LE DEVOIR D'AMOUR Diaporama de Jacky Questel

"Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi : que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu'ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m'as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, pour qu'ils soient un comme nous sommes un : moi en eux, et toi en moi. Que leur unité soit parfaite. Ainsi, le monde saura que tu m'as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m'as aimé." Jean 17, 20-23

Comme vous tous, j’ai entendu, lu ou médité ce texte bien des fois. Et pourtant, aujourd’hui, il me parle différemment ! Jésus a dit ailleurs : lorsque je serai élevé de terre, j’attirerai tout à moi. Il a dit aussi : Ce sang sera versé pour la multitude. Et les exégètes s’accordent à dire que la multitude, c’est tous les hommes. Donc, Jésus est bien venu pour tous, et entraîner à sa suite, dans son domaine, tous les hommes. Il semble donc ne pas faire de différence entre croyants et incroyants, car tous fils d’un même Père.

Or, dans le texte d’aujourd’hui, il nous parle expressément, exclusivement, de ceux qui croiront en lui. Pour une fois, cela m’a frappé, m’a poussé à relire la suite du texte sous cette nouvelle optique. J’avais souvent réfléchi sur le temps qu’il emploie dans la phrase : je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée… J’en concluais que notre gloire, déjà ici-bas, c’est notre certitude : Dieu nous aime ! Seulement, si je ne m’arrête pas sur cette phrase mais enchaîne sur la suite, les choses se précisent : pour qu’ils soient un comme nous sommes un.

Je pourrais même dire que les choses se compliquent ! Notre gloire, c’est notre unité, notre unité entre nous. Entre nous, c’est-à-dire avec notre voisin si irascible, avec la tante Amélie qui est en maison de retraite et que nous n’avons pas le temps d’aller voir, avec le petit Mohamed qui n’arrive pas à faire ces devoirs et que, ma foi, je ne puis tout de même pas prendre en charge ! Mais peut-être, surtout, sans doute, avec les membres de notre communauté paroissiale : un tel dont je me moque si facilement parce qu’il chante faux, une telle qui vient à messe avec un tel accoutrement, ces gamines qui bavardent pendant tout l’office… Mon curé, bien sûr, qui dit les choses d’une façon… Qui fait ceci ou cela, alors que vraiment, ce n’est pas son rôle !

Alors ? Chaque fois que nous critiquons ceux que nous appelons « nos frères », nous tuons un peu de cette gloire en nous ? Cette gloire, que tu nous as donnée, il dépend donc de nous de la garder intacte ? Paul a dit que nous étions des vases d’argile remplis de la gloire de Dieu (ou quelque chose d’approchant.) Mais alors, il nous appartient de ne pas la gaspiller, cette gloire ! De ne pas la laisser s’étioler ou s’éteindre !

Donc, premier point, nous devons faire notre possible, avec nos moyens humains, mais sachant que la grâce de Dieu ne nous manquera jamais, pour conserver cette gloire, qui est don pur. Mais il y a un deuxième point : Jésus ajoute en effet : Ainsi, le monde saura que tu les as aimés comme tu m’as aimé.  Vous vous rendez compte, mais vous vous rendez compte ? Dieu nous aime du même amour qu’il aime son Fils ! Et donc, deuxième point auquel je voudrais arriver : notre force d’amour pour nos frères est force de témoignage de notre Dieu. Si nous nous aimons, le monde saura, ressentira !

Je crois que nous pouvons traduire ainsi : Dieu sera d’autant plus connu et reconnu que nous aimerons nos frères. Dieu se remet entre nos mains… Pas seulement dans l’eucharistie, mais en voulant dépendre de notre amour. Nous clamons : que ton règne vienne. Nous le récitons journellement. Mais son règne, précisément, dépend de nous !!! N’est-ce pas la plus grande preuve d’amour que puisse faire un amoureux, de s’abandonner complètement à son aimée, de la laisser maîtresse de sa destinée ?

De toute façon, n’avait-il pas déjà tout remis entre les mains des humains, en demandant à Marie si elle acceptait de porter son Fils ? Et où en serions-nous si Marie avait refusé ? Ne serait-ce qu’en reconnaissance de cette confiance et de cet abandon, ne devons-nous pas lui montrer reconnaissance et gratitude ? Si j’essaie de réaliser la force de l’amour de Dieu pour nous, j’ai le cœur qui semble se briser… Seulement moi, je l’aime jusqu’où ?

Les amoureux aiment que leur bien-aimée leur dise leur amour Les amoureux aiment que leur bien-aimée leur dise leur amour. Nous, pensons-nous à dire à Dieu que nous l’aimons ? Et quand nous le lui disons, les phrases de Saint- Jacques dansent-elles en lettres de feu dans nos cœur ? Celui qui dit qu’il aime Dieu, et qui néglige son frère, celui-là est un menteur.  Le pire, c’est que nous pouvons même nous mentir à nous-mêmes. Et j’en connais qui disent : Oh moi, j’aime Dieu de tout mon cœur, et je ne m’occupe jamais des autres ! On ne peut pas dire que je critique !  Non, peut-être, mais on ne peut pas dire non plus qu’il aime les autres ! Alors, conclusion…

Voilà un petit diaporama bien court, bien décousu, mais qui nous place en face de notre devoir d’amour. Comment allons-nous, de ce fait, modifier notre façon de voir nos frères ??? Quelles attitudes nouvelles allons-nous prendre pour aimer l’autre tout simplement ?

Enluminures de sources diverses. Texte : Jacky Musique : Alléluia, par les Moines de Solesmes Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ http://www.jackydubearn.fr/