Pourquoi ces personnes n'auraient-elles pas le droit d'adopter ? Souvent, les personnes qui sont contre, ont des arguments du type : « L'enfant deviendra lgbt à son tour à cause du mauvais exemple que lui donne ses parents. », « L'enfant vivra une vie difficile, perturbée, confuse. A cause de ses parents. » ou encore : « Il ne saura pas qui est son papa ou sa maman. » Voici les témoignages d'enfants ayant été élevés par des couples lgbt : Source : http://www.lesinrocks.com/2013/02/04/actualite/enfants- dhomos-temoignages-11351406/ Louise, 27 ans, son père et ses deux mères.
Peux-tu nous raconter en quelques mots ton histoire familiale ? « Mes deux mamans sont en couple depuis 1980. Elles souhaitaient avoir un enfant et ont demandé à un de leur amis, Gérard, s’il voulait être le géniteur. Il a accepté en accord avec sa femme, avec qui il avait déjà trois enfants. J’ai toujours su que c’était mon père biologique, mais il n’avait pas de rôle parental. Il n’y a jamais eu d’ambiguïté. Je considère ses enfants comme des frères et sœurs, même si on n’a pas grandi ensemble. Ils ont toujours connu la situation et ça se passait très bien. C’est un peu comme une famille recomposée après un divorce. On se retrouve toutes les années pour les vacances et aussi lors des fêtes de Noël. Lorsque tu étais plus jeune, as-tu été victime de remarques homophobes ? Je n’ai jamais eu de retour négatif sur le fait que mes parents soient homosexuels. Même à l’école, il n’y avait pas de gêne chez mes camarades, donc je ne me suis jamais posé plus de questions que ça sur la “normalité” de ma situation.
Te souviens-tu des difficultés qu’on pu rencontrer tes deux mères dans la vie quotidienne ? Sybille est ma mère biologique, mais elle a toujours été considérée comme une mère célibataire. Lorsque j’ai eu 10 ans et que je suis rentrée en sixième, Gérard m’a reconnu officiellement. En fait, ma mère ne voulait pas avoir à mettre “de père inconnu” sur le cahier de correspondance. J’attends avec impatience le jour où un enfant pourra inscrire deux prénoms de mères sur ce carnet. Nane n’a jamais eu de problème pour être reconnue comme ma mère par les professeurs, ou les autres parents d’élèves. Au contraire, Sybille et Nane faisaient toutes les deux partie de l’association des parents d’élèves. Par contre, juridiquement, Nane n’avait aucun pouvoir. Elle ne pouvait pas signer une autorisation d’hospitalisation, ce sont de petits détails mais je pense que ce fut difficile à vivre pour elle. Que penses-tu des manifestations et des polémiques autour du mariage pour tous ? Quand j’entends les opposants, j’ai l’impression que nous,venons de débarquer.
C’est vers mes 11 ans que mes parents m’ont expliqué la situation que j’ai tout de suite accepté. Aujourd’hui, en raison de mes études, je vis chez lui avec son compagnon à Paris. Je le considère comme un beau-père. Je ne sais pas pourquoi on dit que ces situations peuvent troubler l’enfant, moi je n’ai jamais été déstabilisé. Il faut arrêter d’imaginer qu’on a eu une enfance difficile. Lorsque tu étais plus jeune, as-tu été victime de remarques homophobes ? Je suis allé dans une école catholique, mais je n’ai jamais fait face à des problèmes d’homophobie. C’est vrai que peu de gens le savaient parmi mes camarades, sauf mes amis proches. Au final, avoir un père gay est plus un atout qu’un handicap car j’ai une histoire singulière par rapport aux autres enfants de divorcés. Dans la rue, mon père est assez pudique donc même quand je me balade avec eux, je ne sens jamais de jugement où d’agressivité de la part des gens.
Que penses-tu des manifestations et des polémiques autour du mariage pour tous ? Je ne m’y intéresse pas plus que ça, mais je suis allé manifester le 27 janvier. C’était la première fois que je descendais dans la rue, je voulais défendre les droits de mon père. Il faut que les enfants de familles homoparentales se fassent entendre, pour crier à la face du monde qu’on est tous normaux et qu’on a toujours été heureux de notre situation. Il y a trop de fantasme autour de nous. Comme vous pouvez le constater, ces jeunes personnes n'ont aucun mal à parler de leurs parents lgbt, Ils sont même fiers. Cela n'a en aucun cas affecté leur enfance ou perturbé leur orientation sexuelle. Alors pourquoi interdire le droit d'adoption à tous ces couples ? Il y a plus de 400 000 enfants orphelins dans le monde entier mais peu d'entre eux sont adoptés. En France, ( en 2015 ) on compte moins de 1000 adoptions à l'étranger. Et seul un tiers des 2000 orphelins de France sont en vue d'adoption. Toutes ces personnes qui prétendent vouloir le bien de l'enfant en étant contre se contredisent elles-mêmes. Un enfant a juste besoin d'amour,
d'une famille aimante et d'un foyer chaleureux d'une famille aimante et d'un foyer chaleureux. Tous ces enfants ne rêvent que d'une chose : avoir une famille qui les aime. Il y a là dehors des milliers de couples lgbt qui aimeraient adopter un enfant mais ne peuvent pas à cause de tous ces gens homophobes qui sont si peu ouverts d'esprit et qui ont peur de l'inconnu. Ce n'est certes pas une normalité, mais nous ne pouvons pas empêcher deux personnes de s'aimer. Laissons-les adopter des enfants, vivons en paix comme autrefois. Et puis sincèrement, en quoi cela dérange autant ? Qu'ont-ils fait de mal ? Cela existe depuis plusieurs siècles et ce n'est pas prêt de s’arrêter. Fin.