simplement à droite par « sainte Messe » ou même par « Messe » ; – le rappel de la définition du péché originel, – et celui de la motion de la grâce du Saint-Esprit : « Une vertu est surnaturelle lorsqu’elle est inspirée par la grâce du Saint-Esprit et pratiquée par des motifs tirés de la foi ». Dans le même esprit, on remarque : – qu’au mot « Dieu » à gauche, - s’est substitué celui de « Jésus-Christ » dans la définition de la foi, et dans les raisons que nous devons croire ; – que l’insistance, à gauche, sur le rôle de modèle du Christ n’est jamais associé à droite à Son Sacrifice rédempteur sur la Croix, et ceci en contradiction flagrante avec l’Écriture et les Pères.
2e partie : Commandements, péchés et vertus 7. Conclusions… 2E Cahier 2e partie : Commandements, péchés et vertus 7. Conclusions… Faute de cette exacte et éclairante construction, l’édifice du Catéchisme de 1947 apparaît : - fragile, - oscillant entre - une apparente fidélité à l’essentiel du dogme, - et la tentation d’une ouverture (certes timide encore) à tous les vents de la nouveauté… - Aussi l’affaiblissement de la transcendance, - la psychologie envahissante - et le relativisme du Précepte et de l’expression… entraînant le flou dans l’interprétation, deviennent l’absence du pain quotidien (Am. 8, 11-12)… - La comparaison des deux versions est, ici encore, éloquente, - et l’étude du langage utilisé y est tout aussi révélatrice d’un mouvement irréversible qui aboutira à la destruction même, de l’intérieur, de l’enseignement catéchétique.
3E Cahier Analyse critique 1. du texte de 1947 3e partie : des Moyens que Dieu a établis pour nous sanctifier, - objet de la vertu d’Espérance 1. Construction et structure de 1947 : zéro pointé !… 2. L’essor de la langue de bois… Toujours et encore le mot devenu un jouet ! A. Le mystère de la Rédemption ou du Rachat hypothéqué… B. Le signe sacré de la grâce de notre Rédemption banalisé…
3E Cahier 3e partie : la Grâce, la Prière et les Sacrements 1. Construction et structure de 1947 : zéro pointé !… De la lumière de grâce à l’accomplissement de la Loi et des Prophètes… Les expressions « observer les Commandements… éviter… et mériter… » sont remplacées à droite par [LE] « vivre chrétiennement et parvenir au ciel », expressions plus floues qui ici dissolvent singulièrement la solide armature… Pélagianisme et arianisme ne sont jamais très loin… L’expression « pouvons-nous par nos propres forces » (qui souligne notre impuissance) est ici oblitérée par un silence pudique et “coupable” en 1947 : - mais « la grâce » est-elle celle de Jésus-Christ… - ou alors serait-elle « la grâce de Dieu » sans lien direct avec Jésus- Christ, la séparation de Jésus-Christ et de la divinité étant peut-être réelle (tendance à l’arianisme) ? De la lumière de grâce au signe visible de la grâce invisible de Dieu : les Sacrements… À gauche, le terme de « Sacrement » ne tarde pas à intervenir, rendant immédiatement visible l’architecture de la troisième partie, - tandis qu’à droite s’y substitue le seul baptême… De la vraie vie et de la vraie mort… Et si on en parlait ! La distinction entre « Sacrements des morts » et « Sacrements des vivants » s’est totalement évaporée en 1947. « Une vertu sans les autres est tout à fait nulle ou imparfaite » affirme saint Grégoire… La liaison des Sacrements aux Commandements, avec un opportun rappel des trois Vertus théologales, est soulignée de loin en loin dans les anciens Catéchismes… omise à droite pour le sacrement de Pénitence et d’Eucharistie… Des Sacrements à la foi au Credo… « Tout est devenu nouveau » (II Cor. 5, 17)… … l’appel au “kérygme” s’est substitué à l’exigence de la vérité théologique et ontologique… Des Sacrements avec foi & obéissance… … omission… omission… En 1947, l’ensemble est beaucoup moins nettement structuré, pour la plupart simplement énumératif, et par là même, d’un simple point de vue pédagogique, beaucoup moins efficace.
3E Cahier 3e partie : la Grâce, la Prière et les Sacrements 2. L’essor de la langue de bois… (suite) Toujours et encore le mot devenu un jouet ! Symptôme d’une intolérance allergique certaine. - au substantif (=définition) est donnée une préférence marquée pour le verbe, empirique (« la prière » / « prier »)… - omission de termes consacrés par l’usage (« suppléer » / « remplacé »… « offrir le saint Sacrifice de la Messe » / « dire la Messe »… - prédilection pour les expressions à contenu ‘dogmatique’ flou (« grâce sanctifiante » / « vie surnaturelle »)…
3E Cahier 3e partie : la Grâce, la Prière et les Sacrements 2. L’essor de la langue de bois… (suite) A. Le mystère de la Rédemption ou du Rachat hypothéqué… Le terme le plus touché est ici celui de mérites : - « mérites de Notre-Seigneur Jésus-Christ » (la grâce « accordée par pure bonté et en vue des mérites de Jésus-Christ pour nous aider… » / omis) - ou ceux qu’il nous convient d’acquérir (« mériter le ciel » / « parvenir au ciel »)… Omission qui contient en quelque sorte toutes les autres : 1. Transcendance divine avec Sa puissance et Sa gloire, aux abonnés absents (théologie dogmatique) ! Que Dieu se révèle et agisse avec puissance : inimaginable… Omission de l’effet de « la toute-puissance de Dieu » qui rend possible la transsubstantiation… Sortir des limites de la raison et des lois de la nature : impensable… Disparition du mot de « miracle »…
3E Cahier 3e partie : la Grâce, la Prière et les Sacrements 2. L’essor de la langue de bois… (suite) A. Le mystère de la Rédemption ou du Rachat hypothéqué… : 2. Corollaire moral : Appel “très silencieux” à la sainteté (théologie morale) ! « Je suis le Seigneur votre Dieu ; soyez saints parce que Je suis saint. » (Lev. 11, 44)… L’action de « sanctifier », avec son achèvement la sainteté, s’efface… Mais restons les pieds sur terre… L’action d’« élever notre âme vers Dieu » (qui définit la prière et explique l’incipit du « Pater ») est platement remplacée à droite par « Prier c’est parler à Dieu »… « On parlera de la magnificence glorieuse de votre sainteté » (Ps. 144, 5)… Commentaire de « la prière du Seigneur » réduit en note à droite, exprimé en une paraphrase privée ici encore de toute magnificence, son objet… « Venez, les bénis de Mon Père… Retirez-vous de Moi, maudits… » (Matth. 25, 31-46)… Très nette dédramatisation de la notion de péché. L’expression de « péché mortel », semble faire peur… « Malheur à vous, qui dites que le mal est bien… qui changez les ténèbres en lumière… l’amertume en douceur » (Is. 5, 20 ; Mich. 3, 2…)… La terminologie entourant le péché est adoucie (… la dette retenue ou remise laisse la place à la tonalité plus affective du verbe pardonner…)… « Malheur à vous, qui êtes sages à vos propres yeux, et qui êtes prudents selon vous-mêmes » (Is. 5, 21)… On n’ose plus, en 1947, être aussi ouvertement exigeant sur le plan moral…
3E Cahier 3e partie : la Grâce, la Prière et les Sacrements 2. L’essor de la langue de bois… (suite) A. Le mystère de la Rédemption ou du Rachat hypothéqué… : 3. Résurrection glorieuse ou « Jérusalem nouvelle descendue du Ciel, prête comme une Épouse qui s’est parée pour son Époux » (Apoc. 21, 2)… chez monsieur le maire (Eschatologie déchue) ! Eschatologie, honni soit qui mal y pense… et le Pater est dénaturé… La leçon sur la Prière, et l’explication du Pater, la colonne de gauche met très nettement l’accent sur la vie future… La terminologie des fins dernières est évitée… Oubli… Oubli… Oubli… « Jésus-Christ » perd son titre de « Notre-Seigneur »… le mot de « mystère » est écarté… la Messe n’est plus offerte mais « dite »… « L’homme mangea le pain des anges… »… Le chapitre consacré à l’Eucharistie est notoirement caractérisé par de graves omissions (« transsubstantiation »… « espèces » / « apparences »… « représenter » / « rappeler »…)… L’imprécision et le silence rendent possibles toutes sortes d’abus…
3E Cahier 3e partie : la Grâce, la Prière et les Sacrements 2. L’essor de la langue de bois… (suite) B. Le signe sacré de la grâce de notre Rédemption banalisé… En 1947, la théologie des Sacrements subit un net amoindrissement - du côté de leur causalité (leur institution par Notre-Seigneur) - et du côté de leur finalité (leur fonction de moyens de salut). Le Christ pourtant n’a-t-Il pas institué les Sacrements ? Le fait et les circonstances de l’institution des Sacrements par le Christ, - en 1947, il est omis pour le Baptême, l’Extrême-Onction et même l’Ordre… « … pour nous aider à faire notre salut… nous montrer qu’Il veut être la nourriture de nos âmes… et nous témoigner l’excès de son amour ». 1947 élimine promptement les causes finales… Mais est-ce vraiment « nécessité » tout cette démonstration “de force” ? L’idée de « nécessité » a tendance à disparaître, la colonne de droite manifestant une visible allergie à ce terme, à la fois trop scolastique et trop coercitif… « Vertu, effet, formule… » encore du verbiage post-tridentin, préconciliaire, néo-scolastique. Y aurait-il en 1947 la peur d’affirmer une Théologie du Verbe ? En tout état de cause, les termes essentiels s’effacent (« vertu » des Sacrements… « Quel est l’effet de la Contrition parfaite ? »)… Non, non, et non, le Catéchisme ne sera pas un Manuel de piété ! En 1947, toutes les définitions secondaires ont été jugées superflues (pourtant elles éclairaient utilement la piété du fidèle, et faisaient du Catéchisme, outre un recueil doctrinal, un précieux Manuel de conduite chrétienne).
Analyse critique 2. Historicité du Catéchisme : Faut-il être simplet ou naïf pour adopter l’édition de 1947 ? 1. L’origine des “transformations” : de l’édition de 1937 à celle de 1947. Formules traditionnelles apparemment conservées. L’édition de 1937 prépare la « nouvelle édition » de 1947. 1937, le marchepied de 1947, en toute ingratitude, comme il se doit aujourd’hui. 2. Le trésor des Catéchismes diocésains avant Le Trésor…
Analyse critique 3. Brève histoire du Catéchisme diocésain, au regard des “variations” de la Catéchèse “nouvelle”. 1. Le Mouvement catéchétique contre l’unique Catéchisme diocésain en ses Trésors (brève histoire des éditions de Catéchismes). A) De la Didachè à la Renaissance carolingienne… B) De Charlemagne et l’école chrétienne à la fin du Moyen Âge… C) Du début de l’époque moderne à celui de l’époque contemporaine : l’initiative du Concile de Trente… D) De la révolution “française” au Concile Vatican II. La révolution “française” considérée comme étant le début de l’époque contemporaine. 2. Retour sur le Mouvement catéchétique “nouveau”… A) L’arbre cache toujours la forêt… B) Et derrière l’arbre, la jungle de Mowgli… ou l’Émile et “l’art de former les hommes” (1762). 3. Après “la Révolution copernicienne”, la Terreur… A) Anti-intellectualisme… B) Un peu d’histoire… C) Catholicisme libéral et Modernisme… D) L’Aigle de Meaux à l’œuvre et à l’épreuve.
Analyse critique 3. de la méthode de 1947 1re partie : le symbole des Apôtres