L ’œil astigmate Un œil astigmate est un œil dont le système optique est tel qu ’il ne donne pas d ’image d ’un point objet. Parmi tous les types d ’yeux astigmates nous allons nous intéresser aux yeux dits astigmates réguliers qui peuvent être compensés par des verres de lunettes. Le faisceau émergent dans un tel œil est un faisceau astigmate régulier. Pour les yeux astigmates irréguliers, le seul moyen d ’améliorer la vision est la pose d ’une lentille. Ce type d ’astigmatisme peut être du à un kératocone, des cicatrices cornéennes etc... Dans un œil astigmate régulier, il existe deux méridiens principaux perpendiculaires entre eux dans lesquels les rayons lumineux se propagent comme s ’il s ’agissait d ’un système centré. (méridien: plan qui contient l ’axe optique du système) Bien entendu, dans ces deux méridiens les puissances du système centré sont différentes. En dehors de ces méridiens principaux, on ne peut pas calculer simplement la marche d ’un rayon lumineux. Explication physiologique: Dans l ’œil sphérique, nous avons supposé que la zone optique de la cornée (ou des autres dioptres constituant le système centré) étaient des calottes sphériques. Dans un œil astigmate régulier, cette zone optique est assimilable à une portion de tore. Les méridiens principaux sont les axes de symétrie du tore.
Exemple d’œil astigmate régulier Nous considérons un œil astigmate dont les méridiens principaux sont à 0° et 90°. Les orientations des méridiens principaux sont toujours données en notation TABO Cet œil regarde un point éloigné T. Dans le méridien à 0° sa puissance est D0=60 d , dans le méridien à 90°: D90= 62 d. Sa proximité rétinienne est R’= 59 d. Nous ne connaissons la marche des rayons que dans les méridiens principaux, nous allons donc représenter ces deux méridiens. O° 180° Œil Droit Œil Gauche Notation TABO [H] [H’] R’ Méridien à 0° [PE] Au niveau de T’0, tous les rayons vont être tangents à la focale horizontale 0 dont la longueur peut être déterminée en observant le faisceau dans le méridien à 90°. Le point objet T étant à l ’infini, le faisceau dans le méridien à 0° va converger au foyer image de ce méridien. Calcul de H’F’0 : Si le faisceau issu du point objet T est limité par la pupille d ’entrée de l ’œil, on voit sur le schéma que la tache lumineuse sur la rétine (tache de diffusion de T) aura une dimension plus importante dans le méridien à 90° que dans le méridien à 0°. 90 T’0 F’0 Ici encore, attention au vocabulaire: le mot focale est très souvent employé en optique. Ici il est employé dans le sens de droite focale associée au faisceau issu de T. Cette droite focale dépend donc de l ’œil mais aussi du faisceau incident considéré. Calcul de H’R’ : La tache de diffusion de T sera une ellipse de grand axe à 90° T ’0 est le conjugué image de T dans le méridien à O°. (Attention au vocabulaire, il faut dire conjugué image et non image car un œil astigmate ne donne pas d ’image de T) Calcul de H’F’90 : [H] [H’] R’ Méridien à 90° [PE] Au niveau de T’90, tous les rayons vont être tangents à la focale verticale 90 dont la longueur peut être déterminée en observant le faisceau dans le méridien à 0°. O° 90° T’90 F’90 0 T ’90 est le conjugué image de T dans le méridien à 90°.
Classement et notation de l ’astigmatisme régulier L ’astigmatisme régulier de l ’œil provient surtout de la non sphéricité de la face antérieure de la cornée qui est le dioptre de plus grande puissance. Cet astigmatisme est dit astigmatisme cornéen. Il peut être mesuré à l ’aide d ’un kératomètre de façon objective (sans faire appel aux réponses du sujet). Cet appareil donne les directions des méridiens principaux et la valeur des rayons de courbure de la cornée dans ces méridiens. L ’astigmatisme du aux autres dioptres de l ’œil est appelé astigmatisme interne. Il ne peut être mesuré directement. On l ’obtient à partir de la détermination de l ’astigmatisme total par une méthode subjective et de la mesure de l ’astigmatisme cornéen. (voir exercice) Dans 90% des cas, les méridiens de l ’œil astigmate régulier s ’écartent de moins de 30° de l ’horizontale et de la verticale. Pour ces yeux : Si la vergence du méridien vertical est la plus grande (72% des cas) on dit que l ’astigmatisme est direct ou selon la règle. Si la vergence du méridien vertical est la plus faible, l ’astigmatisme est dit inverse ou contraire à la règle. Si les méridiens verticaux s ’écartent de plus de 30° de l ’horizontale et la verticale on dit que l ’astigmatisme est oblique. Notation de l ’astigmatisme: On indique: s ’il est direct, inverse ou oblique sa valeur qui est égale à la différence de vergence entre les deux méridiens la position des méridiens principaux en notation TABO Nous verrons plus tard qu ’il est aussi possible de le noter en donnant la valeur du cylindre compensateur de cet astigmatisme en S sommet de la cornée.
Classification des astigmatismes réguliers Considérons un œil astigmate régulier observant un point T situé à l ’infini et n ’accommodant pas. La position des focales associées à ce point va dépendre du type d ’astigmatisme: Astigmatisme myopique composé: les deux focales sont à l ’intérieur de l ’oeil Point T à l ’infini T’1 T’2 A=0 Astigmatisme myopique simple: l ’une des focales est à l ’intérieur de l ’œil, l ’autre sur la rétine. Point T à l ’infini T’1 T’2 A=0 Astigmatisme mixte: les focales sont situées de part et d ’autre de la rétine. Point T à l ’infini T’1 T’2 A=0 Astigmatisme hypéropique simple: l ’une des focales est sur la rétine, l ’autre à l ’extérieur de l ’oeil. Point T à l ’infini T’1 T’2 A=0 Astigmatisme hypéropique composé: les deux focales sont à l ’extérieur de l ’oeil. Point T à l ’infini T’1 T’2 A=0
Remotas de l ’oeil astigmate régulier Dans chaque méridien principal de l ’œil astigmate régulier, les rayons lumineux se propagent comme s ’il s ’agissait d ’un système centré dont la vergence dépend du méridien considéré. Méridien Horizontal T à l ’infini T’H R’ A= 0 RH Vergence de l ’œil dans le méridien horizontal: DH Méridien Vertical T à l ’infini T’V R’ A= 0 RV Vergence de l ’œil dans le méridien vertical: DV Par analogie avec ce que nous avons vu pour l ’œil sphérique, on peut rechercher dans chaque méridien le conjugué de la rétine. On définira donc un « remotum horizontal » et un « remotum vertical ». FIN