Silence et nuit des bois R.F. Sully Prudhomme Par Nanou et Stan
Il est plus d’un silence, il est plus d’une nuit Car chaque solitude a son propre mystère
Les bois ont donc aussi leur façon de se taire Et d’être obscurs aux yeux que le rêve y conduit
On sent dans leur silence errer l’âme du bruit Et dans la nuit filtrer des sables de lumière
Leur mystère est vivant : chaque homme à sa manière Selon ses souvenirs l’éprouve et le traduit.
La nuit des bois fait naître une aube de pensées, Et favorable au vol des strophes cadencées
Leur silence est ailé comme un oiseau qui dort.
Et le cœur des bois se donne sans effort Leur nuit rend plus profond les regards qu’on y lance
Et les aveux d’amour se font de leur silence.
Silence et nuit des bois Il est plus d’un silence, il est plus d’une nuit Car chaque solitude a son propre mystère Les bois ont donc aussi leur façon de se taire Et d’être obscurs aux yeux que le rêve y conduit On sent dans leur silence errer l’âme du bruit Et dans leur nuit filtrer des sables de lumière Leur mystère est vivant , chaque homme À sa manière Selon ses souvenirs l’éprouve et le traduit La nuit des bois fait naître une aube de pensées Et favorable au vol des strophes cadencées Leur silence est ailé comme un oiseau qui dort Et le cœur dans les bois se donne sans effort Leur nuit rend plus profonds les regards Qu’on y lance Et les aveux d’amour se font de leur silence R.F. Sully Prudhomme http://www.nanouetstan226.fr
René Armand François Prudhomme, dit Sully Prudhomme (orthographié également parfois Sully-Prudhomme1), né à Paris le 16 mars 1839 et mort à Châtenay-Malabry le 6 septembre 1907, est un poète français, premier lauréat du Prix Nobel de littérature en 1901. Biographie Fils d'un employé de commerce mort alors qu'il était encore enfant, René Armand Prudhomme, qui souhaite devenir ingénieur, fait ses études au lycée Bonaparte, mais une crise d'ophtalmie le contraint à les interrompre. Après avoir travaillé au Creusot dans les usines Schneider, il se tourne vers le droit et travaille chez un notaire. L'accueil favorable réservé à ses premiers poèmes au sein de la Conférence La Bruyère, société étudiante dont il est membre, encourage ses débuts littéraires. Son premier recueil, Stances et Poèmes (1865) est loué par Sainte-Beuve et lance sa carrière. Il renferme son poème le plus célèbre, Le Vase brisé, élégante métaphore du cœur brisé par un chagrin d'amour : …./….
…./…. Le vase où meurt cette verveine D'un coup d'éventail fut fêlé ; Le coup dut l'effleurer à peine : Aucun bruit ne l'a révélé. Mais la légère meurtrissure, Mordant le cristal chaque jour, D'une marche invisible et sûre, En a fait lentement le tour. Son eau fraîche a fui goutte à goutte, Le suc des fleurs s'est épuisé ; Personne encore ne s'en doute, N'y touchez pas, il est brisé. …./….
Souvent aussi la main qu'on aime, Effleurant le cœur, le meurtrit ; Puis le cœur se fend de lui-même, La fleur de son amour périt ; Toujours intact aux yeux du monde, Il sent croître et pleurer tout bas Sa blessure fine et profonde ; Il est brisé, n'y touchez pas. (Sully Prudhomme, Stances et Poèmes, Le Vase brisé) Nanou et Stan le 17/11/2018