Epiphanie Quelle nourriture spirituelle nous présente cette fête? Ce gâteau rond et doré en forme de soleil, cette galette dégustée au dessert nous rappelle que Jésus, comme le soleil est lumière pour le monde. Quelle nourriture spirituelle nous présente cette fête?
Lecture du livre du prophète Isaïe (Is 60, 1-6) Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Voici que les ténèbres couvrent la terre, et la nuée obscure couvre les peuples. Mais sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. Lève les yeux alentour, et regarde : tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ; Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi, vers toi viendront les richesses des nations. En grand nombre, des chameaux t’envahiront, Tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens ; ils annonceront les exploits du Seigneur. « Il est maintenant révélé que les nations sont associées au même héritage, au partage de la même promesse » (Ep 3, 2-3a.5-6) Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Epiphanie étymologie = manifestation En Jésus, manifestation de Dieu à toute l’humanité Première lecture: du livre du prophète Isaïe Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Voici que les ténèbres couvrent la terre, et la nuée obscure couvre les peuples. Mais sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. Lève les yeux alentour, et regarde : tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sont portées sur la hanche. Alors tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera. Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi, vers toi viendront les richesses des nations. En grand nombre, des chameaux t’envahiront, de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha. Tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens ; ils annonceront les exploits du Seigneur. – Parole du Seigneur. Le Temple de Jérusalem venait d’être reconstruit et les ors des façades rayonnaient de toute leur splendeur ! La lumière du Christ s’est levée dans les ténèbres (Noël) et cette bonne nouvelle est offerte à toutes les nations. Lever les yeux vers le ciel c’est se brancher spirituellement sur Dieu avec son cœur, dans son intériorité (= prière). Alors on verra la lumière et on sera radieux. Dans cette immense caravane sont déjà présents les Mages venus d’Orient et à leur suite, l’immense caravane de la foule des croyants en marche vers la Jérusalem céleste. Ainsi se réalise la promesse faite à Abraham d’une descendance innombrable.
Deuxième lecture: St Paul (Ep 3, 2-3a.5-6) Ce mystère /…/a été révélé maintenant /…/ que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile. Le mot « mystère » désigne le dessein fondamental de Dieu qui est de rassembler toute l’humanité, juifs et païens, en un seul peuple en supprimant le mur de la haine qui séparait les uns et les autres. Le Corps dont nous parle Paul, est le Royaume de Dieu qui rassemble tous les hommes de tous les temps dans la personne de Jésus. L’Eglise est le signe de la présence de ce royaume au milieu des hommes d’aujourd’hui. L’universalisme du message divin, pressenti dans la première lecture est clairement manifesté ici. C’est de cet universalisme dont les baptisés ont à être les témoins.
Les mages: pas des rois mais des sages scrutant le « ciel » (le divin) Evangile selon saint Matthieu (2, 1 – 12) Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. «Ils lui répondirent : À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Après avoir entendu le roi, ils partirent. Les mages: pas des rois mais des sages scrutant le « ciel » (le divin) Regardant vers l’est d’où se lève le soleil, les mages ont vu poindre l’aurore d’un nouveau jour, celui du salut. Hérode a besoin d’étrangers pour apprendre ce qui se passe à deux pas de chez lui. Il craint pour son pouvoir parce que les Ecritures annoncent que de Bethléem (la « maison du pain » cfr eucharistie) sortira un berger qui mènera le peuple comme le roi David. Matthieu s’adresse à des chrétiens venus du judaïsme qui connaissaient par cœur les textes du premier testament. Il utilise largement ces textes soit par des citations explicites, soit par des allusions. Ainsi la citation des versets 5 & 6 est tirée du livre du prophète Michée. L’étoile fait référence à Nb 24,17: « Un astre issu de Jacob devient chef ». Conclusion de St Ambroise: « Le Christ est l’étoile, car une étoile s’élèvera de Jacob et un homme surgira d’Israël. »
Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. Ces prestigieux sages révèrent un enfant fragile et non la force et la puissance. Ils offrent des présents qui manifestent l’identité de ce nouveau-né: l’or représente la royauté, l’encens la divinité. L’évangéliste ajoute la myrrhe. C’est un parfum utilisé pour embaumer les corps après la mort… Noël annonce Pâques. Pour nous montrer que Jésus est le nouveau Moïse, l’évangéliste nous dit que Jésus va échapper à celui qui voulait sa mort comme Moïse avait échappé à la mort voulue par le Pharaon. Du coup il nous dit que les mages repartent par un autre chemin.
L’or, l’encens et la myrrhe: des symboles Au VIe siècle, saint Grégoire le Grand, dans son Homélie X sur l'Épiphanie, écrit: « Les mages proclament, par leurs présents symboliques, qui est celui qu'ils adorent. Voici l'or: c'est un roi; voici l'encens: c'est un Dieu; voici la myrrhe: c'est un mortel. » Mais il ajoute: « On peut aussi comprendre différemment l'or, l'encens et la myrrhe. L'or symbolise la sagesse, comme l'atteste Salomon: “Un trésor désirable repose dans la bouche du sage.” L'encens brûlé en l'honneur de Dieu désigne la puissance de la prière, ainsi qu'en témoigne le psalmiste: “Que ma prière s'élève devant ta face comme l'encens.” La myrrhe figure la mortification de notre chair; aussi la sainte Église dit-elle, à propos de ses serviteurs combattant pour Dieu jusqu'à la mort: “Mes mains ont distillé la myrrhe.” » Plus près de nous, Karl Rahner, dans une très belle méditation sur l'Épiphanie, voit dans ces présents non des images du mystère de l'Enfant divin, mais les signes du don que nous lui faisons de nous-mêmes. Pour lui, l'or évoque notre amour, l'encens notre nostalgie et la myrrhe nos souffrances.
Ecoute empathique, spirituelle Les mages ont levé les yeux vers le ciel Est-ce que j’élève mon regard ou bien ne vois-je que l’obscurité environnante dont je dois me distraire en mettant des lumières artificielles (cadeaux, nourriture, achats, …)? Suis-je un chercheur de Dieu et du sens de la vie ou bien suis-je juste à la recherche de mes plaisirs? Les mages ont marché longtemps, dans la nuit, parce qu’ils ont vu une étoile. Est-ce que je cherche chaque jour l’étoile de la bonté et de la paix qui permet de découvrir le roi de l’amour, le prince de la paix? Les mages ont offert de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Vais-je rechercher ce qui a de la valeur aux yeux des hommes ou bien vais-je rechercher l’amour comme bien suprême, inaltérable comme l’or. Vais-je prendre le temps de méditer et prier ou vais-je être occupé par ce qui me procure des plaisirs plus immédiats? Vais-je honorer l’enfant qui « crèche » en moi en étant vulnérable et candide ou bien est-ce que je veux me montrer grand et fort pour cacher ma fragilité? Les mages sont repartis par un autre chemin. Est-ce que je me sens invité à prendre un autre chemin, celui de la lumière de l’Evangile?