28 avril 1253 Anniversaire de la fondation de l’Ecole Nichiren
Le Daimoku du Sutra du Lotus Gosho de Nichiren à une femme vivant à Amatsu 1ère partie
Question : Sans comprendre le sens du Sutra du Lotus mais simplement en récitant les cinq ou sept caractères de Namu Myoho Renge Kyo une fois par jour, une fois par mois, ou seulement une fois par an, une fois tous les dix ans, une fois dans une vie, est-il possible de ne pas être attiré par le mal, grave ou bénin, de ne pas s'engager dans les quatre mauvaises voies et d'atteindre l'étape de non régression ?
Réponse : Oui, c'est possible.
Question : On peut crier « Au feu, au feu » Question : On peut crier « Au feu, au feu » ! mais, tant que l'on n'a pas touché la flamme, on ne se brûle pas. On peut dire : « De l'eau, de l'eau », mais, tant que l'on n'en boit pas, on ne peut pas étancher sa soif. En récitant seulement le daimoku, Namu Myoho Renge Kyo, sans en comprendre le sens, peut-on échapper aux Voies mauvaises ?
Réponse : Lorsque l'on joue d'un koto dont l'une des cordes est en boyau de lion, toutes les autres cordes cassent. Et il suffit d'entendre les mots "prunelle aigre" pour que la salive vienne à la bouche. Si même dans le monde ordinaire se produisent des phénomènes aussi mystérieux, combien plus mystérieux encore est tout ce qui se rattache au Sutra du Lotus !
On rapporte que des perroquets, simplement en répétant les Quatre Nobles Vérités du Hinayana, renaquirent au ciel et des hommes, uniquement pour avoir vénéré les Trois trésors, échappèrent à un poisson énorme et dangereux.
Le daimoku du Sutra du Lotus est encore plus puissant parce qu'il est le coeur même des 80000 enseignements sacrés et l'oeil des innombrables bouddhas. Comment douter du fait que l'on puisse en le récitant échapper aux quatre mauvaises voies ?
Le Sutra du Lotus, dans lequel le Bouddha "rejeta honnêtement tous les enseignements provisoires", dit qu'il est possible de "gagner l'accès à la bodhéité par la foi.
Et il est écrit dans le Sutra du Nirvana que le Bouddha enseigna au terme de sa vie dans le bosquet de shala : "Bien que les causes pour obtenir l'Eveil soient innombrables, si l'on enseigne la foi bouddhique cela les inclut toutes."
Ainsi la foi est l'élément fondamental pour entrer dans la voie du Bouddha. Parmi les cinquante-deux étapes de la pratique de bodhisattva, les dix premières, celles de la foi, sont essentielles et la première de ces dix étapes consiste à faire surgir une croyance pure.
Si la foi d'une personne est pure, même si elle n'a aucune connaissance du bouddhisme ou ne possède que des capacités médiocres, elle doit être considérée comme une personne dont les vues sont correctes.
Tandis que, même s'il a quelque connaissance du bouddhisme, celui qui n'a pas la foi est, en réalité, semblable à ceux qui offensent le Dharma et aux icchantika.
Le moine Sunakshatra observait les deux cent cinquante préceptes, maîtrisait les quatre niveaux de méditation, avait mémorisé les douze procédés de sutra ;
Devadatta connaissait parfaitement les 60 000 enseignements non bouddhiques, les 80000 enseignements bouddhiques et pouvait manifester 18 pouvoirs surnaturels.
Mais parce qu'ils avaient des connaissances et pas la foi, on dit qu'ils sont maintenant dans la grande citadelle de l'enfer avici.
Par contre, Mahakashyapa et Shariputra manquaient de connaissances mais ils avaient la foi et c'est pourquoi le Bouddha leur prédit qu'ils deviendraient des bouddhas appelés Lumière-éclatante et Fleur-lumineuse.
Le Bouddha enseigna : "Ceux qui laissent naître le doute et ne parviennent pas à croire tomberont inévitablement dans les Voies mauvaises." Tout cela s'applique à ceux qui ont des connaissances sans avoir la foi.
Mais les lettrés de notre époque demandent : "Simplement par la foi, sans comprendre et seulement en récitant Namu Myoho Renge Kyo, comment est-il possible d'éviter les Voies mauvaises ? "
Si les sutras disent vrai, ces lettrés eux-mêmes pourront difficilement éviter de tomber dans la grande citadelle de l'enfer avici.
Ainsi, même sans grandes connaissances, en récitant Namu Myoho Renge Kyo, on peut éviter les Voies mauvaises.
De la même manière, la fleur du lotus se tourne vers le soleil, bien que le lotus n'ait pas d'esprit, ou le basho pousse lorsque le tonnerre gronde bien qu'il n'ait pas d'oreilles.
Nous sommes semblables à la fleur de lotus ou au basho, et le daimoku du Sutra du Lotus est comparable au soleil ou au tonnerre.
Certains disent que si l'on entre dans l'eau en portant sur soi la corne prise à un rhinocéros vivant, l'eau ne s'approche pas à plus de cinq pieds. Une seule feuille de santal, en s'ouvrant, parvient à dissiper l'odeur putride des arbres eranda sur une distance de quarante yojana.
Dans ce cas, notre mauvais karma peut être comparé aux arbres eranda ou à l'eau, et le Sutra du Lotus à la corne du rhinocéros ou à la feuille du santal.
Les diamants sont d'une telle dureté que presque rien ne peut les entailler, et pourtant on parvient à les briser avec de la corne de mouton ou de l'écaille de tortue.
Les branches du nyagrodha sont si solides que les plus grands oiseaux peuvent s'y percher sans les briser, et pourtant elles sont vulnérables au shoryo, un oiseau si minuscule qu'il pourrait bâtir son nid sur les cils d'un moustique.
Là, notre mauvais karma est comparable au diamant ou à l'arbre robuste, et le daimoku du Sutra du Lotus, à la corne de mouton ou au shoryo.
L'ambre attire la poussière et l'aimant attire le fer ; ici, notre mauvais karma est comparable à la poussière ou au fer, et le daimoku du Sutra du Lotus, à l'ambre ou à l'aimant.
En considérant tout cela, on comprend pourquoi nous devrions toujours réciter Namu Myoho Renge Kyo.
On lit dans le premier volume du Sutra du Lotus : "Pendant un nombre incalculable de kalpa, il sera difficile d'entendre ce Dharma." Et dans le cinquième volume : "Quant à ce Sutra du Lotus, on peut traverser d'innombrables pays sans jamais entendre son nom. C'est donc un fait extrêmement rare que d'entendre le nom du Sutra du Lotus.
Les bouddhas Shusenda et Taho apparurent en ce monde, mais ils ne prononcèrent même pas le nom du Sutra du Lotus. Et, bien que la raison de la venue du Bouddha Shakyamuni en ce monde ait été d'enseigner le Sutra du Lotus, pendant 42 ans, il garda le nom de ce Sutra secret et n'y fit jamais allusion.
C'est seulement lorsqu'il atteignit l'âge de 72 ans qu'il fit entendre pour la première fois le Titre du Sutra, Myoho Renge Kyo. Néanmoins, les habitants de pays lointains comme la Chine et le Japon n'en eurent pas connaissance à l'époque.
Il fallut plus de mille ans avant que le nom du Sutra puisse seulement être entendu en Chine, et encore 350 ans, ou plus, avant qu'on ne l'entende au Japon.
Ainsi la rencontre avec ce Sutra est-elle aussi rare que l'éclosion de l'udumbara, une fleur qui ne fleurit qu'une fois tous les 3000 ans,
ou que la découverte, par une tortue borgne, d'un morceau de bois de santal flottant, ce qui ne se produit qu'une fois en d'innombrables kalpas.
Si l'on plantait une aiguille en terre, la pointe en l'air, et que l'on jetait, depuis le palais de Brahma une minuscule graine de pavot, il serait plus facile d'épingler la graine de pavot sur la pointe de l'aiguille que de rencontrer le daimoku du Sutra du Lotus.
Ou encore, si l'on plantait une aiguille au sommet du Mont Sumeru d'un Monde, et qu'ensuite, du sommet du Mont Sumeru d'un autre Monde, on jetait un fil par un jour de grand vent, il serait plus facile de faire passer ce fil par le chas de l'aiguille que de rencontrer le Titre du Sutra du Lotus.
Il faut être bien conscient de cela lorsque l'on récite le daimoku du Sutra du Lotus. C'est une joie plus grande encore que pour un aveugle de naissance d'acquérir l'usage de la vue et de voir son père et sa mère ;
c'est encore plus rare que, après avoir été capturé par un féroce ennemi et séparé de sa famille, d'être libéré et de retrouver femme et enfants. Fin de la 1ère partie