Histoire de la littérature classique du 17ème siècle

Plan du cours Contexte historique Le classicisme Tragédie et comédie La poésie Le Roman La querelle des Anciens et des Modernes

I. Le contexte historique

I. Le contexte historique Introduction Un siècle sous le signe de la grandeur : Louis XIV et le classicisme La France domine l’Europe tant par les armes que par sa production littéraire et artistique codification de nombreuses règles d’écriture Codification de la langue française : Richelieu crée l’Académie française en 1634 un des premiers dictionnaires est compilé par Furetières en 1690

I. Le contexte historique 1661 : règne personnel de Louis XIV (avant : Anne d’Autriche et Mazarin) 25 premières années de règne = 4 objectifs concentrer tous les pouvoirs entre ses mains (monarchie absolue)  (Fouquet) assurer l’unité religieuse et idéologique du royaume  (Protestants et jansénistes) construire la prospérité  (routes, canaux, Versailles, mécénat) affirmer la présence française à l’extérieur. (guerres pour agrandir le territoire français)

II. Le classicisme Elaboration au cours des années 1630-1660 Rationalisme Le Beau (inspirer le respect de la cour royale = morale chrétienne) Le Vrai ( Les passions humaines, la nature humaine, l’Homme) Imitation de la nature La vraisemblance (ce qui est jugé vraisemblable par la Cour, par le public de la Cour, par le Roi. Notion très subjective) La bienséance Préceptes moraux : pudeur, morale chrétienne, non-violence sur scène Préceptes techniques : respect des mœurs et du rang des personnages mis en scène, unité de ton : la comédie ne se mélange pas à la tragédie) c. Imitation des Anciens (littérature grecque et latine) Adaptation d’œuvres antiques à l’esthétique classique

III. Tragédie et comédie Une esthétique inspirée d’Aristote (philosophe grec) Plaire et instruire La règle des trois unités (cf : Boileau, Art Poétique) Action (une seule histoire) Espace(un seul lieu) Temps (un seul jour) Fonction morale du théâtre Tragédie « purge les passions » en pleurant Comédie « corrige les mœurs » en riant

Pierre Corneille (1606-1684) Aîné d’une famille riche Etudes de droit chez les jésuites Nommé auteur officiel par Richelieu (homme politique français, bras droit de Louis XIII) Le Cid première grande « tragédie classique » Scandale : non respect des règles esthétiques qui s’imposent à l’époque Immense succès Corneille refuse d’être esclave des règles esthétiques

Pierre Corneille (1606-1684) Son œuvre Personnages politiques, nobles Dépeindre des personnages aux caractères forts Modèles de conduite de la monarchie absolue Héros cornéliens = héros qui doivent affronter des dilemmes entre amour et raison (« Dilemme cornélien ») Le Cid (1637), Cinna (1641), Polyeucte (1642)

Jean Racine (1639-1699) Orphelin à l’âge de trois ans Une solide éducation chez les Jésuites Etude du grec et du latin 1660 : Obtient une pension du roi pour écrire 1664 : Introduit à la Cour Concurrence entre lui et son aîné, Corneille Bérénice contre Tite et Bérénice Victoire incontestée de Racine

Jean Racine (1639-1699) Son œuvre Respect total de la règle des trois unités Respect de l’esthétique classique Chefs d’œuvres poétiques en alexandrins (vers de 12 syllabes) Fortes et violentes tragédies où les passions humaines sont dépeintes Une grande création, une grande productivité Andromaque (1667), Britannicus (1669), Bérénice (1670), Phèdre (1677)

Molière (1622-1673) Né Jean-Baptiste Poquelin Fils de riche marchand, nommé tapissier du roi Grandes études au collège de Clermont 1643 : fondation de l’Illustre théâtre avec les Béjart 1646-1657 : tournée dans la province 1658 : protégé de Monsieur, frère du roi

Molière (1622-1673) 1659 : installé au Petit-Bourbon par le roi, Molière abandonne complètement la tragédie 1664 : censure du Tartuffe 1673 : mort de Molière, qui jouait le Malade Imaginaire

Molière (1622-1673) Un théâtre en accord avec les règles du classicisme Critique comique des mœurs Dépeindre le Vrai Un théâtre inspiré de la Comedia dell’arte Comique de personnage Reprise des noms des personnages (Sganarelle, Scapin, etc) Mimiques

Molière (1622-1673) Œuvres principales 1659 : les Précieuses ridicules 1662 : l’Ecole des femmes 1664 : Tartuffe 1665 : Dom Juan 1666 : le Misanthrope 1668 : l’Avare 1670 : le Bourgeois gentilhomme 1671 : les Fourberies de Scapin

Jean de la Fontaine (1621-1695)

Jean de la Fontaine (1621-1695) Diplôme de droit en 1649, après avoir abandonné les études ecclésiastiques 1652 : devient maître des eaux et forêts à la mort de son père 1658-1663 : la Fontaine au service de Fouquet à qui il marquera son soutien 1664-1679 : au service de la duchesse d’Orléans et anobli 1668 : ses Fables sont dédiées au Dauphin

Jean de la Fontaine (1621-1695) 1678 : nouvelles Fables dédiées à Mme de Montespan (maîtresse du roi) 1684 : élection à l’Académie Française 1693 : dernières fables dédiées au Duc de Bourgogne

Jean de la Fontaine (1621-1695) Fables : principale œuvre poétique du classicisme Inspiration d’Esope, fabuliste grec Récits d’animaux anthropomorphes à valeur morale « Je me sers d’animaux pour instruire les hommes. »

Jean de la Fontaine (1621-1695) Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. (Le Corbeau et le Renard, l, 2) La raison du plus fort est toujours la meilleure. (Le Loup et l’Agneau, l, 10) Si ce n’est toi, c'est donc ton frère. (Le Loup et l’Agneau, l, 10) Je plie et ne romps pas. (Le Chêne et le Roseau, l, 22) Il faut autant qu’on peut obliger tout le monde : On a souvent besoin d’un plus petit que soi. (Le Lion et le Rat, II, 11) La méfiance est mère de la sûreté. (Le Chat et un vieux Rat, III, 18) Petit poisson deviendra grand. (Le Petit Poisson et le Pêcheur, V, 3) Un tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l’auras. (Le Petit Poisson et le Pêcheur, V, 3) Rien ne sert de courir ; il faut partir à point. (Le Lièvre et la Tortue, VI, 10) Aide-toi, le Ciel t’aidera. (Le Chartier embourbé, VI, 18) Tel est pris qui croyait prendre. (Le Rat et l'Huître, VIII, 9)

Nicolas Boileau (1636-1711)

Nicolas Boileau (1636-1711) Avant dernier d’une famille bourgeoise de 16 enfants Elevé par son père Etudie le droit et la théologie Devient avocat 1657 : hérite à la mort de son père : décide de se consacrer à la poésie Introduit dans les salons mondains par son frère 1677 : Après ses succès est nommé historiographe du Roi 1684 : nommé à l’Académie Française

Nicolas Boileau (1636-1711) Œuvres principales Les Satires (1660-1668) Épîtres (1669-1698) L’Art poétique (1674) Une œuvre majeure pour l’histoire de la littérature. Théorisation et regroupement de toutes les règles du classicisme. N’est pas précurseur puisque l’œuvre a été écrite pendant, et après le classicisme. Œuvre toute en vers

La querelle des Anciens et des Modernes

La querelle des Anciens et des Modernes 27 janvier 1687 : Charles Perrault présente à l’ Académie française son poème « Le siècle de Louis Le Grand » Déclenchement d’une polémique Opposition de deux groupes d'écrivains Les Anciens La Fontaine, Boileau, Racine imitation et adaptation d'œuvres antiques Les Modernes, Perrault, Corneille, Pascal les œuvres de l‘ Antiquité peuvent être dépassées par des formes artistiques nouvelles. 1687-1694 : les Modernes contestent le fait qu'Homère soit considéré comme le modèle par excellence ;   1713-1714 : les Modernes remettent en cause l'existence même d'Homère.