Saint Amant La solitude « Extraits » Par Nanou et Stan
Oh que j’aime la solitude ! Que ces lieux sacrés à la nuit
Éloignés du monde et du bruit Plaisent à mon inquiétude , Éloignés du monde et du bruit Plaisent à mon inquiétude
Mon dieu que mes yeux sont contents De voir ces bois qui se trouvèrent
À la nativité du temps Et que tous les siècles rêvèrent
Être encore aussi beaux et verts Qu’aux premiers jours de l ’univers
Un gai zéphir les caresse D’un mouvement doux et flatteur
Rien que leur extrême hauteur Ne fait remarquer leur vieillesse
Et que tous les siècles révèrent, Que je trouve doux le ravage De ces fiers torrents vagabonds
Qui se précipitent par bonds Dans ce vallon vert et sauvage
La solitude n’est possible que très jeune, quand tu as devant toi tes rêves, ou très vieux, avec derrière toi tes souvenirs…..
http://www.nanouetstan226.fr Nanou et Stan le 16/11/2018 Marc-Antoine Girard, sieur de Saint-Amant, né à Grand-Quevilly le 30 septembre 1594 et mort à Paris le 29 décembre 1661, est un poète libertin, militaire et diplomate français Saint-Amant passait, auprès des connaisseurs, pour la première muse de son temps. Toujours emporté par sa fougue et son caprice, cet écrivain très original, fantasque et capricieux a touché en maître toutes les cordes de la lyre poétique. Saint-Amant avait au plus haut degré le sentiment de la poésie, pas seulement dans les satires mais par des odes, des sonnets, voire par son Moïse sauvé (1653, in-4°), longue idylle héroïque, citée à tort comme une épopée, et que Boileau a si vivement attaquée dans son Art poétique. Le combat de Moïse et de l’Égyptien, le bain de la princesse Rermuth, la comparaison de la couleuvre et de l’oiseau, etc., sont des morceaux remarquables. Après l’avoir durement critiqué dans les Satires, Boileau finit par lui rendre plus de justice dans les Réflexions de Longin. Outre le Moïse et les Œuvres poétiques (Paris ; 1629-1643-1649, 3 parties in-4°), Saint-Amant a publié : Rome ridicule, petit poème burlesque (1643, in-4°) ; Stances sur la grossesse de la reine de Pologne (1650, in-4°) ; Stances à M. Corneille sur son Imitation de Jésus-Christ (1656, in-4°) ; la Génération (1658, in-4°). Refusant de se plier aux règles édictées par Malherbe, il sombra dans l’oubli, après 1650, avec le triomphe du goût classique, avant d’être redécouvert au XIXe siècle, ce poète original est, depuis, considéré comme l’un des esprits les plus modernes de son siècle. Il inaugura le style qualifié de « burlesque ». Le succès obtenu par son ode sur la Solitude rédigée en 1619 (suite à un séjour à Belle-Île qui lui révèle des paysages tourmentés) fut tel qu’elle fut imitée, imprimée et traduite. Le reste de son œuvre se démarque clairement de la tradition académique. Le vocabulaire, le rythme et les images de ses poésies baroques comme les Saisons et les Visions, burlesques comme le Passage de Gibraltar et la Rome comique, ou épiques comme le Moïse sauvé brillent d’un éclat baroque. Élu, dès sa création en 1634, membre de l’Académie française sous l’impulsion de Faret qui l’invite à le suivre et, bien que celle-ci ne fût fondée sous l’impulsion de Richelieu qu’un an plus tard, il y est peu assidu et est donc appelé à travailler à la partie « comique » du dictionnaire (mots burlesques et grotesques). L’édition complète de ses Œuvres donnée par Livet dans la Bibliothèque elzévirienne (Paris, 1855, 2 vol. in-16) a été réimprimée par Kraus Reprint (Nendeln, 1972). Voici son poème le plus célèbre, Le Paresseux, publié en 1631 dans ses Œuvres Poétiques« http://www.nanouetstan226.fr Nanou et Stan le 16/11/2018