La poésie Pablo Neruda Par Nanou et Stan
La poésie vint me chercher. Et ce fut à cet âge… La poésie vint me chercher.
Je ne sais pas, je ne sais d’où elle surgit, de l’hiver ou du fleuve.
Je ne sais ni comment ni quand, non, ce n’étaient pas des voix, ce n’étaient pas des mots, ni le silence:
d’une rue elle me hélait, des branches de la nuit, soudain parmi les autres, parmi des feux violents ou dans le retour solitaire, sans visage elle était là et me touchait.
Je ne savais que dire, ma bouche ne savait pas nommer, mes yeux étaient aveugles, et quelque chose cognait dans mon âme, fièvre ou ailes perdues, je me formai seul peu à peu, déchiffrant cette brûlure,
et j’écrivis la première ligne confuse, confuse, sans corps, pure ânerie, pur savoir de celui-là qui ne sait rien,
et je vis tout à coup le ciel égrené et ouvert, des planètes, des plantations vibrantes, l’ombre perforée, criblée de flèches, de feu et de fleurs, la nuit qui roule et qui écrase, l’univers.
Et moi, infime créature, grisé par le grand vide constellé, à l’instar, à l’image du mystère, je me sentis pure partie de l’abîme, je roulai avec les étoiles, mon cœur se dénoua dans le vent.
Pablo Neruda, nom de plume de Ricardo Eliécer Neftalí Reyes Basoalto, est un poète, écrivain, diplomate, homme politique et penseur chilien, né le 12 juillet 1904 à Parral (province de Linares, Chili), mort le 23 septembre 1973 à Santiago du Chili. Il est considéré comme l'un des quatre grands de la poésie chilienne (avec Gabriela Mistral, Pablo de Rokha et Vicente Huidobro). Le poète est officiellement décédé d'un cancer de la prostate à la clinique Santa Maria (es) de Santiago. Cependant, à la suite de témoignages convergents (dont celui de Manuel Araya, jeune militant désigné par le Parti communiste chilien comme chauffeur, garde du corps et secrétaire de Neruda) soutenant que Neruda a été assassiné par injection létale à la veille de son exil pour le Mexique afin de l'empêcher de témoigner des crimes du régime du général Pinochet, le parti communiste chilien demande le 2 juin 2011 l'ouverture d'une enquête pour déterminer les conditions exactes de sa mort. L'exhumation des restes de Pablo Neruda est entreprise le 8 avril 2013 sous l'autorité du juge Mario Carroza, qui travaille à des enquêtes sur des morts suspectes, notamment celle de l'ancien président chilien Eduardo Frei Montalva : Eugenio Berríos (en), biochimiste chilien travaillant pour la DINA pendant le régime de Pinochet, est ainsi fortement suspecté de complicité d'assassinat en tant que concepteur de poisons sophistiqués. Mais le 8 novembre 2013, le groupe d'experts internationaux écarte l'hypothèse de l'empoisonnement, sans que le dossier judiciaire soit refermé. Deux ans plus tard néanmoins, le gouvernement chilien reconnaît la possibilité que Neruda ait pu être empoisonné ……./……...
En 1974, l'autobiographie de Neruda Confieso que he vivido, J'avoue que j'ai vécu, paraît à titre posthume. Extrait : « Je veux vivre dans un pays où il n'y ait pas d'excommuniés. Je veux vivre dans un monde où les êtres soient seulement humains, sans autres titres que celui-ci, sans être obsédés par une règle, par un mot, par une étiquette. Je veux qu'on puisse entrer dans toutes les églises, dans toutes les imprimeries. Je veux qu'on n'attende plus jamais personne à la porte d'un hôtel de ville pour l'arrêter, pour l'expulser. Je veux que tous entrent et sortent en souriant de la mairie. Je ne veux plus que quiconque fuie en gondole, que quiconque soit poursuivi par des motos. Je veux que l'immense majorité, la seule majorité : tout le monde, puisse parler, lire, écouter, s'épanouir. » http://www.nanouetstan226.fr Nanou et Stan le 20/09/2018