Cap Fréhel - Fort la Latte Randonnée des sables d'Or Cliquer à votre rythme.
Le cap Fréhel est une pointe de grès rose au relief tourmenté qui ferme à l'est la baie de Saint-Brieuc sur la côte de la Manche Le cap Fréhel constitue une réserve ornithologique le long de la Côte d'Émeraude et compte parmi les plus impressionnants de Bretagne : la falaise domine la mer d'environ 70 mètres. Un sentier entre les bruyères et les ajoncs, intégré au GR 34, fait le tour du cap. Par temps clair on peut distinguer les îles Anglo-Normandes de Jersey.
Le sentier qui va nous mener à travers landes fleuries et bruyères à Fort la Latte en suivant le bord de mer .
Le vieux phare (ou tour Vauban), en granite, fut construit sous Louis XIV en 1701 par un des disciple de Vauban, Jean-Siméon Garangeau (1647-1741), qui est nommé "ingénieur en chef et directeur des fortifications de Saint-Malo" en 1691 et le restera jusqu'à sa mort. À l'époque, on brûlait notamment de l'huile de poisson.
Un phare plus moderne et plus haut sera construit entre 1845 et 1847, à la place de l'actuel. Il est électrifié en 1886. Les troupes allemandes le détruiront en août 1944. Le phare actuel, reconstruit à partir de 1946 sera inauguré en 1950 : haut de 32 mètres, sa lanterne domine la mer de 103 mètres. Par temps clair, son feu est visible à plus de 100 kilomètres
Fort la Latte Anciennement la Roche-Goyon, le château de Fort-la-Latte, situé à la pointe du même nom, en face du cap Fréhel dans le département des Côtes-d'Armor, est l'un des plus célèbres châteaux bretons. Remarquable par sa situation sur un cap rocheux, face à la mer, il a servi de décor à de nombreux films. Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis les 11 août 1925 et 28 février 1934 Le château de la Roche-Goyon fut construit au XIVe siècle par le seigneur de Matignon, Étienne III Gouÿon. La construction du château commença dans les années 1340, son donjon date des années 1365-1370. En 1379, suite au retour d'exil du duc de Bretagne Jean IV, le château fut assiégé par Bertrand Du Guesclin. Le château est attaqué et pris une seconde fois lors des guerres de Religion au XVIe siècle, cette défaite marquant un temps d'abandon de l'édifice. Ce n'est qu'au XVIIIe siècle, sous Louis XIV, que le château reprend son intérêt stratégique et est bastionné. Il servira jusqu'à la fin du Premier Empire où l'évolution des techniques militaires conduisit à son inadaptabilité. À partir de 1892, il fut vendu à divers propriétaires privés4 avant d'être acheté par un passionné en 1931 qui entreprit de lourds travaux de restauration qui s'achevèrent dans les années 1950
Le fort est muni de deux châtelets, l'un s'ouvrant sur la barbacane, l'autre sur la cour du château ; chacun possède son pont-levis. Dans la cour, on retrouve une citerne d'eau, une chapelle, les différents moyens défensifs (notamment les emplacements des batteries de canons) et bien sûr le donjon. Le premier châtelet de la barbacane est muni d'un pont-levis reconstitué en état de fonctionnement. À l'époque de sa construction au XIVe siècle, il était aussi protégé par une herse et une porte à double-battant. Entièrement détruit à coup de canon lors de la seconde prise du château, il a par la suite été reconstruit. La barbacane est agrémentée d'un petit jardin médiéval. Une bricole (arme), sorte de catapulte y est également présente.
Le donjon est muni de mâchicoulis et de plusieurs types de meurtrières : les arbalétrières en forme de croix pour le tir à l'arbalète et les archères simple fente très allongée pour le tir à l'arc. Des trous permettant de tirer à l'arquebuse (trous plus petits situés de chaque côté des meurtrières) et à la bombarde (grand trou). Une ligne de bombardement est visible au niveau de ces meurtrières et correspond à la prise du château au XVIe siècle qui s'est accompagnée d'une canonnade du donjon.
La cour abrite de nombreux aménagements, tels que la citerne, la chapelle construite sous Louis XIV et le donjon. Entièrement remblayée au XVIIe siècle pour y utiliser les canons, le sol médiéval originel se trouve jusqu'à huit mètres de profondeur en dessous du sol actuel. Les fouilles archéologiques ont par ailleurs révélé une tour carrée qui servit probablement de tour de garde entièrement enfouie sous la terre. Un deuxième châtelet protège la cour. On y trouve notamment une oubliette. Muni lui-aussi d'un pont-levis et d'une herse, il ne reste du châtelet médiéval que les deux tours, le reste (et notamment l'étage supérieur) ayant été pulvérisé par la canonnade du XVIe siècle. Les ponts-levis respectifs des deux châtelets ne sont pas sur le même axe afin de gêner les manœuvres des béliers.
Quatre sculptures représentant le tétramorphe selon Ézéquiel se trouvent au niveau du cercle de granite jaune qui entoure le donjon. On retrouve ainsi, face au châtelet, l'ange de saint Matthieu, puis le lion de saint Marc, l'aigle de saint Jean (très abîmé par le temps) et enfin le taureau de saint Luc à droite de l'entrée du donjon. L'entrée du donjon révèle la présence d'un troisième pont-levis aujourd'hui remplacé par un escalier. L'emblème des Goyon-Matignon, une sirène, couronne le passage. L'entrée du donjon était protégée par une herse et un assommoir dans la souricière. Dans le donjon, on retrouve une exposition sur les travaux de restauration du fort. La dernière pièce soutient le toit par une voûte à croisée d'ogive datant de 1340
Les canons Il y eut huit canons sous Louis XIV. Les plus grands avaient un fût de huit mètres de long. Seuls des exemplaires « moyens » sont présents sur le site, qui pouvaient envoyer un boulet jusqu'à un kilomètre de distance. Les réglages balistiques étaient facilités par le chemin de roulage, c'est-à-dire un arc de cercle en granite qui permettait de guider les roues du canon. Selon les archives militaires, un coup pouvait être tiré toutes les trois minutes.
Le doigt de Gargantua Sur le chemin menant au château se dresse un menhir qui représente le doigt de Gargantua. La légende dit que celui-ci l'aurait perdu alors qu'il enjambait la Manche afin de rejoindre les côtes d'Angleterre. On y trouve aussi la trace de son pied et de sa canne
De ces fours à boulet nous sont restées deux expressions : Le Fort-la-Latte possède aussi un four à boulets qui permettait de chauffer au rouge les boulets de canon. Cette installation fut somme toute fort peu utilisée pour plusieurs raisons : le four consommait énormément de bois ; il fallait, pour que cela soit efficace, chauffer pendant huit heures, ce qui laissait largement le temps aux ennemis de s'enfuir ; charger le canon était beaucoup plus dangereux, le boulet chaud risquant de faire exploser la poudre noire. De ces fours à boulet nous sont restées deux expressions : « Tirer à boulets rouges » ; « Prendre avec les pincettes » : cette dernière expression venant des pincettes géantes que l'on utilisait pour transporter le boulet chaud.
Un système de récupération des eaux pluviales fut mis en place. La citerne d'eau, d'une capacité de 20 000 L, devait pouvoir servir à toute la garnison (environ quarante hommes), ce qui compte tenu du volume maximal de rétention semble peu. Un système de récupération des eaux pluviales fut mis en place. Au niveau de la citerne, un pont-levis factice était destiné à tromper les éventuels assaillants maritimes qui se dirigeaient alors vers une zone de forts courants où leur navire allait se fracasser contre les rochers. Ce pont-levis factice était néanmoins peu efficace.
Les photos sont de GUY Textes du Net Musique Bretonne n°3 . Novembre 2014.